Pourquoi ce site?
Originaire de Creully, l'une de mes passions est de collectionner des documents anciens et des objets liés à cette localité du Calvados et à ses environs.
Le cochon d'un curé des environs de Creully

Cet animal de cochon avala une si grosse pomme qu'il s'étrangla.
Le curé le fit brûler et dépecer et placarda, sur le mur du presbytère de la commune, une affiche où il annonçait qu'il débiterait son cochon à douze sous et demi la livre.
Mais, sur cette affiche, des mauvais plaisants en collèrent une autre où il était dit qu'un morceau de lard serait offert aux fidèles qui viendraient le dimanche à la messe.
Pas un n'y manqua ; l'église était pleine, mais tous les paroissiens s'en retournèrent les mains vides, car le curé, en guise de cadeau, ne leur donna que sa bénédiction.
Creully - La légende : le moine et le seigneur de Creully
Sur les bords de la Seulles, petite rivière aux eaux vives que sillonne l'éclair argenté de la truite,s'élèvent les restes encore imposants du château féodal de Creully.
Des arbustes, des ronces, des mûres sauvages montent paisiblement à l'assaut du rocher, qui porte les vieux remparts. Deux tours dominent cet important massif.

A peu de distance, se dresse une colonne, mince aiguille dont la hauteur ne peut s'expliquer que par son ancienne destination. Au premier abord, on la prendrait pour une tourelle; mais ce n'est qu'une ancienne cheminée, accolée autrefois à un toit, aujourd'hui supprimé avec l'étage, qui existait à sa base.
Ce n'est pas malheureusement la seule mutilation que le temps, ou la main de l'homme, ont fait subir à l'ancienne forteresse. De la porte, surmontée d'une haute tour carrée à créneaux, il ne reste plus que quelques moulures de l’époque romane. Plus de traces de herses ni de pont-levis. Les souterrains, très étendus autrefois, ont disparu sous des éboulements successifs. A l’intérieur, le passé architectural le plus lointain n’est représenté que par deux vastes salles voûtées à plein cintre, avec arcades, dont les retombées reposent sur des chapiteaux et des colonnes du XIe siècle.
La vieille demeure féodale, redoutablement fortifiée, surtout pour la guerre offensive, n'a pas su résister aux assauts pacifiques du confortable moderne. Sa physionomie terrible s'est modifiée; on n'en voit plus que le côté pacifique souriant où des enfants jouent sur les dalles où retentissait le pas des hommes d’armes.
Le château, devenu inoffensif, n'en a pas moins laissé dans l'âme du paysan un sentiment d'effroi, qui se répercute, à travers les générations, comme un inoubliable écho des crimes du temps passé.

Certains barons de Creully avaient en effet commis tant d'atrocités qu’il serait plus facile d'effacer, sur les murs de l’antique forteresse, les sombres empreintes du temps, que de faire disparaître de la mémoire du peuple le souvenir de leurs forfaits. En vain de pacifiques barons ont-ils séjourné entre ces épaisses murailles; en vain, jaloux d'imiter leur prédécesseur Antoine de Sillans Ier, qui eut quinze enfants de son mariage avec Jeanne Hébert d'Aussonvilliers, se soucièrent-ils de produire plus que de détruire. Les vertus de ces seigneurs débonnaires sont oubliées aujourd'hui, et les scènes de meurtre qui souillèrent le château féodal, les crimes des barons de Creully, la terreur qu'ils inspirèrent, sont encore l'unique fond des récits populaires.
Après avoir montré de loin à ses compagnons de travail la tour du donjon, le cultivateur leur raconte quelquefois des histoires qui l'ont frémir.
Il leur apprend qu'autrefois les barons se faisaient un jeu, en revenant de la chasse, d'abattre les couvreurs à coups d'arquebuse ; il leur raconte comment ils assommaient les sergents, comment ils ferraient leurs chevaux à l'envers pour échapper aux poursuites des agents du roi, comment ils pillaient et battaient leurs vassaux, comment ils enlevaient les filles et les femmes pour jeter ensuite leurs cadavres dans les oubliettes.
Terrorisés par la vue du donjon, d'où les maraudeurs, bardés de fer, s'abattaient sur la plaine comme une bande de vautours, les pauvres diables se vengeaient de leurs tyrans en disant d'eux le plus de mal possible dans des récits grossis souvent par la peur, mais où il y avait toujours un fonds de vérité. Car les seigneurs du lieu ne se contentaient pas de lever des impôts énormes sur leurs vassaux. A ces natures incultes, violentes, cruelles par instinct, il fallait un argent qui sentit, le butin et le haut goût du pillage, si excitant pour ces appétits de chasseurs d'hommes.
Or, on raconte qu'un jour, un de ses méchants barons revint, quasi bredouille d'une ces expéditions, ordinairement fructueuse. Il ne ramenait qu'un moine, un pauvre moine qui n'était pas mendiant, ou qui n'avait pas eu l'éloquence productive.
Toujours est-il que détroussé, bien fouillé, le saint homme ne laissa aux mains du seigneur que son chapelet de cuivre et sa bourse vide.
Grande colère d’abord. Car le sieur de Creully n’entendait pas avoir perdu son temps à chasser à courre inutilement. Sa férocité naturelle lui suggéra le dessin bien simple de se venger en faisant précipiter ce gibier décevant dans les oubliettes. Mais il était depuis longtemps blasé sur cette sorte de plaisir. Et, après réflexion, il trouva préférable de s’amuser du moine comme les chats, bien repus, jouent avec les souris, avant de lui donner le suprême coup de griffe.
L’idée devait être bien bouffonne, puisque l’excellent châtelain en rit tout seul, avec des éclats qui réveillèrent les échos endormis aux voûtes de la grande salle d’armes. Précédant lui-même les archers, qui maintenaient le prisonnier, il le conduisit dans un souterrain au bout duquel il ouvrit la porte d’un cachot.
Il expliqua alors au fugitif que pour le punir de lui avoir fait faire, sans compensation, une longue chevauchée, il le condamnait à passer là cinq jours et cinq nuits, n’ayant d’autre nourriture que des prières et sa résignation.

Et comme le malheureux demandait grâce :
- De quoi te plains tu ? fit ironiquement le sieur de Creully, je te permets de dévorer tes larmes.
Cinq jours après la fermeture du cachot, le baron réunissait quelques bons châtelains de sa trempe autour d’une table, copieusement chargée de pâtés, de chapons à haute graisse, avec des jambons de sangliers accompagnés de potages.
Au troisième service où parurent les rôtis, faisans, perdrix, hérons, outardes et bécasses, et le gros gibier, tels que lièvres, chevreaux sauvages et chevreuils, il s’était déjà vidé tant de bouteilles de vin de Bourgogne, ou de champagne rouge, que les honnêtes convives du sire de Creully commençaient déjà, par folle gaîté, à se jeter à la tête, en forme de bataille, des croûtes de pain et des os, que la civilité du jour enjoignait pourtant de «mettre dans un panier pour ou de pousser sous la table auprès de soy... toutes fois sans blesser personne.»
Mais les aimables collègues du baron avaient complètement oublié ce conseil, naïf pour nous, prudent pour l'époque, puisque plus d'un nez, endommagé dans le combat, commençait à rougir autrement que sous l'action du vin ou de l’eau-d'or, comme on appelait l'alcool destiné alors à faire, comme aujourd'hui, ce que nos grands mangeurs bas-normands appellent un trou entre chaque service.
Ce fut le moment que choisit le sire de Creully pour offrir à ses hôtes le spectacle original qu'il leur avait préparé. Il n'eut qu'un geste à faire et des valets, instruits à l'avance par le maître, allèrent chercher le moine au fond du souterrain.

Le pauvre religieux, affaibli par le jeûne, ébloui par le brusque passage de son cachot à une salle brillamment éclairée, se soutenait à peine. Dès son entrée, il faillit, être renversé par un groupe de chiens qui se disputaient un des os, encore richement recouvert de viande, que jetaient sur les dalles des convives déjà repus.
Furieux d'être interrompus dans leur repas, les molosses montrèrent les dents à l'importun qui osait les troubler. Mais, comme s'ils eussent dédaigné la maigreur de celui qui s’offrait vivant à leurs crocs, ils détournèrent aussitôt la tête pour s’attaquer à leur premier morceau.
Ce fut du moins ce que durent comprendre les compagnons de plaisir du baron, qui échangèrent entre eux des plaisanteries de haut goût, improvisant ainsi, sans s'en douter, une sorte de prologue à la comédie que leur amphitryon avait imaginée pour les égayer.
Mis en verve par ce début inattendu, le sire de Creully se fit amener le moine en face de lui, tout près de la table abondamment garnie de plats, qui réjouissaient les yeux et chatouillaient l'odorat.
- Tu vois bien toutes ces volailles et toute cette venaison? demanda-t-il au prisonnier avec un sourire illuminé de malice.
Hélas! Il ne les voyait que trop, le pauvre affamé. Ses yeux fixes d'halluciné, ses narines dilatées, sa bouche entr’ouverte, sa langue, passant brûlante sur ses lèvres arides, indiquaient un appel de tout son être vers cette nourriture étalée.
- Tu sais, reprit le baron, après avoir allumé cruellement, chez le malheureux, des convoitises multipliées par le parfum affriolant des mets, tu sais que je pourrais te faire écorcher tout de suite ou précipiter du haut du donjon, après m'être amusé à parier que tu tomberais pile ou face. Tu n'ignores pas non plus que j'aurais pu te laisser mourir d'inanition dans ton cachot... Mais je suis bon prince, et j'ai eu la charitable pensée de t'inviter à notre repas... . Car je suppose que tu dois avoir faim ?
- Dieu ! Si j'ai faim ! Gémit le pauvre moine, croisant les mains sur son estomac vide.
- Et bien ! Fais ton choix, continua le baron en montrant tous les plats qui garnissaient la table... Ou plutôt, non, ne choisis pas. Perdrix, bécasses, oies sauvages, lièvres, chevreuils, tout est à ta disposition. Je te permets d'aller de l'un à l'autre, taillant tel morceau qu'il le plaira.
Et le sieur de Creully, complaisamment, en bon seigneur qu'il se disait, présenta au religieux, presque fou de joie, un long couteau bien affilé.
Poussé par une faim qui ne raisonnait pas, le prisonnier se jeta sur le premier rôti qui s'offrait à lui, prêt à le dépecer avec sa lame aiguë.
- Attention ! Cria le sir de Creully en ordonnant à un de ses valets de retenir ce convive trop pressé.
Le moine ainsi interrompu eut un cri douloureux :
- Ah ! Je vois bien, seigneur, que vous vouliez me tenter pour vous amuser à mes dépens.
- Non pas, dit le baron, rien de plus sérieux. Je te jure ici que tu peux te régaler à ton aise. Mais je n'ai pas l’habitude de tromper les gens, et je te dois un avertissement. Taille et prends les morceaux qui te conviendront. Mange tant que tu voudras. Seulement, sache que nous prélèverons sur ta personne ce que tu auras pris à chacun de ces rôtis. En un mot, ce que tu leur feras, nous te le ferons à notre tour.
Des applaudissements enthousiastes saluèrent, la sentence du châtelain. Tous ces bons sires s'esbaudissaient de cette idée ingénieuse, neuve en tout cas pour des gens qui ne connaissaient pas la légende de Shylock.
C'était, en vérité une cruauté bien originale d'amener le malheureux affamé dans cette atmosphère de victuailles, de le convier à ce repas d'ogres, de tenter sa chair en lui donnant le frisson de la torture prochaine, d'assister à la satisfaction de son appétit mêlée aux affres du supplice en perspective.
Quelle aubaine que ce féroce intermède ! Et que le sire de Creully savait bien divertir ses hôtes ?
Cependant, malgré l'horreur de la torture entrevue, le moine succomba aux appels d'un désir qui le trouvait sans résistance. Un secret espoir lui était venu d'ailleurs, petite supercherie qu'il croyait se faire pardonner. Car on le vit, tout en passant timidement le tranchant de son couteau sons l'aile d'un chapon bien rebondi, interroger son tyran d'un regard anxieux, où il y avait une double expression de prière et de malice.
Sa requête mimée fut sans doute comprise du sire de Creully qui, pour être cruel et ignorant, n'en était pas moins doué d'un certain esprit naturel.
- Pas de tricheries, moinillon ! s'écria en effet le baron d'une voix tonitruante. Ce qui est aile pour le chapon sera bras pour toi ! Je te le répète : ce que tu feras à cette bête, nous te le ferons à toi-même !
Le moine eut, tout d'abord un geste de désespoir; puis, devant le rôti qui le tentait, il se recueillit en une méditation profonde. Les compagnons d'orgie du sire de Creully se le montraient en riant, heureux de son tourment, sûrs de sa défaite.
Au bout d'un instant, le religieux dressa sa tète amaigrie par un jeune prolongé. Mais, cette fois, rien ne trahissait au dehors, ni dans ses yeux, ni dans les lignes de ses muscles émaciés, le fond de sa pensée. Et, avec un sang-froid héroïque, il demanda s'il lui serait permis de prendre du pain pour accompagner ce qu'il mangerait du rôti.
Sur un signe de consentement du châtelain, il tailla plusieurs tranches de pain. Alors, s'approchant du plantureux chapon, tout ruisselant du beurre le plus renommé du Bessin, il exerça de sa main gauche, sur le ventre grassouillet de la bête, une douce pression, comme s'il se fût encore rappelé, dans cette aventure gastronomique, le charitable précepte qui nous oblige à ne pas faire plus de mal aux autres que nous ne voudrions qu'on ne nous en fit à nous-mêmes.
Aussitôt, des entrailles du volatile, où l'art du cuisinier avait accumulé des trésors aromatiques, s'échappa, tout un ruisseau de graisse, juteuse et frissonnante encore, que l'ingénieux inventeur recueillit, comme à. l'extrémité d'une gargouille, sur une des tranches de pain. Puis il dévora le morceau, avec l'avidité d'un homme qui a été condamné pendant plusieurs jours à un jeûne forcé.
L’imprévu de l'expédient avait causé une telle stupéfaction dans l'assistance, que le moine eut le temps de renouveler plusieurs fois l'opération.
Mais des murmures commencèrent à s'élever autour de la table, suivis de protestations
qu'accompagnaient des gestes irrités.
- Pourquoi vous fâcher, messeigneurs ? dit le moine en jouant l'étonnement. Je n'ai pas oublié notre marché.
Et, saisissant sa tranche de pain encore intacte, qu'il présenta à ses persécuteurs, avec un regard que traversait un éclair malicieux :
- Point n'est besoin de couteau comme vous le pensiez, ajouta-t-il, puisque voilà mon arme. Prenez-la et, suivant nos conventions, usez-en, avec moi comme j'en ai usé avec ce rôti.
La grossièreté de la plaisanterie en fit peut-être pardonner l'insolence; car, si Rabelais n'existait pas encore, l'esprit rabelaisien était déjà né avec la première âme de Gaulois.
- Le drôle n'est ni bête, ni poltron ! dit le sieur de Creully en riant à se tordre.
Calmant la mauvaise humeur de certains convives, qui ne paraissaient pas disposés à digérer une offense, même collective il les obligea, dit-on, à se serrer un peu pour faire une place au moine. Celui-ci put tailler, cette fois, sans condition de redevance d'aucune sorte, tous les morceaux qui le tentaient sur la table seigneuriale.
Et, avec, cette légende pour rire, sorte de page blanche dans les traditions sanglantes du vieux château, l'imagination populaire semble avoir voulu prouver que l’esprit peut quelquefois désarmer la force, quand celle-ci, par hasard, a le vin gai.
De Paris à Lantheuil (près de Creully) sur la trace de Dominique TURGOT.
Couvent des Petits-Augustins - Paris
Ci-dessous, voici l'inscription présente sur cette plaque de cuivre.
CY GIST LE CORPS DE MESSIRE DOMINIQUE TURGOT, CHEVALIER, SEIGNEUR DE SOUBMONS, BONS, SAINT QUENTIN ET AUTRES LIEUX, , CONSEILLER DU ROY EN TOUS SES CONSEILS ET MAISTRE DES REQUESTES ORDINAIRE DE SON HOSTEL, DECEDE EN SA MAISON, A PARIS, LE 14e JOUR DE SEPTEMBRE 1670, AGÉ DE 41 ANS. PRIEZ DIEU POUR SON AME.
Des tracts allemands largués sur Creully et ses environs

Sébastien, un ami collectionneur, qui m'a donné ce document, m'a précisé qu'il s’agit d’une propagande, et que ce sont des faits historiques; ce n’est d’aucune façon une apologie.
Voici la traduction du document.

Staline, avec toute la puissance diabolique du Communisme derrière lui, cherche à profiter des préoccupations des britanniques et des allemands. Le montant de l'influence que la Grande Bretagne peut exercer sur Staline peut être mesuré par des créances incontestées de ce dernier dans les territoires souverains et autres nations.
Le seul contrôle de l'influence sur Staline est la force et la ténacité de l'armée Allemande, et des volontaires Européens qui supportent l'Allemagne dans leur combat de la survie de l'Europe, et sa position comme le berceau de notre civilisation commune.
Chaque soldat britannique qui meurt pour Staline est un autre clou dans le cercueil des espoirs de la Grande-Bretagne de maintenir un "équilibre des pouvoirs" en Europe.
Si « l’équilibre » passe à Staline ensuite l'équilibre du monde est à sa fin.
CEUX QUI SONT SUR LE POINT DE MOURIR - PENSEZ-Y !

Creully sur Seulles - Retrouvez les événements de 1944 .
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Vous trouverez ci-dessous les liens vers un certain nombre qui ont pour sujet les souvenirs de 1944.En clic sur le lien pour lire l'article.
Creully sur Seulles - Juin 1944 - La vie continue pour les creullois
Creully sur Seulles - A Creully en 1944, elle témoigne de la libération.
Creully (Creully sur Seulles) - 6 juin 1944 - La seule civile tuée dans le bourg.
Madame Fortier, épouse du notaire, se souvient de Creully en juin 1944 (Creully sur Seulles)
Creully sur Seulles se souvient de Cecil Newton, un de nos libérateurs de juin 44Creully sur Seulles - Les souvenirs de Marcel Madelaine.
Le 16 juin 1960, Creully ( Creully sur Seulles ) rend hommage à Franck Gillard, reporter de la BBC.
Le grand reporter américain Robert Capa au château de Creullet à Creully - Juin 1944
Creully - La rue de Bayeux en juin 1944 - Creully est libéré.
1944 - Les alliés dans la carrière d'orival prés de Creully.
1944 - Les enfants de choeur de Creully sont heureux de voir les libérateurs.
Moisson dans les environs de Creully en 1944 - Anglais et Français à la besogne.
Creully - Des photos de 1944 après la libération. (1ère série)
Creully 1944 - Les habitantes partagent le lavoir avec les soldats.
Creully - Des photos de 1944 après la libération. (2ème série)
1944 - les souvenirs d'un reporter canadien passent par Creully (Creully sur Seulles).
Creully sur Seulles - un film sur l'épave de l'avion allemand abattu à Creully le 7 juin 1944
Le 7 juin 1944 un avion de l'armée allemande se crashe à la sortie de Creully en direction de Caen , entre la localité et la carrière de pierres.
Les soldats britanniques empêchent les civils qui viennent de Creully et des environs pour voir l'avion abattu. De telles précautions sont prises avec tous les civils pour se prémunir contre les espions et la cinquième colonne. D'autres anglais inspectent l'épave d'un M E 109 abattu par des avions de combat british à gauche.
(Merci à Sébastien et Emmanuel pour cette photo) |
Creully sur Seulles - Le notaire de Creully évoque la libération du village le 6 juin 1944.

Description de l'église Saint Martin
Eglise Saint-Martin.
En dépit d'adjonctions et de restaurations (22), c'est, dans le domaine architectural, la plus remarquable des églises paroissiales de l'ancien doyenné, puisque la seule à être entièrement voûtée sur plan basilical sans transept ; en outre, elle avait très vraisemblablement une abside, hypothèse qui seule permet d'expliquer la présence, entre la partie romane du chœur et son prolongement gothique, d'un très épais doubleau dont les piédroits sont flanqués, à l'Est comme à l'Ouest, de colonnes engagées romanes.
Les voûtes sont de diverses sortes. Voûtes d'arêtes sur doubleaux dans les bas-côtés de la nef ; voûtes sur croisée d'ogives, quadripartites, sur les deux travées barlongues, d'inégale profondeur, du chœur, ainsi que sur la travée occidentale de la nef ; voûtes sexpartites enfin sur le reste de la nef, déterminant deux doubles travées de plan carré et entraînant une alternance de supports forts et faibles (23). Ces supports ont en commun : un noyau rectangulaire dont le grand axe est parallèle à celui de la nef ; une colonne engagée du côté du collatéral ; d'autres, par deux, recevant la double archivolte des grandes arcades. Mais, alors que les piles faibles ne présentent vers la nef qu'une seule colonne engagée, sans dosseret, correspondant à l'arc médian de la voûte sexpartite, les piles fortes en présentent trois : celle, appliquée sur un dosseret très saillant, qui correspond au doubleau de la nef, et deux autres, de part et d'autre du dosseret, qui reçoivent les diagonales d'ogives. Les voûtes sont un précieux élément de datation : on peut les attribuer au début de la seconde moitié du XIIe siècle, si on considère que celles de la nef de Saint-Étienne de Caen, qui ont pu leur servir de modèle, ont été édifiées aux environs de 1150.
L'élévation de la nef est à deux étages — grandes arcades et fenêtres hautes — séparés par un bandeau saillant qui court à hauteur du départ des voûtes. Les fenêtres, dans les deux travées doubles, n'ont pas le même axe que les arcades, mais sont groupées deux par deux de part et d'autre de la retombée médiane de la voûte. A l'extérieur, ces mêmes fenêtres, d'ouverture très étroite, sont prises dans une arcature continue où nul élément, en dehors d'elles, ne vient déterminer un rythme correspondant à la division intérieure de la nef en travées ; celles-ci sont au contraire bien marquées par des contreforts plats aux murs du chœur et des bas-côtés de la nef.
(22) Le chœur a été allongé vers l'Est à l'époque gothique ; le clocher-porche actuel, du XVIIIe siècle, remplace peut-être une construction équivalente plus ancienne. La restauration de la nef en 1883 n'a pas altéré les caractéristiques de la construction.
(23) II faudrait également mentionner le cul-de-four qui couvrait probablement l'abside disparue.
Les deux dessins sont de 1848
Lexique
Abside
Extrémité arrondie d'une église, derrière le chœur.
Basilical
Relatif à une basilique.
Transept
Partie de la construction d'une église, perpendiculaire à la nef principale.
Doubleau
Arc en saillie sous une voûte.
Piédroit
Montant vertical soutenant une voûte, une arcade.
Voûte
Ouvrage fait en arc de cercle dont les éléments (voussoirs) s'appuient les uns sur les autres; selon les formes, on distingue de nombreux types de voûtes (plein-cintre, en berceau, cylindriques…).
Nef
Partie centrale d'une église qui s'étend du portail jusqu'au chœur.
Travée
Partie d'une voûte, d'un pont comprise entre deux points d'appui (colonnes; piliers).
Barlongue
Dont le côté le plus long se présente de face.
Occidentale
Qui se trouve à l'ouest.
Archivolte
Face moulurée d'un arc.
Sexpartite
Se dit d'une voûte gothique à six voûtains.
Voûtain
Partie de voûte délimitée par des arêtes ou des nervures.
Contrefort
Pilier de maçonnerie construit à l'extérieur d'un mur pour le renforcer.
Cul-de-four
Voûte en forme de demi coupole dans une église.
L'incendie de 1840 vue par l'Ami de la Religion
Un incendie, attribué à l’imprudence et favorisé par un vent impétueux, a réduit en cendres, dans la nuit du 17 au 18 de ce mois, un tiers du bourg de Creully, arrondissement de Caen.
Quatre-vingt-dix maisons ont été la proie des flammes, sans que les secours empressés des populations voisines, des professeurs et des élèves du séminaire de Villiers-le-Sec, aient pu arrêter les progrès du fléau. Plus de deux cent cinquante individus sont restés sans asile, et près de deux cents sont maintenant sans pain et sans autres vêtements que ceux dont ils s'étaient précipitamment couverts pour échapper aux flammes. Ils ont tous été recueillis par leurs compatriotes, et notamment par MM. de Marguerye et d'Imfreville qui leur ont prodigué les soins les plus tendres.
La charité n'a pas tardé à venir en aide à cette population infortunée. Une commission, composée du pasteur et des notabilités de l'endroit et des environs, a été aussitôt formée pour recevoir les offrandes. Les familles riches et bienfaisantes du pays ont fourni les premiers secours. M. le préfet du Calvados s'est empressé de recueillir les dons des divers chefs d'administration, et il a apporté lui-même, le lendemain, du sinistre, une somme de 1,3oo fr.
M. l'évêque de Bayeux n'est pas resté en arrière dans cet élan de générosité : à peine informé du malheur de ses diocésains, il s'est rendu sur les lieux, et après avoir remis une somme de 1,000 fr. à la commission pour être distribuée aux plus nécessiteux, il a été visiter et consoler les victimes de l'incendie ; il était comme un père au milieu de ses enfants.
Le prélat est allé ensuite à l'église qui s'est trouvée remplie en un instant ; et, dans une allocution touchante et paternelle, il s'est efforcé de ranimer le courage de cette population désolée, et qui a été émue jusqu'aux larmes de la démarche et de la tendre charité de son premier pasteur. Puis, il a imploré sur elle, dans un salut solennel, les miséricordes et les bénédictions du Seigneur.
Enfin, M. l'évêque a prescrit une quête pour les incendiés de Creully, dans toutes les églises de l'arrondissement de Caen et dans les cantons de Ryes et de Bayeux, les plus rapprochés de celui de Creully.