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Creully ( Creully sur Seulles ) - Les vitraux du chevet de l'église.

La fenêtre ogivale du chevet de l'église avait été murée afin de permettre la construction d'un immense autel en bois avec un rétable garni de modillons et surmonté d'une gloire dorée.
A partir de 1865, sous la direction de M. Cottun, commença la restauration de l'église. Ainsi, grâce à des dons de particuliers, un autel allant très bien avec le choeur fut construit à la place de l'immense construction en bois. Il fallut réouvrir la fenêtre de chevet et retrouver les ammorces de meneaux supprimés.
Les vitraux du chevet furent commandés à un maître verrier de Toulouse: Louis Victor Gesta.
Trois Saints sont représentés:
Saint Martin (Sanctus Martinus), seul Saint de l'église avant la révolution.
Sainte Marguerite ( Sancta Margarita); la chapelle du château de Creullet était sous l'invocation de cette Sainte.
et Saint Clair (Sanctus Clarus) Saint patron de la localité qui était fêté en juillet.



Représentation de St Martin sur le porche d'entrée de l'église













Statue de Sainte Marguerite qui se trouvait dans la chapelle de Creullet.









Saint Martin, (316-397) né en Pannonie, suivit en Italie son père, qui était tribun militaire au service de Rome. Bien qu'élevé dans le paganisme, il en méprisait le culte, et comme s'il eût été naturellement chrétien, il ne se plaisait que dans l'assemblée des fidèles, où il se rendait souvent malgré l'opposition de sa famille.
Dès l'âge de quinze ans, il fut enrôlé de force dans les armées romaines, et alla servir dans les Gaules, pays prédestiné qu'il devait évangéliser un jour. Que deviendra cet enfant dans la licence des camps? Sa foi n'y va-t-elle pas sombrer? Non, car Dieu veille sur ce vase d'élection.
Le fait le plus célèbre de cette époque de sa vie, c'est la rencontre d'un pauvre grelottant de froid, presque nu, par un hiver rigoureux. Martin n'a pas une obole; mais il se rappelle la parole de l'Évangile: J'étais nu, et vous M'avez couvert. "Mon ami, dit-il, je n'ai que mes armes et mes vêtements." Et en même temps, taillant avec son épée son manteau en deux parts, il en donna une au mendiant. La nuit suivante il vit en songe Jésus-Christ vêtu de cette moitié de manteau et disant à Ses Anges: "C'est Martin, encore simple catéchumène, qui M'a ainsi couvert." Peu de temps après il recevait le Baptême. Charité, désintéressement, pureté, bravoure, telle fut, en peu de mots, la vie de Martin sous les drapeaux. Il obtint son congé à l'âge d'environ vingt ans.
La Providence le conduisit bientôt près de
saint Hilaire, évêque de Poitiers. Après avoir converti sa mère et donné des preuves éclatantes de son attachement à la foi de Nicée, il fonda près de Poitiers, le célèbre monastère de Ligugé, le premier des Gaules. L'éclat de sa sainteté et de ses miracles le fit élever sur le siège de Tours, malgré sa vive résistance. Sa vie ne fut plus qu'une suite de prodiges et de travaux apostoliques.
Sa puissance sur les démons était extraordinaire. Il porta à l'idolâtrie des coups dont elle ne se releva pas. Après avoir visité et renouvelé son diocèse, l'homme de Dieu se sentit pressé d'étendre au dehors ses courses et ses travaux. Vêtu d'une pauvre tunique et d'un grossier manteau, assis sur un âne, accompagné de quelques religieux, le voilà qui part en pauvre missionnaire pour évangéliser les campagnes. Il parcourt presque toutes les provinces gauloises: ni les montagnes, ni les fleuves, ni les dangers d'aucune sorte ne l'arrêtent; partout sa marche est victorieuse, et il mérite par excellence le nom de Lumière et d'Apôtre des Gaules.


Sainte Marine d’Antioche que les latins appellent Sainte Marguerite, doit sa célébrité à une légende très populaire dont la valeur historique peut être fort contestée.
Sa vie a été placée la scène sous le règne de Dioclétien (284-305), dit que Marine ou Marguerite, fille d’Aedésius, prêtre païen d’Antioche, se convertit au christianisme. Chassée par son père, elle retourne chez sa nourrice où elle garde les troupeaux.
Elle a quinze ans quand elle est remarquée par le préfet Olybrius qui lui propose de l’épouser, ce qu’elle refuse en se proclamant chrétienne. Le préfet la fait emprisonner et la convoque deux jours plus tard devant son tribunal. Après de longues discussions, Olybrius ordonne qu’on la fouette et qu’on lui déchire les flancs avec des ongles de fer, puis la fait reconduire en prison. Le diable lui apparaît alors sous la forme d’un dragon qu’elle le chasse par un signe de croix. Satan revient sous l’aspect d’un homme tout velu, mais n’a pas plus de succès. Dans une lumière divine, lui apparaît alors une croix sur laquelle une colombe vient se poser ; cette vision lui donne la force de soutenir de nouveaux combats. Le lendemain, après une série de discours, on lui applique des torches ardentes qui ne lui font aucun mal, puis on la jette dans une chaudière d’huile bouillante d’où elle sort indemne. Par une exhortation, elle convertit une multitude d’assistants qui sont aussitôt décapités. La décapitation met fin aux longs supplices de Marguerite.

Saint Clair: Prêtre bénédictin et martyr né en 845 à Olchestria (Angleterre) qui deviendra ROCHESTER (Kent), Guillaume (William) dont le père Edouard (Edward) tenait à la cour le second rang après le roi d'Angleterre et la mère (dont on ignore le nom) lui inculqua une éducation religieuse qui fut à la base de se consacrer à Dieu, fit d'excellentes études où il connu comme compagnon Alford (Saint Cyrin).Fils unique, jeune, beau et riche, il devint rapidement un excellent parti pour les seigneurs anglais, qui le désiraient comme gendre. Une jeune fille noble et très vertueuse fut promise à Guillaume sans que celui ci ne le sache. Edouard organisa donc des fiançailles sans en parler à son fils ( La "fiancée" de Guillaume continuera de le poursuivre de ses instances jusqu'en France et lui enverra des émissaires pour l'assassiner). Mais Dieu fit entendre à son serviteur une voix qui lui disait "William, William, sors de ton pays et va en Neustrie pour y être tout à moi" . William (qui ne voulait pas se marier) s'enfuit avec Alford sans prévenir leurs familles. Ils débarquèrent à Cherbourg en 866 ou 867. Pour échapper la poursuite de sa famille, de ses proches et de sa "fiancée", William changea son nom en celui de Clair, de même Alford se renomma Cyrin (noms plus conforme à leur pays de refuge). S'enfonçant dans la forêt, les deux compagnons s'établirent à Nacqueville. Un serviteur des deux ermites s'étant blessé en coupant du bois, Clair le guérit par ses prières. Craignant alors une trop grande notoriété par ce miracle accomplit il partit avec Cyrin en l'abbaye de Malduin (Maudin) sous la protection de l'abbé Odobert. Le vénérable abbé admirant la sainteté de son disciple, le décida à recevoir les Saints Ordres. L'humble ermite y consentit par obéissance et fut ordonné prêtre à Coutances par l'évêque Séginand.Un jour un seigneur présenta au moine un de ses fils possédé par le démon, Clair se mit en prière et chassa le démon du corps du jeune homme. Peu de temps après, une veuve sans ressources perdit un fils que Saint Clair ramena à la vie. Un jour une femme riche et puissante, dont on ne connaît pas le nom, a jeté son dévolu sur ce beau jeune moine mais Saint Clair qui avait deviné ses intentions le lui reprocha et en référa à l'abbé Odobert qui lui conseilla la fuite. Après une longue errance de plus de 12 ans en Neustrie Clair arrive à Vulcassum (Saint Clair sur Epte) où il édifie son ermitage, il y rencontre moult gens qui viennent même de très loin pour le voir. Seulement l'implacable dame, frustrée dans ses désirs, ne l'avait pas oublié. Les deux hommes envoyés en Neustrie le poursuivaient inlassablement. En passant à Vulcassum, voyant un homme en prières, ils lui demandèrent: "Toi, connais tu un nommé Clair", "Non" répondit il dans un premier mouvement de frayeur. Ils continuèrent donc leur chemin, mais Clair s'étant ressaisi et croyant avoir commis une grosse faute en cachant la vérité les appela : "Clair, c'est moi". Alors, se mettant à genoux et leur présentant sa tête il ajouta: "Périsse ce corps qui peut être l'objet d'un amour criminel"...Puis l'un de ses bourreaux lui trancha la tête. C'était le 4 novembre 884 Clair était âgé de 39 ans. S'accomplit alors un miracle qui mit les meurtriers en fuite, Clair prenant sa tête à deux mains alla la plonger dans l'eau de la fontaine, puis il se rendit à son oratoire. De là il alla à l'église et se couchant à gauche de l'autel y marqua ainsi le lieu de sa sépulture. Saint cyrin aurait subit le même sort que son maître.

Frédéric Bossé, photographe écossais, nous offre son regard aérien sur le château de Creullet (Creully sur Seulles).


A la différence du château de Creully, dont les murailles et les tours encore debout, ne représentent qu'une faible partie de la forteresse féodale, c'est seulement à l'époque moderne que Creullet, son satellite, a atteint le développement sous le­quel il se présente à nos regards. 
 Creullet a  une origine assez ancienne. Après avoir longtemps constitué une simple ferme, immédiatement rattachée au château de Creully. Creullet fut, à l'époque de Philippe Auguste constitué en fiefferme, c'est-à-dire assujetti au paie­ment d'une redevance perpétuelle en faveur du trésor royal. On le désignait alors sous le nom de Fief-le-Comte au hameau de Creullet.

Grâce à Frédéric Bossé, que je remercie, je vous présente son regard aérien de cette belle demeure.



Juin 1680 - Meurtre à Creullet (Creully sur Seulles)

Creullet (B.Geoffre)

Le mercredi 26 juin 1680, sur les minuits, sont entrés par les fenêtres, dans une  maison de Creullet deux hommes.  Ils se dirigèrent vers  la chambre en haut de l'escalier, était  couché Guillaume Anbery, procureur de madame de La Bindelière. Ils l'ont assassiné, dormant, de cinq coups de serpe, dont il est mort le jeudi quatre juillet sur le midi, et le lendemain inhumé dans la chapelle de Creullet, en  présence des sieurs curés de Villiers et Crépon. Ils pénétrèrent dans  la chambre de Madame de La Bindelière, qui était couchée, et lui demandèrent  la bourse avec un marteau à boucher, la menaçant de la tuer si elle criait. Elle dit aller quérir de l’argent , et se sauva dans la chambre de ses filles et cria, et les larrons fuirent.  
On en soupçonne Marin Richard dit La Rivière, qui avait servi  le sieur de La Bindelière, et Beauregard,  le maire du Manoir ou de Ryes, et un autre.

Informations trouvées dans le rapport de l'archiviste du département sur le service des archives départementales, communales et hospitalières : [exercice 1893-1894]

Creully sur Seulles - Deux clichés inédits.

Deux nouvelles photos dans ma collection. Elles ont été prises vers 1900.
La première représente la place du marché de Creully.
La seconde, le bas de la localité au pied du château. Nous remarquons que les piliers de droite ressemblent à ceux du château de Creullet qui se trouve un peu plus loin.


Creully sur Seulles - Hameau de Creullet - Un dessin de 1944

Une découverte lors de mes visites aux Archives Départementales.

Creully (Creully sur Seulles) les fermes du hameau de Creullet.

Les fermes du hameau de Creullet (Creully) sur le cadastre de 1811.


Photo de 1957

Source: Archives départementales du 14

Creully sur Seulles - Le notaire de Creully évoque la libération du village le 6 juin 1944.


Il y a 37ans, les éditions Corlet publiaient l'ouvrage de Jacques Henry
" La Normandie en flammes".

Parmi les chapitres, la délivrance de Creully est évoquée par Me Maurice Fortier, notaire de la localité. En voici des extraits.



« A l’aube de cette journée mémorable du 6 juin, écrit M. Fortier, vers 3 h 30, comme tous les riverains de la côte normande, entre Saint-Vaast et Ouistreham, les habitants de Creully et des communes environnantes, villages proches des plages désormais célèbres, furent réveillés par le déluge infernal du « Débarquement allié », depuis si longtemps attendu, mais que nulle imagination n’avait pu prévoir ce qu’il fut en réalité.

« Le Jour "J” était enfin arrivé.

« Ce grandiose événement est resté si profondément gravé dans la mémoire de tous ceux qui en furent les témoins qu’il leur est aisé de revivre par la pensée ces jours et ces nuits remplis du tonnerre des bombardements, de tremblements de terre, de ruines et de cauchemars.

« Avec le recul du temps, nous nous demandons encore comment Creully, carrefour de routes vers la grande voie Cherbourg-Bayeux-Caen, vers Tilly-sur-Seulles, Caumont, Villers-Bocage, etc., où la bataille fit bientôt rage, n’a pas été complètement détruit dès les premières heures des opéra­tions.

« Dès 7 heures, les troupes allemandes cantonnées dans le village étaient en état d’alerte. Le bruit de leurs bottes et des commandements gutturaux se faisaient fortement entendre dans les rues. Leur excitation était à son comble.
 « Par bonheur, ces troupes ne disposaient que d'une seule batterie d’artillerie, dont une pièce fut tout d’abord mise en position de combat au pied du monument aux Morts, prenant en enfilade la rue d'Arromanches, mais elle ne tira pas et fut bientôt tractée à la sortie du bourg, route de Saint-Gabriel à Bayeux.


« Trois autres canons furent mis en batterie au hameau de Fresnay-Saint-Gabriel, route de Saint-Léger, dans la plaine. Juchés dans les arbres, les Allemands observaient la progres­sion des troupes alliées et ne devaient pas tarder à ne plus se faire illusion sur l’importance de cet “exercice de débarque­ment” et sur le sort qui les attendait.

« Les manœuvres des troupes allemandes, d'ailleurs rela­tivement peu nombreuses, paraissaient bien indiquer qu’elles n’avaient pas l’intention de se battre dans le bourg.

« La population s’attendait avec anxiété à un bombarde­ment par l'aviation ou l’artillerie. Elle restait prudemment dans les abris et souhaitait ardemment l’arrivée des Alliés.

« Vers 15 heures, les premiers soldats canadiens de la 3e division, en l’occurrence ceux du Winnipeg Rifles, firent leur apparition, précédés de tanks, rue de Tierceville, venant de Courseulles par Banville, Sainte-Croix, Colombiers-sur- Seulles.

« L’un de ces tanks envoya des obus dans le clocher contre des observateurs, qui ne s’y trouvaient pas, et y causa quelques dommages sans gravité.

« A peu près dans le même temps, des éléments blindés de la 2e armée britannique (50e division), débarqués entre Asnelles (Le Hamel) et Ver-sur-Mer (La Rivière), vers 7 h 30, descendaient de la plaine de Meuvaines, Crépon, dans la vallée de Creullet (hameau de Creully), suivis de longues colonnes de soldats aux casques recouverts de branchages, marchant à la file indienne.

« Quelques tirs arrosèrent la vallée et les abords de Creully, provoquant des dégâts aux toitures de plusieurs immeubles. Malheureusement, un éclat d’obus blessa mortel­lement une dame âgée qui était sortie de son abri, rue de l’École. Ce fut la seule victime civile de la commune.

« La jonction entre les troupes anglaises — 30e corps d’armée — et canadiennes s’opéra à Creully même, et dans les environs immédiats du bourg, entre 17 et 18 heures. »

Dans La campagne de la victoire, le colonel Stacey précise qu’à 5 heures du soir « le bataillon du Winnipeg Rifles s’était consolidé dans le village de Creully et ses abords L’auteur ajoute :

« Une troupe de chars de l’Escadron « G » du 1er hussars, commandée par le lieutenant W.F. Mac Cormick, troupe qui appuyait le Royal Winnipeg Rifles, aida celui-ci à traverser Creully et continua tout simplement sa route, franchissant Camilly et poussant jusqu’à la limite nord de Secqueville-en- Bessin. En route, elle démolit un char de reconnaissance et infligea des pertes à des groupes de fantassins et M. Mac Cor­mick fut cérémonieusement salué par un soldat qui, de toute évidence, ne s’attendait pas à rencontrer l’ennemi si loin à l’intérieur. Que ces chars de combat aient pu faire une telle incursion et en revenir démontre combien la résistance était faible cet après-midi-là sur le front de la 7e brigade.

« La jonction des forces canadiennes et anglaises à Creully procurait à la tête de pont des zones Juno et Gold un front d'une vingtaine de kilomètres. »

« A 17 h 30, poursuit M. Fortier, Creully était définitive­ment libéré. Trente soldats allemands et polonais, non com­battants, qui se trouvaient encore au château furent alors faits prisonniers sans résistance.

« D’après les déclarations d’un officier anglais, si les Alle­mands avaient résisté dans Creully, le bombardement allié se serait produit à 18 heures... Nous l’avons frôlé de près !

« Dans le courant de l’après-midi de ce même jour, un engagement eut lieu entre la batterie d’artillerie allemande de Fresnay et des tanks canadiens, dont deux furent endom­magés. Il fallut déplorer la mort de trois soldats qui ont été inhumés au cimetière de Creully, puis transférés, plus tard, dans le cimetière militaire de Bény-Reviers.

« Ce même après-midi, un tank allemand (Tigre), qui patrouillait dans le vallon vers Villiers-le-Sec, fut détruit par des chars d’assaut anglais venant de débarquer.

« Ce fut tout pour le même jour.

« Commença dès lors, venant de divers points de la côte et bientôt d’Arromanches, l’interminable et extraordinaire défilé des troupes et du matériel (tanks, véhicules automo­biles de toutes sortes, etc.) stabilisé à quelques kilomètres au sud et à l’est de Creully, en l’attente des batailles de Caen et de Falaise.

« Jusqu’au 19 juillet, date de la libération définitive de Caen, Creully fut à l'écoute des bruits monstrueux de la guerre, bombardement par les avions et l’artillerie, tirs des bateaux de guerre, parmi lesquels, comme nous l'apprenions avec fierté, ceux des unités de la marine française, le Courbet, le Georges-Leygues et le Montcalm, dont les obus allaient labourer les arrières de l’ennemi jusque dans le sec­teur de Tilly-sur-Seulles. Combats de chars d’assaut des sec­teurs de Tilly, Caumont, Villers-Bocage, Caen, etc.


1923 - Les services de messes et vêpres en l'église de Creully.




Madame de Druval du château de Creullet notait sur une feuille (ci-dessous) les services a assuré par les enfants de chœur lors des messes et vêpres en l'église Saint Martin de Creully.
Merci à Augustin  de Canchy

1897 - Le mariage au château de Creullet à Creully (Creully sur Seulles)

Après la publication du 29 Août, le mariage entre Henry Charles, Alexis Labbey de Druval, lieutenant au 16e Régiment de chasseurs à cheval en garnison à Beaune, et Mélite Marie Marguerite Henriette Kergariou demeurant à Bringolo (Côtes du Nord) fut célébré dans cette dernière localité comme nous le montre l'acte plus bas.

Les mariés devant le château de Creullet


1923 - Catéchisme pour les garçons et les filles de Creully (Creully sur Seulles).



Nous sommes en 1923, les enfants de Creully allaient au catéchisme qui était organisé sous la responsabilité de Madame de Druval du château de Creullet. Parmi les documents que m'a fait parvenir  Augustin de Canchy, je vous présente les feuilles de pointage des présents aux cours de "cathé" de l'année scolaire 1923 - 1924.
Mme de Druval



Creully sur Seulles en 1883 (Creully, Creullet, Saint Gabriel, Brécy, Fresnay le Crotteur et Villiers le Sec)

C. Hippeau dans son ouvrage, paru en 1883, présentait les villages et hameaux du Calvados. Une occasion de "retourner" dans les localités qui forment maintenant Creully sur Seulles.



Madame Fortier, épouse du notaire, se souvient de Creully en juin 1944 (Creully sur Seulles)



L'Association des notaires retraités du Calvados a publié en 2014 un bel ouvrage sur le Notariat du Calvados pendant la tourmente de juin 1944 où Madame Fortier, épouse de Maurice Fortier, notaire à Creully exprime ses émotions. (Editions Corlet)

Au 6 juin 1944, Me Maurice FORTIER était titulaire de l'office de CREULLY, commune rurale de 600 habitants.
Madame FORTIER nous a fait, avec beaucoup d'émotion et de précision, le récit des événements qu'elle a vécus :
 " CREULLY est une charmante cité médiévale dont le château fort domine de sa puissance altière la vallée de la Seulles, située à la limite de la plaine de CAEN et du BESSIN, elle a été le point de jonction des Armées Canadienne et Britannique dès le 6 juin 1944.
Après avoir été clerc au Neubourg pendant 8 ans, mon mari avait acquis l'étude de CREULLY en septembre 1938.
Il avait à peine fait connaissance avec sa clientèle, qu'un an après, le 25 août
1939,il fut mobilisé à CAEN où il resta seulement quelques semaines.


Sur le plan notarial, la situation était désastreuse du fait que le principal clerc et le clerc aux actes courants avaient été également mobilisés.
Je restais seule avec un clerc stagiaire.
Me LEMPERIERE Notaire à CAEN fut nommé suppléant de l'office et vint donc à CREULLY une fois par semaine avec un clerc s'occuper de la clientèle.
M'armant de courage, je pris la comptabilité en mains et organisai les rendez-vous pour Me LEMPERIERE.
Le 21 juillet 1940, je reçus une lettre de ma famille me faisant part du décès au front, de mon frère et une autre lettre de la Croix Rouge française m'avertissant que mon mari était prisonnier à COLMAR, à la caserne RAPP.
Aussitôt, je pris l'initiative de le faire évader et le lendemain soit le 22 juillet
1940,je partis pour COLMAR, (plutôt KOLMAR puisque passé en territoire allemand) où, avec la complicité d'Alsaciens sympathiques qui m'avaient pris en amitié (un contrô­leur SNCF et un fonctionnaire de la KOMANDANTUR, ex préfecture du BAS-RHIN), nous avons pu mettre au point, après deux autres voyages à KOLMAR, un plan d'éva­sion qui a réussi, puisqu'en décembre 1940, il passa la ligne de démarcation à travers des barbelés, grâce au concours d'un passeur fourni par des Religieuses d'un couvent et se retrouva à LIMOGES, en France LIBRE.
En juin 1941, il s'enhardit à revenir à CREULLY, prétextant une libération pour cause de maladie.
Muni de faux papiers, et après des visites à monsieur le Procureur, au Président de la Chambre et aux gendarmes de Caen et Creully qui connaissaient l’odyssée de mon mari et le couvraient, Maurice prit un nouveau départ.
Le travail s'étant accumulé, on embaucha deux clercs.
Mon mari se montrait dans CREULLY le moins possible et c'est moi-même qui me rendais à bicyclette à CAEN, une fois par semaine, dans les différentes Administrations.
Nous nous occupions également de confectionner de nombreux colis pour les pri­sonniers.
A la maison qui était comprise dans l'enceinte du château, 4 pièces avaient été réquisitionnées pour loger des officiers allemands.
ET LE GRAND JOUR TANT ATTENDU ARRIVA.
Dès 3 heures 30, le tonnerre des bombardements nous envahit.
L'excitation des Allemands était à son comble.
Nous étions réfugiés dans un abri creusé dans le jardin.
Dès 15 heures, une compagnie de la WINNIPEG RIFFLES, Unité canadienne qui avait débarqué à COURSEULLES et BERNIERES le matin, fait son entrée dans CREULLY et vers 17/18 heures, les Canadiens opérèrent leur jonction avec les Anglais de la 69ème B.I en provenance de VER-SUR-MER et ASNELLES.
CREULLY était définitivement libéré sans trop de dommages. Notre maison, l'é­tude et les archives étaient intacts, mis à part quelques éclats d'obus.
Une trentaine de soldats allemands et Polonais, qui se trouvaient encore au châ­teau, furent faits prisonniers sans résistance.
Ayant camouflé pendant toute la période d'occupation, entre poutre et plancher, un grand drapeau anglais, je le hissais au sommet du monument des anciens combat­tants 1914-1918 implanté devant la maison.
Notre maison était complètement envahie par des réfugiés en provenance de CAEN. Il fallait faire la cuisine pour 25 personnes environ. Personnellement, je fabri­quais des nouilles tous les après-midis.
De son côté, mon mari avait organisé une cantine pour les réfugiés avec l'aide de Monsieur Roger MESNIL, épicier en gros à CREULLY.
L'étude du notaire, sans activité, fut transformée momentanément en Mairie.
Le 8 juin, CREULLY eut l'insigne honneur d'être choisi par le Général B. MONT­GOMERY, chef des armées britanniques, pour y fixer son quartier général.
Il installa sa célèbre roulotte-campement au château de Creullet, (XVIIIe siècle) à l'ombre des arbres du parc, près de la pièce d'eau.
Sir Winston Churchill lui rendit visite le 12 juin, le Général de Gaulle, le 14 juin dans l'après-midi et George VI, roi d'Angleterre, le 16 juin.
C'est donc tout naturellement que la BBC installa, pour plusieurs semaines, ses antennes dans la tour des remparts du château de CREULLY, informant ainsi le monde entier, du déroulement des opérations militaires en cours.
Plusieurs des officiers anglais affectés à ce STUDIO RADIO étaient hébergés dans notre maison qui était dans l'enceinte du château.
 En l'espace de quelques jours, nos lits qui avaient servi aux Allemands, étaient uti­lisés par les Anglais !
Maître Maurice Fortier (1er à gauche) en compagnie du Directeur de la BBC lors du passage de ce dernier à Creully après la Libération





En 1949, le Général MONTGOMERY devenu Maréchal, revint en France présen­ter ses hommages à la châtelaine Madame de DRUVAL.
Mon mari et moi-même fument invités au château pour un dîner intime. Malheureusement, nous n'avions pu y participer pour cause de décès dans la famille, mais nous y fûmes représentés par notre fils Jean-Pierre âgé de 14 ans que l'on voit d'ailleurs sur la photo en compagnie de Madame de DRUVAL et du Maréchal MONTGOMERY.



Jean-Pierre FORTIER (fils de M FORTIER) au château de CREULLET en 1949

Que de souvenirs !
Par la suite, mon mari devint Maire de CREULLY et Conseiller Général du canton. Il fut aussi Président des Anciens Combattants et des Prisonniers de guerre.
Il décéda en 1982."
Merci à Monsieur Emile Raux, notaire honoraire à Bayeux.

Creullet (Creully sur Seulles) - juin 1944 - les prisonniers du maréchal


C 'est dans la presse québécoise que j'ai trouvé ce petit article sur les prisonniers arrêtés à Creullet, ce château de Creully où le maréchal Montgomery a établi son QG en juin 1944.
C'est vers Augustin de Canchy que je suis allé rechercher des infos sur ces prisonniers. 
Je le remercie pour ses rinformations ci-dessous.

"Il y a effectivement 12 allemands arrêtes à Creullet mais quelques précisions s'imposent (compilations entre les mémoires de M de DRUVAL et celles de Carol MATHER,officier de liaison de MONTY):

Ils furent arrêtés le 8 juin au matin dans les garages de Creullet par C. MATHER (L.O britanique) et T.WAREN (L.O canadien) alors qu'ils préparaient le terrain pour l'arrivée prochaine du Général (au même moment, Monty se trouvait au presbytère de Sainte Croix sur Mer pour une réunion d'état major avant de se rendre à Saint-Vigor-le-Grand.)

Les 12 allemands de sont rendus aux deux officiers sans combattre. La veille, le 7 juin en fin de journée, ils s'étaient présentés désordonnés à la grille de Creullet. Ils avaient vainement tenté de faire feu sur les britanniques progressant sur le pont qui mène à Creully depuis le terrain de tennis de Creullet, avant de se réfugier pour la nuit dans les garages des Druval. 

La plupart était des Russes et des Polonais enrôlés de force dans l’armée allemande et ne semblaient nullement désireux de combattre. Pire, le 6 juin, le major allemand Lehmann leur avait commandé d'incendier le village de Sainte-Croix-sur-Mer pour arrêter les canadiens. Ils refusèrent et le tuèrent à coup de pelle près de la maison Foucher.  

Ils ont été conduits par les deux officiers alliés au nouveau camp de prisonniers de guerre installé à Crépon.



Pour la petite anecdote, l'un de ces allemands avait décidé de se cacher dans les sous bois de Creullet plutôt que dans les garages bien trop exposés. Il se rendra affamé et gelé au sergent KIRBY en charge de la sécurité du Q.G de Monty le 11 juin à 2 h du matin. Il avait passé plusieurs jours caché dans les bois, à quelques mètres de la roulotte du général. "