Affichage des articles triés par date pour la requête creully /. Trier par pertinence Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par date pour la requête creully /. Trier par pertinence Afficher tous les articles

1954 - Des êtres venus d'un autre monde se posèrent à Creully (Creully sur Seulles). Des martiens ?



Ce jeudi matin-là, le temps était très sombre et le ciel constellé d'étoiles ; le jour tardait à se lever. Au fond de sa cour, un habitant de Creully fermait la porte de sa cave, d'où il venait de remplir un seau de charbon pour alimenter son fourneau durant la journée. 

Soudain, il fut surpris par une lumière vive qui semblait provenir du jardin voisin. Il posa son seau et s'avança sans crainte, mais lentement, vers le portillon du potager. En effet, une lumière éblouissante brillait au beau milieu du jardin et ne bougeait pas. Il fit quelques pas lorsque, du sein de la boule luminescente, une forme métallique avança. Était-ce un Martien ? Depuis plusieurs semaines, des faits similaires s'étaient déroulés dans le ciel de Normandie, notamment à Bayeux. Le Bessin serait-il également un sujet d'étude pour des êtres venant d'ailleurs ?

Notre habitant de Creully n'était pas peureux, mais jusqu'à un certain point. Il fit marche arrière et rentra chez lui, route de Tierceville, en oubliant son seau de charbon. Après en avoir informé sa femme, qui ne le crut pas, il dut partir au travail pour sa matinée. Cependant, à midi, avant de prendre son déjeuner, il retourna dans son jardin et fut grandement surpris : à la place de la lumière éblouissante se trouvait un cercle de cendres. Ainsi, une rumeur se répandit dans le bourg de Creully... Des Martiens venus d'on ne sait où avaient choisi ce village normand pour visiter notre monde. Cette nouvelle intrusion martienne fit le tour non seulement de la localité, mais aussi de la région. Certaines personnes allèrent même ramasser la précieuse trace de la visite des êtres de Mars en récupérant les cendres laissées par l'engin mystérieux dans des pots. La presse locale et la gendarmerie se mirent sur le sentier de la guerre (des étoiles).















Pour ne point se singulariser, Creully a, paraît-il, reçu la visite d’un « Martien » venu à bord d’une soucoupe volante… Sur cet évènement, un spirituel lecteur a envoyé à un journal de Caen (Liberté) un amusant à-propos que voici :



Un beau matin,
Un bon Martien
(Vision hallucinante),
Avant l’aube naissante,
Atterrit…
A Creully.
D’une soucoupe volante
- Oh! Combien éblouissante !
Il sortit aux bords de la Seulles.
Il semblait dire : « Enfin, seul,
Je te vois, je te tiens ! »
Sans doute ce Martien
Voulait-il, dans sa nacelle,
Enlever une Belle,
Puis piquer vers le ciel
Pour sa lune de miel ?
Des « témoins » de la scène
(On devine leur gêne !)
Tentèrent, dit-on, de contacter
L’énigmatique étranger.
Mais en une nuée lumineuse,
L’engin mystérieux
Piqua droit vers les cieux…
MORALITE
Sur le trottoir,
Comme au lavoir,
Les langues se délièrent
En de nombreux commentaires.
Oh! Personne n’avait rien vu…
Mais certains avaient en-ten-du… !
En ce bon pays du fromage,
Belles qui rêvaient de mariage,
Si de la Vie vous en avez mar…
Voyez là-haut : « En avant … Mars ! »



Epilogue



Moisson dans les environs de Creully en 1944 - Anglais et Français à la besogne.

Août 1944
Les troupes britanniques aident les ouvriers agricoles français à récolter le blé dans un champ entre Lantheuil, Creully et Pierrepont limite avec l'aérodrome B 9.
Un avion du type Typhon vient de décoller de la piste B9.




Creully sur Seulles - A Creully en 1944, elle témoigne de la libération.

En 1944, une rouennaise Mademoiselle Simone Rose s'était réfugiée à Creully où elle vivait les péripéties de la guerre.
En 1947 elle confia son témoignage à Réné Herval qui le publia avec d'autres récits dans deux tomes d'un ouvrage intitulé: "Bataille de Normandie, récits de témoins". Elle y précisait les phases de la situation au milieu de laquelle elle se trouvait. Elle raconte également l'aspect de la plage de Courseulles en ces journées historiques.

Lors de mes recherches, j'ai retrouvé le manuscrit du témoignage de Simone Rose: le voici:

a Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.
z Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

e Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

r Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

t Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

y Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

u Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

i Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

o Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

p Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

q Creully sur Seulles - A creully en 1944, elle témoigne de la libération.

Aux Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine, j’ai eu l’occasion de consulter un dossier consacré aux festivités en l’honneur du roi Charles X.
Couronnement de Charles X le 29 mai 1825
 C'est ainsi que je découvrit que la localité de Creully dans le Calvados fêta le Roi est demanda que ce dernier en soit informé.

Aujourd’hui trente mai mil huit cent vingt cinq

MM. le Maire, adjoint, membres du Conseil Municipal, maison communal du bourg de Creully, auxquels se sont adjoints MM. le curé, juge de paix du canton, lieutenant et adjoint sous-officier de la garde nationale, brigadier de la gendarmerie royale et Receveur d’enregistrement du dit lieu voulant transmettre à la postérité une preuve de leur amour pour le sage et vertueux monarque qui nous gouverne, ont pris la résolution de porter sur le registre des délibérations tenu à la mairie de Creully le présent procès-verbal des fêtes de réjouissances qui ont eu lieu hier dans ce bourg à l’occasion du Sacre de sa Majesté.


Dès le matin le son des cloches annonce aux français fidèles que nous étions arrivés à ce beau jour où le meilleur des Rois allait à la face des autres, oint de l’huile de Clovis, entouré des acclamations de son peuple, renouveler le serment de vivre et mourir pour le bonheur de ses sujets et le maintien de leurs libertés.

Bientôt les tambours de la garde nationale réunirent les braves qui la composent pour servir d’escorte au buste de l’auguste Majesté de Charles X qui fut porté à l’église entouré de tous les corps constitués, de la gendarmerie et de tous les habitants de Creully, heureux de pouvoir fixer en cette image les traits du Prince qui doit faire leur Bonheur.

Cette image adorée fut portée sur une table préparée à cet effet dans le chœur de l’église de Creully, et y rester pendant la messe solennelle du Saint Esprit qui y fut célébrée et le psaume exaudiat qui la termine. Après quoi, rapporté avec la même pompe à la maison commune, ce buste, objet de la vénération publique fut placé sur le piédestal qui l’attendait dans la principale pièce de la Mairie où M. le Maire prononça le discours suivant :

Messieurs

Quel beau jour pour la France, que celui où l’héritier de Saint Louis, le digne successeur d’Henry IV, vient au pied des autels et oint de l’huile Sainte, renouveler le serment de maintenir à jamais le Pacte Sacré de nos libertés et de vivre et de mourir pour notre bonheur ? Conservons toujours dans nos chœurs la mémoire de ce jour heureux ; qu’il devienne pour moi chaque année une occasion de manifester notre amour pour un Prince qui en reçut le premier tribut lorsque n’étant encore que le lieutenant de son auguste prédécesseur, il vint après les orages des révolutions pour apporter la paix et l’espérance qu’il réalise de si bien, aujourd’hui, de cicatriser les plaies.


Plaçons au milieu de nous son image chérie, pour lui adresser à chaque instant un nouvel hommage de notre reconnaissance ; cette image adorée rappellera sans cesse aux administrateurs de cette commune, qu’ils se sont honorés de la confiance du Souverain que pour la conservation des intérêts de leurs administrés ; aux organes de la justice, que sa majesté ne leur a confié, la balance des lois que pour assurer la tranquillité de son peuple ; aux employés des finances, qui, chargés du recouvrement des impôts, toute vexation envers les contribuables les rendrait indignes de leur poste ; aux dépositaires de la force armée, qu’elle n’est dans leurs mains que pour le maintien de l’ordre et de la paix publique ;  enfin à toutes les classes de la société, que le meilleur des Rois ne peut rendre ses sujets heureux que par leur concours en obéissant aux lois.

Vive le Roi. Vive à jamais les Bourbons.

Charles X

A deux heures de relevée les délibérants se réuniront à un banquet qu’ils avaient fait préparer à leur frais dans un des appartements de la mairie ; la joie la plus pure inspirée par cette heureuse circonstance présidera toujours à cette réunion, et devenait à chaque instant plus vive aux cris souvent répétés et si cher aux français de Vive le Roi ;  le premier toast fut porté par M. le Maire de la manière suivante : à l’heureux règne de Charles X ; puisse-t-il durer aussi longtemps que l’amour des habitants de Creully pour ce Prince chéri.

Un autre banquet avait été offert aux frais de la Commune aux gardes nationaux et aux gendarmes qui s’y réunissent aux cris de Vive le Roi ; vive les Bourbons.

Ces banquets se terminèrent le soir par des danses publiques et rien ne troubla la joie de ce beau jour qui restera à jamais gravé dans la mémoire des habitants de Creully.

Ainsi arrêté et signé par les délibérants, un double sera transmis à Monsieur le préfet, prie de vouloir bien déposer aux pieds de sa Majesté les sentiments de ses fidèles sujets du bourg de Creully.

Pour copie conforme

Le Maire

Jacques Paul Benoît MORICE, Maire de Creully


 


La Baron de Creully sauvé par la dame de Courseulles

 

D’après « Les contes de la plage » de Bernard Hue

Au cœur du bourg de Courseulles, en Normandie, un vieux château veille, noble vestige du temps de François Ier. Son haut pavillon, sa terrasse ouvrant sur les champs et la mer infinie, ont vu naître bien des secrets. C’est là que grandit Odette, fille unique du comte d’Ecquevilly, ancien soldat revenu vieillir en paix après mille combats. Orpheline de mère dès sa naissance, elle fut élevée avec tendresse par dame Blanche, sa vieille tante rêveuse, et par un chapelain au cœur doux.

Odette, belle comme un matin de printemps, avait la grâce dans l’âme et la lumière dans les yeux. On la voyait chaque jour, glissant de maison en maison, semant des aumônes et des sourires. On l’appelait « la bonne damoiselle ». Hélas, une fée oubliée au berceau lui réservait d’autres épreuves...

Quand son père mourut soudainement, la jeune fille, alors âgée de seize ans, se retrouva seule au château. Les longues veillées, peuplées de récits chevaleresques, nourrissaient ses rêves. Au fond de la cheminée, elle croyait voir se dessiner les visages de preux chevaliers, et dans l’écho du silence, le pas lourd des épées d’antan.

 Depuis deux ans, Odette menait une existence paisible, rythmée seulement par les visites épisodiques de ses cousins de Creully. Une nuit de décembre, alors que le vent soufflait violemment et que la pluie battait les vitres, un cavalier demanda refuge au château. Il s’agissait du comte de Mautravers, élégant et mystérieux, qui fit aussitôt impression sur Odette. Dame Blanche, toujours prompte à voir dans chaque rencontre les signes d’un destin chevaleresque, en conclut que ce visiteur n’était autre qu’un noble venu demander la main de sa nièce.

Le comte, courtois et séduisant, se montra rapidement assidu, et, après un séjour prolongé, obtint la main d’Odette. Le mariage fut célébré par le vieux chapelain, et la jeune fille devint comtesse de Mautravers, comblée d’illusions et d’espoir.

Mais le conte de fées tourna vite à l’inquiétude. Le comte, qui avait promis de l’emmener à la cour puis en Touraine, ne tint pas parole. Prétextant les suites d’un duel, il retarda sans cesse le départ. Bientôt, il multiplia les absences nocturnes, partant à cheval accompagné de son écuyer. Le mystère s’épaissit lorsqu’un matin, il revint seul, menant à la main le cheval de son compagnon. Peu après, il fit venir un nouvel écuyer, un soudard brutal et grossier, dont la présence troubla les habitants du château.

Odette, déjà profondément troublée par les escapades nocturnes de son mari, s’inquiétait de plus en plus. Attendant un enfant, elle se réfugiait dans la prière, espérant que la naissance de ce petit être ramènerait la tendresse perdue. Désemparée, elle confia ses doutes à Jean-Marie, le fidèle domestique de toujours. Celui-ci partageait ses soupçons et promit de l’aider à découvrir la vérité.

Odette lui raconta comment, après avoir exprimé sa peine au comte, elle n’avait récolté que des reproches secs et une fin de non-recevoir. Convaincue que quelque chose de grave se tramait, elle fit appel à Jean-Marie, certain qu’il serait son allié le plus sûr dans cette sombre affaire. Le vieil homme accepta sans hésiter, prêt à tout pour servir celle qu’il considérait comme sa propre fille. Il lui promit de faire la lumière sur les activités nocturnes du comte avant la fin de la semaine.

 Le lendemain, Jean-Marie se fit plus vigilant encore. Il rôdait aux abords des pièces, tendait l’oreille aux conversations et, avec un sourire affable, tenta de gagner les faveurs de l’écuyer, allant jusqu’à lui faire goûter un cidre d’une rare qualité. Mais le rusé Normand n’y gagna rien : cinq jours passèrent, et il n’avait pas avancé d’un pas.

« Que faire ? » murmurait-il en son for intérieur. « Ah ! si j'avais encore mes jambes d’autrefois, je les suivrais à la trace, et leurs chevaux n’iraient pas assez vite pour me distancer ! »

Un soir, voyant les préparatifs de départ du comte et de son serviteur, Jean-Marie alla se tapir dans l’écurie, dissimulé sous un tas de paille. Il était neuf heures lorsque les deux hommes y entrèrent.

        — Quels chevaux prenons-nous, Mautravers ? demanda le comte.

        — Ceux du château, la course sera brève. D'ailleurs, les nôtres auront à tirer dur demain soir. Le rendez-vous est fixé au carrefour de Rye, et de là…

Jean-Marie n’en entendit pas davantage, les hommes quittaient l’écurie.

À l’aube, il partit en secret, traversant champs et haies pour gagner l’endroit désigné. Il repéra un fourré dense, à l’angle de deux chemins, et s’y dissimula, prêt à tout entendre. Les heures passèrent, longues, pesantes. Il doutait déjà, s’apprêtait à partir, lorsqu’un bruit de sabots attira son attention. Deux groupes arrivaient par des chemins opposés. Bientôt, une dizaine de cavaliers se retrouvèrent au croisement.

Ils étaient jeunes, bien armés, montés sur des chevaux nerveux.

         — Le capitaine est en retard, lança l’un.
         — Il se ramollit depuis qu’il a trouvé le confort, ricana un autre.
         — Il profite, rétorqua un troisième, car bientôt, il faudra déguerpir…

Mais soudain, un hennissement lointain se fit entendre.

          — C’est lui !

Deux cavaliers arrivèrent. Jean-Marie tendit l’oreille.

           — Bien, tout le monde est là, dit le chef, Gastechair, des nouvelles de Chavannes ?
           — Oui, capitaine. Il m’a chargé de vous dire : « Rien n’a changé. Dans trois jours, le comte de Sillans et sa clique repartent à la cour. Une fois partis, plus rien ne nous retient. Je suis las de jouer les espions déguisés en laquais à Creully. »

            — Parfait, répondit le capitaine. Écoutez, ce soir, nous attaquons le convoi de l’évêque de Bayeux, sa nièce, et quelques seigneurs qui regagnent leur demeure. C’est notre dernier coup ici. Ensuite, nous vidons le château de Courseulles et adieu la Normandie.

            — Emmenez-vous la comtesse ? plaisanta un bandit.
            — Qu’en ferais-je ? Une potiche inutile. Et si elle m’entrave trop…

Ils partirent au galop. Quand le silence revint, Jean-Marie restait là, pétrifié. Tout s’éclairait : Odette, douce et fière Odette, était l’épouse d’un bandit ! Ce même homme qu’on croyait noble, n’était qu’un criminel. Il parlait même d’éliminer sa femme. Jean-Marie sentit la colère lui rendre force et courage. Il courut sans relâche, gagna le château à minuit, et pénétra par la petite porte.

Il voulut d’abord prévenir Odette, mais recula au seuil de sa chambre, anéanti. Il s’assit, désespéré.

Une main douce se posa sur son épaule.

          — Jean-Marie, je t’ai vu partir… Entre.

Elle l’emmena dans sa chambre.

           — D’où viens-tu ? demanda-t-elle.

           — Du carrefour de Rye, balbutia-t-il. Mais je ne peux, je n’ose… Malédiction sur moi, sur cette tante imprudente qui l’a hébergé, sur ce jour funeste où il entra ici…

           — Jean-Marie, je t’en supplie… Parle. Je veux savoir. Je dois savoir.

Alors il parla. Il lui raconta tout. Odette s’écroula en pleurs.

            — Que faire, mon Dieu ? murmura-t-elle, anéantie.

            — Je vais prévenir votre cousin à Creully, répondit Jean-Marie.

            — Va… mais n’oublie pas… c’est le père…

Il partit aussitôt. Une heure plus tard, il était reçu par les gardes de Creully. Il parla longuement avec le comte. À l’aube, il était de retour. Peu après, Mautravers et son écuyer rentrèrent, confiants. Une heure plus tard, douze hommes d’armes s’arrêtèrent à la grille. Conduits dans la chambre, ils réveillèrent Mautravers.

             — Levez-vous, capitaine de Mautravers. Vous êtes attendu à Creully.

Les oubliettes du château de Creully.
Comprenant qu’il était perdu, Mautravers se tut, se vêtit et suivit les soldats. L’écuyer fut réveillé à son tour. Ils furent escortés hors du château.

Jean-Marie resta jusqu’à ce que le dernier cavalier disparaisse. Il leva les yeux vers la fenêtre d’Odette : les rideaux frémissaient.

Arrivés à Creully, Mautravers et ses deux complices furent conduits dans une aile oubliée du château. Une porte basse s’ouvrit… et sous leurs pas, le vide. Ils chutèrent dans les oubliettes. La porte se referma pour ne plus s’ouvrir.

Odette, accablée, ne vivait plus que pour l’enfant à naître. Quand il vint au monde, ce fut un garçon. Mais à peine né, sur ordre du baron disait-on, il fut emporté, et on n’entendit plus jamais parler de lui.

Deux ans plus tard, Odette se mariait avec le comte de Montbeillard, un vieil homme malade, qui accepta de lui rendre honneur et nom. Elle le soigna jusqu’à sa mort, puis consacra sa vie aux pauvres.


Marie Mesnil, la patronne du "Grand 8" était de Villiers le Sec (Creully sur Seulles).


En décembre 1914, le « Grand 8 » aérien, attraction foraine allemande,  a été saisie sur l’ordre du procureur de la République de Nantes. Tout le matériel se trouvait chargé sur des camions.
A la suite de cette saisie, la première chambre du tribunal civil de Nantes avait rendu un jugement ordonnant le sé­questre du « Grand 8 » aérien.
Si le gérant, ou plutôt l’exploiteur en France de cette attraction de foire avait déclaré être de nationalité suisse, l’entre­preneur, lui, est allemand, et son maté­riel aussi.

Le propriétaire était bien suisse et sa femme était de Villiers le Sec dans le Calvados comme nous le montre l'article ci-dessous paru dans la presse régionale du centre de la France.

Creully - L'école et de grands souvenirs.

(Cliquer sur l'image pour l'agrandir.)

1938 - La mobilisation générale à Creully dans la presse allemande

Septembre 1938

Emotion à Creully après une méprise des gendrarmes de la localité.
Ayant mal compris une communication  téléphonique, au lieu d'apposer l'affiche convoquant certains réservistes ont apposé celle de la mobilisation générale.

Vu dans la presse allemande

 

Mobilité énergétique à Creully

Les mesures de sécurité du gouvernement français ont été menées de manière exemplaire et dans un calme absolu. Il n'y avait qu'un seul endroit où il y avait une excitation considérable, mais cet endroit n'a pas une grande importance pour la France. C'est un tout petit village, la commune de Creully en Normandie près de Caen. Le gendarme du village, comme toutes les autres autorités, avait reçu l'ordre par téléphone de poser des affiches annonçant l'appel des réservistes. Dans son excitation, il a soit mal compris cet ordre téléphonique, soit confondu les différentes affiches de mobilisation qui étaient naturellement disponibles. Quoi qu'il en soit, les paysans de Creully apprirent le lendemain matin que la mobilisation générale avait été décrétée. Comme il se devait, ils se mirent immédiatement en route, avec leurs voitures et leurs chevaux, certains même avec leur bétail, comme l'aurait exigé une mobilisation générale. Ils arrivèrent en cortège fermé à Caen, où cela causa naturellement le plus grand émoi, et ils ne furent pas peu surpris d'être les seuls de toute la région à avoir obéi à l'ordre. La reconnaissance suivit bientôt, bien sûr, et les paysans de Creully repartirent, rassurés.

Autres articles sur le même sujet :

Septembre 1938 - Gendarmerie de Creully - Mobilisation Générale...

Creully sur Seulles - Creully à la "une" du Canard enchaîné en 1938

Juin 1858 - Dans nos cantons, le ciel comme une bête déchaînée.

 

Le mercredi 6 juin 1858 s’ouvrit sur un silence lourd, presque solennel. Bayeux et les terres paisibles du Bessin suffoquaient sous une chaleur accablante, comme si le ciel retenait son souffle, préparant en secret l’inexorable courroux de la tempête. L’air vibrait d’une tension muette, les feuillages étaient immobiles, et le moindre bruit semblait résonner à l’infini, suspendu dans une attente étouffante.

Puis, à l’heure où le jour commence à s’incliner, un fracas déchirant éclata. Le ciel s’ouvrit comme une plaie vive, vomissant d’un seul coup tonnerres, éclairs et flots furieux. La pluie s’abattit avec la rage d’un dieu offensé. En un clin d’œil, les rues se changèrent en torrents sauvages, indomptables, et les hommes, impuissants, regardaient l’eau engloutir les pavés, les seuils, les chemins familiers.

Mais la pluie n’était qu’un prélude.

Bientôt, le ciel, dans une furie plus grande encore, fit pleuvoir non plus de l’eau, mais des pierres de glace, énormes, brutales, d’une blancheur aveuglante. Elles s’écrasèrent sur les toitures, pulvérisèrent les vitres, éventrèrent les serres. Les jardins, jadis calmes et féconds, furent saccagés, comme passés au fil d’une invisible épée. Fleurs et légumes, dans un dernier soupir, se couchèrent sous les coups implacables. Même l’hirondelle, messagère du ciel, fut frappée net, son corps frêle brisé dans un ultime vol tragique.

Partout, les foyers pleuraient. Les ardoises jonchaient les sols, les vitres n’étaient plus que dentelles brisées, et des morceaux de plâtre pendaient aux plafonds comme les lambeaux d’un monde en ruine. On se murmurait dans Bayeux que jamais mémoire d’homme n’avait vu semblable désolation.

Et ce fléau ne s’était pas contenté de la ville.

Il s’était étendu, comme une bête déchaînée, sur les cantons voisins : Balleroy, Tilly, Ryes, Creully… Là, sur une terre labourée par les cieux, une femme âgée, humble gardienne de sa vache, fut frappée par la foudre. Elle s’effondra sans un cri, fauchée dans une solitude tragique. Sa bête, projetée comme une poupée par une main invisible, gisait plus loin, tremblante et muette, à jamais marquée.

À Creully, un glaçon gigantesque, large comme un poing d’homme, fut retrouvé : preuve muette de la colère des cieux. Et pourtant, dans cette mer de larmes et de décombres, une lueur : les récoltes, disait-on, n’étaient pas entièrement perdues. La nature, blessée mais vivante, semblait prête à se relever.

Mais les pommiers, eux, pleuraient déjà leur floraison volée, leurs branches nues tendues vers un ciel qui ne répondait plus.

Les épiceries des cantons de Creully et Ryes en 1891

Une publicité des années 1890, le chocolat Menier, dans les épiceries des cantons de Creully et de Ryes.

Canton de CREULLY
 

Canton de RYES


Creully sur Seulles - Cecil Newton, un de nos libérateurs de juin 44 est décédé

HOMMAGE A LUI

Le 3 juin 1944, Cecil Newton était l'un des nombreux jeunes hommes embarqués à bord d'un navire à Lepe Beach, dans le Hampshire.
Beaucoup ne devaient pas revenir. 
 Cecil Newton raconte:
"Ils ont mis en place un chapiteau avec des cartes et des instructions écrites sur ce qui allait se passer le jour J - mais ils n’ont pas donné le lieu exact, bien sûr.
Des rangées de tentes et de chars ont été livrées là-bas, au bas de la colline. Mon temps se passait à déballer les tentes et à préparer les chars pour l'action.
Le 3 juin, par une journée très ensoleillée, le sergent-major de l'escadron a marché sur les chars de débarquement avec son bloc-notes sous le bras.
Le soir venu, le temps était devenu affreux et nous étions retardés d'un jour. Nous avons traversé des conditions météorologiques extrêmement difficiles et sommes tombés très malades sur les plages du débarquement. "

Cecil et le 4 / 7ème Royal Dragoon Guards furent les premiers chars à débarquer sur Gold Beach à 7h20 le 6 juin 1944.

Le 6 juin 1944, 6483 navires, dont 4222 péniches de débarquement et cargos, transportèrent du sud de l'Angleterre trois millions de soldats avec deux millions de tonnes de matériel allant de la jeep à l'artillerie lourde de l'autre côté de la Manche.

Les 4e/7e Royal Dragoon Guards au camp Heveningham, Suffolk en 1943. ( Photo : newburytoday)
Opération "Overlord" était le nom de code de l'opération de débarquement dans son ensemble.

"Gold Beach" est le nom de la plage d'atterrissage où le 4ème / 7ème Royal Dragoon Guards, un régiment blindé aux racines traditionnelles de la cavalerie britannique, devait attaquer le mur de l'Atlantique de Hitler. "Nous étions tous bien entraînés et très tendus quant à ce à quoi nous attendre," rapporte Newton, "mais nous n’avons pas peur. Il ne faut pas oublier que nous étions tous très jeunes ... "

En route pour libérer Creully, la Normandie et la France...

Le 7 juin 2019, l’école primaire de Creully sur Seulles prend le nom de Cecil Newton. (photo : Ouest-France)

Cecil Newton 


Creully sur Seulles - Une légende méconnue : la Dame Verte

 

Par un soir d’automne où le ciel se nuançait déjà de cendre, Maître Pierre Josse, notable de Creully, détacha la longe de sa jument Cocotte, nouée à l’anneau de fer qui, depuis des générations, pendait au mur moussu de l’auberge du Bessin-Vert, à Bayeux. Dans un geste aussi coutumier que galant, il pinça le menton de la servante venue le reconduire jusqu’à sa carriole — geste auquel la jeune fille répondit d’une bourrade, mi-friponne, mi-méfiante — puis il se hissa dans son siège avec un grognement de vieux chêne, témoin de genoux qui ployaient plus qu’ils ne pliaient.


« En route, ma fille », lança-t-il d’un ton bonhomme, sans tolérer la moindre objection. Et Cocotte, créature docile à la conscience tranquille, s’ébranla sans attendre, les sabots résonnant sur les pavés humides.

La nuit, comme un rideau de velours criblé d’étoiles, tombait déjà lorsque Pierre Josse marmonna : « Eh, eh… v’là la nieut qui tumbe. J’devrais être d’r’tour. Sacré cru de Surtrain, y fait perdre le temps comme un sermon d’vicaire. »

Et tandis qu’ils atteignaient à peine les carrières d’Esquay, il fallut allumer les lanternes, dont les flammes tremblantes projetaient des ombres dansantes sur les haies.

Or, maître Josse n’était pas homme à goûter les trajets nocturnes, du moins sur ce chemin-là, entre Saint-Gabriel et Creully, où serpentait la cavée des Bourguay. Les anciens du pays y colportaient des histoires... de brume et de mystère. Ils disaient qu’à la source secrète de la fontaine Verrine, surgissait parfois une vapeur étrange, diaphane et féminine, qui s’élevait lentement comme un songe, voilée de bruine, frôlant les feuillages dans un murmure de soie. On l’appelait la Dame Verte.


Elle longeait les fossés, s’approchait des attardés, accrochait aux carrioles une présence que nul ne savait chasser, sinon à coups de peur ou de prières. Mais elle n’était ni spectre ni démon : plutôt une âme égarée ou un désir ancien.

Ce soir-là, à l’instant même où la vallée cédait la place à la plaine, elle se montra.

Légère, presque irréelle, elle surgit de l’herbage, effleurant les balises de sa robe comme une pénitente traverse une nef. Elle avançait, mains tendues, non en conquérante, mais en suppliante. Et Cocotte, tout à trac, reçut un coup de fouet involontaire quand Pierre Josse fit obliquer la carriole, saisi d’une peur qui n’avait rien de chrétien.

Mais l’apparition s’approcha encore, posa ses doigts effilés sur les montants de la voiture, comme si elle attendait qu’on l’invite. Ni menace, ni cri, une simple présence, douce et brumeuse, pareille à un rêve trop vrai.


Alors, maître Josse, rassemblant ce qu’il lui restait de courage et de souffle, osa parler :
« Mais enfin, que voulez-vous ? »

Point de rire moqueur, point de cliquetis d’enfer. La Dame, d’une voix douce comme un ruisseau entre les pierres, répondit simplement, un mot unique, comme une goutte sur une feuille :
« Naître. »

Et elle s’évanouit. Juste ainsi. Un souffle. Un soupir.

Pierre Josse, stupéfait, resta figé. Non pas glacé de peur, non. Plutôt gagné par un étrange apaisement. Il n’avait pas fui. Il avait écouté. Et, pour la première fois, la Dame avait parlé.

La source Verrine

Des années plus tard, on perça les terres de Creully, et l’on découvrit la source Marie — sœur profonde de Verrine et de Pelvey — née d’une nappe artésienne oubliée sous les ruines féodales. On sut alors, trop tard pour Josse mais juste à temps pour la légende, que ces sources avaient une âme. Une conscience douce et discrète, qui attendait depuis des siècles, tapie sous la terre, de voir enfin la lumière.

Car certaines eaux ne veulent plus murmurer dans l’ombre : elles veulent naître.
Et parfois, elles viennent le demander.