Le grand reporter américain Robert Capa au château de Creullet à Creully - Juin 1944

Le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre célèbre sa 30e édition. A cette occasion, je vous présente Robert Capa, un grand correspondant de guerre.

Endre Friedmann, alias Robert Capa, est un photojournaliste d’origine hongroise. Juif, il a dû émigrer à de multiples reprises durant sa vie. Lors de la seconde guerre mondiale, il quitte la France pour prendre la direction des États-Unis. En effet, il s’était déjà installé en France en 1934 pour quitter l’Allemagne par suite de la montée au pouvoir du parti nazi.

Il revient dans notre pays au moment du débarquement en Normandie en tant que reporter photo.

Il sera présent lors de la conférence de presse du général Montgomery qui s’est tenue le 11 juin 1944 dans le parc du château de Creullet, commune de Creully (Calvados). Robert Capa assistait à cette conférence et a photographié Montgomery de dos. Cette conférence a été abondamment photographiée et même filmée. Sur plusieurs clichés, on remarque un photographe que nous pensons être Capa, avec son bonnet caractéristique et son Rolleiflex.


Source : IWM - "Terre de Chartres" 

Creully sur Seulles - Le projet de bureau de poste (1943)


Le bâtiment central de la place de Creully qui remplaça les halles à grains sera transformé en mairie et en bureau de poste.

 En 1943, l'architecte Leroy, à la demande du conseil municipal, fit plusieurs projets d'aménagement des locaux en bureau de poste.










Voici des documents sur ces projets.

Le bureau de poste actuel.












Il y a 17 ans, j'eus envie de partager mes recherches historiques.

Originaire de Creully, l'une de mes passions consiste à collectionner des documents anciens et des objets liés à cette localité du Calvados.
Mon unique objectif est de rassembler et de partager.
J'aspire à réunir un maximum d'informations sur l'histoire de Creully-sur-Seulles et de ses environs, que ce soit en ce qui concerne les châteaux, les églises, mais aussi la vie communale, ses habitants, les industries, la coopérative agricole, les moulins, les artisans, les commerces, la compagnie des sapeurs-pompiers, et bien d'autres aspects encore.
Je souhaite partager mes découvertes avec un public plus vaste, permettant ainsi à davantage de personnes de se familiariser avec le passé de la région.
Il y a de cela 17 ans, j'ai créé mon blog dans le but de faciliter cette démarche de partage. Aujourd'hui, une nouvelle page se tourne : à la demande de nombreux internautes, mon blog évolue pour devenir « Creully sur Seulles et ses environs ».
Afin de rendre la consultation de mes articles plus aisée (il y en a plus de 1500), un moteur de recherche interne est disponible.
Je suis constamment à la recherche de nouvelles pièces en explorant les archives départementales, notamment celles du Calvados, ainsi que les archives des évêchés. Je me rends également dans différentes bibliothèques, notamment à Caen et Bayeux, ainsi qu'à la Bibliothèque nationale, tout en consultant les journaux et les revues des décennies précédentes. La participation des internautes est précieuse grâce aux prêts de documents, notamment de photos.

Septembre 1943, la "défense passive" pour les habitants de Creully (Creully sur Seulles)

Le 13 septembre 1943 le conseil municipal de Creully met en place la "défense passive".
Ce terme de "Défense Passive" est exclusivement lié à la Seconde Guerre Mondiale. Les premières instructions n'ont été transmises aux maires de France qu'à la fin de l'année 1931. A la veille du conflit, en 1938, cette dénomination est enfin véritablement employée.
Dans toutes les communes de France, afin d'assurer la protection des populations en temps de guerre est annoncé un certain nombre de mesures en cas de bombardements. Systèmes d'alerte (sirène), construction de réseaux souterrains (aménagement de caves, d'abris ou de tranchées) et l'information aux civils par différentes voies (affiches, radios...) doivent être mis en place.
Document provenant des Archives du Calvados

Enfants, nous aimions jouer dans ces tranchées bordées de haies.

Dans d'autres endroits de la localité, des tranchées avaient été creusées comme ci-dessus sur le terrain actuel de la coopérative agricole.




Le propriétaire du château de Creullet (Creully sur Seulles) aux petits soins de l'épouse de Guillaume-le-Conquérant.

 Le 2 novembre 1083, mourut Mathilde de Flandre, femme de Guillaume-le-Conquérant. Il l’avait épousée lorsqu’elle était encore fort jeune, et l’avait lui-même couronnée Reine d’Angleterre, le jour de la Pentecôte 1068. Elle fut inhumée dans l’église de l’abbaye de Sainte-Trinité de Caen, fondée par elle en 1066. Son tombeau
fut démoli en 1562, pendant les
   troubles de religion, et ses ossements recueillis par l’abbesse, Aune de Montmorency, furent replacés dans le cercueil de pierre où son corps avait été déposé à sa mort. Ils restèrent ainsi jusqu’en 1708, où l’abbesse Gabrielle-Francoise Fronlay deTessé fit ériger un second mausolée sur lequel fût replacée la tombe primitive de la princesse ; mais les vandales de 1793 l’abattirent, à cause des armes de Normandie gravées dessus, sans cependant découvrir le cercueil de pierre qui contenait les restes de la Reine.


Le comte de Montlivault



Le château de Creullet de nos jours.

Le 12 mars 1819, le comte de Montlivault, préfet du Calvados et propriétaire du château de Creullet à Creully, voulut faire rétablir le tombeau. En présence et du consentement de Charles Brault, évêque de Bayeux, il fit ouvrir le cercueil de pierre, dans lequel on trouva la boite de plomb et tout dans l’état annonce par les inscriptions gravées sur le tombeau qu'avait érigé l’abbesse de Tessé. Les choses ainsi vé­rifiées, il fut procédé par l’évêque, le 1er mai suivant, a une seconde in­humation. Après une messe célébrée par le prélat, et son discours sur les vertus de la princesse, la boîte de plomb fut replacée dans le cercueil de pierre, en présence de toutes les autorités constituées. Enfin un troisième mausolée a été élevé pour la Reine Mathilde, par les soins du préfet.
Ma source dans l'éphéméride.


Creully sur Seulles - Balade aérienne au-dessus de Creully en 1957

Source: Collection Henrard aux Archives départementales du Calvados.





 

Tierceville, l'église non construite (1929)

Cette petite localité, voisine de Creully), n'a pas vu l'érection d'une nouvelle chapelle à la suite de l'héritage fait par son maire.
Est valable la disposition testamentaire faite au profit d'une église vicariale non encore existante ni construite, à l'époque du décès du testateur. Arrêt de la cour royale de Caen, 1829.
L'ordonnance du Roi.

Le pigeonnier sur la route de Tierceville à Creully est construit sur le terrain légué.
Voici les faits. M. Antoine Lepelletier, décédé le 26 juillet 1824, maire de la commune de Tierceville (Cal­vados), avait inséré dans son testament olographe , les dispositions suivantes : " Je donne et lègue au desservant de l'église de Tierceville, pourvu que les habitants de la commune puissent parvenir, même dans cinq ou six ans après mon décès, à faire ériger la dite église en succursale, annexe ou chapelle rurale, l'herbage nommé le pré Saint- Gilles ou du Colombier, sis au territoire de Creuilly, aux arbornements, etc. ; et quatre hectolitres de froment pris sur mes biens de Tierceville, à charge par le dit desser­vant et ceux qui lui succéderont de dire par chaque se­maine, deux messes recommandées, chaque dimanche, pour le repos de mon âme et celle de mes père et mère, et un service anniversaire le jour qui répondra à celui de ma mort................................. Il est à remarquer que c'est pour le des­servant que je donne le pré Saint-Gilles, parce qu'à ce moyen on n'aurait point de difficulté à faire ouvrir l'église de Tierceville, ni à la maintenir ouverte si elle l’était ; car si ladite église n'était point ouverte pour le culte, au moins six ans après ma mort, la donation deviendrait nulle pour ce qui regarde l'église seulement ; et dans le cas où elle ne serait point ouverte, je donne et lègue à l'église de Vienne 200 fr. de rente perpétuelle, pour cent messes par chaque année, aux intentions ci-dessus, et rien que le blé à Tierceville, que le curé de Creuilly distribuera aux pauvres de Tierceville, comme il le jugera bien…. En ce qui concerne l'église, j'ai voulu m'occuper de moi et de mes père et mère (l'on n'y pensera peut-être guère), c'est pourquoi ma volonté est qu'on ne man­que en rien du tout à cette disposition. "

Plan (découvert aux archives de l'évêché) de la paroisse de Tierceville où  figure également le bourg de Creully.

L'avis de la cour :
Considérant qu'il doit d'autant mieux en être ainsi, que ce n'est pas même, à proprement parler, au profit de l'église, mais bien de la commune de Tierceville et dans ses intérêts, que le legs en question a eu lieu, qu'en effet, ce sont les habitants et non l'autorité ecclésiastique que le testateur charge de poursuivre auprès du gouver­nement l'érection de la dite chapelle vicariale, que c'est afin qu'ils n'aient pas de difficulté à faire ouvrir leur église, qu'il dispose de son herbage pour le desservant ; qu'ils sont donc véritablement les légataires ; qu'il n'y a pas d'exception à tirer de ce qu'ils ne figurent pas au procès par le ministère de leur maire ; car la fabrique a été autorisée, par ordonnance du roi, à requérir l'exé­cution du testament, et, à cet égard, elle représente suffisamment la commune, puisqu'elle est préposée à l'ad­ministration de la partie des intérêts de cette commune, qui touche aux ressources destinées à pourvoir aux frais du culte. La Cour confirme.


Ernest et le fantôme des environs de Creully

"La crédulité la plus stupide ne cesse de régner au sein de la plupart de nos communes", notait un journal de l'arrondissement. 

En voici un nouvel exemple :

 Un certain Ernest F..., ouvrier journalier, quittait une ferme d'un village voisin de Creully, où il travaillait, avant-hier soir pour retourner chez lui. Après avoir entendu des commérages pendant un certain temps et écouté d'obscures histoires de fantômes, le pauvre homme avait la tête remplie et perturbée par d'innombrables bruits infernaux. Soudain, dans l'obscurité, il aperçoit une scène étrange.

Une masse imposante s'agite, et il croit voir le diable armé de longues cornes, tirant derrière lui une femme attachée par les mains, qu'on conduit probablement vers la grande chaudière où les mécréants sont censés cuire ; voilà notre malheureux Ernest terrifié au plus haut point.

Il court d'un bond jusqu'à la ferme et raconte, tout palpitant, les événements horribles qu'il vient de voir. Plusieurs personnes se mettent en marche, munies de fourches, de bâtons et de pelles, et se lancent à la poursuite du prétendu fantôme.

Lorsqu'on observe les choses de plus près, l'horrifique se transforme en hilarité : le seigneur Satan n'était autre qu'un âne fringant qui s'était échappé de son écurie pour profiter d'une escapade nocturne... Quant à la femme, elle était simplement la propriétaire de l'âne, le tenant par la queue pour le ramener plus facilement à l'étable... Depuis cet épisode, Ernest est devenu la risée du village, et on raconte même qu'une jeune fille qui l'avait accepté en mariage a retiré sa parole, ne souhaitant pas épouser un homme si naïf et si peureux.

Cela montre à quel point les caprices intempestifs d'un baudet peuvent causer des désordres inattendus.

Maître Connin ou le lapin de l’église de Creully (Creully sur Seulles)

Maître Connin, tailleur de pierre et le lapin de l’église de Creully.

Nous sommes à la fin de l'année 1602. Antoine de Sillans III vient tout juste de célébrer son mariage avec Sylvie de Rohan, la fille du prince de Guéméné, le 28 août 1602.


Depuis plusieurs mois, des travaux ont été entrepris sur l'église de Creully, non loin de la résidence des de Sillans. Un tailleur de pierre du nom de Jean Connin, assisté par un apprenti nommé Symon Houdée, œuvrait sur le côté sud de l'église pour réparer le « pas de chat » au sommet d'un mur de refend qui surplombait les deux toits. Ce mur devait se conclure en son point le plus bas par une sculpture évoquant les modillons.

Cependant, ce maître d'œuvre ne jouissait pas d'une réputation favorable. Il poussait des cris stridents, rappelant ceux d'un lapin effrayé. Souvent, ces cris étaient dirigés vers Symon, qu'il qualifiait de paresseux.

Un jour, au moment de l'angélus du matin, un habitant de Creully interpella le tailleur de pierre qui maniait son burin sur une pierre extraite d'une carrière voisine du chantier : -« Arrête de radoter, pauvre Connin ! Tu t'en prends constamment à ton apprenti qui ne demande qu'à apprendre. Au lieu de crier, écoute ce que l'on dit sur toi. On raconte que tu te lèves la nuit pour déplacer les pièges posés par d'autres. Ne serais-tu pas un voleur ? » Connin lança une pierre en direction de l'homme qui venait de lui parler, puis continua son chemin en direction des halles près de la place. -« Je ne suis pas un voleur », marmonna le tailleur de pierre. Quelques jours plus tard, un tanneur rentrant de la tannerie située le long du bief de la Seulles, à proximité d'un moulin, accusa le tailleur de pierre de vol dans les caves du Bourgay.

Une vieille dentellière sortant de l'édifice religieux fut insultée par Connin, qui plaçait une tête de pierre en bas du « pas de chat » : -« Comme tous les autres de ce coin, tu es simplement une vieille qui ne fait que prier pour toi et les tiens, sans penser à nous, les bâtisseurs de cathédrales. Dieu nous reconnaîtra, nous. »

 - « Tais-toi, sale voleur », cria la femme. « Si je suis un voleur, que Dieu me change en pierre », répliqua le maître tailleur tandis que son apprenti se divertissait de ces récits.

Un matin, maître Connin ne réapparut pas. Il avait mystérieusement disparu. La surprise fut grande de découvrir, en lieu et place de la tête posée par le tailleur de pierre, une sculpture représentant un lapin en pierre.

Il est vrai qu’en vieux français, connin veut dire : lapin.
Les habitants de Creully pensèrent que Dieu avait exaucé Connin, le tailleur de pierre.
L’on raconte que le jour de l’ouverture de la chasse, les chasseurs qui regardent en passant près de l’église le lapin, feront une bonne chasse et n’auront pas à mentir.

Creully sur Seulles - Hôtellerie de Creully chez Cyrano... pas de "coups de fusil"

La revue "Cyrano" se transforme en guide et donne un avis sur l'hôtellerie des Ducs de Creully.