Je me souviens avoir été au cinéma avec mes parents dans cette salle.
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Vers 1930 |
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L'état actuel. |
Dans les colonnes austères de l’Ordre et la Liberté de Caen de juillet 1853, une histoire se chuchotait, aussi sombre que les sous-bois où elle avait pris racine.
Une tribu de bohémiens et bohémiennes, hommes aux regards fuyants, femmes aux robes déchirées et enfants aux pieds nus, s’était installée en maître dans le bois d’Audrieu, sur les terres même de M. le marquis de Fontette. Là, à l’abri des regards indiscrets, ils avaient érigé une cabane de fortune, bâtie des dépouilles des chênes centenaires, comme un défi lancé à l’ordre établi. Sous ce toit de branchages et de hardes, ils vivaient en une promiscuité joyeuse et sauvage, telle une cour des miracles échappée d’un vieux roman. Les volailles des fermes voisines, poules dodues, canards gras, oies aux plumes immaculées, s’évanouissaient dans la nuit, comme emportées par quelque sortilège. En vérité, ces nomades affamés ne reculaient devant rien pour remplir leurs marmites, et les fermiers du voisinage maudissaient chaque matin les cages vides et les traces de pas furtifs dans la boue.
Mais leur insouciance devait trouver une
fin. Le commissaire central, las de ces larcins répétés, ordonna une rafle. La
gendarmerie de Tilly, sur un signal, fondit sur le campement comme la foudre
sur un champ ouvert. En un éclair, les Gitans furent arrachés à leur repos
précaire, menottés, traînés vers les fourgons qui les mèneraient devant la
justice. Leurs rires, leurs chants, leurs feux de bois s’éteignirent dans un
tourbillon de poussière et de cris.
Pourtant, la menace ne s’arrêtait pas
là. Tout l’arrondissement de Bayeux semblait hanté par ces silhouettes
errantes. De village en village, ils écoulaient des babioles sans valeur, mais
colportaient avec eux des promesses bien plus dangereuses. Les femmes, surtout,
déploient leurs cartes usées sur les tables des auberges ou aux coins des
places. D’une voix rauque, elles prédisaient l’avenir aux jeunes filles
rêveuses et aux vieilles filles aigries, mariant les célibataires d’un geste de
la main, tissant des destins en échange de quelques pièces. Leurs mots,
mi-sorcellerie, mi-charlatanerie, ensorcelaient les esprits simples, exploitant
sans pitié la crédulité d’un peuple avide de miracles.
Ainsi allait la vie, entre l’ombre des
forêts et la lumière crue des tribunaux, où ces âmes libres allaient bientôt
devoir répondre de leurs actes.
Au XIXe
siècle, le terme « bohémien » désignait principalement deux groupes distincts,
souvent confondus ou associés dans l'imaginaire collectif :
1. Les Roms (ou Tsiganes)
· À l'origine, le mot « bohémien » vient de «
Bohême », une région historique d'Europe centrale (actuelle République
tchèque). Au XVe siècle, des groupes de Roms arrivèrent en Europe de l'Ouest en
prétendant venir de Bohême, d'où le nom qui leur fut attribué.
· Au XIXe siècle, les « bohémiens » étaient donc
souvent les Roms, Sinti, Manouches, Gitans, etc., des populations nomades ou
semi-nomades, marginalisées et stigmatisées.
· Ils étaient associés à des métiers itinérants
(forains, musiciens, marchands ambulants) et subissaient des préjugés (vol,
sorcellerie, etc.).
2. Les artistes et intellectuels marginaux
· À partir du XIXe siècle, le terme a aussi été
utilisé pour décrire un mode de vie non-conformiste, notamment dans les milieux
artistiques et littéraires.
· Les « bohèmes » (ou « bohémiens » dans ce sens)
étaient des écrivains, poètes, peintres ou musiciens vivant en marge des
conventions bourgeoises, souvent dans la pauvreté, mais avec une grande liberté
créative.
La nuit du 9 février 1796 s’annonçait paisible. Jean Robert, connu sous le sobriquet de "Violon", achevait sa journée de travail de batteur en grange et s’apprêtait à sombrer dans le repos bien mérité. Mais à peine eut-il soufflé sa bougie qu’un fracas sourd retentit à sa porte. Des hommes armés l’interpellaient avec véhémence, l’accusant d’avoir mis la main sur des biens qui jadis appartenaient à un marquis. Leur requête était sans appel : qu’il leur remette tout ce qu’il possédait.
Son cœur
battait la chamade tandis qu’il serrait ses économies dans sa main. Un instant
d’inattention de ses agresseurs lui offrit une échappatoire inespérée. D’un
geste vif, il ouvrit un contrevent, se précipita vers la fenêtre et plongea
dans l’obscurité glacée du marais. Derrière lui, les brigands vociférèrent,
mais leur colère fut vaine. Ils ne purent qu’amasser un maigre butin de 600
livres en papier-monnaie avant de s’élancer vers leur prochaine cible.
La demeure de Louis Lebreton leur ouvrit ses bras silencieux. Son absence ne les dissuada pas : c’est à sa femme qu’ils s’en prirent. Ils éventrèrent l’armoire, arrachèrent les draps du lit, et dans une pulsion destructrice, consumèrent plusieurs documents au feu, déclarant fièrement : « Ce sont ceux d’un patriote et des titres de biens nationaux ! » Leur œuvre accomplie, ils s’en allèrent, lestés de 36 francs en numéraire et 470 livres en papier-monnaie.
À quelques pas
de là, la demeure de Jean-François Lebreton s’éveillait dans la frayeur. Alerté
par le tumulte chez son frère, il prit la fuite précipitée, son enfant agrippé
à ses épaules, sa femme courant derrière lui, à peine vêtue de sa chemise et de
son jupon.
Mais les
brigands, infatigables, retrouvèrent bientôt Louis Lebreton chez le citoyen
Lecourt où il était attablé accompagné de deux camarades. Avec une brutalité
implacable, ils ordonnèrent à Lebreton d’ouvrir sa porte en criant : « Ouvre ta
porte, sapeur en avant ! »
Sous la
menace, Jean-François, armé d’un manche de rabot, cria à ses compagnons : «
Garçons, suivez-moi, tombons sur ces gueux-là ».
Un premier tir
de feu dispersa les assaillants, mais Jean-François, mû par un instinct de
survie, se jeta sur ses agresseurs. Un nouveau coup de feu fusa. La balle
l’effleura et alla se perdre dans une haie. Cette fois, il sut que la fuite
était sa seule chance et rejoignit sa belle-sœur, réfugiée chez son frère.
Le lendemain,
l’écho du pillage laissait derrière lui des traces insolentes : des draps
abandonnés dans un escalier, du linge éparpillé dans un fossé, des vêtements
souillés dans une mare boueuse où les brigands s’étaient embourbés. L’enquête,
patiente et implacable, dévoila peu à peu les visages cachés sous les masques :
Julien Lamarlière fut identifié parmi ces ombres nocturnes.
Et ainsi, la
terreur continua de rôder. Le 14 août, une autre nuit se vit déchirée par
l’arrivée de brigands masqués. Informés que Jean-Jacques Jourdain venait de
vendre du foin, ils envahirent sa demeure à l’aube. L’éperonnière d’une
charrette fit voler en éclats la porte, et ils s’engouffrèrent dans la maison
où dormaient quatre âmes paisibles.
La panique
gagna Jourdain, qui se tapit derrière une armoire. Mais sa femme, elle, n’eut
pas cette chance. Les assaillants la traînèrent par les cheveux, exigeant une
somme d’argent qu’elle n’avait pas. Agenouillée sous la menace d’une exécution,
elle tentait vainement de se défendre.
C’est alors
que sa belle-mère, réveillée par les cris, apparut. À sa vue, les chouans
délaissèrent leur première proie et s’attaquèrent aux parents âgés. Le père
Jourdain fut arraché de son lit, traîné dehors jusqu’au ruisseau, là où la lame
des sabres brillait sous la pâleur de la lune. Son supplication leur arracha
enfin une once de clémence. Pour sauver sa vie, il se résigna à leur offrir
tout ce qu’il avait : 300 francs extirpés d’un coffre.
Mais le butin
ne suffisait pas. Ils exhumèrent des documents et des titres de propriété,
méprisant les sanglots du vieillard, et les brûlèrent sous ses yeux
impuissants.
Ainsi
s’écrivait, dans la cendre et l’effroi, l’histoire de ces nuits de pillage et
de révolte.
Dans les doux environs de Bayeux, où la Mi-Carême se préparait à éclore telle une fleur délicate au cœur du printemps normand, un cabaretier, homme au rire franc et au ventre généreux qui tremblait à chaque éclat de joie, avait fait
Afin d'attirer les villageois vers son auberge fleurie, il conçut une idée qu'il jugea lumineuse : promener le dindon dans les rues du village, tel un prince en procession, paré d'une pancarte vantant ses mérites. Avec sa main rustique, il inscrivit, non sans quelques fautes d'orthographe qui ajoutaient un charme pitoyable au message :
Mais alors qu'il s'apprêtait à coller l'avis sur la noble créature, le garde-champêtre de la commune entra dans l'auberge, ses bottes crottées laissant des traces de boue sur le sol, sa moustache droite et sa voix grave comme un tambour d'appel. Le cabaretier, honoré par cette visite inattendue, posa son affiche fraîchement encollée sur une chaise et servit deux verres de cidre doré pour trinquer à la santé de la République.
On parla des cultures qui
pousseraient bientôt, des jeunes filles à marier, et des rumeurs qui
circulaient sur la grand-route. Puis, le garde-champêtre, repu de conversation
et de boisson, repartit fièrement, le dos droit et le pas assuré.
Mais soudain, comme un frisson
farceur dans l'air printanier du village, une étrange agitation se propagea.
Des rires, d'abord étouffés, commencèrent à s'échapper des ruelles. Les enfants
gloussaient derrière les barrières de bois, les femmes cachaient leur bouche
dans leur tablier pour étouffer leurs éclats de rire, et les hommes toussaient
discrètement pour ne pas laisser échapper leur hilarité.
Le garde-champêtre, étonné par
cette gaieté soudaine, fit halte chez l'instituteur, homme lettré et sérieux,
toujours penché sur des livres empilés. Il entra, salua avec respect, mais à
peine s'était-il tourné pour refermer la porte qu'un rire insolent éclata,
cristallin et incontrôlable, envahissant la pièce de sa mélodie joyeuse.
Alors il comprit.
L'affiche. La colle. La chaise.
La sentence comique était scellée
: la pancarte vantant les mérites du dindon avait trouvé refuge sur la partie
la plus exposée, ou peut-être la plus intime, de son uniforme. Et partout où il
passait, il arborait fièrement, sans le savoir, ce message publicitaire.
Rougissant jusqu'aux oreilles, il
se retourna vers l'instituteur, qui, derrière ses lunettes cerclées de métal,
observait la scène avec un amusement manifeste.
— Comment ? Personne ne m’a arraché
cela ? S’exclama-t-il, les joues
empourprées par l'embarras.
Et l'instituteur, avec un calme
ironique et un sourire mal contenu, répondit d'une voix teintée d'une malice
contenue :
— Non, certes. L’affiche défend de
toucher l’animal.
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Pierre Bansard serait à droite sur cette photo. |
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Son acte de naissance à Saint Gabriel. |
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Une partie du carré des missionnaires dans le cimetière de Tranquebar. |
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Louis Victor Gesta |
Cadet Rousselle aurait été à la fois un personnage réel et une figure devenue légendaire grâce à une chanson satirique très populaire à la fin du XVIIIᵉ siècle.
Certins disent qu'en 1792, un poète chansonnier, Gaspard de Chenu, composa une chanson moqueuse sur ce personnage haut en couleur : Cadet Rousselle a trois maisons, Cadet Rousselle a trois maisons…
Une question se pose : à en lire le troisième couplet, Cadet Rousselle (ou l'auteur) est-il venu dans notre contrée ?
1. Cadet
Rousselle a trois maisons (bis)
Qui n'ont ni poutres ni chevrons : (bis)
C'est pour loger les hirondelles ;
Que direz-vous d'Cadet Rousselle ?
Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment, Cadet Rousselle est bon enfant !
2. Cadet
Rousselle a trois habits, (bis)
Deux jaunes, l'autre en papier gris. (bis)
Il met celui-là quand il gèle,
Ou quand il pleut ou quand il grêle.
Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment, Cadet Rousselle est bon enfant !
3. Cadet
Rousselle a trois beaux yeux, (bis)
L'un regarde à Caen, l'autre à Bayeux, (bis)
Comme il n'a pas la vue bien nette,
Le troisième, c'est sa lorgnette.
Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment, Cadet Rousselle est bon enfant !
4. Cadet
Rousselle a une épée, (bis)
Très longue mais toute rouillée. (bis)
On dit qu'elle n'est ni bonne ni belle,
C'est pour faire peur aux hirondelles.
Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment, Cadet Rousselle est bon enfant !
5. Cadet
Rousselle s'est fait acteur, (bis)
Comme Chénier s'est fait auteur. (bis)
Au café quand il joue son rôle,
Les aveugles le trouvent drôle.
Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment, Cadet Rousselle est bon enfant !
6. Cadet
Rousselle ne mourra pas, (bis)
Car avant de sauter le pas, (bis)
On dit qu'il apprend l'orthographe,
Pour faire lui-même son épitaphe.
Ah ! Ah ! Ah ! oui vraiment, Cadet Rousselle est bon enfant !
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L'Intransigeant du 28 janvier 1913 |
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Le porche du château vers 1913 |
Au mois de juillet 1910, on parlait d’établir un
tramway à vapeur devant relier Caen à Sommervieu en passant par Cairon, le
Fresne-Camilly, Creully, Villiers le Sec, le Manoir, Vienne, Esquay sur Seulles et
rejoindre à Sommervieu la ligne allant à Baveux. Les plans étaient prêts, le
devis fait, les communes avaient voté des subventions, il ne restait plus qu'à
trouver un concessionnaire qui veuille bien se charger de l’entreprise.
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Si le train était passé à Creully dans la rue de Caen... |
Le journal « Le Petit Bayeusain » précisait :
En effet, l'établissement d'une ligne de tramway à vapeur nécessite des trois considérables : d'abord un remblai, des traverses, un nivellement de certaines côtes, la rectification de la route là où elle présente des tournants trop accentués. De plus les machines à vapeur coûtent un prix élevé et la dépense de charbon est grande. On comprend que dans ces conditions un industriel hésite à se charger de l'entreprise, vu qu'il n'est pas sûr de couvrir ses frais étant donné le peu de densité de la population du territoire desservi. En fait, personne ne s'est proposé. »
Ce projet semblait ne pas devoir être mis à
exécution, lorsque M. Heuzey, conseiller général du canton de Ryes, convaincu
de l'utilité de la ligne en question, a étudié l'affaire sur une tout autre
base.
M. Heuzey est arrivé à cette conclusion que là
où un tramway à vapeur n'est pas pratique, vu le coût élevé de son installation
et de son entretien, un tramway électrique peut fonctionner dans des
conditions suffisamment rémunératrices pour faire vivre l'entreprise.
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La gare de Sommervieu, comme celle de Ryes existe toujours. |
L'installation d'un tramway électrique, tel que ceux qui relient déjà certaines villes à leurs faubourgs, est en effet relativement peu coûteuse. D'abord, les rails sont posés sur la route même, par conséquent on économise la construction d’un remblai et la pose des traverses. Le tramway électrique peut gravir toutes les côtes, évoluer dans les tournants sans qu'il soit besoin de les modifier comme cela est nécessaire pour le tramway à vapeur. De plus pas besoin de machines coûteuses, chaque voiture étant actionnée directement par l'électricité amenée par le trolley ou fournie par les accumulateurs. Actuellement la production de l'énergie électrique nécessaire à un tramway de ce genre est beaucoup moins onéreuse que le charbon indispensable au tramway à vapeur.
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La chute du moulin de Creully. |
Dans ces conditions, M. Heuzey comptait
soumettre à l'approbation du Conseil général un projet parfaitement étudié établissant une
ligne de tramway électrique allant de Caen à Sommervieu.
Il précisait :
« Arrivé à Creully, ce tramway passerait
par le lieudit « La Tourelle » où il prendrait les voyageurs de Crépon, de là
il vient à Villiers, au Manoir, à Vienne, à Esquay, en suivant la route qui va
de Villiers à Baveux et correspondrait à Sommervieu avec le tramway à vapeur
qui se rend à Baveux. Les habitants de Bazenville pourraient s'en servir en
montant à Villiers.
N'oublions pas qu'un tramway électrique peut s'arrêter à n'importe quel point de sa route pour prendre des voyageurs, ce que ne peut pas faire un tramway à vapeur dont les arrêts n'ont lieu qu'à certains endroits déterminés. Nous n'insisterons pas sur futilité d'une telle ligne, tout le monde étant d'accord pour reconnaître les avantages qu'en retireraient les communes situées à sa proximité ».
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En 1904, un projet avait été étudié. |
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La gare St martin de Caen |
M. Heuzey, en se faisant le promoteur de ce
nouveau projet, en lui apportant l'appui de ses relations dans le monde
industriel, en s'offrant de le faire accepter par le Conseil général du
Calvados, aurait, par sa proposition, bien mérité du canton de Ryes qui lui
devra une prospérité qui lui fait malheureusement défaut en 1910 comme il le
soulignait.
Elle appréciait notre localité et ses habitants. En mai 1859, elle décida de faire donation d’une maison et ses jardins pour en faire école de filles.
Extrait de la délibération du conseil municipal de Creully :
Mademoiselle Marie Alix Adam De Lapommeraye propriétaire à Creully, demeurant
à Caen, rue des Carmes. Laquelle a par ces présentes déclaré faire donation
entre vils et révocable, à la commune de Creully, arrondissement de Bayeux,d'une maison située à Creully rue de Lantheuil édifiée d'un étage avec mansarde
au-dessus ;
2ème de deux jardins
attenants à ladite maison et situés l’un au nord, l’autre au midi.
Le tout formant un seul entretenant de
treize ares, quarante-trois centiares, désignée au cadastre sous les numéros
185, 186 bis et 187, section D.
Dont les abornements sont :
-
d’un
côté la rue de Lantheuil, l’autre côté un petit clos réservé par mademoiselle
de Lapommeraye.
-
d’un
bout la sente dite sous la ville, d’un bout madame Vallée.
La commune
de Creully aura la propriété des immeubles donnés à compter de ce jour.
Elle aura la jouissance de la maison
du jour de l’acceptation régulière de la présente donation et des jardins à
compter du premier mai 1859.
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La maison concernée sur le cadastre de 1811 |
Cette donation est faite aux conditions ci-après :
Article 1er – Les
immeubles donnés seront affectés d’une ou plusieurs écoles de filles, telles
qu’école primaire, asile et ouvroir.
Ils ne pourront recevoir d’autre
destination ; toutefois si la donatrice ou ses héritiers, les réclament et
tant qu’ils le voudront, il sera laissé dans la maison un logement à la
disposition d’une religieuse chargée de visiter et d’assister les pauvres de la
commune. Ce logement se composera d’une chambre à feu, d’un cabinet et d’un
grenier à linges, d’un hangar ou d’une cave fermant à clef.
Article 2ème – les écoles
ne pourront être desservies que par des religieuses relevant de communautés
approuvées par l’autorité ecclésiastique Son traitement sera à la charge de la
donatrice ou de ses héritiers.
Article 3ème – La commune
de Creully demeure chargée de faire à ses frais les provisions nécessaires
à ces diverses installations.
Les travaux devront être terminés
pour le 15 août 1859 au plus tard.
Article 4ème – Il est déclaré pour la perception
des droits d’enregistrement que le revenu des biens donnés est de :
- les
frais de la donation et son acceptation seront supportés par la donatrice et
les frais d’appropriation seront supportés par la commune de Creully.