
Juin 1749 - La démolition de la nef de la chapelle du prieuré de St Gabriel (Creully sur Seulles) est décidée...

Mystères à la forteresse féodale de Creully (Creully sur Seulles)
Je vous invite à une balade dans un texte et au mystérieux château féodal de Creully.
Redevenu
maître de son château par une glorieuse conquête contre les anglais (1358), le
baron de Creully comprit la nécessité soit de compléter ce que les Anglais
avaient rétabli pendant leur occupation soit de construire de nouveaux
bâtiments pour ajouter à la force et à l’importance des fortifications. C’est évidemment à cette époque qu’il faut
attribuer une partie des bâtiments qui existent aujourd’hui La grosse tour
encore debout qui s’élève sur le rempart avait été probablement rasée au moins
dans la partie supérieure Elle fut exhaussée en y adaptant dans le but de la
défendre des machicoulis dont la forme ne se rencontre point dans
l’architecture militaire antérieure au XIVe siècle Le donjon tour d’observation
pour surveiller le pays fut relevé et on lui donna la forme octogone qui n’a
été introduite qu’après cette époque les donjons antérieurs étant tous ou
carrés ou cylindriques Enfin il est aisé de remarquer une sorte de mélange
entre les constructions destinées à l’habitation et celles servant à la défense
et ce mélange est un des caractères auxquels on reconnaît les fortifications du
XIVe siècle introduites lorsque les châteaux prirent des formes plus régulières
Cette restauration du château de Creully mis à l’abri d’attaque rendit un
service considérable au pays pendant les années qui s écoulèrent avant la
pacification complète.

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Ouverture de cachot. Derrière, des gravats du remblais d'un ancien fossé. |
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Ancien accés de salles souterraines encore inconnues? |
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Est-ce une entrée d'un souterrain ? |
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Il y-a-t-il d'autres escaliers inconnus? |
1824 - Un des meurtriers d'Amblie (localité voisine de Creully sur Seulles ) monte à l'échafaud en dansant...
Un crime affreux a été commis le 3 janvier 1824
à Amblie, village des environs de Creully. Des assassins ont pénétré le soir
dans le domicile d'une veuve presque septuagénaire, sans que les nombreux
voisins les aient entendus ; ils ont étranglé cette infortunée, se sont
emparés
du fruit de ses économies. Après avoir consommé leur forfait, les brigands ont eu l'audace de trainer le cadavre au
travers du village, de le porter dans une
petite rivière peu éloignée, de le déposer en face d'un moulin habité ; afin de
persuader que la malheureuse veuve s'était noyée par accident, ils ont placé près d’elle une cruche qui lui servait
habituellement à puiser de l'eau dans cet endroit. Mais la Providence, qui ne permet pas le
triomphe du crime, a bientôt déjoué les précautions dont il cherchait à se couvrir.
M. le juge d'instruction s'est transporté à Amblie, accompagné d'un chirurgien. Les traces de la
strangulation, qui n’étaient pas apparentes au moment où elle avait eu lieu, se sont manifestées de la manière la plus évidente, et l'ouverture du cadavre n’a pu laisser à cet égard
l'ombre d'un doute. Deux frères signalés par la clameur publique, par une
mauvaise réputation et par une foule d’indices,
ont été arrêtés sur le champ et conduits en prison. Parmi les charges qui
s’élèvent contre eux, il en est une qui
confond la sagesse humaine et force l'homme de bonne foi à reconnaître les
desseins et la sagesse de celui qui fait jaillir la lumière des ténèbres même.
On avait trouvé à terre chez la veuve un bouton en métal, sans queue, qu’elle
avait peut-être arraché en se débattant contre les assassins , et, dans les perquisitions
qui ont été faites au domicile des individus arrêtés, on a non seulement
découvert une veste dont les boutons sont du même métal, de la même forme et de la même
grandeur que le premier, mais un des boutons de cette veste a été arraché , il
n’est resté que la queue ; et en la
rapprochant du bouton trouvé, elle s’y adapte parfaitement.![]() |
Un clic sur l'article pour l'agrandir |
La section criminelle de la cour de cassation avait refusé le pourvoi en grâce pour Pierre Jean Baptiste, le plus jeune.
Creully ( Creully sur Seulles ) - 1944 - Les drapeaux flottent.
Cérémonies religieuses d'antan à Villiers le Sec ( Creully sur Seulles )
« Regard sur les expositions passées » - Au prieuré de Saint Gabriel (Creully sur Seulles)
Vous, qui avez admiré toutes les expositions depuis 2003, ou en avez manqué...
Vous, qui ne connaissiez pas ce magnifique site ...
Du 27 juin au 30 août, venez raviver vos souvenirs ou découvrir les expositions passées !
Des photos d’Olivier Mériel à celles de Robert Doisneau, du prieuré à diverses époques de son histoire (des temps médiévaux à nos jours en passant par la guerre de Cent ans, le XVIIIe siècle et l’occupation). Ou encore des personnages illustres tels que la reine Mathilde ou Thomas Becket, la pierre de Creully et l’art roman, sans oublier, les pommes, le temps qui passe et les abbayes normandes.
Une vidéo du prieuré complète l’exposition.
Juillet et août : 14h30 - 18h30 tous les jours sauf le mardi
Visite guidée du site et de la chapelle : 4 €
(sur réservation seulement au : 06 89 45 71 63)
Pour plus d'informations : https://
Le camp de Vaussieux vu dans un document du XVIIIe siècle.
Aux archives Départementales du Calvados, un ouvrage sur l’histoire
du diocèse de Bayeux
Dit « Manuscrit P.Gassion » date du XVIIIe
siècle.
Ce manuscrit établit la chronologie des évêques, hauts doyens, ducs et
personnalités du diocèse.
En feuilletant cet ouvrage, j’ai trouvé une page sur le camp
de Vaussieux (Vaux sur Seulles).
Aux ordres de M. le Duc de Broglie les grandes manœuvres qu'on y a exécutées pour l'Instruction des troupes ont commencé dans les premiers jours de septembre et fini dans les premiers jours d'octobre 1778.
Aux ordres de M. le Duc de Broglie les grandes manœuvres qu'on y a exécutées pour l'Instruction des troupes ont commencé dans les premiers jours de septembre et fini dans les premiers jours d'octobre 1778.
Je vous présente ce document que vous pouvez agrandir en
cliquant dessus.
Un compositeur parisien invité au château de Creully (Creully sur Seulles). Un conte de 1910
Conte paru dans la presse en 1910.
La
revanche imprévue.
Lucien
Chevaillier, le compositeur mondain, le musicien délicat dont les menuets
anciens et les précieuses mélodies portent toujours, sur leurs couvertures
mauve pâle ou vert tendre, les dédicaces à des noms armoriés — « Hommage à Mme la vicomtesse de X » « A la
princesse B., ma chère élève » — avait été invité, un été, au château de
Creully, pour un séjour de six semaines.
Les
châtelains, en le conviant chez eux, avaient pensé : Chevaillier est un homme
charmant et distingué, aussi agréable que sa musique : nous aurons un convive
délicieux. Son nom fera bien dans les feuilles locales, aux « Déplacements et
villégiatures ». Il distraira nos hôtes en jouant du piano, car il ne se fait
pas prier ; ce sera un soulagement pour nous : la vie de château est si
monotone avant l’époque de la chasse !... Et puis, nos voisins seront furieux
d’apprendre que nous recevons cette année un artiste aussi connu !
Lucien
avait accepté de venir à Creully pour des raisons plus sentimentales : il espérait
y rencontrer la sœur de Mme de Creully, Yvonne de Chantelieu, une jeune femme
dont on admirait dans tous les salons la voix superbe de soprano, et qui avait
perfectionné son talent de cantatrice, grâce aux leçons du musicien.
Chevaillier
rêvait d’épouser son élève, Yvonne était veuve, riche et influente ; le monde
la recherchait pour sa beauté et son talent, auxquels se joignaient la
naissance, la fortune. Bref, elle réalisait la femme idéale, aux yeux d’un artiste,
dont l’ambition se fût fort accommodé de l’assistance féminine, si utile pour
un homme, lorsqu’elle est exercée par une collaboratrice intelligente et
discrète. Il avait coutume de dire : « Le plus beau rôle de la femme est celui
qu’elle joue dans la coulisse. » Il pensait aussi : « L’homme est à la femme
ce que l’or est au cuivre : c’est l’alliage qui fait sa force. »
L’intimité
des séances musicales, l’admiration de la jeune femme pour son professeur, et
le léger flirt qui les unissait, permettaient à Chevaillier de risquer, sans
appréhension, une démarche décisive.
La
façon dont on le reçut à Creully flatta sa vanité d’artiste. La comtesse de
Creully eut pour lui des attentions exquises, l’accueillant tel son hôte
éminent. En lui désignant, dans un angle du salon, un piano drapé d’étoffes
soyeuses, elle lui dit : « Voici un ami qui aura plaisir à faire votre
connaissance. »
Intérieurement, elle songeait : « Grâce à mon
invitation, j’obtiendrai, à l'œil des auditions musicales pour lesquelles on
lui donnerait vingt-cinq louis de cachet dans un concert symphonique. »
Car,
une bonne maîtresse de maison, même fastueuse, ne néglige pas les petites économies.
Lucien
savourait ces hommages avec la jouissance d’un gourmet qui sent fondre, dans sa
bouche, la saveur d’une pastille vanillée.
Le
lendemain de son arrivée, Chevaillier, qui avait des habitudes matinales, se
leva dès huit heures, et circula dans les salles désertes, ne croisant que des
domestiques, car les invités s’octroyaient du repos en attendant la période des
chasses. Après avoir flâné à travers le parc, Lucien, oisif, ennuyé, rentra au
salon, et, d’instinct, se dirigea vers le piano. Une envie de jouer le gagnait,
dans l'ambiance de la solitude propice et du calme endormi. « Ma foi,
pensa-t-il, je peux bien prendre la liberté de faire de la musique : il n’est
pas une heure indue, que diable ! Et ces gens m’agaceront assez quand je
jouerai devant eux, pour que je me dédommage un peu pendant que je me trouve
seul. C’est d’ailleurs le matin que je fournis le meilleur travail. »
Des chuchotements étouffés, des bruissements
soyeux, un murmure de voix réprimé. derrière lui, soudain, lui firent tourner
la tête, d'un geste las ; mais, il s’arrêta... charmé : formant une procession
burlesque et déshabillée, évoquant une vieille estampe, de jolies femmes, dans
la grâce chiffonnée du réveil, leur frimousse poudrée à la hâte, les cheveux
embroussaillés au-dessus des paupières encore lourdes, s'échelonnaient sur les
marches de l’escalier et s’encadraient dans les portières, serrant sur leurs
corps les plis du peignoir mal rattaché, courantes, surprises, laissant deviner
à travers une transparence de choses blanches, les entredeux des lingeries, les
rubans moirés des chemises, la courbe rose d'une cheville nue. Çà et là, la silhouette d’une grosse dame en
robe de chambre, le pyjama ridicule d’un monsieur au caleçon azur, gâtaient la
poésie du tableau en y jetant une note de gaieté comique. Et Chevaillier
goûtait délicieusement la douceur de subjuguer
ses jolies admiratrices accourues au saut du lit pour écouter. Il humait le parfum
d’eau de lavande et la fraîcheur émanant des ablutions récentes : Mme de Creully
s’exclamait : « Ah ! maître ! quelle divine surprise ! Nous annoncer ainsi
l’aurore par les accents mêmes de vos œuvres vous avez des idées charmantes !
— Mon Dieu, madame... Tant de virtuoses endorment leurs auditeurs : n est-il
pas de doute, justice que, pour une fois, du moins, je réveille les miens ? »
répliquait le musicien. Le soir, il se décidait à demander la main d’Yvonne,
sous le couvert d’un badinage galant. Avec une diplomatie adroite, il flairait
l’instant favorable, sentant la supériorité que lui procuraient les
circonstances : seul artiste au milieu de ces mondains inoccupés et
bienveillants.
La
jeune femme l’écoutait souriante, dans une attitude de coquetterie attentive,
inclinant sa tête blonde sur son cou rond et musclé de chanteuse, en clignant
ses jolis yeux d’un bleu indécis. Lorsqu’elle eut compris qu’il ne s’agissait
plus d’un flirt sans conséquence, mais d’une déclaration formelle, succédant au
marivaudage habituel, elle quitta instantanément son masque apprêté de
mondaine, pour exprimer une stupéfaction intense et sincère. Fixant sur le
musicien ses yeux moqueurs aux reflets d'ardoise, elle s’écria, avec une commisération
ironique : « Mais vous êtes fou, mon pauvre ami ! Voyons, avez-vous songé
réellement, sérieusement, que je pourrais vous épouser ?... Votre interprète,
votre élève, certes ; mais votre femme, jamais de la vie ! Comment
pourriez-vous croire que moi la marquise de Chantelieu, née Béherville, j’accepterais
de m’appeler Mme Chevaillier ? Mais je serais honteuse en entendant annoncer
mon nom quelque part. L’art ennoblit les âmes, mais n’ennoblit pas les noms.
Réfléchissez que vous êtes Lucien Chevaillier, et non point le chevaillier
Lucien. Je supporterais tous les sacrifices, plutôt qu'une mésalliance.
Allons, n’est-ce pas, c’est bien entendu : Vous avez rêvé ce que vous m’avez
dit, et nous n’y penserons plus à partir de cet instant. »
Lucien
s’inclinait, froid et correct, cachant l’exaspération où l’avaient jeté ces petites
phrases perfides et dédaigneuses, mais jurait de s’en venger, de prendre une revanche
de galant homme, sans drame, ni ridicule. Il passa une nuit blanche, ressassant
la rage de sa déconvenue, souffrant d’une de ces
blessures d’amour-propre qui sont presque aussi douloureuses qu’une crise
hépatique ; englobant tous les hôtes du château dans une même rancune d’homme
humilié. Vers cinq heures du matin, il sortit de sa chambre, éprouvant le
besoin de calmer sa migraine à l’air frais du jardin. II maugréait tout bas, en
traversant le salon : « Ainsi ! on lui avait fait sentir durement la distance
qui le séparait — lui, l’artiste cultivé, à l’esprit délié — de ces inutiles,
de cervelle obtuse et frivole pour la plupart. On le traitait avec un peu plus
de considération qu’un musico salarié, parce qu’il divertissait gratuitement
l’ennui de ces oisifs blasés ; son nom connu et apprécié imposait au snobisme
de leur monde, sans pourtant le faire considérer de pair avec eux. Ah ! les
stupides orgueilleux : tels les épis de l’Evangile, ils portent haut la tête
parce qu'elle est vide ... » Tout-à-coup, en regardant le décor qui
l'entourait, il se rappela la scène de la veille : cette grappe de jolies
femmes à l’éveil charmé ; se penchant sur l’escalier, pour écouter...
Il
éclata d’un rire énervé : « Ah ! puisqu’ils aiment les aubades, je vais leur en
servir une... » Ouvrant brutalement le piano dont les cordes gémirent, ii
plaqua ses mains sur les touches : ce fut une dégringolade de notes discordantes,
une cascade trépidante d’arpèges irritants : do mi sol do, sol mi do... les
gammes chromatiques précipitaient leur course ascensionnelle et descendante ;
les bémols rattrapaient les dièzes ; et le piano hurlait comme une meute de
chiens sauvages... L’horloge marquait cinq heures et quart.
Sur le palier, des gens abasourdis sortaient
avec précipitation, croyant à un accident, dans l’hébètement du sommeil interrompu.
On accourut au salon, pêle-mêle, pour savoir ce qu’il y avait.
Et,
à Mme de Creully qui, ahurie, le croyait frappé de folie, Lucien Chevaillier
annonça tranquillement : « Je me livre à mes exercices quotidiens, chère madame
: la clarté et la rapidité de mon jeu en dépendent. Dès que je me lève, de 5 à
7, je fais deux heures de gammes tous les matins ». Tandis que, perplexes, les
assistants se regardaient, en pensant : « Et il a encore 45 jours à passer ici
!»
Jeanne
Marais
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