Juin 1749 - La démolition de la nef de la chapelle du prieuré de St Gabriel (Creully sur Seulles) est décidée...

 En juin 1749, un marché fut conclu entre Pierre Gabriel Moisson, prêtre religieux et procureur de l'abbaye Sainte Trinité de Fécamp et Don Pierre Lenfant, religieux du prieuré de Saint Gabriel avec  Antoine et Abraham Lerenard, maçons assocés, pour démolir la nef de l'église du prieuré de Saint Gabriel. Mes recherches m'ont amené à découvrir le document de ce marché.


 Ci-dessous, extrait du descriptif des travaux vu aux archives départementales (un clic dessus pour l'agrandir)



Mystères à la forteresse féodale de Creully (Creully sur Seulles)


Je vous invite à une balade dans un texte et au mystérieux château féodal de Creully.

Redevenu maître de son château par une glorieuse conquête contre les anglais (1358), le baron de Creully comprit la nécessité soit de compléter ce que les Anglais avaient rétabli pendant leur occupation soit de construire de nouveaux bâtiments pour ajouter à la force et à l’importance des fortifications.  C’est évidemment à cette époque qu’il faut attribuer une partie des bâtiments qui existent aujourd’hui La grosse tour encore debout qui s’élève sur le rempart avait été probablement rasée au moins dans la partie supérieure Elle fut exhaussée en y adaptant dans le but de la défendre des machicoulis dont la forme ne se rencontre point dans l’architecture militaire antérieure au XIVe siècle Le donjon tour d’observation pour surveiller le pays fut relevé et on lui donna la forme octogone qui n’a été introduite qu’après cette époque les donjons antérieurs étant tous ou carrés ou cylindriques Enfin il est aisé de remarquer une sorte de mélange entre les constructions destinées à l’habitation et celles servant à la défense et ce mélange est un des caractères auxquels on reconnaît les fortifications du XIVe siècle introduites lorsque les châteaux prirent des formes plus régulières Cette restauration du château de Creully mis à l’abri d’attaque rendit un service considérable au pays pendant les années qui s écoulèrent avant la pacification complète.
Le baron de Creully ouvrit ses vastes souterrains et ses galeries voûtées à ses vassaux et sans distinction aux habitants des paroisses voisines pour y serrer leurs provisions et y déposer leurs valeurs mobilières à l’abri du pillage des maraudeurs armés qui infestaient les campagnes Ces caves étaient bien autrement profondes qu’elles ne le sont aujourd’hui : des remblais énormes les ont comblées jusques à la hauteur du fût des colonnes romanes de sorte qu’il n’en reste plus que la partie qui formait la voûte.
Ouverture de cachot. Derrière, des gravats du remblais d'un ancien fossé.



Ancien accés de salles souterraines encore inconnues?

Est-ce une entrée d'un souterrain ?

Il y-a-t-il d'autres escaliers inconnus?


Je vous invite à une balade sur les remparts du château de Creully.(Creully sur Seulles)



Par un petit escalier, montons sur les remparts.













 Ci-dessous, le château de Creullet.

1824 - Un des meurtriers d'Amblie (localité voisine de Creully sur Seulles ) monte à l'échafaud en dansant...


Un crime affreux a été commis le 3 janvier 1824 à Amblie, village des environs de Creully. Des assassins ont pénétré le soir dans le domicile d'une veuve presque septuagénaire, sans que les nom­breux voisins les aient entendus ; ils ont étranglé cette infortunée, se sont
emparés du fruit de ses économies. Après avoir consommé leur forfait, les brigands ont eu l'audace de trainer le cadavre au travers du village, de le porter dans une petite rivière peu éloignée, de le déposer en face d'un moulin habité ; afin de persuader que la malheureuse veuve s'était noyée par accident, ils ont placé près d’elle une cruche qui lui servait habituellement à puiser de l'eau dans cet endroit. Mais la Providence, qui ne permet pas le triomphe du crime, a bientôt déjoué les précautions dont il cherchait à se cou­vrir. M. le juge d'instruction s'est transporté à Amblie, accompagné d'un chirurgien. Les traces de la strangulation, qui n’étaient pas apparentes au moment où elle avait eu lieu, se sont manifestées de la manière la plus évidente, et l'ouverture du cadavre n’a pu laisser à cet égard l'ombre d'un doute. Deux frères signalés par la clameur publique, par une mauvaise réputation et par une foule d’indices, ont été arrêtés sur le champ et conduits en prison. Parmi les char­ges qui s’élèvent contre eux, il en est une qui confond la sagesse hu­maine et force l'homme de bonne foi à reconnaître les desseins et la sagesse de celui qui fait jaillir la lumière des ténèbres même. On avait trouvé à terre chez la veuve un bouton en métal, sans queue, qu’elle avait peut-être arraché en se débattant contre les assassins , et, dans les perquisitions qui ont été faites au domicile des individus arrêtés, on a non seulement découvert une veste dont les boutons sont du même métal, de la même forme et de la même grandeur que le premier, mais un des boutons de cette veste a été arraché , il nest resté que la queue ; et en la rapprochant du bouton trouvé, elle s’y adapte parfaitement.
Un clic sur l'article pour l'agrandir
Les deux frères Tillard, de la commune d’Amblie, condamnés à la peine de mort, par un jugement de la cour d’assises de Caen, en date du 3o mai dernier, pour avoir étranglé la veuve Bobère, ont été exécutés le 16 juillet 1824. Ces malheureux ont montré une au­dace, un endurcissement qui épouvantaient les spectateurs. Le plus jeune, âgé de dix-neuf ans, est monté à l’échafaud en dansant ; l’aîné avait vingt ans. 
La section criminelle de la cour de cassation avait refusé le pourvoi en grâce pour Pierre Jean Baptiste, le plus jeune.


Creully ( Creully sur Seulles ) - 1944 - Les drapeaux flottent.

Monument aux morts de la première guerre mondiale, à Creully, sur lequel ont été déposé un drapeau français, un drapeau britannique et un drapeau américain.



Une photo qui se retrouve sur une boite de gâteaux.


Cérémonies religieuses d'antan à Villiers le Sec ( Creully sur Seulles )

Photos prêtées par une habitante de Villiers le Sec et exposées dans l'église avec d'autres panneaux sur l'architecture de l'édifice.

« Regard sur les expositions passées » - Au prieuré de Saint Gabriel (Creully sur Seulles)




Vous, qui avez admiré toutes les expositions depuis 2003, ou en avez manqué... 

Vous, qui ne  connaissiez pas ce magnifique site ... 
Du 27 juin au 30 août, venez raviver vos souvenirs ou découvrir les expositions passées !

Des photos d’Olivier Mériel à celles de Robert Doisneau, du prieuré à diverses époques de son histoire (des temps médiévaux à nos jours en passant par la guerre de Cent ans, le XVIIIe siècle et l’occupation). Ou encore des personnages illustres tels que la reine Mathilde ou Thomas Becket, la pierre de Creully et l’art roman, sans oublier, les pommes, le temps qui passe et les abbayes normandes.
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ne vidéo du prieuré complète l’exposition.
Juillet et août : 14h30 - 18h30 tous les jours sauf le mardi

Visite guidée du site et de la chapelle : 4 €
(sur réservation seulement au : 06 89 45 71 63)
Pour plus d'informations : https://www.prieuresaintgabriel.fr/

Le camp de Vaussieux vu dans un document du XVIIIe siècle.


Aux archives Départementales du Calvados, un ouvrage sur l’histoire du diocèse de Bayeux
Dit « Manuscrit P.Gassion » date du XVIIIe siècle. 
Ce manuscrit établit la chronologie des évêques, hauts doyens, ducs et personnalités du diocèse.
En feuilletant cet ouvrage, j’ai trouvé une page sur le camp de Vaussieux (Vaux sur Seulles).


Aux ordres de M. le Duc de Broglie les grandes manœuvres qu'on y a exécutées pour l'Instruction des troupes ont commencé dans les premiers jours de septembre et fini dans les premiers jours d'octobre 1778. 

Je vous présente ce document que vous pouvez agrandir en cliquant dessus.






Un compositeur parisien invité au château de Creully (Creully sur Seulles). Un conte de 1910

Conte paru dans la presse en 1910.
La revanche imprévue.
Lucien Chevaillier, le compositeur mon­dain, le musicien délicat dont les menuets anciens et les précieuses mélodies portent toujours, sur leurs couvertures mauve pâ­le ou vert tendre, les dédicaces à des noms armoriés —  « Hommage à Mme la vicom­tesse de X » « A la princesse B., ma chère élève » — avait été invité, un été, au châ­teau de Creully, pour un séjour de six se­maines.
Les châtelains, en le conviant chez eux, avaient pensé : Chevaillier est un homme charmant et distingué, aussi agréable que sa musique : nous aurons un convive déli­cieux. Son nom fera bien dans les feuilles locales, aux « Déplacements et villégiatu­res ». Il distraira nos hôtes en jouant du piano, car il ne se fait pas prier ; ce sera un soulagement pour nous : la vie de châ­teau est si monotone avant l’époque de la chasse !... Et puis, nos voisins seront fu­rieux d’apprendre que nous recevons cette année un artiste aussi connu !


Lucien avait accepté de venir à Creully pour des raisons plus sentimentales : il es­pérait y rencontrer la sœur de Mme de Creully, Yvonne de Chantelieu, une jeune femme dont on admirait dans tous les sa­lons la voix superbe de soprano, et qui avait perfectionné son talent de cantatrice, grâce aux leçons du musicien.
Chevaillier rêvait d’épouser son élève, Yvonne était veuve, riche et influente ; le monde la recherchait pour sa beauté et son talent, auxquels se joignaient la naissance, la fortune. Bref, elle réalisait la femme idéale, aux yeux d’un artiste, dont l’am­bition se fût fort accommodé de l’assistance féminine, si utile pour un homme, lors­qu’elle est exercée par une collaboratrice intelligente et discrète. Il avait coutume de dire : « Le plus beau rôle de la femme est celui qu’elle joue dans la coulisse. » Il pensait aussi : « L’homme est à la fem­me ce que l’or est au cuivre : c’est l’alliage qui fait sa force. »
L’intimité des séances musicales, l’admi­ration de la jeune femme pour son pro­fesseur, et le léger flirt qui les unissait, per­mettaient à Chevaillier de risquer, sans ap­préhension, une démarche décisive.
La façon dont on le reçut à Creully flat­ta sa vanité d’artiste. La comtesse de Creul­ly eut pour lui des attentions exquises, l’ac­cueillant tel son hôte éminent. En lui dési­gnant, dans un angle du salon, un piano drapé d’étoffes soyeuses, elle lui dit : « Voici un ami qui aura plaisir à faire votre connaissance. »
Intérieurement, elle songeait : « Grâce à mon invitation, j’obtiendrai, à l'œil des auditions musicales pour lesquelles on lui donnerait vingt-cinq louis de cachet dans un concert symphonique. »             
Car, une bonne maîtresse de maison, mê­me fastueuse, ne néglige pas les petites éco­nomies.
Lucien savourait ces hommages avec la jouissance d’un gourmet qui sent fondre, dans sa bouche, la saveur d’une pastille vanillée.
Le lendemain de son arrivée, Chevaillier, qui avait des habitudes matinales, se leva dès huit heures, et circula dans les salles désertes, ne croisant que des domestiques, car les invités s’octroyaient du repos en attendant la période des chasses. Après avoir flâné à travers le parc, Lucien, oisif, ennuyé, rentra au salon, et, d’instinct, se dirigea vers le piano. Une envie de jouer le gagnait, dans l'ambiance de la solitude propice et du calme endormi. « Ma foi, pensa-t-il, je peux bien prendre la liberté de faire de la musique : il n’est pas une heure indue, que diable ! Et ces gens m’a­gaceront assez quand je jouerai devant eux, pour que je me dédommage un peu pendant que je me trouve seul. C’est d’ail­leurs le matin que je fournis le meilleur travail. »
 Et, délibérément, Lucien s’assit devant le piano, après l’avoir débarrassé des housses somptueuses qui étouffaient les sonorités de l’instrument. Le musicien égrena d’a­bord l’un de ces pizzicati dont il aimait la légèreté bondissante, s’alanguit au rythme nostalgique d’une rêverie orientale ; puis peu à peu, bercé par la magie des sons, cette griserie qui s’exhale des ondes vi­brantes, il se laissa entraîner au gré de son inspiration, et composa — possédé tout entier par la Musique : ce verbe du mys­tère. »
Des chuchotements étouffés, des bruisse­ments soyeux, un murmure de voix répri­mé. derrière lui, soudain, lui firent tour­ner la tête, d'un geste las ; mais, il s’ar­rêta... charmé : formant une procession burlesque et déshabillée, évoquant une vieille estampe, de jolies femmes, dans la grâce chiffonnée du réveil, leur frimousse poudrée à la hâte, les cheveux embroussaillés au-dessus des paupières encore lourdes, s'échelonnaient sur les marches de l’esca­lier et s’encadraient dans les portières, ser­rant sur leurs corps les plis du peignoir mal rattaché, courantes, surprises, laissant devi­ner à travers une transparence de choses blanches, les entredeux des lingeries, les ru­bans moirés des chemises, la courbe rose d'une cheville nue.  Çà et là, la silhouette d’une grosse dame en robe de chambre, le pyjama ridicule d’un monsieur au caleçon azur, gâtaient la poésie du tableau en y jetant une note de gaieté comique. Et Chevaillier goûtait délicieusement la douceur de sub­juguer ses jolies admiratrices accourues au saut du lit pour écouter. Il humait le par­fum d’eau de lavande et la fraîcheur éma­nant des ablutions récentes : Mme de Creul­ly s’exclamait : « Ah ! maître ! quelle di­vine surprise ! Nous annoncer ainsi l’auro­re par les accents mêmes de vos œuvres vous avez des idées charmantes ! — Mon Dieu, madame... Tant de virtuoses endor­ment leurs auditeurs : n est-il pas de doute, justice que, pour une fois, du moins, je réveille les miens ? » répliquait le musi­cien. Le soir, il se décidait à demander la main d’Yvonne, sous le couvert d’un badinage galant. Avec une diplomatie adroite, il flai­rait l’instant favorable, sentant la supério­rité que lui procuraient les circonstances : seul artiste au milieu de ces mondains inoccupés et bienveillants.
La jeune femme l’écoutait souriante, dans une attitude de coquetterie attentive, incli­nant sa tête blonde sur son cou rond et musclé de chanteuse, en clignant ses jolis yeux d’un bleu indécis. Lorsqu’elle eut compris qu’il ne s’agissait plus d’un flirt sans conséquence, mais d’une déclaration formelle, succédant au marivaudage habi­tuel, elle quitta instantanément son masque apprêté de mondaine, pour exprimer une stupéfaction intense et sincère. Fixant sur le musicien ses yeux moqueurs aux reflets d'ardoise, elle s’écria, avec une com­misération ironique : « Mais vous êtes fou, mon pauvre ami ! Voyons, avez-vous son­gé réellement, sérieusement, que je pour­rais vous épouser ?... Votre interprète, vo­tre élève, certes ; mais votre femme, ja­mais de la vie ! Comment pourriez-vous croire que moi la marquise de Chantelieu, née Béherville, j’accepterais de m’appeler Mme Chevaillier ? Mais je serais honteuse en entendant annoncer mon nom quelque part. L’art ennoblit les âmes, mais n’enno­blit pas les noms. Réfléchissez que vous êtes Lucien Chevaillier, et non point le che­vaillier Lucien. Je supporterais tous les sa­crifices, plutôt qu'une mésalliance. Allons, n’est-ce pas, c’est bien entendu : Vous avez rêvé ce que vous m’avez dit, et nous n’y penserons plus à partir de cet instant. »
Lucien s’inclinait, froid et correct, cachant l’exaspération où l’avaient jeté ces pe­tites phrases perfides et dédaigneuses, mais jurait de s’en venger, de prendre une re­vanche de galant homme, sans drame, ni ridicule. Il passa une nuit blanche, ressassant la rage de sa déconvenue, souffrant d’une de ces blessures d’amour-propre qui sont presque aussi douloureuses qu’une cri­se hépatique ; englobant tous les hôtes du château dans une même rancune d’homme humilié. Vers cinq heures du matin, il sor­tit de sa chambre, éprouvant le besoin de calmer sa migraine à l’air frais du jardin. II maugréait tout bas, en traversant le sa­lon : « Ainsi ! on lui avait fait sentir dure­ment la distance qui le séparait — lui, l’ar­tiste cultivé, à l’esprit délié — de ces inu­tiles, de cervelle obtuse et frivole pour la plupart. On le traitait avec un peu plus de considération qu’un musico salarié, parce qu’il divertissait gratuitement l’ennui de ces oisifs blasés ; son nom connu et appré­cié imposait au snobisme de leur monde, sans pourtant le faire considérer de pair avec eux. Ah ! les stupides orgueilleux : tels les épis de l’Evangile, ils portent haut la tête parce qu'elle est vide ... » Tout-à-coup, en regardant le décor qui l'entourait, il se rappela la scène de la veille : cette grappe de jolies femmes à l’éveil charmé ; se penchant sur l’escalier, pour écouter...
Il éclata d’un rire énervé : « Ah ! puisqu’ils aiment les aubades, je vais leur en servir une... » Ouvrant brutalement le piano dont les cordes gémirent, ii plaqua ses mains sur les touches : ce fut une dégrin­golade de notes discordantes, une cascade trépidante d’arpèges irritants : do mi sol do, sol mi do... les gammes chromatiques précipitaient leur course ascensionnelle et descendante ; les bémols rattrapaient les dièzes ; et le piano hurlait comme une meu­te de chiens sauvages... L’horloge marquait cinq heures et quart.  
Sur le palier, des gens abasourdis sor­taient avec précipitation, croyant à un acci­dent, dans l’hébètement du sommeil inter­rompu. On accourut au salon, pêle-mêle, pour savoir ce qu’il y avait.
Et, à Mme de Creully qui, ahurie, le croyait frappé de folie, Lucien Chevaillier annonça tranquillement : « Je me livre à mes exercices quotidiens, chère madame : la clarté et la rapidité de mon jeu en dé­pendent. Dès que je me lève, de 5 à 7, je fais deux heures de gammes tous les matins ». Tandis que, perplexes, les assistants se regardaient, en pensant : « Et il a en­core 45 jours à passer ici !»
Jeanne Marais

Mais où était donc le premier lavoir de Creully (Creully sur seulles) ?

 Le premier lavoir de Creully était en bas du château (flèche rouge).
La flèche jaune indique le lavoir actuel.