1944 - Moisson près de l'aérodrome de Creully / Lantheuil.
Creully sur Seulles - Le kiosque de la place de Creully
Elles sont rares les municipalités qui ont dans leurs projets l'édification d'un kiosque à musique permettant aux anciens de se souvenir de l'ancien disparu...
Merci à la municipalité de Creully sur Seulles .
Socle de l'ancien kiosque avant de disparaître (R.Lemars) |
Début 1957, seul le socle est encore visible. |
Juin 1944, Creully est libéré. |
Le kiosque côté église. En arrière, la place. |
Jour de fête-Dieu (R.Lemars) |
Sous la neige. (R.Lemars) |
Creully sur Seulles - La fanfare de Creully
1900 - L'Alliance rue de Caen à l'entrée de Creully
Document de la collection de René Lemars |
La photo a été prise devant cette maison en face de la gendarmerie. |
Saint-Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles) - Le mariage du fils aîné de COLBERT.
Ce ministre, à qui la postérité a décerné le nom de "Grand", et dont les travaux eurent pour but le vaste développement du commerce, de l'industrie et de la richesse mobilière, venait-il parfois se délasser des soucis du pouvoir en visitant son domaine de Creully ?
Chapelle du prieuré de St-Gabriel. |
Mais une autre question est posée :
normande? En effet, j'ai découvert dans l'un des registres des actes paroissiaux que son fils aîné s'est marié dans la chapelle du prieuré de Saint-Gabriel.
Portrait de Catherine de Guyon de Matignon par Pierre Mignard en 1691 avec ses fils Jean Baptiste (gauche) et Charles Eléonor (droite).
1923 - Catéchisme pour les garçons et les filles de Creully (Creully sur Seulles).
Mme de Druval |
Creully sur Seulles - Le ramassage des ordures ménagères des années 50 - 60.
Lieu de dépôt... |
Creully sur Seulles - Souvenirs de la place de Creully grâce à l'objectif de René Lemars.
Creully sur Seulles - 1944 - Les souvenirs de Marcel Madelaine.
Son livre |
Marcel Madelaine a vécu le dernière guerre et a mis sur papier ses obervations et ses ressentiments pour en faire un livre.
A la Médiathèque de Mémmoriall de Caen j'ai retrouvé le manuscrit. En voici deux extraits relatant la commune de Creully.
DIMANCHE 16 JUILLET 1944 -
Cette nuit, j’ai dormi comme un loir. Je crois rêver, ne
plus entendre le bruit des éclatements d’obus, de la canonnade, enfin la
tranquillité, je n’ose y croire, la guerre pour moi est finie.
Au petit-déjeuner : thé - petits gâteaux - fruits. C’est impeccable, ensuite c’est un médecin anglais qui vient faire mon pansement ; dans ce domaine-là aussi ils sont bien organisés. Il me place sur le mollet un pansement complet, autocollant, d’une seule pièce, puis série de piqûres. Derrière lui arrive un officier qui parle un français correct. Il ne peut nous garder ici et nous propose deux solutions ; soit on nous évacue par avion en Angleterre, soit on nous dirige sur BAYEUX où il pense que les Services hospitaliers de la ville peuvent nous accueillir. Après réflexion, j’opte pour BAYEUX, ce sera plus facile pour retrouver la famille.
Marcel Madeleine (encerclé) |
Ce midi, le déjeuner est aussi copieux qu’hier soir et
aussitôt après, en route, des ambulances militaires nous attendent à la porte
et au revoir CRESSERONS. A côté de moi, se trouve une bonne sœur caennaise,
elle est amputée d’une jambe. Les routes sont aussi encombrées qu’hier c’est
impensable la quantité de matériel qui roule, aux carrefours nous attendons
parfois près d’un quart d’heure pour passer, à REVIERS, c’est pire encore.
Avant d’arriver à CREULLY, il y a dans les champs sur des hectares du matériel
de toute sorte, chars, camions, canons, hangars, campements militaires. A
Creully, nous sommes arrêtés pendant plus d’une heure sur la place du pays, il
y a une animation comme sûrement cette petite bourgade n’en avait jamais connu.
Il n’y a aucune destruction par ici. Quelle chance ils ont eu. Enfin nous
partons pour BAYEUX, première ville française libérée.
Lorsqu’après avoir quitté La Bon Sauveur dans des conditions dramatiques le 15 juillet 1944, l’ambulance anglaise qui nous conduisait à BAYEUX s’arrêta une bonne heure sur la place du Marché de CREULLY. J’étais loin de me douter que je rencontrerais le Général MONTGOMERY deux ans plus tard, dans ce même petit bourg à la limite du Bessin où mon frère et moi-même, à la demande de Monsieur Ed. PAILLAUD, Maire de Creully, avons créé une petite entreprise d’électricité générale.
Recevant en JUIN 1946 le
Général Montgomery (devenu entretemps MARECHAL), Madame de DRUVAL, propriétaire
du Château de CREULLET, où MONTY installa son P.C. très vite après le
débarquement, nous demanda de remettre en état l'installation électrique dans
deux chambres destinées au Maréchal et à son Aide de Camp, ce qui fut fait.
A peine les deux hommes
étaient-ils rentrés dans leurs chambres respectives pour y passer la nuit,
qu’une explosion retentit dans celle du Maréchal. Aussitôt, son aide de camp,
pensant à un attentat, appela au secours les gendarmes qui étaient de garde à l’extérieur
du Château. Branle-bas de combat, tout cela pour peu de chose ; il n'y avait
pas eu d'attentat, mais tout simplement deux ampoules électriques que nous
avions fournies, avaient explosé et c'est ainsi qu'allant les remplacer, mon
frère et moi fîmes connaissance du Général MONTGOMERY qui était en petite tenue
- caleçon long et chemise de nuit - . Il avait très bien pris la chose et en
riait (chose très rare paraît-il). Très en verve, il nous raconta que quelques
jours après avoir installé son P.C., vers le 10 ou 12 JUIN 1944, un matin très
tôt, il faisait une promenade à pied en solitaire, derrière le château, quand
soudain deux soldats allemands surgirent d’un petit bois proche… ; ces
soldats voulaient simplement se rendre, ils n'avaient pas mangé depuis une
semaine. Montgomery ajouta qu'il fut sûrement le seul Général d’Armée à faire
tout seul deux prisonniers ennemis en pleine bataille.
Dans la magnifique entrée du Château, il y avait un grand tableau supposé être le portrait de Guillaume le Conquérant et le Général Montgomery se comparait à lui en disant : ” Guillaume est allé conquérir l'Angleterre et moi descendant d'un de ses compagnons, je suis venu reconquérir la Normandie.
L'histoire ou la légende des terres de Jérusalem à Juaye-Mondaye
Le village de Couvert
À environ deux lieues au sud de la ville
de Bayeux s'élevait un pays, primitivement
couvert d'arbres, d'où lui est venu
son nom de Couvert, qui aurait été jadis une véritable forêt et un bois sacré
où les Druides se livraient à leurs rites mystérieux et sanguinaires.
Cadastre de 1830 – En 1857, Couvert avec Juaye, Bernières-Bocage deviennent Juaye-Mondaye |
Les Romains, après la conquête des Gaules
par Jules César, y fondèrent une cité que les habitants appellent encore
aujourd'hui la ville de Baccaïe. Ils racontent beaucoup de choses
extraordinaires sur l'étendue et le commerce de cette prétendue ville.
De fait, il paraît certain qu'il y eut là
une exploitation rurale d'une certaine importance et peut-être un village
romain. On y a trouvé, en effet, des pièces de monnaie à l'effigie des
empereurs Claude et Marc-Aurèle qui gouvernèrent l'empire romain au Ier et au IIème siècle après Jésus-Christ. On a découvert également des tuiles romaines
à rebords, des cercueils en pierre fort anciens.
Sainte Basile (Bazile)
Mais l'événement qui contribua surtout au développement et à la célébrité de cet endroit fut le martyr de sainte Basile qui, convertie au christianisme, brûlait du désir de communiquer sa foi et de conquérir des âmes à Jésus-Christ. Enthousiasmée par les récits des missionnaires envoyés dans les Gaules et animée sans doute d'une inspiration divine, elle résolut de se rendre dans les Gaules afin de partager leurs labeurs et leurs mérites.
Ruines de l'église de Ste Bazile à Juaye-Mondaye |
La Providence la conduisit dans ce pays de
Couvert. Les conversions qu'elle opéra furent si nombreuses et si merveilleuses
qu'elle attira contre elle la haine des païens. Elle ne tarda pas à être
dénoncée au proconsul romain. Comme celui-ci, dans un but de conquête, tenait à
pacifier les esprits en protégeant leurs fausses divinités, elle fut arrêtée et
contrainte d'adorer les idoles. Après les interrogatoires et les sommations
d'usage, le proconsul, usant des pouvoirs discrétionnaires dont il était revêtu,
et trouvant toujours Basile inaccessible à ses promesses comme à ses menaces,
ordonna son supplice pour le lendemain.
Les terres de Jérusalem
Une partie du territoire de ce village porte le nom de « Jérusalem ».
Une histoire racontée dans la contrée tenterait de nous expliquer ce nom de Jérusalem à Couvert.
Les châtelains de Tilly –
Véroles (2)
Non loin de là, plus au sud, une
seigneurie venait de naître au sein du village de Tilly – Véroles (Tilly sur
Seulles). Il a donné le nom à l'illustre maison de Tilly qui porte pour armes :
d'or à la fleur de lys de gueules. Les châtelains de Tilly ont tenu un grand
rang en Normandie ; ils avaient la qualité de second bachelier de ce duché.
L'un d'eux, Henri de Tilly, né dans le
village en 1135, châtelain de Tilly, était également seigneur de
Fontaine-Henry. Henri de Tilly fut en quelque sorte le créateur même du village
et le premier constructeur du château. Le fils de Guillaume de Tilly était, au
XIIème siècle, un seigneur avec lequel il fallait compter. Son père,
grand sénéchal de Normandie, avait épousé une Magneville, de la famille des
comtes d'Essex. Il épousa Gondrède de Montbray de la famille des comtes de
Sussex. D'abord baron de Nerwod au droit de sa mère, il perdit cette baronnie
pour avoir quitté le parti du roi Jean sans Terre en faveur de
Philippe-Auguste. Il se retira alors à Fontaine-sur-Thaon qui devint
Fontaine-Henry.
La croisade
À la fin du XIe siècle, une foule
nombreuse de Chevaliers Normands dont un « de Tilly » prit le chemin de
Jérusalem au sein de la première croisade. On dit que le seigneur de Tilly en
ramena des moutons (3) de la race mérinos qu'il trouva en Asie Mineure.
Henry de Tilly
Henri de Tilly avait une vénération
profonde et la confiance la plus entière, comme de nombreux châtelains
Bas-Normands, dans les Chevaliers du Temple. Dans son testament (4) devant
l'Abbé d'Ardennes, il donne aux Templiers son palefroi, sa cuirasse et toute
son armure de Chevalier, avec une somme de 40 livres de monnaie d'Anjou.
Henri de Tilly possédait entre autres un
haras, une collection d'animaux rares, des moutons et des chèvres de Séville,
etc. De tout cela, il fait des legs en faveur des lieux saints et des abbayes
normandes, sans en oublier une. Ce point nous intéresse car il précise un leg à
l'abbesse de l'abbaye du Cordillon (4).
L’abbaye du Cordillon (5)
Elle fut fondée par Guillaume de Soliers
qui fut seigneur châtelain de Lingèvres au milieu du XIIe siècle. Le village de
Lingèvres est situé non loin de Couvert au sud-ouest. Ainsi, des moutons à tête
noire de races morinos se retrouvèrent sur des terres appartenant à l'abbaye du
Cordillon près d'une petite fontaine dont les eaux retrouvent la rivière «
Seulles » à Condé sur Seulles. Les habitants de Couvert appelèrent ces ovins
sous le nom de « moutons de Jérusalem » car ils étaient issus de ceux ramenés
lors de la première croisade par un châtelain de Tilly, de Fontaine-Henry.
2 - Le nom de Tilly est d'origine gallo-romaine ; il vient de Tiliatum: les tilleuls. Il fut réuni à Verroles (Verrulæ, l’endroit où poussait du bois à balais, c'est-à-dire des bouleaux et des genêts).
3 – Le mouton de la race mérinos trouve son origine en Asie Mineure. Il fut introduit en Afrique du Nord par les Phéniciens puis implanté en Espagne à la fin du XIIème siècle par les Maures.
4 - Le testament de Henri de Tilly, , seigneur de Fontaine- Henry, au XIIIème siècle, est une pièce très curieuse. Il fut fait en présence de Robert, abbé d’Ardennes. C'est dans ce testament que l'on voit noté l'abbaye du Cordillon.