La "pierre de Creully" (Creully sur Seulles) bien utile pour les libérateurs canadiens et anglais.
Photo prise par un reporter anglais en juillet 1944 dans la carrière d'Orival où est extraite la "pierre de Creully".
Renforcement du front de Normandie avec des engins
spécialisés spécialement apportés en France dans ce but.
Pendant que les forces britanniques et canadiennes livrent
leur propre bataille contre les divisions blindées de Rommel autour de
Caen, les unités alliées de l'arrière travaillent à restaurer les
routes, construire des pistes d'atterrissage et effectuent toutes sortes de
travaux d'importance vitale pour les militaires.
Dans le même temps elles répondent aux besoin de la
population locale dans la mesure de leurs moyens.
Sur cette photo, des sapeurs sont au travail, concassant des
pierres pour les routes dans une carrière en Normandie, pendant qu'un
tank monte la garde sur le remblai derrière.
39 - 45 - La vie à Saint Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles) pendant la guerre.
Voici un article rédigé pour la presse canadienne par Maurice Desjardins, correspondant des journaux de langue française.
Ils ont hâte de respirer l'air pur, d’échapper enfin à l’odieuse occupation qui empoisonne leur existence depuis quatre ans
Pour les deux cents habitants de Saint-Gabriel, cette attente est terminée. La libération de ce hameau du département de Calvados est en effet un fait accompli et les braves paysans, qui habitent ses maisons anciennes, ont repris goût à la vie.
Situé dans la plaine de Caen, entre Creully et Bayeux, le village de Saint-Gabriel est le prototype du village français. Sa population vit d’élevage et cultive le blé et autres céréales. Elle est aussi fière de son cidre et de son camembert.
Le curé, M. I ’abbé Frayard qui dessert aussi deux autres petites paroisses, est un mutilé de la grande guerre. Le maire M. Delacour est le châtelain, mais il habite Paris où il est conseiller à la Cour des comptes.
M. Noël, le percepteur des impôts habite Saint-Gabriel depuis dix ans. C'est d'après ses propos fidèlement recueillis au cours d’une entrevue, que sera reconstituée ci-après la phase douloureuse de l'occupation boche.
"Nous avons vu en Juin 1940 arriver les réfugiés de Paris ; des gens qui avaient été mitraillés et qui transportaient des matelas sur des voitures. Puis, ce furent les réfugiés du Nord et de la Seine Inférieure. Lorsque les allemands franchirent la Seine, nos gens partirent n’importe où vers l'ouest ou vers le sud. C'était une véritable panique, ils partaient avec des brouettes, des voiturettes d'enfants ou tout ce qui pouvait leur tomber sous la main. On ne se battit pas à Saint-Gabriel.
Le 17 juin nous avons vu passer les derniers anglais qui étaient dans des camions et se dirigeaient vers Cherbourg. En passant, ils nous disaient au revoir.
"Trois jours plus tard les premiers allemands arrivaient dans de petits chars blindés. Tout le monde restait à la maison, car les allemands avaient déjà une réputation de bandits.
"L'armistice nous soulagea quelque peu mais l’avenir n'était pas rose, car nous savions que les boches occuperaient tout le pays et nous croyions I ’Angleterre finie également.
"Au début de Juillet, ils sont venus réquisitionner la minoterie de M. Roussel pour la kommandantur, une succursale de la kommandantur principale, qui était située à Creully. A deux kilomètres de Saint-Gabriel. Les Allemands étaient furieux lorsqu’ils s'apercevaient que les maisons qu’ils réquisitionnaient étaient vides. Ils disaient que nons avions eu peur et pour se venger, ils pillaient tout et expédiaient nos meubles et nos vêtements en Allemagne.
"Quoiqu'ils eussent à cœur de paraître corrects, les jeunes Hitlériens étaient une terreur pour nous et tous scandalisaient nos bonnes gens car ils pratiquaient le nudisme intégral.
"Le personnel de la Kommandantur était souvent changé, sans doute pour éviter qu’il ne se crée des amitiés trop fortes dans le village. Une des premières proclamations fut d’interdire sous peine de mort d'écouter la radio anglaise mais personne ne se gêna pour écouter les émissions de la B. B. C.
"Nous avions le droit de voyager, mais comme nous étions en zone interdite, les français des provinces d’intérieur n'avaient pas le droit de nous visiter. Le secrétaire du maire fabriquait de fausses cartes d'identité que nous envoyions par courrier à nos amis de Paris pour leur permettre de venir nous voir.
"Seuls les véhicules servant au ravitaillement ou aux services médicaux pouvaient obtenir de l’essence qui était distribuée au compte-goutte, mais on se débrouillait car de gros stocks d'essence avaient été dissimulés et puis on en chipait dans les garages des boches.
"Il fallait décliner à des commissions la quantité de blé, de pommes de terre et de foin que nous avions en culture mais nos cultivateurs faisaient leur propre pain et le meunier fabriquait clandestinement une quantité de farine pour la consommation exclusive des français. Le cidre ne manquait pas et nous en avons toujours bu du cidre car il faut une occasion extraordinaire pour que nous buvions du vin.
"Pour les fins de leur propagande, les allemands avaient recours à des ruses diaboliques. Un jour Ils nous, réunirent et demandèrent à ceux qui voulaient des pommes de terre de lever la main droite. Tout le monde leva la main naturellement et alors un photographe nazi prit un instantané du geste et la photographie fut montrée en Allemagne pour prouver que les paysans normands avaient pris l'habitude du salut nazi.
"Au cinéma où passaient des films allemands doublés en français, il était interdit de manifester mais lorsqu'apparaissait la binette d'Hitler, tout le monde se mouchait avec bruit ce qui rendait les allemands furieux, mais que pouvaient-ils faire.
"Ce qui nous manquait surtout c'étaient des chaussures, des textiles, des articles de toilette et des conserves.
"Les Allemands faisaient mine d'acheter à bon prix ce dont ils avaient besoin mais ce n'était qu'une autre méthode de pillage car Ils payaient avec de la monnaie sans valeur. Les allemands avaient de très maigres rations et comme leurs supérieurs ne leur défendaient pas de faire appel aux ressources du pays Ils allaient réquisitionner des centaines de litres de lait et si le fermier refusait, ils allaient traire les vaches eux-mêmes. Dans les hôtels, ils louaient les meilleures chambres et c'était la France qui payait tout. Une voiture allemande ayant écrasé un gosse, les frais d'inhumation devinrent des frais d’occupation.
"Les personnes trouvées sur la rue après le couvre-feu de onze heures étaient envoyées au poste de police où les hommes ciraient les bottes des soldats tandis que les femmes raccommodaient les chemises.
"L'an dernier un avion allié fut abattu près de Bayeux. Ses occupants, tués sur le coup, furent enterrés non loin de là. Les habitants des alentours voulurent assister aux funérailles, mais les allemands arrêtèrent tous ceux qui se trouvaient là et obligèrent par la suite, les hommes à planter des pieux dans les environs en guise d'obstacles contre d'autres atterrissages possibles de l’aviation des Nations Unies."
M. Noël me dit aussi que dans la région on ne s'attendait pas du tout à ce que les Alliés fissent leurs premiers débarquements sur la côte normande en raison des rochers sous-marins de la côte du Calvados.
Le six juin, jour de l'invasion, il me conte, vers les quatre heures du matin, il contempla de sa fenêtre les bombardements aériens qui précédèrent les débarquements alliés. Les trois premiers soldats britanniques entrèrent à Saint-Gabriel à six heures du soir, le même jour.
Au cours de l'après-midi, toujours d'après M. Noël, les soldats allemands s'occupèrent fébrilement à préparer leur retraite.
En terminant, M Noël se fit l'écho de ses concitoyens en me disant combien ils étaient tous heureux que les Alliés fussent en France, et, aussi que par miracle ou presque, leur village eut été à peu près épargné par les bombardements alliés.
Avec les troupes
canadiennes en France le 27 juin 1944.
Il y a en France des
milliers de petits villages qui attendent en frémissant leur libération.Ils ont hâte de respirer l'air pur, d’échapper enfin à l’odieuse occupation qui empoisonne leur existence depuis quatre ans
Pour les deux cents habitants de Saint-Gabriel, cette attente est terminée. La libération de ce hameau du département de Calvados est en effet un fait accompli et les braves paysans, qui habitent ses maisons anciennes, ont repris goût à la vie.
Situé dans la plaine de Caen, entre Creully et Bayeux, le village de Saint-Gabriel est le prototype du village français. Sa population vit d’élevage et cultive le blé et autres céréales. Elle est aussi fière de son cidre et de son camembert.
Le curé, M. I ’abbé Frayard qui dessert aussi deux autres petites paroisses, est un mutilé de la grande guerre. Le maire M. Delacour est le châtelain, mais il habite Paris où il est conseiller à la Cour des comptes.
M. Noël, le percepteur des impôts habite Saint-Gabriel depuis dix ans. C'est d'après ses propos fidèlement recueillis au cours d’une entrevue, que sera reconstituée ci-après la phase douloureuse de l'occupation boche.
"Nous avons vu en Juin 1940 arriver les réfugiés de Paris ; des gens qui avaient été mitraillés et qui transportaient des matelas sur des voitures. Puis, ce furent les réfugiés du Nord et de la Seine Inférieure. Lorsque les allemands franchirent la Seine, nos gens partirent n’importe où vers l'ouest ou vers le sud. C'était une véritable panique, ils partaient avec des brouettes, des voiturettes d'enfants ou tout ce qui pouvait leur tomber sous la main. On ne se battit pas à Saint-Gabriel.
Le 17 juin nous avons vu passer les derniers anglais qui étaient dans des camions et se dirigeaient vers Cherbourg. En passant, ils nous disaient au revoir.
"Trois jours plus tard les premiers allemands arrivaient dans de petits chars blindés. Tout le monde restait à la maison, car les allemands avaient déjà une réputation de bandits.
"L'armistice nous soulagea quelque peu mais l’avenir n'était pas rose, car nous savions que les boches occuperaient tout le pays et nous croyions I ’Angleterre finie également.
"Au début de Juillet, ils sont venus réquisitionner la minoterie de M. Roussel pour la kommandantur, une succursale de la kommandantur principale, qui était située à Creully. A deux kilomètres de Saint-Gabriel. Les Allemands étaient furieux lorsqu’ils s'apercevaient que les maisons qu’ils réquisitionnaient étaient vides. Ils disaient que nons avions eu peur et pour se venger, ils pillaient tout et expédiaient nos meubles et nos vêtements en Allemagne.
"Quoiqu'ils eussent à cœur de paraître corrects, les jeunes Hitlériens étaient une terreur pour nous et tous scandalisaient nos bonnes gens car ils pratiquaient le nudisme intégral.
"Le personnel de la Kommandantur était souvent changé, sans doute pour éviter qu’il ne se crée des amitiés trop fortes dans le village. Une des premières proclamations fut d’interdire sous peine de mort d'écouter la radio anglaise mais personne ne se gêna pour écouter les émissions de la B. B. C.
"Nous avions le droit de voyager, mais comme nous étions en zone interdite, les français des provinces d’intérieur n'avaient pas le droit de nous visiter. Le secrétaire du maire fabriquait de fausses cartes d'identité que nous envoyions par courrier à nos amis de Paris pour leur permettre de venir nous voir.
"Seuls les véhicules servant au ravitaillement ou aux services médicaux pouvaient obtenir de l’essence qui était distribuée au compte-goutte, mais on se débrouillait car de gros stocks d'essence avaient été dissimulés et puis on en chipait dans les garages des boches.
"Il fallait décliner à des commissions la quantité de blé, de pommes de terre et de foin que nous avions en culture mais nos cultivateurs faisaient leur propre pain et le meunier fabriquait clandestinement une quantité de farine pour la consommation exclusive des français. Le cidre ne manquait pas et nous en avons toujours bu du cidre car il faut une occasion extraordinaire pour que nous buvions du vin.
"Pour les fins de leur propagande, les allemands avaient recours à des ruses diaboliques. Un jour Ils nous, réunirent et demandèrent à ceux qui voulaient des pommes de terre de lever la main droite. Tout le monde leva la main naturellement et alors un photographe nazi prit un instantané du geste et la photographie fut montrée en Allemagne pour prouver que les paysans normands avaient pris l'habitude du salut nazi.
"Au cinéma où passaient des films allemands doublés en français, il était interdit de manifester mais lorsqu'apparaissait la binette d'Hitler, tout le monde se mouchait avec bruit ce qui rendait les allemands furieux, mais que pouvaient-ils faire.
"Ce qui nous manquait surtout c'étaient des chaussures, des textiles, des articles de toilette et des conserves.
"Les Allemands faisaient mine d'acheter à bon prix ce dont ils avaient besoin mais ce n'était qu'une autre méthode de pillage car Ils payaient avec de la monnaie sans valeur. Les allemands avaient de très maigres rations et comme leurs supérieurs ne leur défendaient pas de faire appel aux ressources du pays Ils allaient réquisitionner des centaines de litres de lait et si le fermier refusait, ils allaient traire les vaches eux-mêmes. Dans les hôtels, ils louaient les meilleures chambres et c'était la France qui payait tout. Une voiture allemande ayant écrasé un gosse, les frais d'inhumation devinrent des frais d’occupation.
"Les personnes trouvées sur la rue après le couvre-feu de onze heures étaient envoyées au poste de police où les hommes ciraient les bottes des soldats tandis que les femmes raccommodaient les chemises.
"L'an dernier un avion allié fut abattu près de Bayeux. Ses occupants, tués sur le coup, furent enterrés non loin de là. Les habitants des alentours voulurent assister aux funérailles, mais les allemands arrêtèrent tous ceux qui se trouvaient là et obligèrent par la suite, les hommes à planter des pieux dans les environs en guise d'obstacles contre d'autres atterrissages possibles de l’aviation des Nations Unies."
M. Noël me dit aussi que dans la région on ne s'attendait pas du tout à ce que les Alliés fissent leurs premiers débarquements sur la côte normande en raison des rochers sous-marins de la côte du Calvados.
Le six juin, jour de l'invasion, il me conte, vers les quatre heures du matin, il contempla de sa fenêtre les bombardements aériens qui précédèrent les débarquements alliés. Les trois premiers soldats britanniques entrèrent à Saint-Gabriel à six heures du soir, le même jour.
Au cours de l'après-midi, toujours d'après M. Noël, les soldats allemands s'occupèrent fébrilement à préparer leur retraite.
En terminant, M Noël se fit l'écho de ses concitoyens en me disant combien ils étaient tous heureux que les Alliés fussent en France, et, aussi que par miracle ou presque, leur village eut été à peu près épargné par les bombardements alliés.
Juillet 1944, la vie reprend à Creully (Creully sur Seulles)
Dans la presse anglaise du 22 juillet 1944
Retour à la normale : vue de la rue principale du village de
Creully, montrant des habitants en route pour assister à la messe dominicale.
Quoique la Normandie ait en partie retrouvé la liberté, de
multiples problèmes subsistent, problèmes que les alliés sont en train
d'essayer de résoudre.
Le plus urgent est de loger des milliers de réfugiés, dont
beaucoup ont fui à travers les lignes allemandes pour retrouver leur liberté.
Des familles ont été séparées et les réunir est une tâche
très difficile. Cette tâche, comme beaucoup d'autres, a été entreprise par les
autorités locales, le Service des Affaires Civiles Allié, le Service Médical
Allié et la population elle-même.
Procurer de la nourriture aux réfugiés n'est pas
actuellement un problème, la Normandie étant l'une des régions les plus riches
de France..De plus, la nourriture et les produits laitiers, n'étant plus
envoyés en Allemagne ou à Paris, sont maintenant disponibles pour la population
locale.
En dépit de l'existence de nombreux problèmes difficiles à
surmonter et de dures épreuves, la population continue à aller de l'avant
pendant que toute solution suggérée est rapidement examinée et mise en
place dès son approbation.
Dans un de ses ouvrages, M. René Lemars précise les noms des creullois et creulloises présents sur la photo: messieurs Chartrain et Picard, mesdames Louise Marie et Céline Lehérissier.
Merci à Catherine
Merci à Catherine
Creully sur Seulles - La carte postale représente bien le château de Creullet.
On m'avait signalé une erreur faite par l'éditeur de la carte postale présentant le château de Creullet à Creully sur Seulles. j'ai confirmé que ce n'était pas le bon château.
ERREUR……
Façade du château de Creullet |
Monsieur Augustin de Canchy nous précise:
" Selon toute vraisemblance, il
s'agirait bien du Château de Creullet sur la carte postale initiale. En effet,
Monsieur de DRUVAL avait entrepris début 1900 de remodeler Creullet qui ne
ressemblait pas à ce qu'il est aujourd'hui.
Pour commencer, la grille d'entrée a
été faite sur mesure. Il y avait avant un bâtiment à cet endroit (comme en
témoignent les plans cadastraux de 1800).
L'entrée se faisait avant face à
l'aile gauche du bâtiment sur la carte postale (soit au niveau de la route
Villiers le Sec --> Tierceville) que l'on retrouve avec son allée de pins (ou
retrouve y d'ailleurs les piliers d'entrée initiaux quand on se dirige vers
Tierceville en regardant sur la gauche après Villiers le Sec.)
Sur certaines photos anciennes du
village, on peut apercevoir les mêmes
pilastres qu'à l'entrée de Creullet entourant un portail blanc au niveau de
l'entrée de la laiterie Paillaud. Sachant que le terrain à cet endroit est
rattaché à Creullet, s'agit il d'une autre entrée de Creullet ? Ces pilastres
ont été détruits. On t-ils été remontés autour de la nouvelle entrée de
Creullet ?
La porte d'entrée qui se trouve à la
gauche du bâtiment correspond à celle qui est maintenant au centre de la
façade. Toute la partie qui a été ajoutée présente un matériel bien plus
moderne (utilisation de ciment et de parquets alors que la partie ancienne est
dallée. On retrouve les murs extérieurs (plus de 1m de large) au niveau de la
jonction avec la partie nouvelle.
Lors de la modification de Creullet, Monsieur de Druval a aussi fait
créer la partie arrondie du jardin qui fait face au château de Creully.
Initialement, les douves continuaient tout droit avant de faire un coude sur la
droite pour terminer dans la Seulles (on retrouve ce tracé sur les plans de
1800). "
Pour illustrer ses propos, M. de Canchy a réalisé une vidéo explicative des travaux
dans laquelle on voit bien qu'il s'agit bien de Creullet.
16 juillet 1944, le typhon ne peut pas décoller de l'aérodrome de Creully / Lantheuil - 3 canadiens périssent.
Aujourd'hui, c'est sur la raison de la deuxième stèle que je vais mener mon enquête.
Nous sommes le 16 juillet 1944, trois typhons vont décoller ; l'un d'eux, commence à virer à gauche puis il a dévié à droite de
la piste. il a rebondi sur un sol rugueux avant de pénétrer dans la terre et d'exploser comme l'indique le rapport du 19 juillet 44 ci-dessous.
L’avion a quitté la piste, mais la cause
de l’explosion n’est pas connue.
Je considère ce pilote
comme "un bon pilote moyen" ayant une expérience, et je ne comprends
pas pourquoi il a dévié de la piste. Il n'était certainement pas encombré par
deux autres avions qui décollaient.
D'après les traces de roues sur le suivi du fil, il semble que l'avion ait commencé à pivoter vers la gauche juste après le début de la course au décollage.
En essayant de corriger cela, l'avion est probablement devenu ingérable et le basculement vers la droite (aidé par les deux bombes de 1 000 lb - 454kg) l'a entraîné hors de la piste dans l'herbe longue.
A mon avis, c'était une "erreur de jugement" de la part du pilote. Tous les pilotes ont été avertis de fermer les gaz …
D'après les traces de roues sur le suivi du fil, il semble que l'avion ait commencé à pivoter vers la gauche juste après le début de la course au décollage.
En essayant de corriger cela, l'avion est probablement devenu ingérable et le basculement vers la droite (aidé par les deux bombes de 1 000 lb - 454kg) l'a entraîné hors de la piste dans l'herbe longue.
A mon avis, c'était une "erreur de jugement" de la part du pilote. Tous les pilotes ont été avertis de fermer les gaz …
Le pilote, Carl Joseph Convey a été tué.
Il combattait au sein du 440th Squadron, 143rd Wing, 83rd Group de la 2nd Tactical Air Force. John Holmes et Richard Wilman, deux techniciens au sol, furent également tués par la déflagration.
John Holmes |
Richard Wilman |
Vous trouverez ci-dessous la lettre envoyée aux parents de Carl Convey pour l'informer de son décès.
Extrait:
25 juillet 1944.
Carl s'est écrasé alors qu'il décollait dans son avion et la mort a été instantanée.
Carl s'est écrasé alors qu'il décollait dans son avion et la mort a été instantanée.
L’aumônier catholique a dit
la messe de Requiem à l’église paroissiale de Lantheuil ; des honneurs de
service ont été attribués et les porteurs étaient des frères pilotes de l’escadron.
Carl repose dans le cimetière canadien à Bény Sur Mer. Une dernière sonnerie
sonna à la fin. La présence nombreuse de membres du personnel aux funérailles
de votre fils témoigne de la popularité qu’il avait acquise en peu de temps, au
sein de l’escadron.
Depuis l'aube du jour de l'invasion, notre escadron apporte un soutien direct à nos troupes ici en Normandie, et votre fils a certainement contribué à cette grande cause. J'aimerais seulement que vous puissiez entendre personnellement les troupes en France, leur admiration pour le type d'appareil de mon escadron, pour les pilotes qui les pilotent et pour le travail que nous sommes appelés à faire. Ils pensent que nous sommes tous des héros. Pour le Canada et pour Sa Majesté le Roi, Carl a consenti le plus grand sacrifice possible.
Carl était tenu en haute estime par les pilotes et le personnel au sol. On peut toujours compter sur son sourire et sa gaieté, et tous les membres de l’escadron seront profondément attristés par son absence.
Le moteur du typhon ?
Depuis l'aube du jour de l'invasion, notre escadron apporte un soutien direct à nos troupes ici en Normandie, et votre fils a certainement contribué à cette grande cause. J'aimerais seulement que vous puissiez entendre personnellement les troupes en France, leur admiration pour le type d'appareil de mon escadron, pour les pilotes qui les pilotent et pour le travail que nous sommes appelés à faire. Ils pensent que nous sommes tous des héros. Pour le Canada et pour Sa Majesté le Roi, Carl a consenti le plus grand sacrifice possible.
Carl était tenu en haute estime par les pilotes et le personnel au sol. On peut toujours compter sur son sourire et sa gaieté, et tous les membres de l’escadron seront profondément attristés par son absence.
Le moteur du typhon ?
Bénédiction et rebénédiction de la Croix du cimetiére du Creully (Creully sur Seulles)
Le
2 novembre 1875, le
service de la commémoration des fidèles trépassés, auquel assistaient plusieurs
prêtres du canton, fut célébré par M. l’abbé Ducellier, vicaire général et
doyen du chapitre.
Immédiatement après, le clergé et les fidèles se rendirent processionnellement au
cimetière pour la bénédiction de la Croix, en chantant le Véni, Creator.
Arrivé au pied du monument, M. l’abbé Ducellier procéda à la bénédiction du monument
; puis, le R. P. Granger, du haut du piédestal, exposa en quelques mots, la
vertu de la Croix, à l’ombre de laquelle reposent les cendres des chers
défunts, et développa ces paroles de l’épître du jour : O mort, où est ton aiguillon
? O mort, où est ta victoire ?...
La procession rentra à l’église au chant du
Te Deum.
Un samedi de
1876 vers trois heures de l'après-midi, une procession se dirigeai vers
le cimetière au chant du Vexilla Regis. Les membres du Conseil de fabrique
suivaient le dais. Après les prières liturgiques, l'abbé Ducellier procéda à la
bénédiction de la Croix du cimetière. Sa Grandeur avait remis
jusqu’à ce moment le Libera que l’on a l’habitude de chanter après les
cérémonies de la confirmation qui eurent lieu avant cette cérémonie.
La procession rentra à l’église au chant du Te
Deum.
Pourquoi deux bénédictions pour cette Croix du cimetière de Creully ?
Neuf jours après la première cérémonie, un terrible ouragan renversa la Croix et elle a dû être remplacée.
Villiers le Sec (Creully sur Seulles) - Quand ceux de 14-18 regardent passer ceux de 44..
2018 : c'était le centenaire de la fin de la guerre de 14-18.
2019 : c'est le 75e anniversaire du débarquement de 1944.
Pour ce premier article de 2019, je vais réunir les deux faits à travers un article de Maurice Desjardins, correspondant de guerre des journaux de langue
française canadiens.
VILLIERS-LE-SEC,
en Normandie, le 7 Juillet 1944
L'infinie variété des véhicules de guerre qui
débarquent sur les plages normandes et passent avec fracas dans l'unique rue
de ce petit village demeure, après un mois, une source d'émerveillement pour
"les cent vieux Poilus" qui achèvent paisiblement leurs jours au
"foyer des Invalides et des anciens soldats".
On
les voit assis sur des bancs devant la grille de l'Immeuble et ouvrant des yeux plein d’admiration et de curiosité sur l’interminable caravane motorisée
se dirigeant vers les points de rassemblement en soulevant des nuages de
poussière. Ces anciens de "quatorze-dlx-huit" ont revu avec attendrissement
les Tommies et les Canadiens.
Les
pères de ces solides gaillards étaient peut-être leurs frères d’armes dans les
batailles de la Somme, de l'Argonne et de la Marne. "Quelle solide
jeunesse, quel superbe matériel !" disent-ils en culottant leurs pipes
tout en songeant à leur passé.
Avec
quelle émotion ces vétérans ont-ils dû assister, le six, aux scènes qui
suivirent nos débarquements. Le concierge, un grand vieillard tout droit qui
habite un petit "cagibi" près de la grille d’entrée a
"fait" Verdun et d'autres grandes batailles mais n’a jamais assisté à
un bombardement comparable à celui du 6 juin dernier. C’était une débâcle de
flammes et de fumée, dit-il. "De la
porte de ma bicoque j'ai assisté à tout le spectacle. C'était un roulement et
une lueur ininterrompus. Je n’ai jamais vu un barrage de cette violence”. Il
ajouta fièrement : "Vous savez. Je suis resté dehors tout le temps et Je
n'ai pas eu peur. D'ailleurs nous, les vieux, on n’a jamais peur".
Il
y a des "vieux poilus" de Paris, de Reims, de Lille, du Pays Basque
et du Midi. Le doyen parmi ces vieux, un Orléanais de 70 ans, en est à sa
troisième guerre.
"Il y a des choses qui frappent l'imagination
d'un bambin de sept ans et qu'il n'oublie jamais, me dit- il. Je me souviens
clairement des Uhlans à casques pointus faisant résonner leurs bottes sur les
pavés d'Orléans."
La vue de tant de machines
de guerre a rallumé la flamme belliqueuse dans plusieurs de ces vieux cœurs et
au moins deux d’entre eux ont tenté inutilement des démarches auprès des autorités
alliées afin de s'engager volontairement dans nos armées en se disant jeune et
plein de santé. L’un à cinquante ans et l'autre cinquante-quatre ans.
"Nous en avons assez
pour vivre dans un foyer à rien faire ; nous voulons participer aussi à la libération
de notre pays."
Un vieux chauve, à la moustache
de Clemenceau, s'approche en brandissant sa canne pour nous déclarer :
"Vous savez, mes gars, il était grandement temps que vous arriviez. Les boches
nous rendaient la vie de plus en plus misérable et ils faisaient main basse
sur les deux-tiers de nos vivres. Franchement nous en étions à nous demander
comment nous passerions l’hiver."
"Quand les boches
étaient ici", continu a-t-il, "nous nous estimions chanceux d'avoir
deux repas de viande par semaine mais maintenant que vous êtes ici nous en
avons presque tous les jours."
Il y a un cantonnement de
soldats britanniques tout près et les "vieux poilus" font très bon
ménage avec les Tommies qui les traitent avec beaucoup de respect et se
montrent généreux dans la distribution des cigarettes.
Mais parmi les "vieux
poilus" il n’y a pas de plus fier que Victor Lelong, un "vrai des
vrais" de la Marne qui reçut un éclat d’obus à l'épaule gauche durant le
court combat qui se déroula devant le foyer le jour de l'invasion.
Il se
trouve maintenant à avoir été blessé dans les deux guerres, ayant reçu une
balle dans l'épaule droite en 1918. Ses camarades ne font pas erreur lorsqu'ils
disent : "Ah ce Victor, il a bien gagné ces épaulettes".
NOEL NORMAND
Charles
Frémine, né le 3 à Villedieu-les-Poêles et mort le juin 1906 à Paris, est un journaliste,
poète et écrivain
français
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