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Creully sur Seulles - La mémoire de notre fleuve : la Seulles

 La Compagnie des Airs Sauvages, association caennaise au service du spectacle vivant, actuellement en résidence à Creully sur Seulles est le porteur du projet lancé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) qui vise à transmettre, sous un jour artistique, la mémoire collective des habitants autour de la Seulles et ses lavoirs.


Voici quelques-uns de mes articles sur ce thème:

Creully sur Seulles - Le lavoir et le pont disparus de Saint Gabriel

Affaire de battoir au lavoir de Creully en Octobre 1906

Creully - Les lavoirs

1944 - Un canadien découvre le lavoir de Creully (Creully sur Seulles)

Mais où était donc le premier lavoir de Creully (Creully sur seulles) ?

Le vieux lavoir (creully.net)

Creully 1944 - Les habitantes partagent le lavoir avec les soldats.

En 1874 - les bords de la Seulles qui passe à Creully

Creully ( Creully sur Seulles ) - Au fil du bief du fleuve "La Seulles", de la tannerie aux pompiers.


L'épouse du notaire, se souvient de Creully en juin 1944 (Creully sur Seulles)

L'Association des notaires retraités du Calvados a publié en 2014 un bel ouvrage sur le Notariat du Calvados pendant la tourmente de juin 1944 où Madame Fortier, épouse de Maurice Fortier, notaire à Creully exprime ses émotions. (Editions Corlet)

Au 6 juin 1944, Me Maurice FORTIER était titulaire de l'office de CREULLY, commune rurale de 600 habitants.
Madame FORTIER nous a fait, avec beaucoup d'émotion et de précision, le récit des événements qu'elle a vécus :
 " CREULLY est une charmante cité médiévale dont le château fort domine de sa puissance altière la vallée de la Seulles, située à la limite de la plaine de CAEN et du BESSIN, elle a été le point de jonction des Armées Canadienne et Britannique dès le 6 juin 1944.
Après avoir été clerc au Neubourg pendant 8 ans, mon mari avait acquis l'étude de CREULLY en septembre 1938.
Il avait à peine fait connaissance avec sa clientèle, qu'un an après, le 25 août
1939,il fut mobilisé à CAEN où il resta seulement quelques semaines.


Sur le plan notarial, la situation était désastreuse du fait que le principal clerc et le clerc aux actes courants avaient été également mobilisés.
Je restais seule avec un clerc stagiaire.
Me LEMPERIERE Notaire à CAEN fut nommé suppléant de l'office et vint donc à CREULLY une fois par semaine avec un clerc s'occuper de la clientèle.
M'armant de courage, je pris la comptabilité en mains et organisai les rendez-vous pour Me LEMPERIERE.
Le 21 juillet 1940, je reçus une lettre de ma famille me faisant part du décès au front, de mon frère et une autre lettre de la Croix Rouge française m'avertissant que mon mari était prisonnier à COLMAR, à la caserne RAPP.
Aussitôt, je pris l'initiative de le faire évader et le lendemain soit le 22 juillet
1940,je partis pour COLMAR, (plutôt KOLMAR puisque passé en territoire allemand) où, avec la complicité d'Alsaciens sympathiques qui m'avaient pris en amitié (un contrô­leur SNCF et un fonctionnaire de la KOMANDANTUR, ex préfecture du BAS-RHIN), nous avons pu mettre au point, après deux autres voyages à KOLMAR, un plan d'éva­sion qui a réussi, puisqu'en décembre 1940, il passa la ligne de démarcation à travers des barbelés, grâce au concours d'un passeur fourni par des Religieuses d'un couvent et se retrouva à LIMOGES, en France LIBRE.
En juin 1941, il s'enhardit à revenir à CREULLY, prétextant une libération pour cause de maladie.
Muni de faux papiers, et après des visites à monsieur le Procureur, au Président de la Chambre et aux gendarmes de Caen et Creully qui connaissaient l’odyssée de mon mari et le couvraient, Maurice prit un nouveau départ.
Le travail s'étant accumulé, on embaucha deux clercs.
Mon mari se montrait dans CREULLY le moins possible et c'est moi-même qui me rendais à bicyclette à CAEN, une fois par semaine, dans les différentes Administrations.
Nous nous occupions également de confectionner de nombreux colis pour les pri­sonniers.
A la maison qui était comprise dans l'enceinte du château, 4 pièces avaient été réquisitionnées pour loger des officiers allemands.
ET LE GRAND JOUR TANT ATTENDU ARRIVA.
Dès 3 heures 30, le tonnerre des bombardements nous envahit.
L'excitation des Allemands était à son comble.
Nous étions réfugiés dans un abri creusé dans le jardin.
Dès 15 heures, une compagnie de la WINNIPEG RIFFLES, Unité canadienne qui avait débarqué à COURSEULLES et BERNIERES le matin, fait son entrée dans CREULLY et vers 17/18 heures, les Canadiens opérèrent leur jonction avec les Anglais de la 69ème B.I en provenance de VER-SUR-MER et ASNELLES.
CREULLY était définitivement libéré sans trop de dommages. Notre maison, l'é­tude et les archives étaient intacts, mis à part quelques éclats d'obus.
Une trentaine de soldats allemands et Polonais, qui se trouvaient encore au châ­teau, furent faits prisonniers sans résistance.
Ayant camouflé pendant toute la période d'occupation, entre poutre et plancher, un grand drapeau anglais, je le hissais au sommet du monument des anciens combat­tants 1914-1918 implanté devant la maison.
Notre maison était complètement envahie par des réfugiés en provenance de CAEN. Il fallait faire la cuisine pour 25 personnes environ. Personnellement, je fabri­quais des nouilles tous les après-midis.
De son côté, mon mari avait organisé une cantine pour les réfugiés avec l'aide de Monsieur Roger MESNIL, épicier en gros à CREULLY.
L'étude du notaire, sans activité, fut transformée momentanément en Mairie.
Le 8 juin, CREULLY eut l'insigne honneur d'être choisi par le Général B. MONT­GOMERY, chef des armées britanniques, pour y fixer son quartier général.
Il installa sa célèbre roulotte-campement au château de Creullet, (XVIIIe siècle) à l'ombre des arbres du parc, près de la pièce d'eau.
Sir Winston Churchill lui rendit visite le 12 juin, le Général de Gaulle, le 14 juin dans l'après-midi et George VI, roi d'Angleterre, le 16 juin.
C'est donc tout naturellement que la BBC installa, pour plusieurs semaines, ses antennes dans la tour des remparts du château de CREULLY, informant ainsi le monde entier, du déroulement des opérations militaires en cours.
Plusieurs des officiers anglais affectés à ce STUDIO RADIO étaient hébergés dans notre maison qui était dans l'enceinte du château.
 En l'espace de quelques jours, nos lits qui avaient servi aux Allemands, étaient uti­lisés par les Anglais !
Maître Maurice Fortier (1er à gauche) en compagnie du Directeur de la BBC lors du passage de ce dernier à Creully après la Libération





En 1949, le Général MONTGOMERY devenu Maréchal, revint en France présen­ter ses hommages à la châtelaine Madame de DRUVAL.
Mon mari et moi-même fument invités au château pour un dîner intime. Malheureusement, nous n'avions pu y participer pour cause de décès dans la famille, mais nous y fûmes représentés par notre fils Jean-Pierre âgé de 14 ans que l'on voit d'ailleurs sur la photo en compagnie de Madame de DRUVAL et du Maréchal MONTGOMERY.

Jean-Pierre FORTIER (fils de M FORTIER) au château de CREULLET en 1949 entoré de madame de Druval et du maréchal Montgomery

Que de souvenirs !
Par la suite, mon mari devint Maire de CREULLY et Conseiller Général du canton. Il fut aussi Président des Anciens Combattants et des Prisonniers de guerre.
Il décéda en 1982."
Merci à Monsieur Emile Raux, notaire honoraire à Bayeux.




Creully sur Seulles - Le notaire de Creully évoque la libération du village le 6 juin 1944.

Il y a plus de 40 ans, les éditions Corlet publiaient l'ouvrage de Jacques Henry : " La Normandie en flammes".
Parmi les chapitres, la délivrance de Creully est évoquée par Me Maurice Fortier, notaire de la localité. En voici des extraits.
« A l’aube de cette journée mémorable du 6 juin, écrit M. Fortier, vers 3 h 30, comme tous les riverains de la côte normande, entre Saint-Vaast et Ouistreham, les habitants de Creully et des communes environnantes, villages proches des plages désormais célèbres, furent réveillés par le déluge infernal du « Débarquement allié », depuis si longtemps attendu, mais que nulle imagination n’avait pu prévoir ce qu’il fut en réalité.

« Le Jour "J” était enfin arrivé.

« Ce grandiose événement est resté si profondément gravé dans la mémoire de tous ceux qui en furent les témoins qu’il leur est aisé de revivre par la pensée ces jours et ces nuits remplis du tonnerre des bombardements, de tremblements de terre, de ruines et de cauchemars.

« Avec le recul du temps, nous nous demandons encore comment Creully, carrefour de routes vers la grande voie Cherbourg-Bayeux-Caen, vers Tilly-sur-Seulles, Caumont, Villers-Bocage, etc., où la bataille fit bientôt rage, n’a pas été complètement détruit dès les premières heures des opéra­tions.

« Dès 7 heures, les troupes allemandes cantonnées dans le village étaient en état d’alerte. Le bruit de leurs bottes et des commandements gutturaux se faisaient fortement entendre dans les rues. Leur excitation était à son comble.
 « Par bonheur, ces troupes ne disposaient que d'une seule batterie d’artillerie, dont une pièce fut tout d’abord mise en position de combat au pied du monument aux Morts, prenant en enfilade la rue d'Arromanches, mais elle ne tira pas et fut bientôt tractée à la sortie du bourg, route de Saint-Gabriel à Bayeux.


« Trois autres canons furent mis en batterie au hameau de Fresnay-Saint-Gabriel, route de Saint-Léger, dans la plaine. Juchés dans les arbres, les Allemands observaient la progres­sion des troupes alliées et ne devaient pas tarder à ne plus se faire illusion sur l’importance de cet “exercice de débarque­ment” et sur le sort qui les attendait.

« Les manœuvres des troupes allemandes, d'ailleurs rela­tivement peu nombreuses, paraissaient bien indiquer qu’elles n’avaient pas l’intention de se battre dans le bourg.

« La population s’attendait avec anxiété à un bombarde­ment par l'aviation ou l’artillerie. Elle restait prudemment dans les abris et souhaitait ardemment l’arrivée des Alliés.

« Vers 15 heures, les premiers soldats canadiens de la 3e division, en l’occurrence ceux du Winnipeg Rifles, firent leur apparition, précédés de tanks, rue de Tierceville, venant de Courseulles par Banville, Sainte-Croix, Colombiers-sur- Seulles.

« L’un de ces tanks envoya des obus dans le clocher contre des observateurs, qui ne s’y trouvaient pas, et y causa quelques dommages sans gravité.

« A peu près dans le même temps, des éléments blindés de la 2e armée britannique (50e division), débarqués entre Asnelles (Le Hamel) et Ver-sur-Mer (La Rivière), vers 7 h 30, descendaient de la plaine de Meuvaines, Crépon, dans la vallée de Creullet (hameau de Creully), suivis de longues colonnes de soldats aux casques recouverts de branchages, marchant à la file indienne.

« Quelques tirs arrosèrent la vallée et les abords de Creully, provoquant des dégâts aux toitures de plusieurs immeubles. Malheureusement, un éclat d’obus blessa mortel­lement une dame âgée qui était sortie de son abri, rue de l’École. Ce fut la seule victime civile de la commune.

« La jonction entre les troupes anglaises — 30e corps d’armée — et canadiennes s’opéra à Creully même, et dans les environs immédiats du bourg, entre 17 et 18 heures. »

Dans La campagne de la victoire, le colonel Stacey précise qu’à 5 heures du soir « le bataillon du Winnipeg Rifles s’était consolidé dans le village de Creully et ses abords L’auteur ajoute :

« Une troupe de chars de l’Escadron « G » du 1er hussars, commandée par le lieutenant W.F. Mac Cormick, troupe qui appuyait le Royal Winnipeg Rifles, aida celui-ci à traverser Creully et continua tout simplement sa route, franchissant Camilly et poussant jusqu’à la limite nord de Secqueville-en- Bessin. En route, elle démolit un char de reconnaissance et infligea des pertes à des groupes de fantassins et M. Mac Cor­mick fut cérémonieusement salué par un soldat qui, de toute évidence, ne s’attendait pas à rencontrer l’ennemi si loin à l’intérieur. Que ces chars de combat aient pu faire une telle incursion et en revenir démontre combien la résistance était faible cet après-midi-là sur le front de la 7e brigade.

« La jonction des forces canadiennes et anglaises à Creully procurait à la tête de pont des zones Juno et Gold un front d'une vingtaine de kilomètres. »

« A 17 h 30, poursuit M. Fortier, Creully était définitive­ment libéré. Trente soldats allemands et polonais, non com­battants, qui se trouvaient encore au château furent alors faits prisonniers sans résistance.

« D’après les déclarations d’un officier anglais, si les Alle­mands avaient résisté dans Creully, le bombardement allié se serait produit à 18 heures... Nous l’avons frôlé de près !

« Dans le courant de l’après-midi de ce même jour, un engagement eut lieu entre la batterie d’artillerie allemande de Fresnay et des tanks canadiens, dont deux furent endom­magés. Il fallut déplorer la mort de trois soldats qui ont été inhumés au cimetière de Creully, puis transférés, plus tard, dans le cimetière militaire de Bény-Reviers.

« Ce même après-midi, un tank allemand (Tigre), qui patrouillait dans le vallon vers Villiers-le-Sec, fut détruit par des chars d’assaut anglais venant de débarquer.

« Ce fut tout pour le même jour.

« Commença dès lors, venant de divers points de la côte et bientôt d’Arromanches, l’interminable et extraordinaire défilé des troupes et du matériel (tanks, véhicules automo­biles de toutes sortes, etc.) stabilisé à quelques kilomètres au sud et à l’est de Creully, en l’attente des batailles de Caen et de Falaise.

« Jusqu’au 19 juillet, date de la libération définitive de Caen, Creully fut à l'écoute des bruits monstrueux de la guerre, bombardement par les avions et l’artillerie, tirs des bateaux de guerre, parmi lesquels, comme nous l'apprenions avec fierté, ceux des unités de la marine française, le Courbet, le Georges-Leygues et le Montcalm, dont les obus allaient labourer les arrières de l’ennemi jusque dans le sec­teur de Tilly-sur-Seulles. Combats de chars d’assaut des sec­teurs de Tilly, Caumont, Villers-Bocage, Caen, etc.



Creully, son histoire vue en 1867


Texte paru en Avril 1867 dans l’ouvrage « Magasin Pittoresque »
Texte sans aucune modification d’orthographe.

Creully est situé à 18 kilomètres de Caen, sur une colline, près du cours de la Seule. C’est un chef-lieu de canton. On y compte moins de mille habitants.
Son église n’est pas un édifice qu’on doit regarder avec indifférence : la nef, les bas-côtés, le chœur sont du style roman.
Mais le véritable titre de Creully à l’attention est son château fort, l’un des mieux conservés du Calvados. Il est composé de constructions d’époques diverses : on prétend que quelques-unes, par exemple, les salles voûtées à plein cintre, doivent remonter jusqu’au douzième siècle et être attribuées au premier baron de Creully, Haimon ou Hamon le Hardi ou le Dentu. Ce seigneur possédait, outre le domaine de Creully, ceux d’Evreux, Moisy et Torigny ; il fut tué, en 1047, à la bataille du Val-des-Dunes, entre Caen et Lisieux ; son corps, relevé par ses hommes d’armes, est enterré en face de l’église d’Esquay, près Evreux.

Le second Baron de Creully, Robert Fitz-Hamon, contribua sans doute beaucoup à l’accroissement de la forteresse. C’était un vrai chevalier féodal, guerroyant sans paix ni trêve. Il avait pris le parti du roi Henri 1er contre son frère Robert, duc de Normandie. Au siège de Falaise, une flèche l’atteignit à la tête, et il en perdit la raison. Il mourut en Angleterre, en mars 1107, et fut enterré au monastère de Tewkesbury.
Le troisième baron fut Robert de Caen, comte de Glocester. On croit que Mathilde , sœur de Robert, épouse de Geoffroy Plantagenet, vécut quelques temps cachée dans le château de Creully.

L’histoire du château n’offre plus, après ces grands personnages, que peu d’épisodes intéressants. En 1301, il avait pour maître Guillaume, sire de Vierville en Cotentin, par suite de son alliance avec Marie de Creully, en ce temps là la plus riche héritière de la basse Normandie.

Le quatorzième baron fut dépouillé de sa baronnie, en 1417, par Henri V, qui le donna à Hortaux de Vauclos, l’un de ses chevaliers ; mais les Vierville reprirent le château après l’expulsion des Anglais, à la suite de la Bataille de Foussigny, le 5 avril 1450. C’était une mauvaise race, détestée des paysans ; elle s’éteignit vers la fin du quinzième siècle.

La troisième lignée des barons de Creully eut pour chef Jean de Sillans, en 1512.
Le vingt-deuxième baron, Antoine de Sillans pris le titre de marquis de creully : il mourut écrasé sous les dettes ; le domaine fut vendu, au profit des créanciers, par arrêt du Parlement de Dijon fut acheté par Colbert. Le fils héritier du grand ministre, le marquis de Seignelay, fit ériger la baronnie en comté : le petit-fils de Colbert porta toujours le titre de comte de Creully.

En 1690, le château de Creully entra, par suite d’alliances, dans le domaine des Montmorency. Il fut vendu, pendant la révolution, au profit de l’Etat, et acquis par un député de Calvados à la Convention, nommé Dupont.
Divers propriétaires se sont succédés depuis, et l’on doit dire à leur honneur qu’ils ont considéré comme un devoir de défendre la vieille forteresse contre le plus formidable des ennemis qui l’assiégèrent jamais, le temps !

La nouvelle commune de Creully va-t-elle être rebaptisée ?

Il réfléchit pour le nouveau nom de Creully...
Le futur nom éventuel de Creully après l'union avec Saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec.
Les idées des internautes 

- Creully (sans rajout);
- Creully sur Seulles (La Seulles sépare Villiers et St Gabriel et passe à Creully);
- Creully en Bessin (Creully est à la limite du Bessin et de la pleine de Caen);
- Creully en Normandie (situe la commune dans sa région);
- Creully la Baronnie (référence à l'histoire locale);
- Creully le Dentu (en souvenir du premier baron de Creully)...



Creully sur Seulles - Le cimetière de la place de Creully

Creully sur Seulles - Le cimetière de la place de Creully
La place de Creully va trouver un nouvel aspect après les futurs travaux
d'aménagement du centre du bourg envisagés prochainement. C'est l'occasion de revenir sur les découvertes faites lors du dernier amménagent. 






L'existence d'un cime­tière médiéval près de l'é­glise de Creully est au moins connue depuis le XIXe siècle. Arcisse de Caumont était déjà venu fouiller et décou­vrir quelques tombes ainsi que des céramiques qu'il a ensuite utilisées dans ses cours. Des interventions ponctuelles du ser­vice départemental d'archéolo­gie ont permis d'en découvrir d'autres notamment en 1984 près du porche de la poste.

qq Creully sur Seulles - Le cimetière de la place de Creully
Photo: R.Lemars

Suite à la demande de travaux de rénovation de la place Paillaud déposée par la mairie, un son­dage préventif a été réalisé en janvier 1994 par le service régional
 d'archéologie qui a révélé la pré­sence de structures archéologi­ques importantes, c'est-à-dire des restes du cimetière médiéval et de fondations d'anciennes maisons.
Photo: M. Madeleine
Profitant des travaux de décaissement de la place, Eric Broine et Eric Leconte, deux archéologues de l'association des Fouilles Archéologiques Nationa­les (AFAN), ont travaillé sur le site pendant deux semaines sous la direction scientifique du ser­vice régional d'archéologie et du ministère de la Culture. Du côté de l'église et de la crêperie, les fouilles n'ont pas donné grand-chose, le remaniement de la place au XIXe siècle ayant pro­fondément bouleversé les cou­ches archéologiques. A l'autre extrémité de la place, côté hôtel, le sol archéologique en place n'a pas été atteint. Mais des tombes ont été localisées et reportées sur un plan pour faciliter la reprise des fouilles dans un avenir plu­tôt lointain que proche.

Plan général des vestiges découverts (sépultures et fondation de maison) Doc: Afan
Cependant, au centre de la place, sur un espace de 8 mètres sur 40, une
cinquantaine de sépultures ont été localisées. Les tombes sont creusées dans le sol calcaire naturel, recouvertes de dalles, et sont toutes orientées tête à l'Ouest et pieds à l'Est ce qui est caractéristique du Moyen-Age. La présence de ce cimetière n'est pas surprenante, c'est l'époque où le christia­nisme se développe, où les cime­tières ruraux sont abandonnés pour se concentrer autour des églises. De plus l'église de Creully est dédiée à Saint Mar­tin, le saint évangélisateur par excellence en Normandie.
Un échantillonnage de sépul­tures a été plus précisément fouillé afin de connaître un peu plus les modes d'inhumation et de trouver des éléments permet­tant une datation plus précise. Des ossements ont été exhumés pour étude scientifique.

Photos: M. Madeleine

Eric Broine, responsable des fouilles de Creully, a publié un compte-rendu dans la revue " Archéologie Médiévale" en 1995. Je le reproduis ci-dessous.

CREULLY (Calvados). Place Edmond Paillaud 

Les travaux de réfection de la place principale de la commune, engagés à l'occasion des célébrations du cinquantième anniversaire du débarquement des alliés en Normandie, ont donné l'occasion de réaliser une surveillance archéologique. Les neuf jours de diagnostic ont permis de mettre en évidence l'existence d'un cimetière médiéval, autour de l'église paroissiale dédiée à saint Martin.


Sur les 2 400 m2 décapés, une soixantaine de sépultures ont été mises au jour. L'intervention très limitée des archéologues n'a pas permis d'affiner la datation dont la fourchette s'étend du XIIe siècle, correspondant à l'établissement de l'église paroissiale, au XVIIIe siècle, époque à laquelle un nouveau cimetière est créé à l'entrée de la commune. Tous les corps ont été inhumés en pleine terre, dans des fosses creusées soit dans le limon, soit jusque dans le substrat calcaire. On remarquera plusieurs reprises, l'aménagement d'une logette céphalique. Les adultes côtoient les sujets jeunes. Aucun mobilier n'accompagnait les défunts. La fouille d'un échantillon de sept sépultures a permis de mettre en évidence trois phases d'inhumation, caractérisées par des recoupements ou bien par des orientations différentes (tête à l'Ouest ou au N.O.).

Le cimetière paroissial médiéval de Creully vient s'ajouter à la liste déjà longue de ceux connus en Normandie. Il reste cependant à en trouver les limites exactes, certaines sépultures étant distantes de plus de 100 m de l'église. 



Creully sur Seulles - Les cloches de l'église St Martin de Creully.

Les cloches de l'église ST Martin de Creully.


Je vous propose de monter dans le clocher de l'église Saint Martin de Creully pour rencontrer les cloches de cet édifice.
a Les cloches de l'église ST Martin de Creully.
z Les cloches de l'église ST Martin de Creully.
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t Les cloches de l'église ST Martin de Creully.
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u Les cloches de l'église ST Martin de Creully.

Creully sur Seulles - Creully à la "une" du Canard enchaîné en 1938

 En septembre 1938, la localité de Creully avait l'honneur d'être en première page du "Canard enchaîné".

Le rappel n'est pas la mobilisation
Des à qui on ne la fera plus, qu’on se le dise, ce sont ceux de Creully (Calvados).
On sait en effet qu'à l’occasion du rappel des réservistes 2 et 3, un léger incident s’est produit à Creully (Calvados). Les gendar­mes, mal réveillés, n’avaient pas très bien saisi, au point de coller fort simplement sur les murs l’or­dre de mobilisation générale des armées de terre et de mer. Avec les petits drapeaux en couleurs, et tout.
D’où un certain émoi dans le bourg — émoi vite dissipé, hâtons-nous de le dire, quand l'erreur des gendarmes a été reconnue.
Erreur n'est pas compte
Les réservistes 2 et 3 n'ont pas été les derniers, comme on l’ima­gine, à se réjouir et à faire renou­veler les consommations pour ar­roser l'heureuse nouvelle :
— En somme, ont-ils observé, nous partons, mais nous partons sans partir en partant. L’im­portant, c’est de bien se pénétrer de cette idée que le rappel n'est pas la mobilisation.
Et c’est dire que le plus franc optimisme a tout de suite régné dans les wagons militaires, où ceux de Creully (Calvados) n’ont cessé de remonter, par leur verve endiablée, le cran de leurs collè­gues :
— T'en fais pas, mon petit gars. C'est une pure blague. A preuve, c’est que chez nous, figure-toi, les gendarmes...
Dans le magasin d’habillement, quelques heures plus tard, nan­tis d’une tenue kaki sobrement ajustée, d’un fusil, d’un casque, d’un sac et d’un masque, ceux de Creully ont pouffé de rire :
— Elle est bonne, celle-là. Ils nous feraient presque croire que c’est la mobilisation, avec toutes leurs histoires. Seulement nous au­tres, ceux de Creully, ils peuvent toujours courir pour nous bourrer la caisse.
Et de saluer l’adjudant en cli­gnant de l’œil.
Sur la ligne Maginot
Quant à la ligne Maginot, les ré­servistes de Creully l'ont trouvée parfaitement plaisante :
— Si nous étions mobilisés, sûr et certain que ça nous ferait peut-être une drôle d'impression. Mais nous sommes des rappelés, ren­dons-nous bien compte, des rappelés et rien de plus. Alors avec leur ligne Maginot, ces farceurs-là, ils nous font bien marrer. Du bidon en quelque sorte, et pas autre chose.
Aux dernières nouvelles, le mo­ral de ceux de Creully fait toujours merveille. Ils n’ont qu’une inquié­tude. C’est qu’avec tous ces événe­ments qui ne s’arrangent pas, on finisse un jour par mobiliser bel et bien. Nous n’en sommes pas là, heureusement.
André Guérin.

Creully sur Seulles - 1786 - Echange de terres pour un cimetière...



Voici l'acte officiel du transfert de l'ancien cimetière de Creully, de l'emplacement qu'il occupait autrefois au centre du bourg, à celui qu'il occupe maintenant. Certains mots et orthographes sont laissés volontairement comme en 1786.
Extrait des archives départementales du département du Calvados.

Par devant les conseillers du Roy notaires à Caen, sous­signés.
Le vingt sixième jour de septembre mil sept cent quatre-vingt six (1786).
Furent présents, très haut et très illustre, Seigneur, Mon­seigneur Anne Léon duc De Montmorency, premier Baron de France, et premier Baron chrétien, chef des noms et armes de sa maison, prince d'Aigremont, Baron libre de L'empire et des deux Moldaves. Comte de Gournay, Tamarville et Creully, Marquis de Signelay, Crevecœur et Longré, Seigneur de Conrtalaine, La Brosse, Saint Cyr, Manteuil-sur-Marne, Biencré, Précy, et autres Lieux, maréchal des camps et armées du Roi, Menin de feu Monseigneur Le Dauphin, connétable héréditaire de la Province de Normandie; très haute et très illustre dame madame Anne Françoise Charlotte de montmo­rency Luxembourg, duchesse de montmorency, son épouse de lui Bien et dûment autorisé à l'effet des présentes, par la procuration cy après rapportée.
Les dits Seigneur et dame demeurant à Paris en leur hôtel rue Saint Marc paroisse Saint Eustache, stipulés et représentés par Sieur Henry Lais Delavallée, demeurant à Caen, paroisse Saint Pierre, fondé de leurs pouvoirs généraux et spéciaux à l'effet des présentes par procuration passée devant maître Fieffé qui en a gardé minute et son confrère notaires au Châtelel de Paris le deux may dernier, contremarquée ; signer et paraphée entant que de l'expédition par le dit sieur Delavallée et demeurée annexée à la minute des présentes, d’une part.
Et les paroissiens, propriétaires et possédants fonds en gé­néral, du Bourg el paroisse de Creully, stipulés et représentés par messire Thomas De Vauquelin, seigneur et patron de Creullet, messire Charles Nicolas le François, Chevalier con­seiller du roy et avocat de Sa Majesté au Bureau des finances à Caen, messire Jean Baptiste Adan de la Pommeraye écuyer, maître Pierre François Le Lubois avocat, et sieur François Le Lièvre, leurs députés, nommés et revêtus de leurs pouvoirs à l'effet si après, par délibération légalement prise et arrêtée devant maître Le Lièvre notaire à creully Le dix neuf de fé­vrier dernier contrôlée au dit lieu le trois mars suivant.
L'expédition représentée et rendue, d'autre part.
Lesquels dits S. et dame duc et duchesse de Montmorency et les dits paroissiens, propriétaires et possédants fonds de la dite paroisse de Creully, stipulée comme dit est, ont par ces présentes, pour leurs utilités el commodités réciproques, et pour enfin se conformer à la déclaration du Roy de mil sept cent soixante seize et à l'arrêt du Parlement de Normandie du onze Février mil sept cent quatre vingt quatre et au réquisitoire do monsieur le procureur du Roy, touchant les cimetières des Paroisses des villes et des bourgs de la province, fait les échan­ges, cessions, transports et permutations qui suivent savoir.

Les dits Paroissiens, stipulés comme dit est, ont cédé et abandonné aux dits Seigneur et dame duc et duchesse De Montmorency ce accepté pour eux par le dit Sieur Lair Delavallée, et pour en jouir et disposer propriétairement au désir et en conformité des déclaration et arrêt si dessus. Le cime­tière actuel de la dite paroisse de Creully, situé dans le bourg de contenance de dix sept perches ou environ. Et au surplus tel qu'il est et se contient avec les murs de clôture qui en dépendent et sans par les dits sieurs députés pour eux, et la communauté, y faire aucune exception, réserves ni retenues.
Et les dits S. et dame duc et duchesse de Montmorency, stipulés comme dessus, ont de leur chef, et en contre échange cédé et abandonné en toute propriété dès maintenant et à toujours, aux dits Paroissiens, propriétaires et possédant fonds, ce accepté pour leur dits sieurs députés, l’emplacement d'un nouveau cimetière qui sera et demeurera à perpétuité substitué à l'ancien dont la communauté vient de disposer à titre d’échange au bénéfice des dits seigneur et dame duc et duchesse de Montmorency.
L'emplacement de ce nouveau cimetière sera pris à même le terrain des dits seigneurs el dame duc et duchesse de montmorency en la delle de dessus les petits préys à la distance de vingt sept perches des Gables de la maison de Jacques Montégu fils Jacques, le long du chemin du bourg de Creully à Caen, et sur la gauche du dit chemin.


Cet emplacement contiendra et comprendra vingt cinq perches de terre, contiendra et comprendra encore trois pieds de bordage tout alentour, et enfin l’emplacement des murs de clôture qui seront faits comme il va être dit.

Les dits seigneur et dame duc et duchesse de Montmorency enclorent à leurs frais le dit nouveau cimetière, tout autour, de murs de vingt à vingt deux pouces d’épaisseur, au choix de la communauté pour l'épaisseur. Ces murs seront fait à bon mortier de terre, auront dix pieds d’élévation au dessus du sol y compris l’avant mur qui aura un pied de haut au dessus la tablette, lequel avant mur sera fait en bon mortier de chaux, les joints seront également faits ainsi que ceux de tout le corps des dits murs dehors avec le pareil mortier et bon sable. Et sera taillé et bien arrangé pour la plus grande propreté de l'ouvrage, ces murs pour leur plus grande solidité seront garnis de douze en douze pieds de chaunes composés de bonnes pierres de taille de bas en haut.
La porte d'entrée du dit nouveau cimetière, également à la charge des dits sieur et dame duc et duchesse de Montmorency, aura huit pieds de largeur, sera couverte d'un arc en pierres de taille, et recouvert proprement; cette porte sera fermée de deux solides ventaux de bois de chêne, bien pendus et garnis d'une clef, d'une serrure et d'une branche de fer derrière l'un d'eux. Dans le milieu du cimetière les dits seigneur et dame feront placer une croix en Pierre, propre et de bon goût.
Les dits seigneur et dame, duc et duchesse de Montmorency feront pratiquer une voye solide et propre, de douze pieds de largeur sur la longueur de sept perches, qui partira à droite ligne du grand chemin de Creully à Caen et ira rendre à la porte du dit cimetière, qui sera pratiquée dans le milieu du mur de ce côté ; des deux côtés de laquelle voye la com­munauté pourra faire planter deux rangées d'arbres, distants de douze pieds l'un de l'autre, que la dite communauté fera couper et tailler en éventail, afin que les fonds latéraux ne soient couverts par les branches des dits arbres.
Les, choses dessus dites, à la charge des dits seigneur et dame, duc et duchesse de Montmorency, une fois faites et parfaites, elles seront ensuite maintenues et entretenues par la dite communauté, circonstances et dépendances.
L’emplacement de ce nouveau cimetière est situé en la dite paroisse de Creully, et la communauté le tiendra et relèvera des dits seigneur et dame, par droits et devoirs seigneuriaux et comparance aux pieds de gage, duquel l’emplacement la communauté entrera en jouissance au jour de Noël prochain, pour lequel temps seront faites et parfaites les choses dessus dites à la charge des dits seigneur et dame. Et comme il se trouve un espace de terrain depuis la halle à blés des dits seigneur et dame jusqu’à la maison du dit Montégu, qui est en mauvais état et devenu en quelque sorte impraticable depuis les dits seigneur et dame on fait paver la grande place de leurs foires et marchés, ce qui a rehaussé et empêché par là l’écoulement des eaux, la communauté prie les dits seigneur et dame de bien vouloir continuer et prolonger le pavé sur la partie du terrain, tant pour faciliter l’accession du nouveau cimetière que pour rendre d’une manière plus libre et plus commode l’entrée des dites halles et place de foire et marché.

L'ancien cimetière qui fait l'objet de l'échange a pour jouxtes et bornes d'un côté la place du marché, d'autre côté les fossés du château des dits seigneur et dame duc et du­chesse de Montmorency, d'un bout des halles et l'autre l'en­trée du château.
Et l’emplacement du nouveau cimetière, qui fait l'objet du contre échange, a pour jouxtes et bornes, de toutes parts, le domaine des dits seigneur et dame duc et duchesse de Montmorency.
Cet échange et contre échange sont faits but à but, sans soulte ni retour de part n'y d'autre, sont déclarés être d'égale valeur, valoir chacun huit cents livres en capital, et seize cents livres également en capital, tous deux.
Tous les droits quelconques auxquels ces présentes donne­ront ouverture, seront payés par les dits seigneur et dame duc et duchesse de Montmorency; et de la grosse, qui sera remise dans les archives du trésor de la dite paroisse de Creully.
Dont et de tout ce que dessus a été convenu entre les par­ties qui en ont requis acte à elles octroyé et ont signé en l'élude après lecture, ont signé : De vauquelin. Le François, Delà Pommeraye, Le Lubois, F. Le Lièvre. Lair Lavallée, Courcelles et Pillet, notaires, le tout suivant la minute des présentes, en marge de laquelle est écrit : contrôlé à Caen le neuf octobre mil sept cent quatre vingt six reçu (1786) six Livres quinze sols et averty d'acquitter le centième denier au bureau de Creully, dans les trois mois de la date de l'acte à peine du droit en sus.
Signé : De La Prade

La bénédiction du nouveau cimetière a été faite, le dimanche 15 avril 1787, après les vêpres, par M. Mottet, curé de Lantheuil, doyen du doyenné de Creully, en présence de M. de Than, curé de Creully, de M. Marie, son vicaire, et de M. l’abbé Ducey, prêtre originaire de Creully.

Creully - Dans le "Sac à dos" de G.Migeon

Un livre datant du début des années 1900, "Sac à dos",  décrit des paysages de France et d'Algérie.
Un article et une gravure ont pour thème le château de Creully, vous les trouverez ci-dessous.

Il est deux excursions que les baigneurs qui fréquentent l'été les plages normandes des environs de Caen ne peuvent se dispenser de faire : visiter Creully et Fontaine-Henry, dont les châteaux, construits à des époques différentes, conservent chacun un caractère bien particulier ; celui de Creully, par sa position et ses défenses, est un curieux vestige de la féodalité ; celui de Fontaine-Henry, un beau spécimen de l'architecture de la renaissance.

On s'y rend de Courseulles, petit port de cabotage, célèbre par ses parcs d'huîtres ; situé à l'embouchure de la Seulles, un fleuve minuscule, il possède une jolie plage, un port fréquenté par des navires de tous pays, et des environs boisés et fort pittoresques.
En quittant Courseulles, la route qui mène à Creully s'élève en pente douce jusqu'à un vaste plateau d'où l'on jouit d'une vue magnifique : en face, la mer, aux teintes glauques ; dans le bas, Courseulles, avec son port et son vieux château Louis XIII ; puis la côte où se dressent les jolis clochers de Bernières, de Saint-Aubin, de Langrune ; à droite, une vallée, formant comme un cirque de gras pâturages, que traverse le cours sinueux de la Seulles.
La route passe ensuite à Banville, un petit village perdu dans des bouquets d'arbres, puis à Tierceville, où elle bifurque à gauche, pour monter jusque sur la hauteur dont la Seulles baigne le pied, et sur laquelle s'étend Creully et son vieux château.
On débouche sur une vaste place ; au fond s'élève l'église, très petite, mais fort remarquable, du milieu du XIIe siècle, et dont les voûtes sont ornées de nervures romanes du style le plus pur. Cette église servait jadis de sépulture aux puissants barons de Creully ; on y voit encore le tombeau d'Antoine III et d'Antoinette II de Sillans. Sous le chœur, dans une sorte de crypte, on conserve quelques fragments des autres sépultures.
A droite de la place de l'église s'ouvre une petite grille donnant accès sur une allée plantée d'arbres, resserrée entre deux murs, et qui aboutit à ce qui devait être autrefois la cour d'honneur ; on y accède en franchissant un pont jeté sur les anciens fossés.
De la cour d'honneur, transformée en un fort beau jardin, on aperçoit la façade principale du château: un grand mur, percé de rares fenêtres, au sommet crénelé et flanqué d'une tourelle demi-circulaire, se terminant par une coupole. Au-dessus du toit, on voit le haut du donjon. Toute cette partie de l'édifice date du XVIe siècle.

 
Du côté opposé, les murs du château descendent à pic jusque sur les bords de la Seulles ; à la hauteur du premier étage s'étend une terrasse au parapet crénelé, sur laquelle s'élève le donjon, haute tourelle du XVe siècle, et une élégante cheminée à moulures du XIVe siècle. Comme on le voit, ces constructions sont complexes ; elles se dressent sur des caves voûtées, à nervures romanes qui sont la partie la plus curieuse de l'édifice. Dans la salle des gardes, on voit une cheminée de proportions colossales, et dans toutes les pièces du rez-de-chaussée, on retrouve les pièces voûtées de l'époque romane.
Les barons de Creully jouèrent un rôle considérable sous les règnes de Guillaume le Conquérant et de ses successeurs. En 1108, le château appartenait à Robert de Kent, fils naturel de Henry Ier ; plus tard, il eut pour seigneur un Glocester ; ses propriétaires avaient la réputation de barons pillards et batailleurs, sur lesquels on raconte maintes histoires terribles, entre autres, celle d'un certain baron qui, mécontent des procédés de l'évêque de Bayeux, mit le feu aux quatre coins de la ville et la réduisit en cendres.
Au XIVe siècle, les Anglais s'emparèrent du château, bien que Richard de Creully l'eût fait en partie démanteler par précaution ; quelques mois après, le château fut repris, et la garnison anglaise massacrée.
Vers le commencement du XVIe siècle, le château de Creully passa dans la famille des Sillans ; plus tard, il devint la propriété de Colbert ; maintenant il appartient à Mme Paysan Duclos, qui l'entretient avec un art et un soin tout particuliers.
Le château avait jadis des oubliettes, souterrain maintenant bouché, et qui, dit-on, passait sous la Seulles et communiquait avec le château de Courseulles.