Le gendarme de Creully (Creully sur Seulles) n'écouta que son courage.


Attelage d'un rouleau agricole.
Le samedi 28 mai 1860, le sieur Périgot (Alphonse), gendarme appartenant à la brigade de Creully, actuellement en détachement à Ouistreham, a donné à cette commune le spectacle d'un trait de courage que tous les témoins de cette scène n’ont pu s’empêcher d'admirer. Un jeune cheval, qui avait roulé du blé une partie de la journée, s’était emporté, et les deux branches du rouleau qui s’étaient brisées, bondissant à sa suite, augmen­taient encore sa frayeur et la rapidité de sa course. Au moment où il entrait dans le village, le gendarme Périgot, n’écoutant que son courage et bravant à la fois le double danger d’être ren­versé par le cheval ou blessé par les branches du rouleau, se précipite à la tête de l'animal et l’arrête avant qu’il ait pu cau­ser aucun accident.

Les parents de plusieurs enfants, qui jouaient en ce moment dans la rue, ont témoigné au gendarme toute leur reconnais­sance, et fut ainsi signalé dans la presse la conduite de ce brave militaire de Creully.

1844 - Le plan du cimetière de Saint Gabriel (Creully sur Seulles)

L'église Saint-Thomas-de-Cantorbery est construite dans le centre-ville de Saint-Gabriel-Brécy. Elle se situe au sein du cimetière.
Plan établi par l'agent-voyer (Archives Départementales)

Règlement du cimetière.

1857 Creully (Creully sur Seulles) - Tilly sur Seulles une affaire de foire à la louerie

CONSEIL GÉNÉRAL DU CALVADOS
La commune de Tilly-sur-Seulles demande que sa foire de la Madeleine, qui se tient chaque année le 22 juillet, soit reportée au dimanche le plus rapproché de cette date.



La Madeleine de Tilly sur Seulles

SÉANCE DU 31 AOUT 1857
Le Conseil, prenant en considération cette réclamation, est d'avis qu'il y a lieu de l'accueillir.
Le Conseil général,
Vu la délibération du conseil municipal de la commune de Tilly-sur-Seulles, en date du 23 novembre 1856, demandant que la foire dite de la Madeleine, qui se tient dans cette commune le 22 juillet de chaque année, soit transférée au dimanche le plus rapproché de cette date du 22 juillet;
Vu les délibérations des conseils municipaux des 77 communes intéressées, notamment celle de Creully, en date du 9 août 1857;
La foire de Tilly
Vu les délibérations des conseils d'arrondissement de Caen, de Bayeux et de Vire ;
Vu l'avis de la chambre consultative d'agriculture de l'arrondissement de Caen ,en date du 5 juin 1857 ;
Vu le rapport de M. le Préfet ;
Considérant que la foire de la Madeleine, établie à Tilly le 22 juillet de chaque année, est plutôt une foire-louerie ou assemblée de promeneurs qu'une foire commerciale ; qu'il en résulte donc qu'une réunion de cette nature n'a aucune chance de succès, surtout à l'époque de la moisson, si elle n'est fixée à un dimanche; qu'il paraît juste de donner cette satisfaction à une commune chef-lieu de canton ;
Que sur les 77 communes consultées, 59 ont émis un avis favorable à la demande de Tilly, 14 un avis contraire et 4 ne se sont pas prononcées ;
La louerie de Creully
Que la commune de Creully, qui se trouve au nombre des opposantes, possède,il est vrai, une foire-louerie, établie le 18 juillet de chaque année, et qu'elle allègue qu'à raison de sa proximité avec Tilly, le changement réclamé par cette dernière commune pourrait lui être très préjudiciable, puisqu'en admettant le changement, ces deux foires-loueries devraient se trouver le même jour cinq fois sur sept;
La foire de Creully
Mais qu'il paraît juste d'admettre qu'en raison de la distance séparant les deux bourgs de Tilly et Creully (16 kilomètres environ), il ne pourrait y avoir aucun inconvénient à ce que les deux foires-loueries se tiennent parfois le même jour, et que rien ne semble faire supposer qu'elles puissent se préjudicier réciproquement ;
Est d'avis qu'il y a lieu de fixer à l'avenir la foire de la Madeleine de Tilly au dimanche le plus rapproché du 22 juillet de chaque année.

Creully sur Seulles - Comment était l'église Saint Rémy de Fresnay le Crotteur...


Emplacement de l'édifice
La découverte des restes de l'église St Rémy de Fresnay (Fresné) le Crotteur à Creully sur Seulles a réveillé en moi l'âme du "chercheur". Grâce aux travaux de J.J. Bertaux et L. Musset, j'ai retrouvé à la Médiathèque de Bayeux les textes qui suivent.
Pierre Fontaine et François de Cussy visitèrent le 1er juin 1769 le chœur de cette église dédiée à saint Rémy. L’église de Fresné, sans doute déjà ruinée, a été démolie en 1821. Ses pierres ont servi à réparer le mur du cimetière de Saint-Gabriel, et le surplus fut cédé à un sieur Pierre Rocque, de Coulombs. La paroisse est annexée à la com­mune de Saint-Gabriel depuis 1827.

« Ce chœur contient 27 pieds de longueur sur 12 pieds de largeur et 15 pieds de hauteur de costière sous égout, construit en maçon­nerie, mortier de chaux et sable, couronné d’un comble de charpente à égout de part et d’autre, couvert en grosse ardoise avec un rond- point au bout au levant. L’autel est placé à 6 pieds de distance du rond-point, pour former une sacristie derrière. Ledit autel et contre table sont en menuiserie de bois de chêne décoré de deux colonnes cannelées d’ordre corinthien, avec pieds d’estaux, base, cha­piteau et corniche ; au-dessus de ladite corniche et dans son milieu est une toile, représentant Notre Seigneur resuscité. Le tabernacle est aussi en menuiserie, au-dessus duquel est un grand tableau peint sur toile représentant saint Rémy ; aux deux côtés de l’autel sont deux portes en menuiserie servant d’entrée à la sacristie. Le marche­pied d’autel est aussi en menuiserie, au-devant duquel sont trois marches en pierre faisant avant-corps dans le milieu et formant le sanctuaire. Le tout est pavé, ainsi que la sacristie, en pavé de pierre de plusieurs échantillons, avec cinq tombes dans le chœur, et est éclairé d’une croisée au Midi et une au Nord dans le rond-point.
Le tout voûté en menuiserie de sapin sous la charpente. Le bout du chœur est terminé du côté de la nef par une arcade sans fermeture ni stalle pour M le curé. »

La rustique simplicité de l’autel et du retable, l'absence de sacristie, conviennent
L'église de Carcagny
parfaitement à une infime paroisse qui comptait 12 feux. Il n’en est que plus curieux de constater que l’église comportait une abside semi-circulaire (« rond-point ») qui manque dans la plupart de nos églises rurales et qui, d’ailleurs, ne figure pas sur le plan très schématique du cadastre napoléonien : sans doute était-ce une construction romane, comparable à celle de Carcagny, par exemple, que la médiocrité des ressources du village n’avait pas permis de remplacer à l’époque gothique. Rappelons à ce propos que l'église Saint-Rémi de Fresné figure déjà dans la pancarte de Saint-Gabriel (1058-1066
).


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Creully sur Seulles - Les fouilles archéologiques de Fresnay le Crotteur.

Un  diagnostic archéologique se déroule actuellement pour recenser les vestiges de l'église Saint Rémy de Fresnay (Fresné) le Crotteur, commune rattachée à Saint Gabriel en 1827.
En voici quelques clichés.

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Creully sur Seulles - L'homme de Creully et le cercle des fées

— « A demain Albert »
— « Ch'a va êtes dû, mais enfin j'tachrai »
Ainsi, Albert Desplanches quittait une grande ferme de Martragny où il avait été invité par son patron aux noces de Berthe, la fille aînée de ce dernier. Invité sans sa femme restée dans sa petite maison de Creully où les tâches de mère de famille la retenaient, les six enfants de bas âge l'empêchaient de se divertir, comme son mari qui, il est vrai, trouvait cette solution assez satisfaisante.
Desplanches, âgé de trente cinq ans, paraît-il, s'amusait avec les filles de la région. Racontars affirmait Albert. Marthe, sa femme, n'avait certainement pas eu échos de ces dires, car, la présence de son mari au mariage de la fille de son patron, aurait été compromise. Berthe avait deux sœurs bien jolies.

La noce était terminée, la nuit était tombée depuis « belles lurettes » en ce dimanche soir de septembre. Elle avait duré deux belles journées.
Le chemin allant de Martragny à Creully, éclairé par un splendide clair de lune, était rassurant. Albert pensait aux deux jeunes qui s'étaient fait attaquer par quatre brigands à la hauteur du pigeonnier la semaine passée.
Les « soifs » de la journée bien rassasiées ne ravageaient pas l'esprit de Desplanches. Il avait du coffre, cet homme de Creully où sa femme sombrait dans le sommeil. Parfois, les pleurs d'un des gamins, ils avaient six garçons, réveillaient Marthe qui, à chaque fois, constatait l'absence de son mari ou plutôt son retard.
A mi-chemin, entre Rucqueville et Brécy, un bouquet d'arbres cachait une lueur assez dense, à peine visible de la route.
Lorsqu'Albert la vit, il s'arrêta net.
— « Qui a-t-il derrière ces chênes ? ». En se posant cette question, Desplanches crut entendre une musique légère, très peu perceptible.
— « C'est sûrement l'effet du bon verre de Calvados que j'ai avalé avant de partir de Martragny », pensa Albert avant de reprendre le chemin.
La lueur se faisait de plus en plus dense, plus lumineuse. Notre homme de Creully s'arrêta de nouveau. Un peu effrayé, mais, d'un esprit courageux, Desplanches décida .d'aller voir. Il contourna la futaie en essayant d'être le plus discret possible.
A ses yeux apparut un spectacle très joli ; un spectacle d'une grande splendeur. Des femmes vêtues de blanc dansaient en rond au clair de lune au son d'instruments mélodieux.
Poussé par la curiosité, Desplanches s'approcha encore plus, de trop, car, il était à découvert quand une des belles dames en blanc le vit...
La musique ne se fit plus entendre, toutes les femmes, six, sept ou plus, on ne le saura jamais, se retournèrent. Albert sentait ces regards de fées pesant sur lui ; une force bizarre-le poussait vers le groupe.
Les instruments mélodieux reprirent de plus belle, la ronde se reforma et les fées sautaient, dansaient.
Quant à Albert, il était lancé, porté dans les airs, très haut, très haut, à une distance considérable. Il devint le pantin de ces fées.
— « Malheur au curieux profane qui s'approcherait », cria une des femmes.
Ce sont les seules paroles que Desplanches entendit avant de se retrouver sur le chemin qu'il avait quitté quelques minutes plus tôt.
Il était accablé de fatigue et de meurtrissures. Ainsi, le pauvre Albert reprit la route de Creully. Une femme impatiente l'attendait ; une femme furieuse, car, les cinq heures du matin avaient sonné.





Arrivé devant sa demeure, prêt à mettre la clé dans la serrure de la porte, quand, tout a coup, celle-ci s'ouvrit. Marthe apparut un balai à la main.
Non, elle ne faisait pas son ménage, mais, elle attendait son mari.
— « D'où viens-tu ivrogne » ?
— « Non, ce sont des femmes »
— « Quoi des femmes... »
— « Non des fées entre Rucquev... »
— « Et puis quoi encore »
— « Non, je te jure, ce sont des fées qui m'ont attaqué près des chênes »
— « Sale mari, tu as passé de bons moments avec une femme pendant que moi, je... »
— « Mais non Marthe, crois moi ».
Marthe ne voulut pas en savoir plus et des meurtrissures s'ajoutèrent, mais, celles-là étaient dues au balai que Marthe tenait.
Et pourtant à quelques kilomètres de là, derrière un bouquet d'arbres, on pouvait voir une grande trace circulaire où l'herbe y est comme brûlée. On appelait cela dans la région, « le cercle des fées ».

Martragny - Juillet 1944 - Une épave d'un Junkers Ju-88 dans la plaine non loin de Creully.

L'épave d'un Ju-88 qui aurait été abattu par les Spitfires canadiens de Johnny Johnson's Wing se trouve non loin de la piste d'atterrissage B-7 à Martragny, en Normandie. Les deux agriculteurs français tressent la paille pour lier les fagots de trèfle.
Archives IWM

Brécy - Creully sur Seulles - Une photo de 1900 inédite.

 La découverte de cette magnifique photo me donne l'occasion de vous présenter ci-dessous un article paru dans le journal "La Fronde" en janvier 1903.
https://www.creully.net/2019/04/la-porte-monumentale-du-chateau-de.html
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Villiers le Sec ( Creully sur Seulles ) Un véhicule de l'hôpital belge de 1918

Cette photo avec la date du 20 Août 1918 a t-elle été prise dans les environs de Villiers le Sec comme l'indique le mot du verso ?


A la fin de l'année 1916, l'autorité militaire belge ayant aménagé le séminaire du Villiers, (son ancienne caserne) en hôpital, un service de voitures et d'auto d'ambulance fut organisé pour venir chaque jour apporter à la gare de Bayeux les convalescents et y reprendre les blessés laissés par trains sanitaires. 


Après la signature de l'armistice, l'hôpital de Villiers fut évacué et les hospitalisé envoyés dans les hôpitaux de Calais et d'Ostende; le dernier détachement, qui était de 180 hommes, quitta la Séminaire le 30 décembre 1918.



Doc: Delcampe

https://www.creully.net/2018/09/un-dessin-temoin-de-lhopital-belge-de.htmlhttps://www.creully.net/2018/02/1914-1918-lhopital-belge-villiers-le.htmlhttps://www.creully.net/2019/04/ceremonie-en-hommage-aux-soldats-belges.htmlhttps://www.creully.net/2018/06/villiers-le-sec-creully-sur-seulles.htmlhttps://www.creully.net/2019/04/villiers-le-sec-creully-sur-seulles-se.html
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Creully (Creully sur Seulles) Louis-Victor Gesta, peintre-verrier qui réalisa le vitrail du chevet de l'église.

Louis-Victor Gesta, né le 26 septembre 1828  à Toulouse  où il est mort le 6 septembre 1894, est un peintre-verrier français, fondateur de la manufacture de vitraux Gesta qui, aux dires de son fondateur, décora entre 7 000 et 8 500 églises. Il a bousculé les règles de la corporation en son temps.


Creully sur Seulles - 1944 - Une enquête sur un carrefour.

Augustin de Canchy, habitant le château de Creully et auteur de l'ouvrage "Creully Juin 1944, un secret bien gardé" est tombé sur une vidéo sur le site du War Museum dans laquelle on voit un policeman britannique qui fait la circulation à un rond point. 
Les villages de Creully, Crépon et Banville sont mentionnés sur un panneau.



Augustin de Canchy a voulu savoir où avait été pris ce film et a mené son enquête.
Après une enquête il a traduit  ses résultats sur une vidéo que je suis heureux de vous présenter.

https://www.creully.net/2019/12/6-juin-1944-un-avion-anglais-survole.html

Un conte de Noël des environs de Creully ( Creully sur Seulles ) : L'enfant Louis.


La campagne du Bessin apparaissait comme un tableau où les arbres dénudés, s'élevant d'un sol de neige, tendaient leurs branches vers un ciel d'un bleu d'août. Et pourtant nous sommes en décembre 1846, plus précisément le 24 ; jour qui disparaîtra parmi les taillis à l'Ouest de notre région pour laisser la place à une nuit de fête religieuse : Noël.
Dans un petit village non loin de Creully qui venait de se remettre d'un grave incendie un enfant errait.
Chiffons de laine aux pieds sans sa mère disparue dans la Seulles au début de l'année. Son père, il ne l'avait jamais connu.
Agé de 9 ans, Louis, un prénom de roi, vivait dans une pièce débarras au fond d'une cour de ferme à la sortie du village. Les fermiers le recueillirent après la mort de sa mère. Elle y travaillait à l'entretien de l'habitation et à divers ouvrages.
Louis n'était pas logé gratuitement car pendant plus de 10 heures par jour il effectuait des petits travaux plus ou moins durs pour un enfant de cet âge. Une soupe, un morceau de lard et un bout de gros pain cuit à la ferme sont le menu journalier.
Le « maître » avait offert à Louis son après-midi comme cadeau de Noël.
Louis errait...
Noël, jour de fête, mais jour de peine pour ce garçon seul.
— J'ai froid, pensa-t-il, j'ai froid.
La neige avait certainement décidé de passer Noël sur le sol du Bessin.
Louis avançait çà et là, d'un pas lent.
À l'approche de la rivière, la Seulles, il revit sa mère, sa mère qu'il adorait ; regardant le ciel un mot lui échappa :
— Maman.
L'enfant pleura.
Ses larmes allèrent rejoindre les eaux de la Seulles où sa mère périt noyée.
— Maman.
Louis se releva pour aller cueillir une branche de houx aux fruits rouges puis revint vers la rivière et la lança.
— Maman, ton Noël.
Le froid se faisait encore plus sentir, le jour baissait, Louis repartait en direction du village quand il vit la grange, un petit bâtiment de pierres servant de refuge à des bêtes pendant les bonnes saisons.
L'adolescent avança vers la grange où il pénétra.
Des gerbes de paille et de foin jonchaient le sol. Le pauvre gosse les rassembla puis s'allongea. Une douce chaleur l'enveloppa. Louis s'endormit.
Non loin de là, sur le chemin, des hommes et des femmes habillés de leurs plus beaux effets se rendaient à la messe de la nuit.
Louis dormait.
Non loin de là des hommes et des femmes vont fêter Noël ; leurs enfants participeront à la fête. Personne ne pensera à cet enfant, seul, endormi, à la sortie du village près de la Seulles.
Un beuglement de vache ou de bœuf réveilla Louis et le replaça loin des rêves mais dans la réalité.
Mais une idée naquît dans son petit cerveau.
L'adolescent se leva, quitta la grange, replaça sur ses épaules le vieux manteau et partit, cette fois, avec un but précis.
Le beuglement entendu était celui d'une vache. Ouvrant une barrière de bois à demi démolie, Louis réussit sans peine à amener la bête dans « sa » grange où après avoir ramassé une corde, il l'attacha à un anneau scellé au mur.
Puis l'enfant repartit, un peu plus loin cette fois, dans un petit bâtiment de la ferme où il logeait habituellement. Et là il trouva un âne qui sans aucune résistance se laissa mener à la grange pour y retrouver la vache.
Quelques minutes plus tard, Louis se coucha sur la paille entre l'âne et la vache.
De nouveau le sommeil l'emporta dans les songes.
Ainsi, un petit garçon qui était dans son dixième hiver, voulut passer Noël à sa manière ou plutôt à celle d'un autre enfant qui naquit il y a 2010 ans.
Louis dans ses rêves vit une femme, sa mère, plus belle que jamais, le montrant du doigt à Jésus du haut du ciel. Elle souriait à son enfant qu'elle avait aimé, qu'elle aime toujours.
Dans le royaume des rêves il vit sa mère s'approcher, de plus en plus près jusqu'à le toucher.
Il se réveilla.
— Maman, tu es là, maman.
Bien sûr les beaux rêves n'ont pas souvent une fin heureuse.
Ouvrant un peu plus les yeux, il n'aperçut pas sa mère mais une autre femme.
— Que fais-tu là l'enfant, tu vas avoir froid ?
— Je n'ai plus de parents répondit-il.
— Mais où habites-tu ?
— Je loge dans une pièce à la ferme non loin de là avec des grands qui ont oublié que j'existai en cette nuit de Noël.
— Relève toi et viens dit la femme.
Elle lui passa sur les épaules un grand châle de laine noire.
Ils ressortirent de la grange pour rejoindre un homme debout près d'une charrette sur le chemin.
L'homme interrogea :
— Où as-tu trouvé cet enfant ?
— Il dormait dans la grange sur la paille au milieu d'une vache et d'un âne.
— Comme Jésus à part que le bœuf est devenu une vache.
Oui, comme l'enfant Jésus répondit la femme que Louis malgré la nuit trouvait très belle. Elle continua :
— Il est seul au monde.
— Tu n'as pas de parents, questionna l'homme.
D'une voix tremblotante Louis regarda l'homme et dit :
— Je n'ai pas eu de père et ma mère s'est noyée il y a quelques mois dans la rivière.
L'homme monta l'enfant sur la charrette pendant que la femme faisait de même en s'adressant au gosse :
— Je ne sais pourquoi nous nous sommes arrêtés, mais une force sur prenante m'a poussé jusqu'à la grange.
Et moi qui n’aie pu avoir d'enfant je découvre un garçon qui s'appelle...
— Louis dit l'enfant.
La femme reprit :
— Un garçon qui s'appelle Louis et qui va maintenant devenir notre fils, n'est-ce pas Louis ?
— En pleurant l'enfant fit oui de la tête.
La charrette roula sur le chemin pendant deux heures puis stoppa près d'un atelier de charpentier.
Le couple et l'enfant heureux en descendirent.
La femme tenant sous son bras Louis dit à l'homme :
Joseph fait nous un bon feu dans la cheminée.
Louis entendit l'homme répondre :
— Oui Marie.

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