Creully (Creully sur Seulles) - Le caveau de l'église Saint Martin



Au XIXè siècle, des travaux entrepris dans l’église de Creully amenèrent la réouverture d’un caveau sépulcral sous le sanctuaire (sous le maître autel).
Intérieur de l'église en 1946
Ce caveau qui avait contenu les dépouilles des « de Sillans », ainsi que l’attestent leurs armoiries sculptées sur la clef de voûte à la base des arceaux de celle-ci, avait été saccagé au moment de la révolution. Les pierres des tombeaux détruits avaient servi à masquer l’escalier qui aboutit à l’extrémité du sanctuaire.

Lors de la réouverture, quelques ossements furent trouvés, mais il n’est pas certain que ce fût les restes des « de Sillans », car lors du nivellement de la place de l’église, jadis occupée par un cimetière on releva de nombreux ossements.










Une tête provenant probablement des statues ou bustes ornant un des mausolées fut trouvée dans les années 1800 enfouie dans un jardin.



Au-dessus de ce caveau, on pouvait encore au commencement du XIXè siècle voir deux tombeaux élevés, l’un à la mémoire d’Antoine II de Sillans, et l’autre du côté de l’épître, à la mémoire d’Antoine III de Sillans
Le premier de ces tombeaux a été détruit lors de la construction de la chapelle du château.  L’autre subsiste encore, mais il ne possède ni le buste ni la statue de celui pour qui il fut érigé.


Ce monument, en pierre sculptée, comporte des ornements en marbre noir. Au dessus d’un fronton cintré, deux anges en pleurs soutiennent les armes des Sillans placées sur un cartouche entouré de lauriers. De chaque côté, deux vases drapés et d’où sortent des flammes en terminent la décoration supérieure.
Les diverses restaurations faites à l’église ont amené des substitutions dans les épitaphes des deux monuments. C’est ainsi que lors de la destruction du tombeau d’Antoine II, l’épitaphe qui en ornait la base fut enlevée et incrustée dans le pavage du sanctuaire. Elle se composait de dix huit  vers disposés en deux colonnes.
L’autre, celle d’Antoine III, avait disparu. En refaisant le pavage du choeur on enleva la plaque de marbre qui y était incrustée, et on la plaça à la base du tombeau d’Antoine III qui n’en avait plus. C’est ainsi que l’épitaphe d’Antoine II est aujourd’hui appliquée au mausolée d’Antoine III de Sillans.

Texte rédigé d’après une note d’Abel Decauville Lachénée en 1896.