Creully (Creully sur Seulles) 17 Septembre 1944 - Un reporter canadien raconte la messe...

Paroissiennes et soldats se croisent en allant à l'office. Mrs Picard et Chartrain et Mmes Marie et Leherissier (IWM - R.Lemars).
L'église Saint-Martin de Creully.
"Une dizaine d’aviateurs canadiens-français assistaient, dimanche dernier, à la messe paroissiale de Creuilly. Disséminés parmi les fidèles, ils eurent l'impression de se trouver dans une petite église de la Campa­gne québécoise. Les enfants en soutane rouge, comme c’est l'usage chez nous, remplissaient le chœur où des drapeaux tricolores jetaient une note patriotique à la cérémonie. C’était une autre messe d’actions de grâce.

Le curé, un vrai curé de campa­gne, invita ses ouailles à remercier la divine Providence d’avoir bien voulu épargner la petite ville de Creuilly. Ils ‘exprimaient avec facilité et avec un accent bien normand. Ce fut un prône de bon curé qui veille sur ses paroissiens et qui rappelle “à temps et à contre-temps” les vérités éternelles.
Pendant ce temps, les libérateurs se rassemblent sur la place du marché. (IWM-R.Lemars)
Une petite sœur franciscaine, toute menue et délicate dans sa rude bure, fit la quête. Les francs remplirent sa tasse. Nos aviateurs ont donné généreusement pour la restauration de cette petite église, dont le clocher percé rappelle aux fidèles que la guerre a passé par là. Pendant que la chorale mixte entonnait les chants sacrés, les nôtres adressaient au Ciel une prière à l’intention des leurs au Canada qui souhaitent leur prompt retour.
A la fin de la messe, il y a rassemblement sur le portique, comme c’est l’usage au Canada français. Sur la route, les camions et les “jeeps” de l’infanterie alliée circulent dans les deux sens et font un bruit d’enfer. Creuilly retrouvera sa sérénité d’autrefois. Bientôt les dimanches de cette brave population ne seront plus troublés du vacarme des armées en marche."