

Etape incontournable de l'adhésion de la commune de Creully-sur-Seulles (3 églises paroissiales) au Réseau Eglises Ouvertes Nord-de-France, les inventaires ont été opérés afin de recenser le patrimoine existant en ayant une situation de référence et de faciliter les recherches en cas de vol. L'inventaire de l'église Saint-Laurent de Villiers-Le-Sec ayant déjà été effectué, nous avons désormais la situation réelle de ce patrimoine religieux de la commune.
L’indicateur de Bayeux (journal local)
25 novembre 1840
Une immense catastrophe vient de mettre en ruines la moitié de la localité de Creully !
Dans la nuit du mardi 18 courant, à dix heures du soir, le feu s’est manifesté à une maison située à l’extrémité du bourg, dans la partie la plus rapprochée de Saint Gabriel, au moment où l’ouragan était dans toute sa force.
En peu d’instants l’incendie avait pris la plus violente intensité ; et la flamme poussée par le vent impétueux attaquait l’extrémité opposée de la commune, la rue de Caen, volant de toit en toit, embrasant simultanément, dix, vingt, cinquante, quatre-vingt maisons.
Attirés par la lueur des flammes que l’on apercevait de plusieurs lieues de distance, les habitants des communes environnantes étaient accourus en foule au secours de leurs malheureux voisins ; mais leur zèle et leurs efforts devaient demeurer stériles.
Ils étaient venus plutôt pour assister au désastre que pour arrêter les effets ; effets si dévorants et si rapides, que la plupart des maisons voisines de celle où le feu avait commencé, ne parvenaient pas à se soustraire à sa fureur qu’en sautant, à peine éveillés et presque nus, par les fenêtres de leurs demeures, dont les toitures et les planchers s’abîmaient avec fracas.
D’après les renseignements que nous avons pris nous-mêmes sur les lieux de la cause de cet épouvantable malheur, c’est la fatale imprudence d’un jeune homme de la localité qui a tout causé.
Une photo de la grange dîmière de Creully retrouvée aux Archives Départementales du Calvados me permet de vous donner quelques infos sur ce bâtiment.
Une grange dîmière, grange dîmeresse,
souvent aussi nommée grange aux dîmes dans les intitulés
locaux, est un bâtiment qui avait pour fonction, entre autres, de servir à
entreposer la collecte de la dîme, impôt de l'ancien régime portant
principalement sur les revenus agricoles collectés en faveur de l'Église
catholique.
Bien que cet impôt puisse
être versé aussi en argent, il était très souvent perçu en nature, un dixième
de la récolte, qui était regroupé dans ces vastes granges dimères dépendantes
d'un monastère ou d'une autorité civile qui se chargeait ensuite de
le redistribuer aux différents bénéficiaires de la région.
Le chapitre de
la cathédrale de Bayeux avait le patronage et les dîmes.
On voit encore la grange du chapitre dans la rue
qui tend vers l'extrémité
occidentale du bourg, appelée le Bourgey ; elle est reconnaissable à ses contreforts et à son
appareil. (De Caumont)