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Creully sur Seulles - La carte postale représente bien le château de Creullet.



On m'avait signalé une erreur faite par l'éditeur de la carte postale présentant le château de Creullet à Creully sur Seulles. j'ai confirmé que ce n'était pas le bon château.
ERREUR……   
Façade du château de Creullet

Monsieur Augustin de Canchy nous précise:
" Selon toute vraisemblance, il s'agirait bien du Château de Creullet sur la carte postale initiale. En effet, Monsieur de DRUVAL avait entrepris début 1900 de remodeler Creullet qui ne ressemblait pas à ce qu'il est aujourd'hui. 

Pour commencer, la grille d'entrée a été faite sur mesure. Il y avait avant un bâtiment à cet endroit (comme en témoignent les plans cadastraux de 1800). 

L'entrée se faisait avant face à l'aile gauche du bâtiment sur la carte postale (soit au niveau de la route Villiers le Sec --> Tierceville) que l'on retrouve avec son allée de pins (ou retrouve y d'ailleurs les piliers d'entrée initiaux quand on se dirige vers Tierceville en regardant sur la gauche après Villiers le Sec.)

 Sur certaines photos anciennes du village, on peut apercevoir les mêmes pilastres qu'à l'entrée de Creullet entourant un portail blanc au niveau de l'entrée de la laiterie Paillaud. Sachant que le terrain à cet endroit est rattaché à Creullet, s'agit il d'une autre entrée de Creullet ? Ces pilastres ont été détruits. On t-ils été remontés autour de la nouvelle entrée de Creullet ? 

 La porte d'entrée qui se trouve à la gauche du bâtiment correspond à celle qui est maintenant au centre de la façade. Toute la partie qui a été ajoutée présente un matériel bien plus moderne (utilisation de ciment et de parquets alors que la partie ancienne est dallée. On retrouve les murs extérieurs (plus de 1m de large) au niveau de la jonction avec la partie nouvelle.

 Lors de la modification de Creullet, Monsieur de Druval a aussi fait créer la partie arrondie du jardin qui fait face au château de Creully. Initialement, les douves continuaient tout droit avant de faire un coude sur la droite pour terminer dans la Seulles (on retrouve ce tracé sur les plans de 1800). "

Pour illustrer ses propos,  M. de Canchy a réalisé une vidéo explicative des travaux dans laquelle on voit bien qu'il s'agit bien de Creullet.




Villiers le Sec (Creully sur Seulles) - Quand ceux de 14-18 regardent passer ceux de 44..



2018 : c'était le centenaire de la fin de la guerre de 14-18.
2019 : c'est le 75e anniversaire du débarquement de 1944.
Pour ce premier article de 2019, je vais réunir les deux faits à travers un article de Maurice Desjardins, correspondant de guerre des journaux de langue française canadiens.


VILLIERS-LE-SEC, en Norman­die, le 7 Juillet 1944
 L'infinie variété des véhicules de guerre qui débarquent sur les pla­ges normandes et passent avec fra­cas dans l'unique rue de ce petit village demeure, après un mois, une source d'émerveillement pour "les cent vieux Poilus" qui achèvent paisiblement leurs jours au "foyer des Invalides et des anciens soldats".
On les voit assis sur des bancs devant la grille de l'Immeuble et ouvrant des yeux plein d’admiration et de curiosité sur l’intermina­ble caravane motorisée se dirigeant vers les points de rassem­blement en soulevant des nuages de poussière. Ces anciens de "quatorze-dlx-huit" ont revu avec atten­drissement les Tommies et les Ca­nadiens.
Les pères de ces solides gaillards étaient peut-être leurs frères d’ar­mes dans les batailles de la Som­me, de l'Argonne et de la Marne. "Quelle solide jeunesse, quel superbe matériel !" disent-ils en culottant leurs pipes tout en songeant à leur passé.
Avec quelle émotion ces vétérans ont-ils dû assister, le six, aux scè­nes qui suivirent nos débarque­ments. Le concierge, un grand vieillard tout droit qui habite un petit "cagibi" près de la grille d’entrée a "fait" Verdun et d'autres grandes batailles mais n’a jamais assisté à un bombardement comparable à ce­lui du 6 juin dernier. C’était une débâcle de flammes et de fumée, dit-il.  "De la porte de ma bicoque j'ai assisté à tout le spectacle. C'était un roulement et une lueur ininterrompus. Je n’ai jamais vu un barrage de cette violence”. Il ajouta fièrement : "Vous savez. Je suis resté dehors tout le temps et Je n'ai pas eu peur. D'ailleurs nous, les vieux, on n’a jamais peur".
Il y a des "vieux poilus" de Pa­ris, de Reims, de Lille, du Pays Basque et du Midi. Le doyen par­mi ces vieux, un Orléanais de 70 ans, en est à sa troisième guerre.
"Il y a des choses qui frappent l'imagination d'un bambin de sept ans et qu'il n'oublie jamais, me dit- il. Je me souviens clairement des Uhlans à casques pointus faisant résonner leurs bottes sur les pavés d'Orléans."
La vue de tant de machines de guerre a rallumé la flamme belliqueuse dans plusieurs de ces vieux cœurs et au moins deux d’entre eux ont tenté inutilement des démarches auprès des autorités alliées afin de s'engager volontairement dans nos armées en se disant jeune et plein de santé. L’un à cinquante ans et l'autre cinquante-quatre ans.
"Nous en avons assez pour vi­vre dans un foyer à rien faire ; nous voulons participer aussi à la libération de notre pays."
Un vieux chauve, à la mousta­che de Clemenceau, s'approche en brandissant sa canne pour nous dé­clarer : "Vous savez, mes gars, il était grandement temps que vous arriviez. Les boches nous ren­daient la vie de plus en plus mi­sérable et ils faisaient main basse sur les deux-tiers de nos vivres. Franchement nous en étions à nous demander comment nous passe­rions l’hiver."
"Quand les boches étaient ici", continu a-t-il, "nous nous estimions chanceux d'avoir deux repas de viande par semaine mais mainte­nant que vous êtes ici nous en avons presque tous les jours."
Il y a un cantonnement de sol­dats britanniques tout près et les "vieux poilus" font très bon ménage avec les Tommies qui les traitent avec beaucoup de respect et se montrent généreux dans la distri­bution des cigarettes.
Mais parmi les "vieux poilus" il n’y a pas de plus fier que Victor Lelong, un "vrai des vrais" de la Marne qui reçut un éclat d’obus à l'épaule gauche durant le court combat qui se déroula devant le foyer le jour de l'invasion.
Il se trouve maintenant à avoir été blessé dans les deux guerres, ayant reçu une balle dans l'épaule droite en 1918. Ses camarades ne font pas erreur lorsqu'ils disent : "Ah ce Victor, il a bien gagné ces épaulettes".

Villiers le Sec (Creully sur Seulles) - Photos aériennes du 6 juin 1944.


Villiers le Sec (Creully sur Seulles) - Le porche inachevé.

Le manoir seigneurial dit "château de Banville en Villiers", qui se situe au nord de l'église, à sa gauche,  nous offre une porte d’entrée remarquable comme architecture. Les frontons de cette porte, les uns triangulaires, les autres arrondis, ses bossages, ses guichets triangulaires en saillie annoncent bien que sa construction date des premières années du XVIIe siècle (Henri IV).
En s'approchant de cette porte, on remarquera que les frontons triangulaires ne sont pas terminés. On ne sait pas pourquoi les bâtisseurs et sculpteurs n'ont pu terminer leur ouvrage.


L'arrière du porche

Un dessin témoin de l'hôpital Belge de Villiers le Sec (Creully sur Seulles)

En pénétrant dans Villiers le Sec, en venant du bourg de Creully, nous apercevons une grande bâtisse en pierres de taille sur notre droite. C’est l’ancien petit séminaire construit en 1824. Avant d’être transformé en maison de retraite pour les anciens combattants français qui fermera ses portes en 2000, il était du début décembre 1916 à décembre 1918 un hôpital belge pour recevoir les blessés de ce pays voisin.

Dans le grenier des communs de cette propriété qui servait de dortoir pour les soldats belges, une cheminée dont le trumeau est enduit de plâtre supporte un dessin fait au charbon de bois qui représente la cathédrale Notre-Dame d’Anvers.
Photo de la Direction Régionale des Affaires Culturelles
N.D. D'Anvers

Creully sur Seulles (Creully, Saint Gabriel-Brécy et Villers le Sec) 1855 - La taxe sur les chiens

Voici le comparatif des taxes sur les chiens votées par les trois conseils municipaux en 1855.
(Un clic sur le document vous permet de l'agrandir)

Creully
Saint Gabriel-Brécy
Villiers le Sec

1914-1918 - Creully sur Seulles, Lantheuil, un arbre (généalogique) belge, nommé Gildemyn, développa une branche.

La construction d'un petit séminaire débute en 1824 à Villiers le Sec. Il accueillera des jeunes se destinant à la prêtrise.
Il fonctionnera jusqu’en 1905, où il doit fermer ses portes, suite à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat.
La Première Guerre mondiale débute. La Belgique est très vite envahie, poussant vers la France un flot de civils dont un grand nombre vont se réfugier en Normandie, particulièrement dans le Calvados.
C’est ainsi que le 8 décembre 1916, le petit séminaire de Villiers-le-Sec accueille ses premiers blessés convalescents. 8218 soldats belges y seront hospitalisés avant qu’il ne ferme ses portes le 27 décembre 1918.

Un petit chemin qui s’enfonce dans la campagne, longe le mur ouest de l’ancien hôpital. Il est appelé depuis la fin de la Première Guerre mondiale : « Le chemin des veuves ».
Plusieurs femmes de la commune et des environs, dont les époux étaient partis à la guerre et pour certains décédés au combat, venaient dans ce chemin « se consoler » dans les bras des soldats belges convalescents.
Mais des jeunes filles célibataires des environs venaient-elles aussi à Villiers le Sec ?
Un jour, une jeune habitante de Lantheuil, un village au sud de Creully, rencontra un militaire belge nommé Léopold. Ainsi une branche de la famille Gildemyn, belge, se développa dans notre contrée. Un des rameaux, Serge,  devint mon témoin à mon mariage.


Acte de mariage de Léopold Gildemyn et de Clotilde Saint Martin.
L'église de Lantheuil en 1918
Ils firent beaucoup d'enfants… 
Recensement de la population de Lantheuil de 1936

"Aux Feux" à Villiers le Sec ( Creully sur Seulles)

Au mois de janvier 1899, un incendie d’une certaine intensité a éclaté à Villiers le Sec; une grange, un four, trois maisons d’habi­tation et plusieurs bâtiments appartenant à M. James, pharmacien à Caen ; à M. Legorjus boulanger à Vienne en Bessin, près de Bayeux ; à M. G. Hergas, cultivateur à Villiers ; à M. Sachard, demeurant à Bruxelles, enfin à M. L. Masson, jour­nalier à Villiers, ont été détruits. Les pertes s’élèvent à 57.460 fr. Elles sont couvertes partiellement par des assu­rances.

Villiers le Sec

Détail particulier, M. James, l'un des sinistrés devait se faire assurer le lendemain du jour où l'incendie a été allumé. Une enquête se poursuit pour rechercher si l’on est en présence d’un accident ou d’un acte de malveillance. C’est le 2ème incendie depuis 6 mois qui désole ce petit bourg près de Creully. 
Incendie d'août 1898

La violoniste de Villiers-le-sec (Creully-sur-Seulles)

Nous sommes le 5 juillet 1945, Charlotte Coustenoble, âgée de 13 ans, qui a fuit sa commune de Rots, offre aux soldats libérateurs canadiens un air de violon.

Creully sur Seulles - Les gentilés


Une première question est arrivée à Fulbert de Creully: Le nom de la commune nouvelle "Creully sur Seulles" va-t-il amené les habitants des trois localités réunies à porter un nouveau nom?
Le nom des habitants d'une localité est un gentilé.
Gentile, mot latin, qu'on écrit plus souvent "gentilé", en le francisant, exprime le nom que l'on donne aux peuples ou aux individus par rapport aux pays ou aux villes dont ils sont habitants.
Ce sera à la municipalité de Creully sur Seulles de décider s'il est judicieux d'en changer ou de laisser le nom actuel des habitants des communes associées.
Rappelons les gentilés actuels.
Creully
Creullois - Creulloises
Autrefois une personne nait à Creully était un Creullois (Creulloises) mais un habitant se nommait Creullien (creullienne).

Villiers le Sec
Villierains - Villieraines
Il existe d'autres Villiers le Sec dans notre France et nous trouvons des "Villiers le Sécois" et des "Sicovillarois.

Saint Gabriel - Brécy
Saint Gabrielois - Saint Gabrieloises
Quand Brécy n'était pas rattaché à Saint Gabriel les habitants se nommaient "les Brécyliérins et Brécyliérines.
Ces  informations sont piochées sur des sites dont Lescommunes.com.

1914-1918 L'hôpital belge à Villiers-le-Sec (Creully sur Seulles)

Les soldats belges prirent possession du séminaire de Villiers-le-Sec le 11 octobre 1914. Ils y restèrent jusque dans le courant de 1918, époque à laquelle les derniers évacuèrent ces établissements pour aller tenir garnison, les uns à Honfleur, les autres au camp d'Auvours, près Le Mans, d'où ils furent ensuite dirigés au front.
Pendant la période de février 1915 jusqu’à la fin de l'année 1916. de nombreux détachements furent envoyés par les centres d'instruction de Bayeux, de Sommervieu et de Villiers, à Dunkerque, à Calais et sur le front.
Les soldats belges devant le café de Villiers le Sec
A la fin de l'année 1916, l'autorité militaire belge ayant aménagé le séminaire du Villiers, (son ancienne caserne) en hôpital, un service de voitures et d'auto d'ambulance fut organisé pour venir chaque jour apporter à la gare de Bayeux les convalescents et y reprendre les blessés laissés par trains sanitaires.
Le premier malade arriva à Villiers le 8 décembre 1916. De ce jour, jusqu'au 11 novembre 1918, date de la signature de l'armistice, 8 218 militaires belges reçurent des soins dans cet établissement.
Aux grandes offensives d'octobre et de novembre 1918 le nombre des hospitalisés se trouva même porté à 800, dont un grand nombre étaient grièvement blessés.
Pendant l'occupation, les malades opérés furent ordinairement envoyés dans les dépôts de convalescents de Caen et de Portbail (Manche).
Après la signature de l'armistice, l'hôpital de Villiers fut évacué et les hospitalisés
envoyés dans les hôpitaux de Calais et d'Ostende; le dernier détachement, qui était de
180 hommes, quitta la Séminaire le 30 décembre 1918.
Pendant la période d’occupation, il se produisit 27 décès ; vingt-cinq de ces militaires morts au service de leur Patrie, ont été inhumés dans le cimetière de Villiers, un fut rapporté à Bayeux et un autre transféré à Dinard.

L'emplacement du café photographié ci-dessus
Merci à Jean-Marc.

Louis Champonnois, inventeur de Villiers le Sec (Creully sur Seulles)


 
Dans le "journal d'Agriculture pratique" de 1921, un article fait référence à un ingénieur agricole de Villiers de Sec (Creully sur Seulles), monsieur Louis Champonnois.

1916 - Creully sur Seulles - Villiers le Sec - St Gabriel-Brécy - Le graveur de graffito retrouvé en Belgique.

Doc JM Lemarois
A Saint Gabriel-Brécy, dans la tour prison, se trouve le graffito ci-contre.
Chamelot Julien était présent à l'hôpital militaire belge qui avait pris place dans les bâtiments du séminaire de Villiers le Sec.
Sa promise vint le retrouver en Normandie pour passer quelques jours. Ils allèrent visiter le prieuré de Saint Gabriel où leur amour fut gravé dans la pierre.
Cueilleur de souvenirs, je suis allé à la recherche de ses descendants; c'est ainsi que j'ai retrouvé Eric Chamelot, le petit-fils du graveur.
Voici sa réponse à mon contact.

Votre message  m'est bien parvenu avec une certaine émotion...
Il s'agit en effet de mes grands-parents, de leur écriture qui me parvient 101 ans plus tard...
Ils étaient originaires de Quaregnon dans le Borinage en Belgique , région minière au nord de Valenciennes.
Mon grand-père Julien était combattant et a effectivement séjourné dans le Calvados.
Ma grand-mère l'y a rejoint plus tard avec l'ainée de mes tantes, Julienne.
Ils ont eu 6 enfants
5 filles : Julienne + , Albertha + , Palmyre +, Christiane et Odette
1 fils : Juilen + (mon papa)
et 17 petits enfants
Un de mes cousins (aujourd'hui décédé), Christian BEUMIER, fils de Julienne, s'est rendu souvent pour les vacances à Saint-Gabriel...
J'ignore s'il avait des contacts particulier sur place.
Mon grand-père fut mineur puis machiniste au chemin de fer.
J'ai eu la chance de le connaitre pendant 5 ans...
Ci-joint   une photo de mon grand-père prise le jour de ma naissance.

 

Des armoiries pour Creully sur Seulles (Creully, Saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec).

J'ai cherché à blasonner les armoiries de Creully sur Seulles en étudiant celles des communes réunies depuis le 1er janvier 2017. Vous trouverez le résultat ci-dessous et le tableau justifiant celui-ci.
 
Les meubles représentent les figures présentes sur les blasons; pour chaque localité nous en comptons trois ( 3 lionceaux - 3 mitres, 3 coquilles et 3 glands).

Creully sur Seulles - Les belles pierres de Villiers le sec

Photos extraites d'un film présent sur Youtube.

Creully sur Seulles - 1820 - Ouverture du séminaire de Villiers le Sec.

Un nouvel effet de l'union de Villiers le Sec et Saint Gabriel-Brécy à Creully: ma curiosité va cheminer dans les limites des trois communes...
C'est dans cet ouvrage que j'ai trouvé le texte ci-dessous.


Le frère Troppé demande à être un habitant de Villiers le Sec


Creully, saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec se sont regroupés autour de la Seulles. (Creully sur Seulles)

A travers le texte d'un ancien livre de géographie sur le Calvados, je vous présente, sur ses 50 kilomètres, notre rivière qui arrose Creully, saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec : la Seulles
La Seulles, qui passe sur les arrondissements de Vire, de Caen et de Bayeux, a sa source dans le Calvados, au  pied des buttes ou bruyères de Jurques.
Cette commune, comme celle de Saint-Pierre-du-Fresne qui est contiguë, présente des coteaux, des
vallons, un sol accidenté, et le tout très pittoresque.
Un de ses bois renferme une pierre énorme, appelée la pierre de Dialan, on suppose qu'elle servait aux druides pour leurs sacrifices.
Au sortir de Saint-Pierre-du-Fresne, la Seulles rencontre, dans son cours, Coulvain et Cahagnes. Là, elle quitte l'arrondissement de Vire pour celui de Caen, qu'elle trouve à Amayé-sur-Seulles. A Anctoville, elle est déjà sur celui de Bayeux. Tout en servant de limite à l'un et à l'autre, elle envoie ses eaux dans les communes de Feuguerolles-sur-Seulles, Saint-Louet-sur-Seulles, Sermentot et Villy-Bocage (rive droite); de Hottot-les-Bagues et de Saint-Vaast (rive gauche).
Elle arrive ainsi à Juvigny, où elle traverse les routes départementales de Bayeux à Villers-Bocage, et de Caen à Caumont, sous un beau pont en granit, de construction récente. Juvigny doit à cette jonction des routes une certaine importance. Tout près de cette localité, à Fontenay-le-Pesnel, on exploite avec activité des fours à chaux et des carrières calcaires qui fournissent des pavés résistants.
La Seulles apporte à Juvigny un certain volume d'eau qu'elle doit à plusieurs affluents. Se sont, à gauche, le Calichon et le ruisseau de Candon ou de Cliquet, qu'elle reçoit, celui-ci à Sermentot, celui-là à Ancto­ville. Le Calichon alimente deux moulins à blé, l'un à Briquessart, hameau de la commune de Livry, et autrefois un gros bourg. La mesure de Briquessart était, paraît-il, une des plus anciennes du royaume. On cite le baron de ce bourg parmi les seigneurs qui se liguèrent, en 1047, contre Guillaume. Il avait un château important sur le bord de la vallée du Calichon. Les affluents de la Seulles, rive droite, sont d'abord La Seuline, une rivière assez importante, qui sort des bois de Saint-Georges-d'Aunay, arrose Maisoncelles-Pelvey, Tracy-Bocage, Villers-Bocage, Saint-Louet-sur-Seulles, Villy-Bocage, où elle se jette dans la Seulles, après avoir fait marcher deux moulins à blé. Le second affluent est le ruisseau du Coisel, dans la commune de Saint-Vaast.
Les communes traversées par la Seulles et par ses affluents  produisent des céréales et  des pommes à cidre; dans les vallées se trouvent des prés qui ne sont pas classés parmi les terres les meilleures des environs; l'herbe y est  molle,  peu nourrissante. Il serait souvent difficile de les drainer, le sol étant, en beaucoup d'endroits,   au-dessous des cours d'eau.   Cependant, vers Saint-Vaast, le terrain  s'améliore.
Cette commune paraît avoir eu jadis une certaine importance. Des fouilles, pratiquées pour le dé­frichement des bois et l'extraction du galet roulé, y ont mis à jour les fondements d'anciennes murailles qui passent pour avoir fait partie d'un camp romain.
Des souvenirs religieux se rattachent aussi à Saint-Vaast. Vers 865, les habitants de Macé, près d'Alençon, vinrent y  déposer  les  reliques de Saint Raven   et de Saint Rasiphe. En 1047, Hugues, évêque  de Bayeux, averti par la   révélation  d'un  religieux,   alla processionnellement lever leurs corps, qu'il trouva à 20 pieds de profondeur,   enveloppés dans une peau de cerf.
Les populations implorent  encore  l'intercession  de ces deux saints en faveur des fruits de la terre, surtout contre les ravages des mans ou vers blancs.
Saint-Vaast avait un château fort. Il en reste des vestiges près de l'église, dont quelques parties seulement appartiennent au style roman, et d'autres peut-être au XIIIe siècle. Le seigneur du lieu été nommé à la cure de Saint-Vaast. Quand l'évêque de Bayeux venait prendre possession de son siège, les châtelains de Saint-Vaast et de Beaumont, devaient le conduire depuis le prieuré de Saint Vigor-le-Grand jusqu'à la cathédrale. Le premier tenait, la gauche, le second, la droite du prélat.
En 1356, les Anglais s'emparèrent du château fort de Saint-Vaast. Nos pères eurent alors à subir toutes les horreurs de l'invasion; les moulins et les maisons furent brûlés. On fuyait ; dans plusieurs communes, il ne resta que les vieillards; les morts étaient sans sépulture ; pendant plusieurs années, les terres demeureront incultes. Au milieu de cette désolation, il y eut comme un élan de patriotisme qui porta les habitants des communes voisines à se réunir pour racheter le château de Saint-Vaast et délivrer ainsi le pays de la garnison ennemie.
Dans cette contrée, comme le patriotisme, la charité se manifestait, et, en 1374, elle inspirait la créa­tion, à Juvigny, d'un petit Hôtel-Dieu ou prieuré hos­pitalier, sous le titre de Sainte-Apolline. Il n'existe plus. Mais le pays ne cesse, de trouver des bienfai­teurs dans la famille qui possède le château de Juvigny. Il y a là une construction considérable, à laquelle conduisent de longues avenues, et qu'entourent une belle terre, des promenades et de vastes allées.
De Juvigny, la Seulles descend à Tilly, en prenant, sur son passage, le ruisseau du Bordel. Récemment encore, tout près de notre rivière et du bourg, s'élevait, au milieu de riches prairies, un des châ­teaux les plus considérables de la Basse-Normandie. Il a disparu, comme tout ce qui se rattachait à l'antique seigneurie de Tilly-sur-Seulles.
Elle eut surtout à souffrir de l'invasion anglaise, pendant la guerre de cent ans. En 1418, le château et le domaine de Tilly qui appartenaient à Philippe d'Harcourt, furent confisqués et donnés à Jean Gray, che­valier. En 1422, Henri V prescrivit, au Bailly de Caen de raser le château.
Après l'expulsion de l'étranger, la terre et la châtellenie de Tilly passèrent en diverses mains. Le château démoli, il y a quelques années, avait été reconstruit, avant la révolution, par M. de Fontette, intendant de la généralité de Caen.
Des transformations successives ont été également apportées à l'église actuelle dont la nef, ou la partie la plus ancienne, date au moins du XIe siècle. Elle était sur la paroisse Saint-Pierre, que la Seulles séparait autrefois de celle de Saint-François.
En quittant Tilly pour s'engager d'abord dans l'arrondissement de Bayeux, cette rivière laisse sur sa rive gauche Bucéels, Chouain, Condé-sur-Seulles et Nonant; sur sa rive droite, Audrieu, Ducy-Sainte-Marguerile et Carcagny. Elle traverse ensuite les communes de Vaux-sur-Seulles, Esquay-sur-Seulles, Vienne, et elle va délimiter les deux communes de Villiers-le-Sec et de Saint-Gabriel.
Là, un moulin assez important lui emprunte ses eaux, qui coulent tout près de l'antique prieuré de Saint-Gabriel. Ce n'est plus qu'une ruine, mais « une des plus belles du département » a dit M. de Caumont. Il avait été fondé au XIe siècle, en faveur de l'abbaye de Fécamp, par Richard, fils de Tursting,  seigneur de Creully.
Ce bourg,  aujourd'hui  chef-lieu  de canton, possédait autrefois un doyenné, une baronnie et une sergenterie. Son église est assez intéressante, et son châ­teau passe pour avoir été  « une des  anciennes forteresses les plus remarquables du Calvados.»
Il y eut souvent chez les seigneurs de Creully, autant de patriotisme que de bravoure. En 1047, Hamon, l'un d'eux, combattit vaillamment et fut tué au Val-des-Dunes. Guillaume-le-Conquérant et Guillaume-le-Roux eurent en grande estime Robert Hamon, son fils. Aussi, pour reconnaître ses services, lui donnèrent-ils les comtés et seigneuries de Glocester et de Bristol en Angleterre. Un Philippe, baron de Creully, fut re­nommé parmi les chevaliers bannerets, qui vivaient du temps de Philippe-Auguste, en 1210.
A l'époque de la première invasion anglaise, le château  de Creully, comme toutes les places fortes des  bords de la Seulles, excita la convoitise de l'ennemi. Trop faible pour l'arrêter, Richard n'hésita pas à démanteler sa demeure. Conduits par Philippe de Navarre les anglais s'y établirent. C'était en mars 1357. Ils ne restèrent pas longtemps. Au mois d'août, Richard fils et quantité de gens d'armes vinrent les pourchasser. Tous ceux qu'ils trouvèrent furent  tués ou faits prisonniers, et   le vainqueur  rentra dans son château.
De nouveaux  malheurs désolèrent bientôt la France. Le 1er août 1417, Henri V débarquait à l'embouchure de la Touques. Honfleur, Lisieux, Caen, Bayeux, Coutances, Falaise, Argentan, Alençon tombèrent en son pouvoir. Creully eut à subir le même sort. Il fallut le triomphe de Formigny pour le délivrer entière­ment de l'envahisseur.
Ces assauts successifs et des constructions posté­rieures ont fait perdre à cette antique forteresse une partie de son aspect primitif. Cependant on peut reconnaître encore des vestiges du monument et suivre le développement des remparts, si l'on se place au delà du moulin, sur le pont de la Seulles. L'effet produit est des plus pittoresques.
Un autre, côté du tableau, toujours plein de vie, c'est le cours de la rivière et le volume d'eau con­sidérable qu'elle charrie à travers les prairies. Elle se précipite à côté de Tierceville, vers Amblie, Colombiers-sur-Seulles et Reviers.
Depuis Vaux-sur-Seulles, près des lieux où elle arrive sous le canton de Ryes, au pied du plateau qui borde le littoral de l'arrondissement de Bayeux et sert de contrefort à ses hautes falaises, elle cesse de marcher vers la mer pour se porter du côté de l'Est. A partir de Reviers, elle reprend sa direction première, contourne l'extrémité du plateau dont nous venons de parler, et se divise, en deux branches bientôt réunies, lorsque les collines qui ferment la vallée se rejoignent sous Banville. Elle va se jeter enfin dans la mer, à Courseulles, en face des rochers du Calvados.
Jadis elle avait son embouchure sur la limite de la commune de Bernières, au lieu nommé la Cassine, et où Graye se terminait. Courseulles n'allait pas alors jusqu'à la mer. Mais les marais traversés par la rivière se desséchant peu à peu, l'agriculture, l'in­dustrie huîtrière et les besoins de la navigation ont fini par porter l'embouchure de la Seulles en face de cette commune. Puis, en 1835, furent entrepris les travaux du port. Le vieux lit de la rivière, une partie des parcs à huîtres durent alors céder leur place à un avant-port; des jetées élevées pour en protéger l’en­trée, un bassin à flot récemment achevé ont fixé dans cet avant-port l'embouchure de la Seulles.