- Lambert Edouard (1794-1870), conservateur de la bibliothèque publique de Bayeux et directeur de la Société des antiquaires de Normandie, a édité de nombreux travaux sur les localités de notre contrée comme des carnets de croquis et de notes sur des monuments de Normandie. Aux Archives Départementales du Calvados, j'ai retrouvé un de ses écrits sur le prieuré de saint Gabriel où il propose une explication sur le blason présent dans le porche d'entrée.
Creully sur Seulles - le Blason du porche du prieuré de Saint Gabriel
Les piliers de Creullet
Pourquoi ces deux piliers dans la campagne du château de Creullet?
Pour répondre a cette question, je me suis plongé dans un texte de H. de Chanterenne (1860). En voici des extraits.
Mais la porte qui donne entrée à la cour de ce château est digne d'attention. Ce monument se compose d'une grande porte principale accompagnée de deux portes latérales, près desquelles siégeaient de chaque côté de beaux lions en pierre. La porte principale, très élevée, est en pierre de taille, chargée de magnifiques sculptures dans le goût et le style en honneur sous le règne de Louis XIV la porte en bois de chêne, d'une grande épaisseur, est également ornée de sculptures.
Le château de Brécy était, à la fin du XVIIe siècle, la propriété de Messire Le Bas, vicomte de Caen, qui avait épousé une des filles de Mansard, le grand architecte de Louis XIV. Mansard avait deux filles et affectionnait particulièrement l'épouse du vicomte de Caen il faisait de longs séjours à Brécy, ce sera sans doute pendant ces séjours, pour occuper ses loisirs et flatter sa fille, qu'il se sera plu à orner ainsi sa maison de campagne, où, sans doute aussi, il aura appelé Le Nôtre pour dessiner les jardins.
A quelques kilomètres de Brécy s'élèvent encore aujourd'hui deux beaux piliers qui paraissent la copie, sur une plus grande échelle, de ceux de la grille de Brécy ils formaient autrefois l'entrée d'une avenue conduisant au château de Creullet. On pourrait supposer que Mansard, en bon voisin, aura prêté son concours à M. d'Héricy, alors propriétaire de Creullet, pour orner l'entrée de son parc.
Lion |
Creully sur Seulles - Eté 1970 - Un chantier de jeunes au prieuré de Saint Gabriel-Brécy.
Le prieuré de Saint-Gabriel-Brécy est le cadre d'une entreprise particulièrement intéressante : reconstruire un bâtiment dans le style du Prieuré.
150 jeunes passent leurs vacances dans la
commune Bas- Normande grâce à l’Association Cotravaux (études et chantiers).
Cette Association placée sous l’égide du premier ministre est la plus récente
et. la plus importante des organisations de ce genre. Elle regroupe 200 chantiers
comme celui de Saint-Gabriel et plus de 400 jeunes.
Ce chantier entre dans le cadre de l’expansion du Centre horticole. Il abritait 30 élèves en 1930 et à la rentrée prochaine, ils seront près de 140. Si le nombre des élèves a augmenté sans que les aménagements suivent cette progression, on a donné, cette année, le départ d’un programme important : création de dortoirs, salles de classes, sanitaires, salles d’eau et réfectoire. Réalisations coûteuses : 12 000 de nos francs actuels. La première tranche en cours s’élève à 3 000 F. Elle est réalisée en collaboration avec l’Entreprise Jeanne et Henin qui trouve en ces jeunes des « ouvriers » n’ayant aucune connaissance sur les méthodes de construction mais faisant preuve d’une grande volonté.
Ils sont conseillés par M. J.J. Deseze,
architecte, qui dirige la construction d’un bâtiment de 20 mètres sur 8 où sera
aménagé le réfectoire.
Outre le travail, on a mis sur pied diverses
activités de loisirs : atelier-photo, sports, visites dans la région. Deux
soirées de chansons courtoises avec Jean Belliard ont été organisées au mois de
juillet.
Le dernier groupe arrive cette semaine et
participera à une journée amicale avec les jeunes de Creully, dimanche 30 août. Au nombre de ces 150 garçons et filles
qui travaillent bénévolement mais sont logés par le centre horticole, se
trouvent Alain et Hervé Fauchier-Delavigne, vice-président et trésorier du
centre.
Ces maçons vacanciers travaillent pendant leurs vacances pour
offrir aux élèves du Prieuré la rentrée.
Creully sur Seulles - Les peintures disparues du prieuré de Saint Gabriel
Dans son ouvrage « Statistique Monumentale du Calvados » M. De Caumont écrivait en 1846 : « On a démoli depuis quelques mois une partie des bâtiments qui formaient l’angle N.-E. des maisons du prieuré ; elles devaient être aussi du XIVe. Siècle.Cette démolition, en mettant à nu un mur de gable, a dégagé une décoration peinte à fresque à laquelle on avait fait auparavant peu d’attention. Elle consiste, comme le montre le croquis du mur, tel qu’il existe encore en ce moment, dans des cintres entrelacés, peints en vert et en brun sur fond blanchâtre. Au-dessus de cette galerie des compartiments d’appareil sont peints en rouge ; on y distingue aussi des feuillages et des rinceaux qui complétaient la décoration de l’appartement avant qu’il eût été divisé par des planchers.
Au centre existe une espèce de contrefort sur lequel on voit une niche surmontée d’un fronton triangulaire accompagné de deux pinacles et reposant sur une tablette : cet ensemble simule un autel en miniature. Les fleurs sculptées autour du fronton et un cordon de feuilles au- dessous de la table qui forme saillie annoncent le XIVe. Siècle. »
J'ai fait une recherche pour découvrir éventuellement une représentation en couleur des peintures décrites par M. De Caumont. C'est aux Archives Nationales, à Paris, que je découvris l'ouvrage " revue générale de l'architecture et des travaux publics" datant de 1851. Une planche représentait "quelques détails du prieuré de Saint-Gabriel, près de Caen, monument du XIIIe siècle, aujourd'hui presque entièrement détruit. L'arcature, peinte dans une salle au premier étage du prieuré, est un exemple assez intéressant d’une décoration architecturale, composée pour être peinte. On voit que l'artiste ne s'est nullement préoccupé de l'exactitude de limitation."
Creully sur Seulles - Novembre 1963 - Les décorés des minoteries de Saint Gabriel et de Sully.
Le moulin de Saint Gabriel |
En 1960, nous avions le regret de perdre M. André Cadorin, qui entamait sa 31e année de service, avant de pouvoir lui témoigner officiellement notre gratitude.
Aujourd’hui nous exprimons notre reconnaissance :
Pour la Minoterie Roussel, à Mme Germaine Cadorin, M. Gustave Tanqueray, médailles de vermeil du travail ; M. Jules Galopin, M. Louis Goulet, M. Maurice Révérend, médailles d’argent du travail.
Pour la Minoterie de Sully, à M. Gabriel Cosne, M. Maurice Falet, M. Edmond Marie, M. Albert Pigeon, M. Adrien Porquet, médailles d’argent du travail.
M. Roussel a fait aussi un bref historique des deux entreprises :
Cette année 1963 est également pour ma famille une date anniversaire de la fidélité à une profession : deux cents ans de meunerie en sept générations.
C’est en effet en 1763 que Pierre Roussel achetait l’un des sept moulins d’Amblie, où lui-même, puis son fils Jacques devaient travailler 65 ans. En 1828, son petit- fils Pierre, se rendait acquéreur du moulin de St-Gabriel, resté depuis lors propriété de la famille Roussel.
La Minoterie de Sully est également centenaire. L’impulsion industrielle lui fut donnée par le père de M. Robert Le Brun, lequel à son tour l’anima de longues années, jusqu’en 1941, avec le concours très apprécié des médaillés que nous fêtons aujourd’hui.
Certains de vous, a conclu M. Roussel, sont en retraite depuis quelques mois. Je leur souhaite de profiter longtemps d’un repos bien mérité. A ceux, plus favorisés par l’âge ou la santé, qui poursuivent leur carrière, je souhaite que nous nous retrouvions pour fêter dix nouvelles années de bons services.
Au nom des miens, et en mon nom, très sincèrement, je vous remercie tous."
Après la remise des décorations et d’enveloppes contenant une discrète gratification, une réception s’est déroulée dans une chaleureuse atmosphère familiale. Et, dans la grande salle de la résidence de M. Jacques Roussel, l’on a sablé le champagne autour de la cheminée où dansait un sympathique feu de bois.
Creully sur Seulles - Novembre 1932 - Gabrielle-Yvonne-Madeleine est baptisée à Saint Gabriel.
Dans le journal diocésain, "La semaine catholique" du 6 novembre 1932, un article relatait la cérémonie de bénédiction d’une cloche installée dans le petit béffroi de l'église de Saint-Gabriel.
" La paroisse de
Saint-Gabriel possède un célèbre prieuré, fondé au XIe siècle par un
seigneur de Creully, en faveur de l’abbaye de Fécamp ; de ce prieuré subsistent
encore, outre un magnifique chœur roman du XIe siècle, d’autres
constructions un peu plus récentes que leur propriétaire actuel, M.
Fauchier-Delavigne, a transformé avec infiniment de goût en une belle école
d’horticulture...
Il y a d’autre part, à Saint-Gabriel, une importante minoterie et
de nombreuses exploitations agricoles ; la population s’y est accrue depuis
quelques années au point qu’il a fallu construire des maisons nouvelles et
dédoubler l’école publique devenue trop petite. Ce n’est donc pas ici « la
terre qui meurt », mais bien la terre qui revit, parce qu’elle sait unir au
respect des bonnes traditions anciennes le souci de s'adapter aux progrès
modernes.
Mais l’une des caractéristiques les plus frappantes de notre
paroisse, c’est la bonne entente générale qui y règne. Cette union cordiale,
qui fait un des charmes, de Saint-Gabriel, est due pour une part à l’esprit
judicieux et avisé de ses habitants qui savent que la discorde et l’intrigue
nuisent toujours en fin de compte à ceux qui les ont fomentées. Mais elle
provient aussi de ce que tous ici sont, directement ou indirectement, pénétrés
de cet esprit de paix, de justice et de fraternité que le Christ est venu
enseigner aux hommes,
C’est en ces termes que, le 27 octobre1932 , M. André Delacour,
conseiller référendaire à la Cour des Comptes et maire de Saint- Gabriel,
présentait la commune qu’il a su placer au premier rang du progrès social, à S.
Exc. Monseigneur Picaud, venu pour bénir une nouvelle cloche. Et le distingué
magistrat municipal, après avoir décrit en une page inspirée du plus pur esprit
chrétien le rôle de la cloche, rappelait comment, le beffroi de la vieille
église menaçant ruine, on avait dû interrompre les sonneries. La commune
l'ayant remis à neuf, on avait alors songé à remplacer l'une des cloches fêlées,
dont l’acquisition a pu être faite, grâce à une souscription paroissiale
ouverte par « le dévoué, vaillant et distingué pasteur », M. l’abbé Frayard. Et
l’orateur, écartant la perspective d’un nouveau tocsin de guerre, souhaitait
pour terminer, l’avènement de cette bienheureuse Paix dont le Christ est venu
apporter aux hommes la formule infaillible, mais que les hommes rechercheront
en vain, tant qu’un trop grand nombre s’obstineront à demeurer sourds aux
enseignements de l’Evangile.
Monseigneur Picaud remercia avec ce tact, cette élévation de la
pensée et cet art de la parole qui le caractérisent et sont déjà si appréciés
dans le diocèse. Puis, l’on se rendit à l’église bientôt remplie d’une foule
débordante, aux premiers rangs de laquelle on remarquait M. Engerand, député,
et M. le comte d’Oilliamson conseiller général. C’est alors que le Pontife,
assisté de M. le vicaire général Lemercère et de M. le chanoine Lefrançois,
doyen de Creully, qu’entourait un nombreux clergé, procéda à la bénédiction
rituelle de Gabrielle-Yvonne-Madeleine.
Après que M. l’abbé Frayard eut présenté à son évêque ses
paroissiens de Saint-Gabriel et dit leurs mérites et la satisfaction qu’ils
donnent à leur desservant, Monseigneur Picaud, dans un langage élevé et nourri
de fortes pensées, exposa le symbolisme de la cloche, tira la leçon de cette
belle liturgie et marqua la satisfaction qu’éprouvait son cœur d’Evêque.
La néophyte de bronze qui avait pour parrain M. Robert Delacour,
fils du maire de Saint-Gabriel, et pour marraine Mlle Julien fille du maire de
Brécy — commune rattachée pour le culte à Saint-Gabriel — ayant reçu
l’investiture chrétienne, prit place sans retard dans sa prison aérienne, pour
y remplir avec ses compagnes son rôle d'animatrice fidèle de la vie religieuse.
Après la cérémonie, Mgr Picaud fit dans la paroisse le tour de l’évêque, si nous osons dire, et d’un évêque particulièrement averti de la beauté artistique : il admira le vieux prieuré, félicita M. Fauchier-Delavigne de ses généreuses initiatives, loua M. Delacour de son zèle pour le bien social, marqué par de si beaux résultats, et félicita Saint-Gabriel d’avoir su choisir et garder un maire si distingué et dévoué.
Le souvenir que tous garderont de cette journée vraiment réconfortante en fera l’une des plus belles dates de l'histoire de Saint-Gabriel."
Je rappelle que l'association des 3 clochers de Creully-sur-Seulles souhaite réaliser une journée du clocher à Saint Gabriel, le lundi 24 mai 2021 (Lundi de Pentecôte). "Ouvrez votre clocher aux habitants !"
Creully sur Seulles - Découverte aux Archives Départementales... regards sur nos monuments vers 1902.
Allez aux Archives Départementales du Calvados est toujours pour moi l'occasion de découvertes imprévues lors de mes recherches pour mon blog "creully.net".
Lors d'une de mes dernières visites j'ai trouvé des photographies de Creully (Creullet), Saint-Gabriel-Brécy et Secqueville en Bessin. Photos de Marie Brault datant de 1902 - 1904.
Le prieuré de Saint-Gabriel |
Détail du parc du château de Creullet à Creully. |
Eglise de Secqueville en Bessin |
Creully sur Seulles - 31 mai 1769 - Visite de chantier en l'église paroissiale de Saint-Gabriel Brécy
Le 31 mai 1769, « Pierre Fontaine, architecte, demeurant à Pontoise » et « François de Cussy, architecte, demeurant en la paroisse de Sainte-Croix-sur- Mer », chargés par l’abbaye de Fécamp de dresser un devis estimatif des réparations qui lui incombaient dans les édifices dépendant du prieuré de Saint-Gabriel, procédèrent à une visite du chœur de l’église paroissiale de Saint Gabriel.
« Nous avons visité le chœur de ladite église, lequel contient 34 pieds de longueur, compris le sanctuaire, sur 23 pieds de largeur dans œuvre, et 16 pieds de hauteur de costière sous égouts, couvert en grosse ardoise, avec un pignon nu levant. Cedit chœur est éclairé de deux croisées avec panneaux de vitres au Midi et trois au Nord. Le sanctuaire séparé par trois marches en pierre de taille, avec une balustrade en bois sur la dernière manche, ledit sanctuaire de 10 pieds et demi de longueur, l’autel et contre table en pierre de taille, décoré de deux colonnes torses de chaque côté, d'architecture d’ordre composite, avec piédestaux, base, chapiteaux et fronton dans le milieu le tabernacle et les gradins en menuiserie, au-dessus duquel est un tableau peint sur toile représentant Notre Seigneur sur la Croix. Cedit chœur et sanctuaire pavé en pavé de pierre de plusieurs échantillons et huit tombes en pierre, voûté et lambrissé en plein cintre avec planches de sapin et tringle sur les joints. Le tout est fermé sous le milieu de l’arcade séparant la nef par un mur d’appui en pierre, au-dessus duquel est une balustrade en bois, avec porte d’entrée dans le milieu à deux vantaux, dont le bas est à panneaux et le haut garni de balustre; au-dessus de ladite porte et dans le milieu est un Christ ; au-devant de la balustre est un banc pour le clergé fort ancien ; mais comme M. le Curé nous a déclaré avoir fait un marché avec un menuisier à Bayeux pour faire un autel en menuiserie et des stalles, et aussi un tableau pour mettre dans le milieu dudit autel, le tout aux dépends du trésor, que ledit autel, tabernacle, tableau et stalles sont faits et prêt à poser, pourquoi nous n’avons pas fait état de celui actuel
«
Ensuite nous avons fait la visite du clocher, lequel est situé sur le mur de
l’arcade séparant la nef d’avec le chœur, et que (sic) le chœur ne comprend que
la moitié de l’épaisseur dudit mur, lequel est supporté par dessous par trois
arcs en pierre de taille, et sous celui du milieu est placé le Christ, pourquoi
nous estimons que ledit clocher doit être à la charge dudit sieur prieur pour
moitié avec les habitants, et pourquoi nous en avons fait la visite, ainsi que
de la tour, dans laquelle est pratiqué l'escalier servant à y monter, ainsi qu’à la charpente sur le chœur
et contient 5 pieds 6 pouces carrés dans
œuvre, construit en pierre de taille, terminé en pyramide par le haut d’environ
10 pieds de hauteur avec quatre croisées en face du beffroi... »
Départ de l'escalier |
Arrivée de l'escalier |