L'Intransigeant du 28 janvier 1913 |
Le porche du château vers 1913 |
L'Intransigeant du 28 janvier 1913 |
Le porche du château vers 1913 |
Lion |
Le prieuré de Saint-Gabriel-Brécy est le cadre d'une entreprise particulièrement intéressante : reconstruire un bâtiment dans le style du Prieuré.
150 jeunes passent leurs vacances dans la
commune Bas- Normande grâce à l’Association Cotravaux (études et chantiers).
Cette Association placée sous l’égide du premier ministre est la plus récente
et. la plus importante des organisations de ce genre. Elle regroupe 200 chantiers
comme celui de Saint-Gabriel et plus de 400 jeunes.
Ce chantier entre dans le cadre de l’expansion du Centre horticole. Il abritait 30 élèves en 1930 et à la rentrée prochaine, ils seront près de 140. Si le nombre des élèves a augmenté sans que les aménagements suivent cette progression, on a donné, cette année, le départ d’un programme important : création de dortoirs, salles de classes, sanitaires, salles d’eau et réfectoire. Réalisations coûteuses : 12 000 de nos francs actuels. La première tranche en cours s’élève à 3 000 F. Elle est réalisée en collaboration avec l’Entreprise Jeanne et Henin qui trouve en ces jeunes des « ouvriers » n’ayant aucune connaissance sur les méthodes de construction mais faisant preuve d’une grande volonté.
Ils sont conseillés par M. J.J. Deseze,
architecte, qui dirige la construction d’un bâtiment de 20 mètres sur 8 où sera
aménagé le réfectoire.
Outre le travail, on a mis sur pied diverses
activités de loisirs : atelier-photo, sports, visites dans la région. Deux
soirées de chansons courtoises avec Jean Belliard ont été organisées au mois de
juillet.
Le dernier groupe arrive cette semaine et
participera à une journée amicale avec les jeunes de Creully, dimanche 30 août. Au nombre de ces 150 garçons et filles
qui travaillent bénévolement mais sont logés par le centre horticole, se
trouvent Alain et Hervé Fauchier-Delavigne, vice-président et trésorier du
centre.
Ces maçons vacanciers travaillent pendant leurs vacances pour
offrir aux élèves du Prieuré la rentrée.
Dans le journal diocésain, "La semaine catholique" du 6 novembre 1932, un article relatait la cérémonie de bénédiction d’une cloche installée dans le petit béffroi de l'église de Saint-Gabriel.
" La paroisse de
Saint-Gabriel possède un célèbre prieuré, fondé au XIe siècle par un
seigneur de Creully, en faveur de l’abbaye de Fécamp ; de ce prieuré subsistent
encore, outre un magnifique chœur roman du XIe siècle, d’autres
constructions un peu plus récentes que leur propriétaire actuel, M.
Fauchier-Delavigne, a transformé avec infiniment de goût en une belle école
d’horticulture...
Il y a d’autre part, à Saint-Gabriel, une importante minoterie et
de nombreuses exploitations agricoles ; la population s’y est accrue depuis
quelques années au point qu’il a fallu construire des maisons nouvelles et
dédoubler l’école publique devenue trop petite. Ce n’est donc pas ici « la
terre qui meurt », mais bien la terre qui revit, parce qu’elle sait unir au
respect des bonnes traditions anciennes le souci de s'adapter aux progrès
modernes.
Mais l’une des caractéristiques les plus frappantes de notre
paroisse, c’est la bonne entente générale qui y règne. Cette union cordiale,
qui fait un des charmes, de Saint-Gabriel, est due pour une part à l’esprit
judicieux et avisé de ses habitants qui savent que la discorde et l’intrigue
nuisent toujours en fin de compte à ceux qui les ont fomentées. Mais elle
provient aussi de ce que tous ici sont, directement ou indirectement, pénétrés
de cet esprit de paix, de justice et de fraternité que le Christ est venu
enseigner aux hommes,
C’est en ces termes que, le 27 octobre1932 , M. André Delacour,
conseiller référendaire à la Cour des Comptes et maire de Saint- Gabriel,
présentait la commune qu’il a su placer au premier rang du progrès social, à S.
Exc. Monseigneur Picaud, venu pour bénir une nouvelle cloche. Et le distingué
magistrat municipal, après avoir décrit en une page inspirée du plus pur esprit
chrétien le rôle de la cloche, rappelait comment, le beffroi de la vieille
église menaçant ruine, on avait dû interrompre les sonneries. La commune
l'ayant remis à neuf, on avait alors songé à remplacer l'une des cloches fêlées,
dont l’acquisition a pu être faite, grâce à une souscription paroissiale
ouverte par « le dévoué, vaillant et distingué pasteur », M. l’abbé Frayard. Et
l’orateur, écartant la perspective d’un nouveau tocsin de guerre, souhaitait
pour terminer, l’avènement de cette bienheureuse Paix dont le Christ est venu
apporter aux hommes la formule infaillible, mais que les hommes rechercheront
en vain, tant qu’un trop grand nombre s’obstineront à demeurer sourds aux
enseignements de l’Evangile.
Monseigneur Picaud remercia avec ce tact, cette élévation de la
pensée et cet art de la parole qui le caractérisent et sont déjà si appréciés
dans le diocèse. Puis, l’on se rendit à l’église bientôt remplie d’une foule
débordante, aux premiers rangs de laquelle on remarquait M. Engerand, député,
et M. le comte d’Oilliamson conseiller général. C’est alors que le Pontife,
assisté de M. le vicaire général Lemercère et de M. le chanoine Lefrançois,
doyen de Creully, qu’entourait un nombreux clergé, procéda à la bénédiction
rituelle de Gabrielle-Yvonne-Madeleine.
Après que M. l’abbé Frayard eut présenté à son évêque ses
paroissiens de Saint-Gabriel et dit leurs mérites et la satisfaction qu’ils
donnent à leur desservant, Monseigneur Picaud, dans un langage élevé et nourri
de fortes pensées, exposa le symbolisme de la cloche, tira la leçon de cette
belle liturgie et marqua la satisfaction qu’éprouvait son cœur d’Evêque.
La néophyte de bronze qui avait pour parrain M. Robert Delacour,
fils du maire de Saint-Gabriel, et pour marraine Mlle Julien fille du maire de
Brécy — commune rattachée pour le culte à Saint-Gabriel — ayant reçu
l’investiture chrétienne, prit place sans retard dans sa prison aérienne, pour
y remplir avec ses compagnes son rôle d'animatrice fidèle de la vie religieuse.
Après la cérémonie, Mgr Picaud fit dans la paroisse le tour de l’évêque, si nous osons dire, et d’un évêque particulièrement averti de la beauté artistique : il admira le vieux prieuré, félicita M. Fauchier-Delavigne de ses généreuses initiatives, loua M. Delacour de son zèle pour le bien social, marqué par de si beaux résultats, et félicita Saint-Gabriel d’avoir su choisir et garder un maire si distingué et dévoué.
Le souvenir que tous garderont de cette journée vraiment réconfortante en fera l’une des plus belles dates de l'histoire de Saint-Gabriel."
Je rappelle que l'association des 3 clochers de Creully-sur-Seulles souhaite réaliser une journée du clocher à Saint Gabriel, le lundi 24 mai 2021 (Lundi de Pentecôte). "Ouvrez votre clocher aux habitants !"
Le prieuré de Saint-Gabriel |
Détail du parc du château de Creullet à Creully. |
Eglise de Secqueville en Bessin |
Le 31 mai 1769, « Pierre Fontaine, architecte, demeurant à Pontoise » et « François de Cussy, architecte, demeurant en la paroisse de Sainte-Croix-sur- Mer », chargés par l’abbaye de Fécamp de dresser un devis estimatif des réparations qui lui incombaient dans les édifices dépendant du prieuré de Saint-Gabriel, procédèrent à une visite du chœur de l’église paroissiale de Saint Gabriel.
« Nous avons visité le chœur de ladite église, lequel contient 34 pieds de longueur, compris le sanctuaire, sur 23 pieds de largeur dans œuvre, et 16 pieds de hauteur de costière sous égouts, couvert en grosse ardoise, avec un pignon nu levant. Cedit chœur est éclairé de deux croisées avec panneaux de vitres au Midi et trois au Nord. Le sanctuaire séparé par trois marches en pierre de taille, avec une balustrade en bois sur la dernière manche, ledit sanctuaire de 10 pieds et demi de longueur, l’autel et contre table en pierre de taille, décoré de deux colonnes torses de chaque côté, d'architecture d’ordre composite, avec piédestaux, base, chapiteaux et fronton dans le milieu le tabernacle et les gradins en menuiserie, au-dessus duquel est un tableau peint sur toile représentant Notre Seigneur sur la Croix. Cedit chœur et sanctuaire pavé en pavé de pierre de plusieurs échantillons et huit tombes en pierre, voûté et lambrissé en plein cintre avec planches de sapin et tringle sur les joints. Le tout est fermé sous le milieu de l’arcade séparant la nef par un mur d’appui en pierre, au-dessus duquel est une balustrade en bois, avec porte d’entrée dans le milieu à deux vantaux, dont le bas est à panneaux et le haut garni de balustre; au-dessus de ladite porte et dans le milieu est un Christ ; au-devant de la balustre est un banc pour le clergé fort ancien ; mais comme M. le Curé nous a déclaré avoir fait un marché avec un menuisier à Bayeux pour faire un autel en menuiserie et des stalles, et aussi un tableau pour mettre dans le milieu dudit autel, le tout aux dépends du trésor, que ledit autel, tabernacle, tableau et stalles sont faits et prêt à poser, pourquoi nous n’avons pas fait état de celui actuel
«
Ensuite nous avons fait la visite du clocher, lequel est situé sur le mur de
l’arcade séparant la nef d’avec le chœur, et que (sic) le chœur ne comprend que
la moitié de l’épaisseur dudit mur, lequel est supporté par dessous par trois
arcs en pierre de taille, et sous celui du milieu est placé le Christ, pourquoi
nous estimons que ledit clocher doit être à la charge dudit sieur prieur pour
moitié avec les habitants, et pourquoi nous en avons fait la visite, ainsi que
de la tour, dans laquelle est pratiqué l'escalier servant à y monter, ainsi qu’à la charpente sur le chœur
et contient 5 pieds 6 pouces carrés dans
œuvre, construit en pierre de taille, terminé en pyramide par le haut d’environ
10 pieds de hauteur avec quatre croisées en face du beffroi... »
Départ de l'escalier |
Arrivée de l'escalier |
L'autel de l'église dédièe à Saint Thomas Becket. |
La deuxième partie est : La dédicace eu lieu
durant l'abbatiat de Guillaume, par la grâce de Dieu, onzième abbé de Fécamp. Il s'agirait de Guillaume IV de Putot.
L'église de Saint Gabriel-Brécy |
Thomas Becket fut assassiné le 29 décembre 1170. Sa canonisation populaire fut immédiate. On sait qu'elle fut officiellement proclamée par Rome dès le 21 février 1173. On sait aussi que l'instigateur du meurtre, le duc-roi Henri II, réconcilié avec l'Église à la cathédrale d'Avranches en 1 172, accomplit son pèlerinage pénitentiel au tombeau de sa victime le 12 juillet 1174. Les miracles s'étaient alors multipliés. Ils furent recueillis par deux moines de l'abbaye cantorbérienne de Christchurch, Benoît et Guillaume, dont les textes, analysés par Raymonde Foreville, font état d'un certain nombre de pèlerins venus de Normandie et favorisés de la guérison d'infirmités, de maladies ou de séquelles traumatiques graves. Parmi eux il y eut notamment, dès 1171, un chevalier prénommé Eudes venu de Falaise. Vint ensuite et fut guéri à Cantorbéry le lépreux Gautier, originaire de Lisors, paroisse voisine de l'abbaye de Mortemer (Eure). Cette guérison mérite d'autant plus d'être rapportée que l'on vit plusieurs léproseries normandes se mettre sous le patronage de saint Thomas le Martyr. Sont encore mentionnés : un adolescent de Villedieu (les-Poèles), une femme aveugle du diocèse de Bayeux, un pèlerin d'Eu, un autre de Valognes, pour ne citer que des miraculés.
L'attachement de la Normandie à saint Thomas Becket s'explique d'autant mieux qu'il était lui-même normand d'origine. Raymonde Foreville assure que son père, Gilbert, appartenait à la bourgeoisie de Rouen et sa mère à celle de Caen.
Source: Les lieux de culte de Saint Thomas Becket en Normandie - Jean Fournée
Exemple de page d'acte conservé au Service Historique de l'Armée de Terre à Vincennes |