Creully sur Seulles - Le lavoir et le pont disparus de Saint Gabriel
L'agrandissement de la minoterie Roussel de Saint Gabriel-Brécy a amené la destruction d'un lavoir et d'un pont dit "romain". Jacques Lahaulle a retrouvé une photo de ces deux édifices malheureusement disparus ; je me permets de la partager avec vous.
Le lieu actuel :
Le bief de la Seulles |
Dans l'angle en bas à gauche, le prieuré. |
Sur un vieux plan cadastral. |
Creully sur Seulles - Le moulin du prieuré de Saint-Gabriel.
En découvrant les photos ci-dessous aux Archives Départementales du Calvados dans un dossier concernant Saint-Gabriel-Brécy, j'ai enquêté pour savoir à quoi correspondaientt les fondations en pierre le long de la Seulles non loin du pont qui partage Saint-Gabriel et Villiers le Sec.
Bien sûr, c'était un moulin; celui du prieuré de Saint Gabriel.
Un document conservé également aux Archives départementales relate une visite de deux architectes mandatés par l'abbaye de Fécamp afin d'en évaluer les travaux à effectuer.
Le lundi 29 mai 1769, Pierre Fontaine, architecte, demeurant à Pontoise et François de Cussy, architecte, demeurant en la paroisse de Sainte Croix sur mer, sont chargés par l'abbaye de Fécamp de dresser un devis estimatif des réparations nécessaires aux bâtiments dépendant du prieuré de Saint Gabriel.
Ce moulin était occupé par Jean Morel.
Avec le corps de bâtiment servant à usage de Moulins il y
avait une étable à vaches et une étable à porcs avec un poulailler au bout du
pignon. Le moulin comprenait 2 chambres et 2 cabinets. Il était construit en
maçonnerie avec combles à égout, couvert en grosses ardoises.
La chapelle du prieuré sur une illustration de Félix Thorigny (1824 -1870). Au fond, à droite, le moulin. |
Le moulin sur le cadastre de 1811 |
Brécy - Creully sur Seulles - Une photo de 1900 inédite.
Creully sur Seulles - Thomas Becket, le Saint Patron de l'église paroissiale de Saint Gabriel.
L'autel de l'église dédièe à Saint Thomas Becket. |
La deuxième partie est : La dédicace eu lieu
durant l'abbatiat de Guillaume, par la grâce de Dieu, onzième abbé de Fécamp. Il s'agirait de Guillaume IV de Putot.
L'église de Saint Gabriel-Brécy |
Thomas Becket fut assassiné le 29 décembre 1170. Sa canonisation populaire fut immédiate. On sait qu'elle fut officiellement proclamée par Rome dès le 21 février 1173. On sait aussi que l'instigateur du meurtre, le duc-roi Henri II, réconcilié avec l'Église à la cathédrale d'Avranches en 1 172, accomplit son pèlerinage pénitentiel au tombeau de sa victime le 12 juillet 1174. Les miracles s'étaient alors multipliés. Ils furent recueillis par deux moines de l'abbaye cantorbérienne de Christchurch, Benoît et Guillaume, dont les textes, analysés par Raymonde Foreville, font état d'un certain nombre de pèlerins venus de Normandie et favorisés de la guérison d'infirmités, de maladies ou de séquelles traumatiques graves. Parmi eux il y eut notamment, dès 1171, un chevalier prénommé Eudes venu de Falaise. Vint ensuite et fut guéri à Cantorbéry le lépreux Gautier, originaire de Lisors, paroisse voisine de l'abbaye de Mortemer (Eure). Cette guérison mérite d'autant plus d'être rapportée que l'on vit plusieurs léproseries normandes se mettre sous le patronage de saint Thomas le Martyr. Sont encore mentionnés : un adolescent de Villedieu (les-Poèles), une femme aveugle du diocèse de Bayeux, un pèlerin d'Eu, un autre de Valognes, pour ne citer que des miraculés.
L'attachement de la Normandie à saint Thomas Becket s'explique d'autant mieux qu'il était lui-même normand d'origine. Raymonde Foreville assure que son père, Gilbert, appartenait à la bourgeoisie de Rouen et sa mère à celle de Caen.
Source: Les lieux de culte de Saint Thomas Becket en Normandie - Jean Fournée
Saint-Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles) - Le mariage du fils aîné de COLBERT.
Ce ministre, à qui la postérité a décerné le nom de "Grand", et dont les travaux eurent pour but le vaste développement du commerce, de l'industrie et de la richesse mobilière, venait-il parfois se délasser des soucis du pouvoir en visitant son domaine de Creully ?
Chapelle du prieuré de St-Gabriel. |
Mais une autre question est posée :
normande? En effet, j'ai découvert dans l'un des registres des actes paroissiaux que son fils aîné s'est marié dans la chapelle du prieuré de Saint-Gabriel.
Portrait de Catherine de Guyon de Matignon par Pierre Mignard en 1691 avec ses fils Jean Baptiste (gauche) et Charles Eléonor (droite).
6 juin 1944 - Un avion anglais survole Creully, Villiers le Sec et St Gabriel Brécy (Creully sur Seulles)...
Creully sur Seulles - Ma maîtresse de maternelle, Mme Hamon part en retraite
Texte de l'article:
Creully a fêté mercredi dernier, en début de soirée, deux
personnalités parmi les
plus attachantes de la cité : Mme et
M. Albert Hamon, inspecteur central du Trésor, en poste depuis 22 ans à la
perception de Creully. La réception, donnée dans la très belle salle du
château, réunissait un grand nombre de personnalités. Citons notamment : M.
Lecornu, trésorier payeur général du Calvados ; M. Boissières, maire de
Creully ; Mme Roussel, maire de St-Gabriel-Brécy
et présidente de l’association des maires du canton ; Me Fortier,
président de la délégation cantonale des A.C. ; M. Leboucher, curé-doyen de
Creully ; M. Pawlic, commandant la brigade de gendarmerie ; MM. Viry, directeur
du Foyer des A.C. de Villiers-le-Sec et Génin, économe de l’établissement et de
nombreux amis.
Mme et M. Hamon ont donc reçu, ce soir-là, de multiples
témoignages de sympathie mais un départ en retraite est toujours teinté d’une
certaine mélancolie. Surtout lorsque, pendant tant d’années, les personnalités
que l’on fête ont bénéficié d’une estime unanime due, non seulement à la
compétence dans le domaine professionnel nais surtout, à une extrême
amabilité et à un sens inné de l’humain.
Au cours de la soirée, MM. Lecornu, Boissières et Fortier ont magnifiquement exprimé à Mme et M. Hamon, à la fois des éloges pour une longue carrière remplie d'une façon aussi exemplaire, et les très vifs regrets ressentis par toute la population au moment de ce départ que nul ne veut d’ailleurs considérer, ici, comme un adieu.
Très ému, M. Hamon remercia les personnalités et l’assistance et
se déclara vraiment touché ainsi que son épouse par autant
de témoignages d’affectueuse sympathie. Mme et M. Hamon devaient ensuite
recevoir des gerbes de fleurs et un splendide cadeau qui leur permettra de
passer des soirées (que nous souhaitons fort agréables) devant le petit écran.
Et l’on trinqua à la longue et heureuse retraite de Mme et M. Hamon. Et aussi à
la santé de celui qui est appelé à assurer l’intérim de la perception : M.
Mancel actuellement chargé de la perception de Ryes.
Nos félicitations à Mme et M. Hamon et à M. Mancel.
Des armoiries pour Creully sur Seulles (Creully, Saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec).
Creully sur Seulles - Retour des moines au prieuré de Saint Gabriel
Bruno Debrandt dit "le voyageur" sur les traces d'un assassin enquête en Haute-Loire près des moines de l'abbaye de Basse Combe. Ainsi le prieuré de Saint Gabriel-Brécy servit de cadre au tournage. Série diffusée le 24 janvier sur FR3.
Creully, saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec se sont regroupés autour de la Seulles. (Creully sur Seulles)
Cette commune, comme celle de Saint-Pierre-du-Fresne qui est contiguë, présente des coteaux, des vallons, un sol accidenté, et le tout très pittoresque.
Un de ses bois renferme une pierre énorme, appelée la pierre de Dialan, on suppose qu'elle servait aux druides pour leurs sacrifices.
Elle arrive ainsi à Juvigny, où elle traverse les routes départementales de Bayeux à Villers-Bocage, et de Caen à Caumont, sous un beau pont en granit, de construction récente. Juvigny doit à cette jonction des routes une certaine importance. Tout près de cette localité, à Fontenay-le-Pesnel, on exploite avec activité des fours à chaux et des carrières calcaires qui fournissent des pavés résistants.
La Seulles apporte à Juvigny un certain volume d'eau qu'elle doit à plusieurs affluents. Se sont, à gauche, le Calichon et le ruisseau de Candon ou de Cliquet, qu'elle reçoit, celui-ci à Sermentot, celui-là à Anctoville. Le Calichon alimente deux moulins à blé, l'un à Briquessart, hameau de la commune de Livry, et autrefois un gros bourg. La mesure de Briquessart était, paraît-il, une des plus anciennes du royaume. On cite le baron de ce bourg parmi les seigneurs qui se liguèrent, en 1047, contre Guillaume. Il avait un château important sur le bord de la vallée du Calichon. Les affluents de la Seulles, rive droite, sont d'abord La Seuline, une rivière assez importante, qui sort des bois de Saint-Georges-d'Aunay, arrose Maisoncelles-Pelvey, Tracy-Bocage, Villers-Bocage, Saint-Louet-sur-Seulles, Villy-Bocage, où elle se jette dans la Seulles, après avoir fait marcher deux moulins à blé. Le second affluent est le ruisseau du Coisel, dans la commune de Saint-Vaast.
Les communes traversées par la Seulles et par ses affluents produisent des céréales et des pommes à cidre; dans les vallées se trouvent des prés qui ne sont pas classés parmi les terres les meilleures des environs; l'herbe y est molle, peu nourrissante. Il serait souvent difficile de les drainer, le sol étant, en beaucoup d'endroits, au-dessous des cours d'eau. Cependant, vers Saint-Vaast, le terrain s'améliore.
Cette commune paraît avoir eu jadis une certaine importance. Des fouilles, pratiquées pour le défrichement des bois et l'extraction du galet roulé, y ont mis à jour les fondements d'anciennes murailles qui passent pour avoir fait partie d'un camp romain.
Des souvenirs religieux se rattachent aussi à Saint-Vaast. Vers 865, les habitants de Macé, près d'Alençon, vinrent y déposer les reliques de Saint Raven et de Saint Rasiphe. En 1047, Hugues, évêque de Bayeux, averti par la révélation d'un religieux, alla processionnellement lever leurs corps, qu'il trouva à 20 pieds de profondeur, enveloppés dans une peau de cerf.
Les populations implorent encore l'intercession de ces deux saints en faveur des fruits de la terre, surtout contre les ravages des mans ou vers blancs.
Saint-Vaast avait un château fort. Il en reste des vestiges près de l'église, dont quelques parties seulement appartiennent au style roman, et d'autres peut-être au XIIIe siècle. Le seigneur du lieu été nommé à la cure de Saint-Vaast. Quand l'évêque de Bayeux venait prendre possession de son siège, les châtelains de Saint-Vaast et de Beaumont, devaient le conduire depuis le prieuré de Saint Vigor-le-Grand jusqu'à la cathédrale. Le premier tenait, la gauche, le second, la droite du prélat.
En 1356, les Anglais s'emparèrent du château fort de Saint-Vaast. Nos pères eurent alors à subir toutes les horreurs de l'invasion; les moulins et les maisons furent brûlés. On fuyait ; dans plusieurs communes, il ne resta que les vieillards; les morts étaient sans sépulture ; pendant plusieurs années, les terres demeureront incultes. Au milieu de cette désolation, il y eut comme un élan de patriotisme qui porta les habitants des communes voisines à se réunir pour racheter le château de Saint-Vaast et délivrer ainsi le pays de la garnison ennemie.
Dans cette contrée, comme le patriotisme, la charité se manifestait, et, en 1374, elle inspirait la création, à Juvigny, d'un petit Hôtel-Dieu ou prieuré hospitalier, sous le titre de Sainte-Apolline. Il n'existe plus. Mais le pays ne cesse, de trouver des bienfaiteurs dans la famille qui possède le château de Juvigny. Il y a là une construction considérable, à laquelle conduisent de longues avenues, et qu'entourent une belle terre, des promenades et de vastes allées.
De Juvigny, la Seulles descend à Tilly, en prenant, sur son passage, le ruisseau du Bordel. Récemment encore, tout près de notre rivière et du bourg, s'élevait, au milieu de riches prairies, un des châteaux les plus considérables de la Basse-Normandie. Il a disparu, comme tout ce qui se rattachait à l'antique seigneurie de Tilly-sur-Seulles.
Elle eut surtout à souffrir de l'invasion anglaise, pendant la guerre de cent ans. En 1418, le château et le domaine de Tilly qui appartenaient à Philippe d'Harcourt, furent confisqués et donnés à Jean Gray, chevalier. En 1422, Henri V prescrivit, au Bailly de Caen de raser le château.
Après l'expulsion de l'étranger, la terre et la châtellenie de Tilly passèrent en diverses mains. Le château démoli, il y a quelques années, avait été reconstruit, avant la révolution, par M. de Fontette, intendant de la généralité de Caen.
Des transformations successives ont été également apportées à l'église actuelle dont la nef, ou la partie la plus ancienne, date au moins du XIe siècle. Elle était sur la paroisse Saint-Pierre, que la Seulles séparait autrefois de celle de Saint-François.
En quittant Tilly pour s'engager d'abord dans l'arrondissement de Bayeux, cette rivière laisse sur sa rive gauche Bucéels, Chouain, Condé-sur-Seulles et Nonant; sur sa rive droite, Audrieu, Ducy-Sainte-Marguerile et Carcagny. Elle traverse ensuite les communes de Vaux-sur-Seulles, Esquay-sur-Seulles, Vienne, et elle va délimiter les deux communes de Villiers-le-Sec et de Saint-Gabriel.
Là, un moulin assez important lui emprunte ses eaux, qui coulent tout près de l'antique prieuré de Saint-Gabriel. Ce n'est plus qu'une ruine, mais « une des plus belles du département » a dit M. de Caumont. Il avait été fondé au XIe siècle, en faveur de l'abbaye de Fécamp, par Richard, fils de Tursting, seigneur de Creully.
Ce bourg, aujourd'hui chef-lieu de canton, possédait autrefois un doyenné, une baronnie et une sergenterie. Son église est assez intéressante, et son château passe pour avoir été « une des anciennes forteresses les plus remarquables du Calvados.»
Il y eut souvent chez les seigneurs de Creully, autant de patriotisme que de bravoure. En 1047, Hamon, l'un d'eux, combattit vaillamment et fut tué au Val-des-Dunes. Guillaume-le-Conquérant et Guillaume-le-Roux eurent en grande estime Robert Hamon, son fils. Aussi, pour reconnaître ses services, lui donnèrent-ils les comtés et seigneuries de Glocester et de Bristol en Angleterre. Un Philippe, baron de Creully, fut renommé parmi les chevaliers bannerets, qui vivaient du temps de Philippe-Auguste, en 1210.
A l'époque de la première invasion anglaise, le château de Creully, comme toutes les places fortes des bords de la Seulles, excita la convoitise de l'ennemi. Trop faible pour l'arrêter, Richard n'hésita pas à démanteler sa demeure. Conduits par Philippe de Navarre les anglais s'y établirent. C'était en mars 1357. Ils ne restèrent pas longtemps. Au mois d'août, Richard fils et quantité de gens d'armes vinrent les pourchasser. Tous ceux qu'ils trouvèrent furent tués ou faits prisonniers, et le vainqueur rentra dans son château.
De nouveaux malheurs désolèrent bientôt la France. Le 1er août 1417, Henri V débarquait à l'embouchure de la Touques. Honfleur, Lisieux, Caen, Bayeux, Coutances, Falaise, Argentan, Alençon tombèrent en son pouvoir. Creully eut à subir le même sort. Il fallut le triomphe de Formigny pour le délivrer entièrement de l'envahisseur.
Ces assauts successifs et des constructions postérieures ont fait perdre à cette antique forteresse une partie de son aspect primitif. Cependant on peut reconnaître encore des vestiges du monument et suivre le développement des remparts, si l'on se place au delà du moulin, sur le pont de la Seulles. L'effet produit est des plus pittoresques.
Un autre, côté du tableau, toujours plein de vie, c'est le cours de la rivière et le volume d'eau considérable qu'elle charrie à travers les prairies. Elle se précipite à côté de Tierceville, vers Amblie, Colombiers-sur-Seulles et Reviers.
Depuis Vaux-sur-Seulles, près des lieux où elle arrive sous le canton de Ryes, au pied du plateau qui borde le littoral de l'arrondissement de Bayeux et sert de contrefort à ses hautes falaises, elle cesse de marcher vers la mer pour se porter du côté de l'Est. A partir de Reviers, elle reprend sa direction première, contourne l'extrémité du plateau dont nous venons de parler, et se divise, en deux branches bientôt réunies, lorsque les collines qui ferment la vallée se rejoignent sous Banville. Elle va se jeter enfin dans la mer, à Courseulles, en face des rochers du Calvados.
Jadis elle avait son embouchure sur la limite de la commune de Bernières, au lieu nommé la Cassine, et où Graye se terminait. Courseulles n'allait pas alors jusqu'à la mer. Mais les marais traversés par la rivière se desséchant peu à peu, l'agriculture, l'industrie huîtrière et les besoins de la navigation ont fini par porter l'embouchure de la Seulles en face de cette commune. Puis, en 1835, furent entrepris les travaux du port. Le vieux lit de la rivière, une partie des parcs à huîtres durent alors céder leur place à un avant-port; des jetées élevées pour en protéger l’entrée, un bassin à flot récemment achevé ont fixé dans cet avant-port l'embouchure de la Seulles.