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39 - 45 - La vie à Saint Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles) pendant la guerre.

Voici un article rédigé pour la presse canadienne par Maurice Desjardins, correspondant des journaux de langue française.
Avec les troupes canadiennes en France le 27 juin 1944.
Il y a en France des milliers de pe­tits villages qui attendent en frémissant leur libération.
Ils ont hâte de respirer l'air pur, d’échapper enfin à l’odieuse occupation qui empoisonne leur existence depuis quatre ans


Pour les deux cents habitants de Saint-Gabriel, cette attente est ter­minée. La libération de ce hameau du département de Calvados est en effet un fait accompli et les braves paysans, qui habitent ses maisons anciennes, ont repris goût à la vie.
Situé dans la plaine de Caen, en­tre Creully et Bayeux, le village de Saint-Gabriel est le prototype du village français. Sa population vit d’élevage et cultive le blé et autres céréales. Elle est aussi fière de son cidre et de son camembert.
Le curé, M. I ’abbé Frayard qui dessert aussi deux autres petites pa­roisses, est un mutilé de la grande guerre.  Le maire M. Delacour est le châtelain, mais il habite Paris où il est conseiller à la Cour des comptes.
M. Noël, le percepteur des impôts habite Saint-Gabriel depuis dix ans. C'est d'après ses propos fidè­lement recueillis au cours d’une entrevue, que sera reconstituée ci-après la phase douloureuse de l'occupation boche.
"Nous avons vu en Juin 1940 ar­river les réfugiés de Paris ; des gens qui avaient été mitraillés et qui transportaient des matelas sur des voitures. Puis, ce furent les réfugiés du Nord et de la Seine Inférieure.  Lorsque les allemands franchirent la Seine, nos gens partirent n’importe où vers l'ouest ou vers le sud.  C'était une véritable panique, ils partaient avec des brouettes, des voiturettes d'enfants ou tout ce qui pouvait leur tomber sous la main.  On ne se battit pas à Saint-Gabriel.
Le 17 juin nous avons vu passer les derniers anglais qui étaient dans des camions et se dirigeaient vers Cherbourg. En passant, ils nous disaient au revoir.
"Trois jours plus tard les pre­miers allemands arrivaient dans de petits chars blindés. Tout le monde restait à la maison, car les alle­mands avaient déjà une réputation de bandits.
"L'armistice nous soulagea quel­que peu mais l’avenir n'était pas rose, car nous savions que les bo­ches occuperaient tout le pays et nous croyions I ’Angleterre finie également.
"Au début de Juillet, ils sont venus réquisitionner la minoterie de M. Roussel pour la kommandantur, une succursale de la kommandantur principale, qui était située à Creully. A deux kilomètres de Saint-Gabriel.  Les Allemands étaient fu­rieux lorsqu’ils s'apercevaient que les maisons qu’ils réquisitionnaient étaient vides. Ils disaient que nons avions eu peur et pour se venger, ils pillaient tout et expédiaient nos meubles et nos vêtements en Allemagne.
"Quoiqu'ils eussent à cœur de paraître corrects, les jeunes Hitlériens étaient une terreur pour nous et tous scandalisaient nos bonnes gens car ils pratiquaient le nudisme intégral.
"Le personnel de la Kommandantur était souvent changé, sans doute pour éviter qu’il ne se crée des amitiés trop fortes dans le village. Une des premières pro­clamations fut d’interdire sous peine de mort d'écouter la radio anglaise mais personne ne se gêna pour écouter les émissions de la B. B. C.
"Nous avions le droit de voya­ger, mais comme nous étions en zone interdite, les français des provinces d’intérieur n'avaient pas le droit de nous visiter. Le secrétaire du maire fabriquait de fausses cartes d'identité que nous envoyions par courrier à nos amis de Paris pour leur permettre de venir nous voir.

"Seuls les véhicules servant au ravitaillement ou aux services médicaux pouvaient obtenir de l’essence qui était distribuée au compte-goutte, mais on se dé­brouillait car de gros stocks d'es­sence avaient été dissimulés et puis on en chipait dans les gara­ges des boches.
"Il fallait décliner à des com­missions la quantité de blé, de pommes de terre et de foin que nous avions en culture mais nos cultivateurs faisaient leur propre pain et le meunier fabriquait clandestinement une quantité de farine pour la consommation exclusive des français. Le cidre ne manquait pas et nous en avons toujours bu du cidre car il faut une occasion extraordinaire pour que nous buvions du vin.
"Pour les fins de leur propagande, les allemands avaient re­cours à des ruses diaboliques. Un jour Ils nous, réunirent et deman­dèrent à ceux qui voulaient des pommes de terre de lever la main droite. Tout le monde leva la main naturellement et alors un photographe nazi prit un instan­tané du geste et la photographie fut montrée en Allemagne pour prouver que les paysans normands avaient pris l'habitude du salut nazi.
"Au cinéma où passaient des films allemands doublés en fran­çais, il était interdit de manifes­ter mais lorsqu'apparaissait la binette d'Hitler, tout le monde se mouchait avec bruit ce qui ren­dait les allemands furieux, mais que pouvaient-ils faire.
"Ce qui nous manquait surtout c'étaient des chaussures, des textiles, des articles de toilette et des conserves.
"Les Allemands faisaient mine d'acheter à bon prix ce dont ils avaient besoin mais ce n'était qu'une autre méthode de pillage car Ils payaient avec de la mon­naie sans valeur. Les allemands avaient de très maigres rations et comme leurs supérieurs ne leur défendaient pas de faire appel aux ressources du pays Ils allaient réquisitionner des centai­nes de litres de lait et si le fermier refusait, ils allaient traire les vaches eux-mêmes. Dans les hôtels, ils louaient les meilleures chambres et c'était la France qui payait tout. Une voiture alleman­de ayant écrasé un gosse, les frais d'inhumation devinrent des frais d’occupation.
"Les personnes trouvées sur la rue après le couvre-feu de onze heures étaient envoyées au poste de police où les hommes ciraient les bottes des soldats tandis que les femmes raccommodaient les chemises.
"L'an dernier un avion allié fut abattu près de Bayeux. Ses occupants, tués sur le coup, furent enterrés non loin de là. Les habi­tants des alentours voulurent as­sister aux funérailles, mais les allemands arrêtèrent tous ceux qui se trouvaient là et obligèrent par la suite, les hommes à plan­ter des pieux dans les environs en guise d'obstacles contre d'au­tres atterrissages possibles de l’aviation des Nations Unies."
M. Noël me dit aussi que dans la région on ne s'attendait pas du tout à ce que les Alliés fissent leurs premiers débarquements sur la côte normande en raison des rochers sous-marins de la côte du Calvados.
Le six juin, jour de l'invasion, il me conte, vers les quatre heu­res du matin, il contempla de sa fenêtre les bombardements aé­riens qui précédèrent les débar­quements alliés. Les trois pre­miers soldats britanniques entrè­rent à Saint-Gabriel à six heures du soir, le même jour.
Au cours de l'après-midi, toujours d'après M. Noël, les soldats allemands s'occupèrent fébrile­ment à préparer leur retraite.
En terminant, M Noël se fit l'écho de ses concitoyens en me disant combien ils étaient tous heureux que les Alliés fussent en France, et, aussi que par miracle ou presque, leur village eut été à peu près épargné par les bombardements alliés.


Saint Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles) - Le prieuré - La collection Mona

Mona était un éditeur de cartes postales.
Informations sur ce magnifique site architectural: https://www.prieuresaintgabriel.fr/

Les cartes postales, couleur bistre, sont vendues par l'association culturelle du Prieuré Saint Gabriel.


Creully sur Seulles (Creully, Saint Gabriel-Brécy et Villers le Sec) 1855 - La taxe sur les chiens

Voici le comparatif des taxes sur les chiens votées par les trois conseils municipaux en 1855.
(Un clic sur le document vous permet de l'agrandir)

Creully
Saint Gabriel-Brécy
Villiers le Sec

Quand un moulin se réveille à Saint Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles)

Merci à Isabelle Laille et Benoît Lechevallier pour la visite du Moulin de Saint Gabriel-Brécy le Week-end dernier.
Photos: MyNormandie

La monographie de Saint Gabriel-Brécy datant de 1885 - Creully sur Seulles

Les monographies communales sont des notices rédigées à partir de la seconde moitié du XIXe siècle et décrivant les communes de France sous leurs différents aspects. Elles ont été généralement rédigées par des curés de campagne encouragés par certains évêques, ou par des instituteurs en réponse à des directives générale du ministère de l'Instruction publique qui proposait des formulaires type de quelques pages. Il s'agit de documents manuscrits, comme celui que j'ai feuilleté aux Archives Départementales du Calvados concernant la commune de Saint Gabriel-Brécy maintenant rattachée à Creully sur Seulles datant de 1885  rédigée par l'instituteur.

 
 


Creully sur Seulles - Les gentilés


Une première question est arrivée à Fulbert de Creully: Le nom de la commune nouvelle "Creully sur Seulles" va-t-il amené les habitants des trois localités réunies à porter un nouveau nom?
Le nom des habitants d'une localité est un gentilé.
Gentile, mot latin, qu'on écrit plus souvent "gentilé", en le francisant, exprime le nom que l'on donne aux peuples ou aux individus par rapport aux pays ou aux villes dont ils sont habitants.
Ce sera à la municipalité de Creully sur Seulles de décider s'il est judicieux d'en changer ou de laisser le nom actuel des habitants des communes associées.
Rappelons les gentilés actuels.
Creully
Creullois - Creulloises
Autrefois une personne nait à Creully était un Creullois (Creulloises) mais un habitant se nommait Creullien (creullienne).

Villiers le Sec
Villierains - Villieraines
Il existe d'autres Villiers le Sec dans notre France et nous trouvons des "Villiers le Sécois" et des "Sicovillarois.

Saint Gabriel - Brécy
Saint Gabrielois - Saint Gabrieloises
Quand Brécy n'était pas rattaché à Saint Gabriel les habitants se nommaient "les Brécyliérins et Brécyliérines.
Ces  informations sont piochées sur des sites dont Lescommunes.com.

1916 - Creully sur Seulles - Villiers le Sec - St Gabriel-Brécy - Le graveur de graffito retrouvé en Belgique.

Doc JM Lemarois
A Saint Gabriel-Brécy, dans la tour prison, se trouve le graffito ci-contre.
Chamelot Julien était présent à l'hôpital militaire belge qui avait pris place dans les bâtiments du séminaire de Villiers le Sec.
Sa promise vint le retrouver en Normandie pour passer quelques jours. Ils allèrent visiter le prieuré de Saint Gabriel où leur amour fut gravé dans la pierre.
Cueilleur de souvenirs, je suis allé à la recherche de ses descendants; c'est ainsi que j'ai retrouvé Eric Chamelot, le petit-fils du graveur.
Voici sa réponse à mon contact.

Votre message  m'est bien parvenu avec une certaine émotion...
Il s'agit en effet de mes grands-parents, de leur écriture qui me parvient 101 ans plus tard...
Ils étaient originaires de Quaregnon dans le Borinage en Belgique , région minière au nord de Valenciennes.
Mon grand-père Julien était combattant et a effectivement séjourné dans le Calvados.
Ma grand-mère l'y a rejoint plus tard avec l'ainée de mes tantes, Julienne.
Ils ont eu 6 enfants
5 filles : Julienne + , Albertha + , Palmyre +, Christiane et Odette
1 fils : Juilen + (mon papa)
et 17 petits enfants
Un de mes cousins (aujourd'hui décédé), Christian BEUMIER, fils de Julienne, s'est rendu souvent pour les vacances à Saint-Gabriel...
J'ignore s'il avait des contacts particulier sur place.
Mon grand-père fut mineur puis machiniste au chemin de fer.
J'ai eu la chance de le connaitre pendant 5 ans...
Ci-joint   une photo de mon grand-père prise le jour de ma naissance.

 

Des armoiries pour Creully sur Seulles (Creully, Saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec).

J'ai cherché à blasonner les armoiries de Creully sur Seulles en étudiant celles des communes réunies depuis le 1er janvier 2017. Vous trouverez le résultat ci-dessous et le tableau justifiant celui-ci.
 
Les meubles représentent les figures présentes sur les blasons; pour chaque localité nous en comptons trois ( 3 lionceaux - 3 mitres, 3 coquilles et 3 glands).

Creully sur Seulles - 1820 - Ouverture du séminaire de Villiers le Sec.

Un nouvel effet de l'union de Villiers le Sec et Saint Gabriel-Brécy à Creully: ma curiosité va cheminer dans les limites des trois communes...
C'est dans cet ouvrage que j'ai trouvé le texte ci-dessous.


Le frère Troppé demande à être un habitant de Villiers le Sec


La Seulles de St Gabriel à Creully - Un document du XIXème


Un document retrouvé dans les archives du Conseil régional montrant le cours de notre rivière.
En bas à gauche le bourg de Saint Gabriel-Brécy.

La Seulles et son bief qui alimentait les moulins de Creully.
En bas à droite la localité de Creully

Creully, saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec se sont regroupés autour de la Seulles. (Creully sur Seulles)

A travers le texte d'un ancien livre de géographie sur le Calvados, je vous présente, sur ses 50 kilomètres, notre rivière qui arrose Creully, saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec : la Seulles
La Seulles, qui passe sur les arrondissements de Vire, de Caen et de Bayeux, a sa source dans le Calvados, au  pied des buttes ou bruyères de Jurques.
Cette commune, comme celle de Saint-Pierre-du-Fresne qui est contiguë, présente des coteaux, des
vallons, un sol accidenté, et le tout très pittoresque.
Un de ses bois renferme une pierre énorme, appelée la pierre de Dialan, on suppose qu'elle servait aux druides pour leurs sacrifices.
Au sortir de Saint-Pierre-du-Fresne, la Seulles rencontre, dans son cours, Coulvain et Cahagnes. Là, elle quitte l'arrondissement de Vire pour celui de Caen, qu'elle trouve à Amayé-sur-Seulles. A Anctoville, elle est déjà sur celui de Bayeux. Tout en servant de limite à l'un et à l'autre, elle envoie ses eaux dans les communes de Feuguerolles-sur-Seulles, Saint-Louet-sur-Seulles, Sermentot et Villy-Bocage (rive droite); de Hottot-les-Bagues et de Saint-Vaast (rive gauche).
Elle arrive ainsi à Juvigny, où elle traverse les routes départementales de Bayeux à Villers-Bocage, et de Caen à Caumont, sous un beau pont en granit, de construction récente. Juvigny doit à cette jonction des routes une certaine importance. Tout près de cette localité, à Fontenay-le-Pesnel, on exploite avec activité des fours à chaux et des carrières calcaires qui fournissent des pavés résistants.
La Seulles apporte à Juvigny un certain volume d'eau qu'elle doit à plusieurs affluents. Se sont, à gauche, le Calichon et le ruisseau de Candon ou de Cliquet, qu'elle reçoit, celui-ci à Sermentot, celui-là à Ancto­ville. Le Calichon alimente deux moulins à blé, l'un à Briquessart, hameau de la commune de Livry, et autrefois un gros bourg. La mesure de Briquessart était, paraît-il, une des plus anciennes du royaume. On cite le baron de ce bourg parmi les seigneurs qui se liguèrent, en 1047, contre Guillaume. Il avait un château important sur le bord de la vallée du Calichon. Les affluents de la Seulles, rive droite, sont d'abord La Seuline, une rivière assez importante, qui sort des bois de Saint-Georges-d'Aunay, arrose Maisoncelles-Pelvey, Tracy-Bocage, Villers-Bocage, Saint-Louet-sur-Seulles, Villy-Bocage, où elle se jette dans la Seulles, après avoir fait marcher deux moulins à blé. Le second affluent est le ruisseau du Coisel, dans la commune de Saint-Vaast.
Les communes traversées par la Seulles et par ses affluents  produisent des céréales et  des pommes à cidre; dans les vallées se trouvent des prés qui ne sont pas classés parmi les terres les meilleures des environs; l'herbe y est  molle,  peu nourrissante. Il serait souvent difficile de les drainer, le sol étant, en beaucoup d'endroits,   au-dessous des cours d'eau.   Cependant, vers Saint-Vaast, le terrain  s'améliore.
Cette commune paraît avoir eu jadis une certaine importance. Des fouilles, pratiquées pour le dé­frichement des bois et l'extraction du galet roulé, y ont mis à jour les fondements d'anciennes murailles qui passent pour avoir fait partie d'un camp romain.
Des souvenirs religieux se rattachent aussi à Saint-Vaast. Vers 865, les habitants de Macé, près d'Alençon, vinrent y  déposer  les  reliques de Saint Raven   et de Saint Rasiphe. En 1047, Hugues, évêque  de Bayeux, averti par la   révélation  d'un  religieux,   alla processionnellement lever leurs corps, qu'il trouva à 20 pieds de profondeur,   enveloppés dans une peau de cerf.
Les populations implorent  encore  l'intercession  de ces deux saints en faveur des fruits de la terre, surtout contre les ravages des mans ou vers blancs.
Saint-Vaast avait un château fort. Il en reste des vestiges près de l'église, dont quelques parties seulement appartiennent au style roman, et d'autres peut-être au XIIIe siècle. Le seigneur du lieu été nommé à la cure de Saint-Vaast. Quand l'évêque de Bayeux venait prendre possession de son siège, les châtelains de Saint-Vaast et de Beaumont, devaient le conduire depuis le prieuré de Saint Vigor-le-Grand jusqu'à la cathédrale. Le premier tenait, la gauche, le second, la droite du prélat.
En 1356, les Anglais s'emparèrent du château fort de Saint-Vaast. Nos pères eurent alors à subir toutes les horreurs de l'invasion; les moulins et les maisons furent brûlés. On fuyait ; dans plusieurs communes, il ne resta que les vieillards; les morts étaient sans sépulture ; pendant plusieurs années, les terres demeureront incultes. Au milieu de cette désolation, il y eut comme un élan de patriotisme qui porta les habitants des communes voisines à se réunir pour racheter le château de Saint-Vaast et délivrer ainsi le pays de la garnison ennemie.
Dans cette contrée, comme le patriotisme, la charité se manifestait, et, en 1374, elle inspirait la créa­tion, à Juvigny, d'un petit Hôtel-Dieu ou prieuré hos­pitalier, sous le titre de Sainte-Apolline. Il n'existe plus. Mais le pays ne cesse, de trouver des bienfai­teurs dans la famille qui possède le château de Juvigny. Il y a là une construction considérable, à laquelle conduisent de longues avenues, et qu'entourent une belle terre, des promenades et de vastes allées.
De Juvigny, la Seulles descend à Tilly, en prenant, sur son passage, le ruisseau du Bordel. Récemment encore, tout près de notre rivière et du bourg, s'élevait, au milieu de riches prairies, un des châ­teaux les plus considérables de la Basse-Normandie. Il a disparu, comme tout ce qui se rattachait à l'antique seigneurie de Tilly-sur-Seulles.
Elle eut surtout à souffrir de l'invasion anglaise, pendant la guerre de cent ans. En 1418, le château et le domaine de Tilly qui appartenaient à Philippe d'Harcourt, furent confisqués et donnés à Jean Gray, che­valier. En 1422, Henri V prescrivit, au Bailly de Caen de raser le château.
Après l'expulsion de l'étranger, la terre et la châtellenie de Tilly passèrent en diverses mains. Le château démoli, il y a quelques années, avait été reconstruit, avant la révolution, par M. de Fontette, intendant de la généralité de Caen.
Des transformations successives ont été également apportées à l'église actuelle dont la nef, ou la partie la plus ancienne, date au moins du XIe siècle. Elle était sur la paroisse Saint-Pierre, que la Seulles séparait autrefois de celle de Saint-François.
En quittant Tilly pour s'engager d'abord dans l'arrondissement de Bayeux, cette rivière laisse sur sa rive gauche Bucéels, Chouain, Condé-sur-Seulles et Nonant; sur sa rive droite, Audrieu, Ducy-Sainte-Marguerile et Carcagny. Elle traverse ensuite les communes de Vaux-sur-Seulles, Esquay-sur-Seulles, Vienne, et elle va délimiter les deux communes de Villiers-le-Sec et de Saint-Gabriel.
Là, un moulin assez important lui emprunte ses eaux, qui coulent tout près de l'antique prieuré de Saint-Gabriel. Ce n'est plus qu'une ruine, mais « une des plus belles du département » a dit M. de Caumont. Il avait été fondé au XIe siècle, en faveur de l'abbaye de Fécamp, par Richard, fils de Tursting,  seigneur de Creully.
Ce bourg,  aujourd'hui  chef-lieu  de canton, possédait autrefois un doyenné, une baronnie et une sergenterie. Son église est assez intéressante, et son châ­teau passe pour avoir été  « une des  anciennes forteresses les plus remarquables du Calvados.»
Il y eut souvent chez les seigneurs de Creully, autant de patriotisme que de bravoure. En 1047, Hamon, l'un d'eux, combattit vaillamment et fut tué au Val-des-Dunes. Guillaume-le-Conquérant et Guillaume-le-Roux eurent en grande estime Robert Hamon, son fils. Aussi, pour reconnaître ses services, lui donnèrent-ils les comtés et seigneuries de Glocester et de Bristol en Angleterre. Un Philippe, baron de Creully, fut re­nommé parmi les chevaliers bannerets, qui vivaient du temps de Philippe-Auguste, en 1210.
A l'époque de la première invasion anglaise, le château  de Creully, comme toutes les places fortes des  bords de la Seulles, excita la convoitise de l'ennemi. Trop faible pour l'arrêter, Richard n'hésita pas à démanteler sa demeure. Conduits par Philippe de Navarre les anglais s'y établirent. C'était en mars 1357. Ils ne restèrent pas longtemps. Au mois d'août, Richard fils et quantité de gens d'armes vinrent les pourchasser. Tous ceux qu'ils trouvèrent furent  tués ou faits prisonniers, et   le vainqueur  rentra dans son château.
De nouveaux  malheurs désolèrent bientôt la France. Le 1er août 1417, Henri V débarquait à l'embouchure de la Touques. Honfleur, Lisieux, Caen, Bayeux, Coutances, Falaise, Argentan, Alençon tombèrent en son pouvoir. Creully eut à subir le même sort. Il fallut le triomphe de Formigny pour le délivrer entière­ment de l'envahisseur.
Ces assauts successifs et des constructions posté­rieures ont fait perdre à cette antique forteresse une partie de son aspect primitif. Cependant on peut reconnaître encore des vestiges du monument et suivre le développement des remparts, si l'on se place au delà du moulin, sur le pont de la Seulles. L'effet produit est des plus pittoresques.
Un autre, côté du tableau, toujours plein de vie, c'est le cours de la rivière et le volume d'eau con­sidérable qu'elle charrie à travers les prairies. Elle se précipite à côté de Tierceville, vers Amblie, Colombiers-sur-Seulles et Reviers.
Depuis Vaux-sur-Seulles, près des lieux où elle arrive sous le canton de Ryes, au pied du plateau qui borde le littoral de l'arrondissement de Bayeux et sert de contrefort à ses hautes falaises, elle cesse de marcher vers la mer pour se porter du côté de l'Est. A partir de Reviers, elle reprend sa direction première, contourne l'extrémité du plateau dont nous venons de parler, et se divise, en deux branches bientôt réunies, lorsque les collines qui ferment la vallée se rejoignent sous Banville. Elle va se jeter enfin dans la mer, à Courseulles, en face des rochers du Calvados.
Jadis elle avait son embouchure sur la limite de la commune de Bernières, au lieu nommé la Cassine, et où Graye se terminait. Courseulles n'allait pas alors jusqu'à la mer. Mais les marais traversés par la rivière se desséchant peu à peu, l'agriculture, l'in­dustrie huîtrière et les besoins de la navigation ont fini par porter l'embouchure de la Seulles en face de cette commune. Puis, en 1835, furent entrepris les travaux du port. Le vieux lit de la rivière, une partie des parcs à huîtres durent alors céder leur place à un avant-port; des jetées élevées pour en protéger l’en­trée, un bassin à flot récemment achevé ont fixé dans cet avant-port l'embouchure de la Seulles.

 

La commune oubliée du mariage de Villiers le Sec, Saint Gabriel-Brécy et Creully.


Le 1er janvier, Saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec se sont unis avec Creully pour former la commune nouvelle de "Creully sur Seulles".
Brécy a rejoint sa voisine Saint Gabriel en 1964.
Cette commune au prieuré célèbre avait déjà absorbé un autre village en 1827: Fresné le Crotteur.

Nous trouvons parfois Fresné écrit Fresnay mais le premier est employé par les Archives départementales du Calvados.
L'église détruite se situait  au carrefour des routes qui vont de Creully à Rucqueville et de Saint Gabriel à Coulombs.
Elle était sous l'invocation de Saint Rémy. Le patronage et la dîme appartenaient au prieuré de Saint Gabriel dépendant de Fécamp.
A peu de distance de l'emplacement de l'église, on a trouvé des débris de poterie rouge et des tuiles à rebords qui annoncent des constructions gallo-romaines.
 Ci-dessous Fresné le Crotteur sur le cadastre de 1811.
 Dans des textes anciens, on trouve des orthographes différents de Fresné le Crotteur: Fresnay le Crotteux, Fresneium le Crottour, Fresnetum le Crottoux: Fresnay le Crottoux et Fresney le Crottoux.

La nouvelle commune de Creully va-t-elle être rebaptisée ?

Il réfléchit pour le nouveau nom de Creully...
Le futur nom éventuel de Creully après l'union avec Saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec.
Les idées des internautes 

- Creully (sans rajout);
- Creully sur Seulles (La Seulles sépare Villiers et St Gabriel et passe à Creully);
- Creully en Bessin (Creully est à la limite du Bessin et de la pleine de Caen);
- Creully en Normandie (situe la commune dans sa région);
- Creully la Baronnie (référence à l'histoire locale);
- Creully le Dentu (en souvenir du premier baron de Creully)...