Creully - La rue de Bayeux en juin 1944 - Creully est libéré.
Cette photo de la rue de Bayeux où l'on aperçoit le clocher de l'église, (Library and Archives of Canada) est issue du magnifique nouvel ouvrage de Frederick Jeanne concernant la 7th Canadian Infantry Brigade de la 3rd Canadian Infantry Division.
Disposant de sources totalement inédites, cet ouvrage couvre toute la première partie de l'année 1944 et s'arrête au 1er juillet avant l'attaque sur Carpiquet et son aérodrome. Il reprend les moments importants qui constituent l'histoire de cette brigade :
- l'entrainement des trois bataillons d'infanterie et des unités d'appuis
- le débarquement sur JUNO Beach
- les terribles combats qui ont opposé la brigade à la Hitlerjugend Division.
Les allemands à Creully le 6 juin 1944
Plusieurs personnes m'ont demandé quelle division allemande était présente à Creully lors de sa libération par les Canadiens le 6 juin 1944. Après quelques recherches voici la réponse la plus probable.
La 716ème division d'infanterie allemande
Mise sur pied en mai 1941, la 716e division d'infanterie sera tout d'abord sous l'autorité de la 15e armée, et en juin 1942 elle est rattachée à la 7e armée allemande, puis stationnée sur un front de 50km de l'estuaire de l'Orne à Grandcamp. Elle avait le statut d'une division statique, du fait de l'intégration de ses moyens lourds disposés dans des bunkers du Mur de l'Atlantique (casemates où encuvements), mais également par le fait que ses effectifs défendaient des positions préparées et protégées ( Wiederstand ou WN).
En 1943, ses effectifs s'élevaient à 17 000 hommes, mais à cause de transferts incessants de troupes pour le front Est, la division fut réduite à 7 771 hommes en mai 1944. La moyenne d'âge de ses troupes était assez élevée et beaucoup de soldats étaient malades ou convalescents, d'autres de nationalités étrangères (principalement des Slaves), avaient une volonté limitée à se battre.
A partir du printemps 1944, la 352e division d'infanterie revient du front russe et la relève sur l'Ouest du Bessin, conservant le contrôle des Ier et IIIe bataillons du 726e régiment d'infanterie depuis Omaha jusqu'à l'estuaire de la Vire, ainsi que du IIIe groupe de batteries du 1716e régiment d'artillerie à Grandcamp-Maisy.
Le 6 juin, la 716e division qui n'avait encore jamais été au feu, est la force principale rencontrée par les Alliés, dès l'aube la totalité des régiments de la division sont engagés avec d'Est en Ouest:
* Omaha Beach: 3 compagnies dans les blockhaus côtiers et 1 en soutien.
* Gold Beach: 3 compagnies dans les blockhaus côtiers et 4 en réserve de corps d'armée, plus 4 compagnies russes, soit un total de 11 compagnies à proximité de la plage de Gold.
* Juno Beach: 3 compagnies dans les bunkers côtiers, plus 1 compagnie de cyclistes en réserve.
Très dispersée sur le littoral elle ne sera jamais en mesure de menacer les zones de débarquements alliés. Pourtant sur Omaha Beach la forte résistance rencontrée par les troupes américaines vient du support de la 352e division et les troupes retranchées dans des positions défensives bien conçues, vont infliger les pertes les plus sévères des cinq secteurs, mais inexorablement ces positions tomberont les unes après les autres.
Sur le secteur canadien (Juno Beach), les troupes sont un plus importante qu'ailleurs. La mauvaise synchronisation bombardement/ assaut, leur à laissé le temps de se reprendre et les Canadiens enregistrent des pertes à peu près équivalentes aux américaines.
En revanche sur Gold Beach, les faibles lignes de la division ont été rapidement enfoncées, le bombardement qui succéda à l'assaut de la plage fut un des plus efficace du 6 juin. Cela permis aux troupes britanniques d'ouvrir une brèche vers Bayeux. Le commandement allemand de la 352e division décida d'y mener une contre-attaque l'après-midi du 6 juin. Mais elle fut se soldera par un échec cuisant conduisant à la perte quasi totale du groupement tactique du Kampfgruppe Meyer.
Sur Sword, les maigres forces allemandes ont été incapables d'empêcher la jonction entre la 3e division d'infanterie britannique et la 6e Airborne division.
Très vite la 716e division à été débordée ce qui alarma son chef, le général Wilhelm Richter, qui demanda l'aide de la 21e Panzer division maintenue en réserve près de Caen, mais du fait de l'absence d'ordres du haut-commandement de la Wehrmacht, cet appui ne lui fut pas donné. Ce n'est qu'en fin d'après-midi que les panzer contre-attaquent finalement dans le couloir entre les plages de Juno et Sword, parvenant à la mer. mais en fin de soirée les chars se retirent pour se concentrer autour de Caen. La 716e division perd ainsi son soutien et commence à se replier par petits groupes dispersés à la faveur de la nuit. Le bilan de la première journée est très mauvais, la 716e division perd environs 3 000 hommes, (tués, blessés, prisonniers et disparus) soit à peu près 50% de ses effectifs initiaux. Dès le 15 juin, le commandement allemand envisage de la retirer du front et la destine au renforcement de la 1ere armée stationnée dans le Sud de la France. Pourtant le 23 juin une concentration de troupes de la 716e division se trouvait près du Mans et les organismes allemands du 29 juin, attestent toujours de la présence des unités suivantes rattachées à d'autres divisions:
* 711e division d'infanterie: 300 hommes au 1re et 3e compagnies du 736e RI, ainsi qu'aux 1re et 3e batteries du 1716e RA.
* 346e division d'infanterie: 250 hommes provenant des restes du 642e bataillon de volontaires de l'Est et du 716e bataillon de génie.
* 21e division blindée: 750 hommes des Kampfgruppe Roth et Koch, restes du IIIe bataillon du 736e RI.
* 352e division d'infanterie: 400 hommes rescapés du 439e bataillon de volontaires de l'Est et du IIIe groupe de batteries du 1716e RA.
Son engagement dans la Bataille de Normandie coûta près de 6 300 hommes à la 716e division et elle est transférée sur la Côte-d'Azur, sous l'autorité de la 19e armée. En août 1944 ses effectifs étaient de 7 400 hommes. Participant plus tard aux combats dans la Vallée du Rhône et en Alsace, dans la poche de Colmar en janvier et février 1945, où elle y fut entièrement détruite.
http://normandie44.canalblog.com/archives/2012/01/02/23136514.html
http://normandie44.canalblog.com/archives/2012/01/02/23136514.html
Montgomery à Creullet (Creully)
Le 6 juin 1944 la 69e Brigade d’infanterie britannique débarque en Normandie sur Gold Beach. Le 7th Green Howard traverse Ver-sur-Mer sans rencontrer de résistance. Dans l’après-midi les Britanniques obtiennent le soutien d’un régiment d’artillerie qui vient de débarquer, et libèrent Crépon. Ils perdent quelques chars en traversant la Seulles, puis s’emparent de Creully et Lantheuil. C’est là que le 7th Green Howard fait la jonction avec les Canadiens du Royal Winnipeg Rifles qui ont débarqué à Juno Beach, et viennent de libérer Tierceville. Le général Montgomery, chef du 21e Groupe d’armée, établit son quartier général au château de Creullet, tout proche de Creully.
Du 7 au 22 juin, Montgomery y installe son QG tactique dans sa roulotte
Winston Churchill y est reçu le 12 juin, de Gaulle le 14, Eisenhower le 15 et le roi Georges VI le 16.
Le château de Creullet (Creully)
Winston Churchill y est reçu le 12 juin, de Gaulle le 14, Eisenhower le 15 et le roi Georges VI le 16.
Le château de Creullet (Creully)
Le général Montegomery et le général de Gaulle
Le Général Montgomery et Winston ChurchillA droire de la photo ci-dessus on remarque la roulotte de Montgomery
10 ans en juin 1944, enfant de Creully, René Lemars retrace ses souvenirs dans un livre qui vient de paraître aux Editions OREP
Des années sombres au soleil de la Libération avec l'arrivée des Canadiens suivis des Anglais, René Lemars nous raconte le vécu d'un enfant de 10 ans, furetant parmi les armées libératrices, voisinant avec les hautes personnalités militaires de l'époque, tout cela au milieu d'une impressionnante concentration de matériels sophistiqués. Il conte également le parcours des libérateurs ainsi que les différentes batailles qu'ils ont livrées face aux troupes allemandes entre la côte et le bourg de Creully. Il nous décrit heure par heure « ce jour qui fut si long », vu de l'intérieur.
Creully - Héraldique - Blason
Nous allons "blasonner" les armoiries de Creully; c'est à dire les décrire.
La commune de Creully a adopté comme armoiries celles de Robert-Fitz-Haimon, deuxième baron de Creully (1046-1107).
Ci-contre Robert-fitz-Haimon représenté sur un vitrail en Angleterre.
Sa lecture: d'argent à trois lionceaux rampants de gueules.
La forme
La forme la plus simple sur laquelle furent apposés les symboles est l'écu.L'écu à l'origine n'était autre qu'un bouclier de bois, de cuir ou de fer, tantôt recouvert de fourrures, tantôt peint ou dessiné. Selon les pays et les âges, les formes des écus diffèrent sensiblement, mais elles représentent toujours en héraldique, dans leur forme, le symbole du Coeur.
Les divisions de l'écu
Les émaux
Les couleurs utilisées en héraldique porte le nom "d'émaux".
Les émaux sont partagés en trois groupes : les métaux, les fourrures ou pannes et les couleurs.Les couleurs:
Gueule >>> rouge
Azur >>>bleu
Sable >>>noir
Sinople >>>vert
Pourpre >>>violet
Orangé >>> orange
Les métaux:
Argent représenté en blanc
Or représenté en jaune
Les meubles
Les meubles représentent l'ensemble des figures héradiques. En ce qui concerne Creully nous trouvons 3 lionceaux.
Attention on appelle "lionceaux" quand le nombre de lions dépasse deux.
Nous pouvons donc blasonner le blason de Creully:
d'argent (fond représenté en blanc) à trois lionceaux rampants de gueule (rouge.)
d'argent (fond représenté en blanc) à trois lionceaux rampants de gueule (rouge.)
Merci à Hervé qui par son site m'a facilité le boulot:
Philippe Bauduin traque tout signe de mémoire dont notre aérodrome B9 de 1944 (Dans l'Express du 7 mai)
Voir l'article sur l'aérodrome de Creully - Lantheuil sur:
http://www.ete44.fr/fr/1944-after-dday/item/108-ete-44-aerodrome-de-campagne-b9-a-creully.html#.U3MtzI2KCUk
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