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Les enfants des écoles de Creully il y a 102 ans....

 Nous sommes en 1921, les enfants de Creully.

Les enseignants habitants Creully
Quesneville Louis Instituteur
Quesneville Jeanne Institutrice
Henry Jean- Marie Instituteur Ecole privée
Henry Cécile Institutrice Ecole privée
Domèce Yvonne Surveillante Ecole privée

Collection: René Lemars


Villiers le Sec (Creully sur Seulles) - Trois militaires belges se noient à Asnelles en juillet 1915.



 
Après la signature de l'armistice, l'hôpital belge de Villiers, installée dans l'ancien séminaire, fut évacuée et les hospitalisés envoyés dans les hôpitaux de Calais et d'Ostende. Le dernier détachement, qui était de 180 hommes, quitta Villiers le Sec le 30 décembre 1918.Pendant la période d'occupation des locaux du Séminaire, il se produisit 27 décès ; vingt-cinq de ces militaires morts au service de leur Patrie, ont été inhumés dans le cimetière de Villiers, un fut rapporté à Bayeux et un autre transporté à Dinard.
Trois militaires du détachement de Sommervieu, qui s'étaient noyés, accidentellement au cours d'une baignade à Asnelles, auraient été inhumés également à Villiers le 24 juillet 1915


Leurs sépultures ont été transportées à Caen dans le carré militaire du cimetière Nord-Est

Creully sur Seulles - Les habitants de Creully et l'hôpital de Bernières sur Mer pendant la guerre de 14-18

Creully sur Seulles - Les habitants de Creully et l'hôpital de Bernières sur Mer pendant la guerre de 14-18
 De nombreux hôpitaux furent créés au début ou au cours de la guerre 14-18. Ils sont d’une extraordinaire diversité en taille (de dix à plusieurs centaines de lits) et en localisation. Ils sont en effet, logés aussi bien dans des écoles, des théâtres que dans des usines, dans des couvents, des loges maçonniques, etc... Certains ont vu le jour dès la mobilisation, mais l’invasion d’une partie du territoire national et l’ampleur des pertes nécessitent une augmentation rapide de leur nombre.

A Bernières sur mer, Un hôpital complémentaire (HC) avec des annexes furent créés.

Creully sur Seulles - Les habitants de Creully et l'hôpital de Bernières sur Mer pendant la guerre de 14-18Les hôpitaux complémentaires, sont placés sous le contrôle du Service de santé, dans des "bâtiments réquisitionnés". Un certain nombre ont commencé à vivre, surtout à Paris, au mois d'août, mais c’est surtout après la bataille de la Marne que s’avère la nécessité de créer rapidement des locaux nouveaux. Grâce au concours des municipalités, à de nombreuses libéralités privées et à la forte organisation des trois sociétés de la Croix-Rouge, ces hôpitaux sont installés en peu de temps et, dans la plupart des cas, dans des conditions excellentes.

63 hôpitaux complémentaires sont répertoriés pour la 3ieme région.

Pour aménager l'hôpital de Bernières sur Mer on fit appel aux habitants de la région comme nous le montrent les documents concernant la localité de Creully.

Creully sur Seulles - Les habitants de Creully et l'hôpital de Bernières sur Mer pendant la guerre de 14-18


Creully sur Seulles - Creully à la "une" du Canard enchaîné en 1938

 En septembre 1938, la localité de Creully avait l'honneur d'être en première page du "Canard enchaîné".

Le rappel n'est pas la mobilisation
Des à qui on ne la fera plus, qu’on se le dise, ce sont ceux de Creully (Calvados).
On sait en effet qu'à l’occasion du rappel des réservistes 2 et 3, un léger incident s’est produit à Creully (Calvados). Les gendar­mes, mal réveillés, n’avaient pas très bien saisi, au point de coller fort simplement sur les murs l’or­dre de mobilisation générale des armées de terre et de mer. Avec les petits drapeaux en couleurs, et tout.
D’où un certain émoi dans le bourg — émoi vite dissipé, hâtons-nous de le dire, quand l'erreur des gendarmes a été reconnue.
Erreur n'est pas compte
Les réservistes 2 et 3 n'ont pas été les derniers, comme on l’ima­gine, à se réjouir et à faire renou­veler les consommations pour ar­roser l'heureuse nouvelle :
— En somme, ont-ils observé, nous partons, mais nous partons sans partir en partant. L’im­portant, c’est de bien se pénétrer de cette idée que le rappel n'est pas la mobilisation.
Et c’est dire que le plus franc optimisme a tout de suite régné dans les wagons militaires, où ceux de Creully (Calvados) n’ont cessé de remonter, par leur verve endiablée, le cran de leurs collè­gues :
— T'en fais pas, mon petit gars. C'est une pure blague. A preuve, c’est que chez nous, figure-toi, les gendarmes...
Dans le magasin d’habillement, quelques heures plus tard, nan­tis d’une tenue kaki sobrement ajustée, d’un fusil, d’un casque, d’un sac et d’un masque, ceux de Creully ont pouffé de rire :
— Elle est bonne, celle-là. Ils nous feraient presque croire que c’est la mobilisation, avec toutes leurs histoires. Seulement nous au­tres, ceux de Creully, ils peuvent toujours courir pour nous bourrer la caisse.
Et de saluer l’adjudant en cli­gnant de l’œil.
Sur la ligne Maginot
Quant à la ligne Maginot, les ré­servistes de Creully l'ont trouvée parfaitement plaisante :
— Si nous étions mobilisés, sûr et certain que ça nous ferait peut-être une drôle d'impression. Mais nous sommes des rappelés, ren­dons-nous bien compte, des rappelés et rien de plus. Alors avec leur ligne Maginot, ces farceurs-là, ils nous font bien marrer. Du bidon en quelque sorte, et pas autre chose.
Aux dernières nouvelles, le mo­ral de ceux de Creully fait toujours merveille. Ils n’ont qu’une inquié­tude. C’est qu’avec tous ces événe­ments qui ne s’arrangent pas, on finisse un jour par mobiliser bel et bien. Nous n’en sommes pas là, heureusement.
André Guérin.

Chez le savetier de Creully d'après Gaston Lavalley, auteur normand.

En ce dernier jour d'octobre où certains fêtent les sorcières, je me fais une joie de porter à votre lecture un extrait de ce roman qui se passe dans notre vieille localité de Creully.
En 1898, Gaston Lavalley, conservateur en chef de la Bibliothèque de Caen en
1870 et
spécialiste de l'histoire normande, écrivit un nouveau roman : Le général nu-pieds.

"Dans la soirée, une lampe éclairait de ses pâles reflets l’intérieur d’une chaumière du bourg de Creully. La mè­che nageait dans un bassin en fer battu, hui­leux, suintant, noir comme l’extérieur d’un chaudron tapissé de suie. Elle pétillait en bril­lant. Et c'étaient par moments de telles faibles­ses qu’on aurait juré que le pauvre lampion se permettait de temps en temps, comme un astre mieux posé, la fantaisie d’une éclipse.

Alors, ce n'était plus dans le misérable rez-de-chaussée qu'une demi-clarté, plus effroyable que les ténèbres, une de ces nuits lugubres comme il s’en fait dans la campagne, lorsque le disque rouge de la lune colore toutes choses de teintes sanglantes.

Dans l’ombre se dessinaient des objets aux formes sinistres. On aurait dit qu'il y avait sur la table une hache énorme, arrondie, emmanchée de court, comme celle du bourreau. Dans un coin, des stylets à pointes tordues, pour mieux déchirer les chairs, des laines de couteau, des marteaux, des casse-têtes, des poignards, des masses de fer, des instruments de torture, et, chose horrible ! dans un endroit plus som­bre, un entassement de pieds dans un désordre tel, qu'on aurait pu croire que les victimes se crispaient encore dans les dernières convulsions de l'agonie.
Sous le manteau de la vaste cheminée, une figure de sorcière, ou plutôt de démon, qui se pen­chait sur les tisons et remuait dans une chau­dière quelque chose comme un hideux ragoût d'os humains.

Mais quand le spectre s’approchait de la lampe, quand il retrempait la mèche dans son bain d'huile, quand la flamme rajeunie jaillissait, vive et claire, comme un œil morne qui se rallume tout à coup au feu de la passion, c'était une transformation, un changement à vue, un tableau tranquille après un décor effrayant.

La sorcière n’était plus qu’une pauvre vieille femme, aux traits amaigris par les privations, ridés par l'âge, assombris par le chagrin.

C'était la misère, ce n'était plus le crime.

Et les instruments de torture? Et les cada­vres ? Chimères ! ...Tout était transformé.


On était au milieu d'une boutique de savetier.

    Là, se trouvaient la scabelle à trois pieds sur laquelle s’assied l'artisan, le baquet de bois ou il laisse tremper les cuirs, le tire-pied pour tenir l'ouvrage en travaillant, le couteau-à-pied destiné à le tailler ; la râpe à râper les formes, l'alène le marteau à tête de champignon, qu’on emploie pour brocher les semelles ; le tranchet, la pince, espèce de tenailles dentelées, l'astic, gros os de cheval dont on lisse les semelles, le bouis qui lisse les talons.

Et dans le reste de la pièce, partout, sur les meubles, sur des planches, à des clous, dans les coins, un entassement de vieux souliers, un étalage de peaux de vaches et de cordouans mêlés aux ustensiles du ménage.

La vieille se rapprocha de la chaudière, qui n'était autre chose qu'une marmite ou fumait Ia soupe. Elle se pencha sur le vase de terre, qui frémissait sous l'action du feu. Perdue dans un nuage de vapeur, elle essayait, avec une large cuillère percée de trous, l'écume blanche qui bouillonnait à la surface du liquide ; puis elle la rejetait dans les cendres."


Creully sur Seulles - Le manège de la fête Saint Clair de Creully

Cette carte postale ancienne nous montre le manège un jour de louerie et de fête saint Clair sur la place de Creully avant son ouverture.
 La photo ci-dessous de la collection de René Lemars  nous le montre en pleine activité.

6 juin 1944 - Un avion anglais survole Creully, Villiers le Sec et St Gabriel Brécy (Creully sur Seulles)...

Ce sont des recherches auprès de la "National Collection of Aerial Photography" qui me permettent de vous présenter ces clichés pris le 6 juin 1944. 
Saint Gabriel
Villiers le Sec

Creully sur Seulles - Quand le bureau de tabac était un tailleur.

Vous connaissez le bar des sportifs et son bureau de tabac sur la place de Creully.
Dans les années 1930, la partie bureau de tabac, était occupée par un tailleur : Monsieur Manchon comme nous le prouve la photo ci-dessous de la collection personnelle de René Lemars.
Monsieur Manchon était spécialiste de filets brodés, broderies et dentelles. Ci-dessous dans la liste des commerces et artisans de Creully de 1930.


Quand le grand-père de ma grand-mère rencontra à Carcagny un homme en route pour l'échafaud.

 Nous sommes le 30 décembre 1867.
Louis Poisson, journalier, demeurant rue de Tierceville à Creully avec sa femme et ses 5 enfants dont Marie qui deviendra mon arrière-grand-mère maternelle, sortait de l’auberge de Mallard Gustave au hameau Saint-Léger à Carcagny quand il vit arriver, venant certainement de Caen, un petit omnibus attelé de deux chevaux.
Deux gendarmes à cheval formaient l’escorte. A l’intérieur, un homme était accompagné par deux gendarmes et deux prêtres.
L’ensemble routier s’arrêta et l’escorte a été prise en charge par des gendarmes de Bayeux.
L’homme qui était transporté n’était autre que Juhel, condamné pour crimes d’assassinat, vol et faux. La guillotine l’attendait sur la place Saint-Patrice à Bayeux pour son exécution.
Le lendemain, Louis Poisson raconta ce fait attablé dans l'auberge Saint-Martin de Creully où l'aubergiste, Jacques Delaplanque s'empressa d'aller chercher un journal qui relatait le procès de Juhel. En voici un extrait :
Le dimanche 24 avril 1867, le sieur Langalley, garde particulier, découvrit un cadavre en état de décomposition avancée sur le territoire de la commune de Magny, où il réside. Le corps semblait être celui d'un homme âgé entre 55 et 60 ans, et présentait des indices suggérant une mort violente. Ce cadavre gisait sous une haie, délimitant un petit pâturage de forme allongée qui se transforme en un sentier se dirigeant perpendiculairement vers la route reliant Bayeux à Arromanches. Ce chemin est séparé de la route par une barrière.
Les autorités judiciaires furent rapidement informées, confirmant que la mort de cet individu inconnu résultait d'une fracture du crâne due à l'utilisation d'un objet contondant, dont la nature restait initialement indéfinie. Le cadavre avait été dépouillé, puisque aucune somme d'argent n'a été trouvée sur lui et seuls un crayon et un morceau de ficelle remplissaient ses poches.
Il n'a pas fallu longtemps pour découvrir que des traces de sang avaient été remarquées auprès de la barrière d'un champ voisin, situé sur la route, et que le 20 août, plusieurs témoins avaient découvert des effets personnels près du chemin entre Arromanches et Sommervieu. Ces effets incluaient une chemise déchirée au poignet, trois billets de banque d'une valeur totale de 250 francs, ainsi qu'un étui contenant des lunettes. À proximité de l'emplacement où la chemise avait été retrouvée, une sorte de fosse d'environ 20 centimètres de profondeur avait été creusée. Apparemment, cette fosse avait été conçue par le meurtrier pour servir de tombe improvisée à la victime.
La priorité des enquêteurs fut d'identifier la victime. Pour cela, des photographies furent prises et distribuées dans diverses directions. Le 27 août, un avocat du nom de M. Lamy de Bayeux reconnut, sur l'une de ces photographies, les traits malheureusement défigurés d'un de ses clients, Pierre Bernard, équarrisseur et tanneur habitant à Crouay, dans l'arrondissement de Bayeux. De façon étrange, M. Lamy venait de recevoir une lettre datée du 26 août, postée de Paris et signée par Pierre Bernard, lui confiant certaines affaires à traiter.
Il était indiscutable que Pierre Bernard était décédé, son corps exhumé ayant été identifié par plusieurs témoins. La date du décès remontait incontestablement à plusieurs jours. Par conséquent, la lettre reçue de Paris devait être l'œuvre de son assassin et avait été rédigée dans le but de fausser les pistes de l'enquête.
Un deuxième indice vint bientôt corroborer le premier et permit d'identifier rapidement le coupable. On apprit qu'un individu du nom de François-Honoré Juhel, cordonnier, et voisin et ami de Bernard à Crouay, avait ramené seul la voiture de Bernard depuis la foire de Guibray. Les enquêteurs se rendirent immédiatement au domicile de Juhel, où les constatations initiales ne laissaient aucun doute quant à sa culpabilité. Ils commencèrent par comparer l'écriture de Juhel à celle des lettres envoyées à l'avocat Lamy ainsi qu'à un adjoint de la commune du nom de Turgis, également datées de Paris et signées par Bernard. Cette comparaison permit d'établir que les lettres avaient été rédigées par l'accusé. De plus, lors de l'inspection de la voiture de Bernard ramenée par Juhel, des traces évidentes du crime furent découvertes : les planches du fond et l'essieu étaient tachés de sang, les côtés souillés étaient rabattus sur le fond pour le dissimuler, le tout était recouvert de petites pailles et montrait des signes visibles de grattage récent.
Face à ces preuves accablantes, Juhel tenta de prétendre que le sang provenait d'animaux morts transportés par Bernard. En ce qui concernait Bernard, Juhel reconnut qu'ils s'étaient effectivement croisés à Guibray et étaient revenus ensemble, partageant même une nuit à Lengannerie le 18 août. Par la suite, ils s'étaient séparés le 19 août à la Maladrerie. Quant à Bernard, il n'était venu dans cette localité que pour régler une dette, puis avait pris le train pour Paris depuis Caen. Juhel était rentré chez lui vers 22 ou 23 heures après être passé près d'Arromanches pour y chercher un débiteur.
Il savait que Bernard avait vendu certains cuirs au comptant et supposait que celui-ci toucherait le paiement du reste à Paris. À Guibray, Juhel avait emprunté 300 francs à Bernard, un ami proche, avec qui il avait pu avoir une dette de 1 000 à 1 200 francs à un moment donné. De plus, le 21 août, Bernard lui avait écrit de Paris : "Mon cher ami, je vous écris pour vous dire de soigner mes bœufs, faites comme pour vous. De la part de votre ami, P. Bernard."
Cette histoire ne pouvait être soutenue longtemps. Par conséquent, l'accusé fut arrêté et ne tarda pas à élaborer une version différente qu'il croyait plus plausible.
Le 29 août suivant, il décida de faire des révélations. Selon lui, Bernard avait bel et bien été assassiné. Le 19 août, entre Sainte-Croix et Saint-Léger, sur la route, vers 14 ou 15 heures, un inconnu monta dans la voiture et assomma Bernard, qui dormait, à l'aide d'un marteau. L'inconnu se tourna ensuite vers Juhel, le conducteur, qui réussit à s'échapper. Après un certain temps, Juhel retourna sur les lieux. Entre-temps, l'inconnu avait pris la fuite après avoir dépouillé sa victime. Cependant, la présence du cadavre posait un problème majeur, car elle éveillait des soupçons. Pour éviter cela, Juhel dissimula le cadavre sous des cuirs, puis le transporta sur la voiture. Finalement, il abandonna le corps à l'endroit où il fut retrouvé ultérieurement.
Cependant, cette version ne put être maintenue bien longtemps, tout comme la première. Les preuves accumulées rendaient inévitable une nouvelle étape dans les aveux de l'accusé.
Une nouvelle perquisition fut menée chez Juhel, cette fois avec succès, puisqu'un couteau appartenant à la victime fut trouvé caché, prouvant sans équivoque que l'accusé avait volé Bernard. Les investigations se poursuivirent et permirent de découvrir l'argent, les cuirs et les papiers dérobés dans la maison de Bernard. Ils avaient été acquis à l'aide de la clé prise sur le cadavre de Bernard. La limousine de la victime fut retrouvée, et des cendres de papiers brûlés, probablement des billets signés par Juhel au nom de Bernard, furent récupérées dans la cheminée. De plus, une bêche provenant du fond d'un puits, qui aurait pu servir à commettre le crime, fut également découverte, ainsi que deux bourses en cuir appartenant à Bernard.
Dans ces circonstances, avec ces preuves accablantes, l'accusé reconnut finalement qu'il était l'auteur de l'assassinat. Cependant, ses aveux étaient également teintés de mensonges. 
La peine de mort
C'est dans "la Gazette des tribunaux" que j'ai extrait une partie de l'article qui relatait les dernières heures du condamné.
Lundi, à une heure et demie du matin, Juhel a appris la fatale nouvelle. Depuis sa condamnation, il avait, non pas perdu un espoir qu’il n’a peut-être jamais eu, mais accepté d’avance sa mort avec une sorte d’insouciance placide dont il ne s’est jamais départi. L’un de ces derniers jours encore, il a écrit à sa femme et à sa sœur, et il leur parlait du dénouement prochain comme d’une chose allant de soi, sans grande émotion, ne regrettant que l’obligation où il serait de retourner à Bayeux.
À une heure et demie, le gardien chef de la maison d’arrêt de Caen, accompagné de deux gardiens, de M. L’abbé Lemoine, aumônier, et de M. L’abbé Dubuisson, aumônier de la prison de Bayeux, est entré dans la cellule du condamné. Juhel, qui s’était couché paisiblement la veille, dormait encore. Au bruit des verrous, il s’est réveillé et s'est soulevé un peu dans son lit. Il a tout de suite compris ce dont il s’agissait. Il a reçu sans surprise la confirmation de la nouvelle. Aussitôt, il a embrassé les deux aumôniers et s'est levé tranquillement.
La camisole de force dont il était revêtu nuit et jour, et qu’il ne quittait guère qu’au moment des repas, lui a été enlevée. On lui a également retiré les habits de la prison, et on lui a donné ceux qu’il portait pendant son procès. Ces différentes manœuvres se sont exécutées sans qu'il témoigne aucune émotion. Son visage est resté aussi calme qu'à l'habitude. À une interrogation concernant son état de santé et sur ce qu’il éprouvait, il a répondu qu’il ne souffrait pas et qu’il n’avait aucune faiblesse. En effet, le pouls avait gardé sa quiétude normale.
Au sortir de sa cellule, Juhel est descendu prestement les escaliers, a traversé la cour et est monté du même pas l’escalier conduisant à la chapelle. Là, il s’est confessé à M. L’abbé Lemoine, a entendu la messe célébrée par le digne ecclésiastique, des mains duquel il a reçu la communion. Deux religieuses, attachées à la maison d’arrêt, ont communié avec lui. Juhel a ensuite entendu une seconde messe dite à son intention par M. L’abbé Dubuisson.
Pendant tout ce temps, Juhel est resté à genoux et immobile sur un escabeau devant l’autel. Il avait à la main un livre qu’il était allé chercher lui-même sur l’appui d’une fenêtre, et il le feuilletait parfois. Sa physionomie n’a pas perdu un seul instant le même calme imperturbable. Au moment des dernières prières, lorsque l’aumônier récitait pour lui, à haute voix, l’acte suprême de contrition, implorant la clémence divine en faveur de celui qui devait mourir le jour même, seul il a conservé son impassibilité parmi les assistants émus jusqu’aux larmes.
De la chapelle, Juhel est descendu à la geôle, où se trouvait le greffier de la cour d’assises chargé de lui signifier le rejet de sa demande en grâce. Sur l’offre qui lui a été faite d'en entendre la lecture, il a dit qu’il connaissait le rejet et que le reste était inutile. Il était alors trois heures dix minutes. Le départ pour Bayeux était fixé à trois heures et demie juste.
Juhel a donc attendu environ vingt minutes. M. L’abbé Lemoine lui a offert une chaise à côté de lui devant le poêle. De son côté, le gardien chef lui a proposé de prendre un peu de nourriture. Il a refusé tout d’abord, mais sur l’avis de l’aumônier, et en voyant celui-ci accepter une bouchée de pain sec, Juhel a suivi son exemple. Il a donc mangé un petit morceau de pain et bu un verre de vin rouge. En portant le verre à ses lèvres, il s'est tourné du côté des dignes aumôniers et des gardiens, et a dit d'une voix faible, bien que parfaitement assurée : « À votre santé, messieurs et la compagnie. » Il n'a voulu accepter rien d'autre.
Enfin, un avis a été donné que la voiture et l’escorte attendaient et qu’on pouvait partir quand l’aumônier le jugerait bon (il s’en fallait de quelques minutes qu’il ne soit trois heures et demie). Juhel n'a fait aucune difficulté pour se mettre en route. Il a salué tranquillement et a suivi les gardiens d’un pas ferme.
À la porte de la prison, il a été remis entre les mains des gendarmes. L’un d’eux a essayé de lui passer une chaîne autour des bras, par derrière le dos. Juhel, qui n’était pas grand, mais gros et trapu, portait une veste en tricot de laine. La chaîne s’est trouvée trop courte, et pour l’assujettir, il aurait fallu le faire souffrir. Il en a fait doucement la remarque. Au lieu de la passer autour des bras, le gendarme l’a mise autour des poignets, que Juhel a tendus de lui-même. L’instant d’avant, il disait : « Mon Dieu ! J'irai bien sans cela ; il n’y a rien à craindre. »
Il a quitté rapidement le seuil de la prison et est monté sans hésiter dans la voiture qui l’a conduit à Bayeux.  Le triste convoi est parti au trot. À peine une vingtaine de curieux se trouvaient à cette heure matinale devant la prison de Bayeux.
La prison de Bayeux.

Des agents de police et des soldats du poste ont formé la haie depuis la voiture jusqu’à la prison.
En descendant de la voiture, Juhel a donné des poignées de main aux gardiens de la prison. Les exécuteurs des hautes-œuvres (celui de Caen, celui de Rennes avec un aide) ont commencé l’horrible toilette à sept heures et demie. À huit heures moins le quart, le condamné a quitté la prison. Il a pris place dans la charrette avec les deux aumôniers, qu’il a embrassés à plusieurs reprises.
La place St Patrice de Bayeux.
Au pied de l’échafaud, ce calme extraordinaire, qui ne l’avait pas quitté, est resté le même. Il a gravi bravement les marches, s'est agenouillé un instant sur la dernière et s'est livré enfin aux mains des exécuteurs. Quelques secondes après, tout était terminé.
Source : Archives du Calvados

Creully sur Seulles - 1940 - Projet d'agrandissement de l'école.

La fin des années 30 amena la municipalité à agrandir l'école de Creully. Plusieurs projets furent étudiés et c'est la construction de l'aile gauche qui fut choisie.
Autre projet
Des entreprises locales furent choisies.


Source : Archives départementales du Calvados

Creully sur Seulles - Des négatifs sur verre.

Quelques heures de recherches aux archives départementales du Calvados et une découverte : une boite de plaques photographiques en verre sur diverses localités dont Creully.
Plaques de verre négatives 9 x 12 cm datant de 1900.
Voici une de ces plaques en négatif.
Une photo de chaque plaque puis un passage en positif. Voici les résultats.