Creully sur Seulles - Eté 1970 - Un chantier de jeunes au prieuré de Saint Gabriel-Brécy.

Le prieuré de Saint-Gabriel-Brécy est le cadre d'une en­treprise particulièrement intéres­sante : reconstruire un bâtiment dans le style du Prieuré.

150 jeunes passent leurs va­cances dans la commune Bas- Normande grâce à l’Association Cotravaux (études et chantiers). Cette Association placée sous l’égide du premier ministre est la plus récente et. la plus impor­tante des organisations de ce genre. Elle regroupe 200 chan­tiers comme celui de Saint-Ga­briel et plus de 400 jeunes.

Depuis le mois de juillet, Belges, Italiens, Tchèques, Espa­gnols, Danois, Allemands, Polo­nais et Français ont trouvé le moyen de découvrir cet esprit constructif nécessaire à une telle entreprise. S’ils ont dû résoudre de nombreux problèmes, ils ont aussi connu des joies, surtout celle de se découvrir et d’amé­nager l’espace humain dans le­quel ils se trouvent.

Ce chantier entre dans le ca­dre de l’expansion du Centre horticole. Il abritait 30 élèves en 1930 et à la rentrée pro­chaine, ils seront près de 140. Si le nombre des élèves a aug­menté sans que les aménage­ments suivent cette progression, on a donné, cette année, le départ d’un programme impor­tant : création de dortoirs, salles de classes, sanitaires, salles d’eau et réfectoire. Réalisations coûteuses : 12 000 de nos francs actuels. La première tranche en cours s’élève à 3 000 F. Elle est réalisée en collaboration avec l’Entreprise Jeanne et Henin qui trouve en ces jeunes des « ou­vriers » n’ayant aucune con­naissance sur les méthodes de construction mais faisant preuve d’une grande volonté.

Ils sont conseillés par M. J.J. Deseze, architecte, qui dirige la construction d’un bâtiment de 20 mètres sur 8 où sera aménagé le réfectoire.

Outre le travail, on a mis sur pied diverses activités de loi­sirs : atelier-photo, sports, visites dans la région. Deux soirées de chansons courtoises avec Jean Belliard ont été organisées au mois de juillet.

Le dernier groupe arrive cette semaine et participera à une journée amicale avec les jeunes de Creully, dimanche 30 août. Au nombre de ces 150 garçons et filles qui travaillent béné­volement mais sont logés par le centre horticole, se trouvent Alain et Hervé Fauchier-Delavigne, vice-président et trésorier du centre.

Ces maçons vacanciers travaillent pendant leurs vacances pour offrir aux élèves du Prieuré la rentrée.


Creully sur Seulles - Juillet 1973 - On parle de la fermeture de la laiterie de Creully

Depuis des années on savait que cela n'allait pas spécialement fort à la laiterie Préval, que chacun appelait encore « chez Paillaud ».
Un coup de tonnerre début juillet 1973 : 80 travailleurs seront licenciés à la fin octobre prochain.  L'usine de Creully qui travaillait ä la fabrication du lait concentré sucré destiné à l'exportation va arrêter. Le ramassage laitier seul étant maintenu avec une quarantaine d'emplois.
A cette époque, des personnalités ont exposé leur point de vue à la presse.
 

Creully sur Seulles - Les peintures disparues du prieuré de Saint Gabriel



Dans son ouvrage « Statistique Monumentale du Calvados » M. De Caumont écrivait en 1846 : « On a démoli depuis quelques mois une partie des bâtiments qui formaient l’angle N.-E. des maisons du prieuré ; elles devaient être aussi du XIVe. Siècle.

Cette démolition, en mettant à nu un mur de gable, a dégagé une décoration peinte à fresque à laquelle on avait fait auparavant peu d’attention. Elle consiste, comme le montre le croquis du mur, tel qu’il existe encore en ce mo­ment, dans des cintres entrelacés, peints en vert et en brun sur fond blanchâtre. Au-dessus de cette galerie des compar­timents d’appareil sont peints en rouge ; on y distingue aussi des feuillages et des rinceaux qui complétaient la décoration de l’appartement avant qu’il eût été divisé par des plan­chers.

Au centre existe une espèce de contrefort sur lequel on voit une niche surmontée d’un fronton triangulaire accom­pagné de deux pinacles et reposant sur une tablette : cet ensemble simule un autel en miniature. Les fleurs sculptées autour du fronton et un cordon de feuilles au- dessous de la table qui forme saillie annoncent le XIVe. Siècle. »



J'ai fait une recherche pour découvrir éventuellement une représentation en couleur des peintures décrites par M. De Caumont. C'est aux Archives Nationales, à Paris, que je découvris l'ouvrage " revue générale de l'architecture et des travaux publics" datant de 1851. Une planche représentait  "quelques détails du prieuré de Saint-Gabriel, près de Caen, monument du XIIIe siècle, aujourd'hui presque entièrement détruit. L'arcature, peinte dans une salle au premier étage du prieuré, est un exemple assez intéressant d’une décoration architecturale, composée pour être peinte. On voit que l'artiste ne s'est nullement pré­occupé de l'exactitude de limitation."

La même planche offre quelques exemples d’appareils peints sur des murs en moellons recouverts d'un enduit. 



Creully sur Seulles - La chaire de l'église de Creully

A l'heure où des prêtres souhaitent que les chaires soient démontées, je vous présente celle de l'église Saint Martin de Creully.
Lors de sa pose en 1887, la chaire fut placée à droite de la nef.
En 1973, elle fut démontée pour être placée en face.

En 1884, le conseil municipal décide la fabrication et la pose d'une chaire dans l'église paroissiale.

Les inscriptions en bas de la porte de la chaire.

La même année fut construit le plancher qui supporte l'orgue.


 

Creully sur Seulles - Octobre 1966 - Une découverte aux carrières de pierres d'Orival

En octobre 1966, dans les carrières d'Orival (extraction de pierre) des sarcophages viennent d’être mis au jour. Un érudit d'histoire Bayeusain, M. Pierre Villion s'est rendu sur les lieux.

C'est un ouvrier du dépôt caennais de l’entreprise Colas, de Rouen, qui a fait cette découverte. La lame du bulldozer qu’il con­duisait, « léchait » le flanc de la carrière pour recueillir des matériaux de remblai et les transporter à Bayeux. Soudain, le bulldozer donna un coup dans une espèce de cuve en pierre de laquelle tom­ba... une tête et l’angle d’un cou­vercle. C’était bien, une cuve mais non pas un récipient banal puis­qu’il s’agissait en fait d’un sar­cophage.

Le conducteur du bulldozer a arrêté ses travaux et les autorités ont été alertées. Sans doute, des sommités régionales viendront-elles sur les lieux où, déjà, M. Villion a jeté le coup d’œil de l’érudit.

En cet endroit, la carrière pré­sente un profil de huit à dix mètres de hauteur. Sur une couche rocheuse (à environ quatre mètres du sol), se situe une couche de terre d’une cinquantaine de centi­mètres de hauteur puis un rem­blai récent (il date d’une dizaine d’années) d'à peu près trois mè­tres.

Le flanc de la carrière profonde de huit à dix mè­tres : rocher, bande de terre d’environ cinquante centimètres de hauteur puis à peu près trois mètres de remblai.

Le sarcophage (et l’on voit les prémices d’autres sépultures, non loin de là), posé sur le rocher, est à peine recouvert de terre. Avant les remblais, il devait se trouver presque à l’air libre. Il s’en fal­lait de quelques centimètres... Per­sonne ne s’en est aperçu au long des siècles, et seul le hasard d’un bulldozer a attiré l’attention.

Si le mérite revient à un engin de travail d'avoir mis au jour un précieux sarcophage, la brutalité mécanique est la cause d’une dé­ception : la. tête humaine a été écrasée: :

— Dommage, a dit M. Villion, que ce crâne ait été abîmé. C’était la partie la plus probante.

Dans le sarcophage, moins, la tête, demeure un corps entier. M. Villion s’est hissé à hauteur du cercueil de pierre et a détaillé :

— On voit très bien les vertè­bres, les deux fémurs. Les os sont très bien conservés. Vous remar­querez que je me contente de re­garder. Je ne touche donc à rien pour ne pas contrarier l’action des services officiels. Nous trouvons là devant des do­cuments très intéressants qui per­mettront les plus grandes obser­vations, à condition de faire vite car l’air risque d’avoir une in­fluence néfaste sur les ossements.

— Mais de quand date le sarcophage et, par conséquent, le corps qu’il contient ?

 M. VILLION devant le sarcophage malheureusement éclaté sous l’action du bulldozer.
— Difficile à dire, d’autant que nous n’avons qu’une vue en « cou­pe », le cercueil étant encore pro­fondément enfoui sous la terre et les remblais. La cuve est faite d’un seul morceau. Elle pourrait être mérovingienne bien que le couvercle paraisse plat alors que chez les Mérovingiens, il était prismatique. Sans doute sommes-nous en présence d’un cimetière. Les sépultures d’ici paraissent au moins mérovingiennes ; peut-être même antérieures au christia­nisme.

Creully sur Seulles - Mars 1969 - Spectacle des écoles de Creully.

En mars 1969, plus de 300 personnes sont venues au château de Creully, applaudir les entants des écoles qui présentaient un spectacle gratuit, monté de toutes pièces par eux-mêmes et leurs maitres.

Danses, chants, poèmes et seynètes, composaient le spectacle qui fut très applaudi et toute l'assistance était très heureuse de revoir ce genre de soirée disparue depuis plusieurs années.

Source: Ouest-France 


Creully sur Seulles - Le mystère des lames de parquet de Villiers le Sec.


Non loin de l'église de Villiers le Sec, lchâteau de Banville en Villiers, est le principal fief de la commune. Il est mention en 1371 d'un château fort probablement situé au même emplacement.  Un colombier et une pièce voûtée du logis datent du 15e siècle. le bâtisse actuelle a été  reconstruit pour Pierre Boutin, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, nommé bailli de Caen en 1609, seigneur de Banville-en-Villiers de 1595 à sa mort en 1627. 
Dans cet article, je vais m'intéressé à des inscriptions particulières trouvées lors de restaurations dans une des dépendances. Mais avant, voici deux textes visibles dans la cour.
Au-dessus de la porte de la petite grange :
CETTE GRANGE A ETE COMMENCEE LE TROIS LE IOUR DE MAY 1621
Au-dessus de la porte de la grande grange :
FAICT COMMENCE LE 15 (?) MARS 1621

Lors de travaux d'aménagement dans l'un des bâtiments, un parquet a été déposé.
Les raboteurs de parquet - Gustave Caillebotte 1875

L'un des ouvriers remarqua des inscriptions au dos de certaines lames. Christian Bauchet, le propriétaire me les confia ; ainsi commença une nouvelle enquête.

hic labor est (ced?) hic suavit (Ce travail est en douceur ?)
Nous avons travalier mais
nous avons reçut la récompnce
de notre travalle
KCKIKCG4OdqKC
Nous avons travaillé mais nous avons reçu la récompense de notre travail...



Ce parquet a été fait 80 ans avant que d'être posé; il avait été fait pour Courseulles. Vous voyez bien que ça n'était pas pour cette appartement vu qu'il a été posé dans le mois de mai 1829 par Louis Mesnard et Tranquil Mesnard mo...

g.K.C.K.I.K.C.g.4.o.d.q.K.C 1829 reparet en

Informations sur les menuisiers de Villiers


Revenons sur la liste de caractères que nous apercevons sur les deux bois.

Ce sont certainement des "chiffres de marchands" Ce sont différents caractères ou lettres que l'on emploie à la place des chiffres arabes. Ils servent à marquer les prix des marchandises ou des travaux, qui par ce moyen de peuvent être connus que par ceux qui en ont la clé.

Ceux concernés par ma recherche seraient bien ce qu'on appelle "les chiffres catholiques". Pour indiquer certains prix, on a utilisé (fin du XVIII°/début XIX°) l'équivalence suivante :




Creully sur Seulles - Février 1866 - Cheval, voiture et voyageurs dans la Seulles

Dans la presse locale
"Jeudi dernier, à Creully, un accident qui aurait pu avoir des suites très graves est ar­rivé au pont qui traverse la Seulles, à la sortie du bourg.
M. Audrieu, de Bayeux, quittait Creully. Il était avec Madame Audrieu dans une voi­ture d'occasion, lourde et pour les bran­cards de laquelle les traits de l'équipage étaient trop courts, en sorte que l'on dut les rallonger au moyen de chaînes dont les cro­chets fermaient mal. L'un des traits ne tarda pas à se détacher; il vint battre les lianes du cheval, qui s'emporta aussitôt.

Au sortir de Creully, il existe une côte très rapide, qui, avant d'arriver au pont, présente deux courbes, la première de gauche à droite, la seconde de droite à gauche. Le pont est distant d'une dizaine de mètres de cette dernière courbe.



La voilure commençait a descendre la côte, lorsque le trait se détacha. M. Audrieu voulut serrer le frein des roues mais il eu fut empêché par un cabriolet venant en sens inverse et qu'il fallait éviter. Le cheval était lancé au grand galop. A la seconde courbe, le trait détaché atteignit de nou­veau l'animal qui fit un bond prodigieux et franchit le talus haut à peine de 60 centi­mètres qui borde la route en avant du pont. Cheval, voiture et voyageurs furent précipi­tés dans la rivière.
Le lieu de l'accident

Dans le choc, la voilure fut brisée. Par un hasard des plus heureux, M. et madame Au­drieu ne reçurent aucune blessure, et quand on vint à leur secours, ils s'étaient mis hors de danger.
Le harnais ayant cédé sous les efforts du cheval, ce dernier en a été quitte pour un bain qui a duré près d'une heure. On a eu beaucoup de peine à le retirer de l'eau; il a fallu l'enlever au moyen de poulies"

Creully sur Seulles - L'hôtel Saint Paul de Villiers le Sec

Suite à mon article concernant un garde particulier de Villiers le Sec, Bruno Hergas m'a envoyé des informations sur le bâtiment appelé "Hôtel Saint Paul" de ce village.


Hôtel n'est peut-être pas tout à fait le mot qui convient. En 1903-1904 tout du moins, puisque la maison ne comptait à l'étage que 6 chambres et un cabinet (meublé d'un lit), plus un grenier, et que les locataires de M. Léon Cordonnier (cuisinier à Paris), c'est à dire Jules et Amélie, mes grands-parents (38 et 25 ans à l'époque) avaient déjà 3 enfants, et devaient aussi loger 2 domestiques.

« Maison à usage de commerce » est d'ailleurs la formule utilisée en 1904 par le syndic à la faillite des exploitants, chargé de dresser l'inventaire de l'actif de cette faillite.
Il note donc tout ce qui se trouve d'abord au rez-de-chaussée, dans « une salle servant de boutique » avec balance Roberval et une autre à fléau, comptoir, étagères, barriques, des bouteilles d'apéritifs et de liqueurs, des paquets de pétards, des clous à sabots, des boîtes de craies, des confettis, des serpentins, des toupies, chocolat, réglisse, amidon, clous de girofle, thé, poivre, vanille, chandelles, brosses, boîtes de cirage, balayettes, « 5 épingles à chapeau », « 5 paires de boutons de manchette », aiguilles à tricoter, 6 blagues à tabac, « 2 peignes femme », un torchon, un rideau... Il y en a encore 3 pages comme ça, rien que pour la « boutique ». Un inventaire à la Prévert. N'y manquent que les ratons-laveurs...

On passe ensuite dans la buanderie, puis dans la cuisine, où l'on trouve aussi des « bouteilles de liqueur en vidange ». La maison fait donc aussi débit de boissons, ce que confirme l'aménagement de la « salle à côté », avec ses 4 petites tables carrées, ses 2 bancs et ses deux chaises. Puis une autre salle sur le jardin. Un caveau contenant 7 barriques vides. Et on arrive alors dans une « salle à manger » meublée de 2 tables rondes et d'un « buffet de service » dans lequel est serrée une vaisselle (60 assiettes notamment) trop importante pour être à mon sens, à l'époque, celle d'une petite famille. La maison fait certainement aussi dans la restauration, le cas échéant. On peut « apporter son manger », s'il se trouve.
Voilà pour le rez-de-chaussée : une « boutique » (épicerie, mercerie, quincaillerie, etc.), un bistrot, une auberge. Peut-être peut-on y dormir, à l'occasion. Mais sans doute pas un hôtel, au sens qu'on donne aujourd'hui à ce mot.
Annonce parue le 2 juin  1883

Je ne vous ai pas parlé de la cour et de la remise, du pré, où un bouc est à sa chaîne (4 francs le tout), des 8 lapins dans les burets, des 10 hectolitres de pommes aux pommiers (10 francs), ni de l'écurie et des 2 lits qu'on y trouve (pour les domestiques), ni enfin de la cave (tonneau en vidange de 1400 litres et barrique de 225 litres de cidre aux trois quarts vide)...
Je ne sais pas quand l'aventure commerciale a commencé pour mes grands-parents (après 1894, tout du moins), mais je sais maintenant quand et comment elle s'est terminée (1903-1904), et pourquoi mon père ainsi que ses frères et sœurs puînés sont venus au monde à Caen...
Il va sans dire que je suis intéressé par toute information concernant cette maison Cordonnier de Villiers le Sec, du XIXème siècle aux lendemains de la dernière guerre..."

Creully sur Seulles - 15 février 1967 - Miss France à Villiers le Sec

 Jeanne Beck, miss France 67, une cultivatrice du Bessin a rendu visite aux pensionnaires de la maison de retraite des anciens combattans de Villiers le Sec où elle fut reçue par M Viry, directeur de l'établissement.