Creully ( Creully sur Seulles ) - Les vitraux du chevet de l'église.
La fenêtre ogivale du chevet de l'église avait été murée afin de permettre la construction d'un immense autel en bois avec un rétable garni de modillons et surmonté d'une gloire dorée.
A partir de 1865, sous la direction de M. Cottun, commença la restauration de l'église. Ainsi, grâce à des dons de particuliers, un autel allant très bien avec le choeur fut construit à la place de l'immense construction en bois. Il fallut réouvrir la fenêtre de chevet et retrouver les ammorces de meneaux supprimés.
Les vitraux du chevet furent commandés à un maître verrier de Toulouse: Louis Victor Gesta.
Trois Saints sont représentés: Louis Victor Gesta |
Saint Martin (Sanctus Martinus), seul Saint de l'église avant la révolution.
Sainte Marguerite ( Sancta Margarita); la chapelle du château de Creullet était sous l'invocation de cette Sainte.
et Saint Clair (Sanctus Clarus) Saint patron de la localité qui était fêté en juillet.
Saint Martin, (316-397) né en Pannonie, suivit en Italie son père, qui était tribun militaire au service de Rome. Bien qu'élevé dans le paganisme, il en méprisait le culte, et comme s'il eût été naturellement chrétien, il ne se plaisait que dans l'assemblée des fidèles, où il se rendait souvent malgré l'opposition de sa famille.
Dès l'âge de quinze ans, il fut enrôlé de force dans les armées romaines, et alla servir dans les Gaules, pays prédestiné qu'il devait évangéliser un jour. Que deviendra cet enfant dans la licence des camps? Sa foi n'y va-t-elle pas sombrer? Non, car Dieu veille sur ce vase d'élection.
Le fait le plus célèbre de cette époque de sa vie, c'est la rencontre d'un pauvre grelottant de froid, presque nu, par un hiver rigoureux. Martin n'a pas une obole; mais il se rappelle la parole de l'Évangile: J'étais nu, et vous M'avez couvert. "Mon ami, dit-il, je n'ai que mes armes et mes vêtements." Et en même temps, taillant avec son épée son manteau en deux parts, il en donna une au mendiant. La nuit suivante il vit en songe Jésus-Christ vêtu de cette moitié de manteau et disant à Ses Anges: "C'est Martin, encore simple catéchumène, qui M'a ainsi couvert." Peu de temps après il recevait le Baptême. Charité, désintéressement, pureté, bravoure, telle fut, en peu de mots, la vie de Martin sous les drapeaux. Il obtint son congé à l'âge d'environ vingt ans.
La Providence le conduisit bientôt près de saint Hilaire, évêque de Poitiers. Après avoir converti sa mère et donné des preuves éclatantes de son attachement à la foi de Nicée, il fonda près de Poitiers, le célèbre monastère de Ligugé, le premier des Gaules. L'éclat de sa sainteté et de ses miracles le fit élever sur le siège de Tours, malgré sa vive résistance. Sa vie ne fut plus qu'une suite de prodiges et de travaux apostoliques.
Sa puissance sur les démons était extraordinaire. Il porta à l'idolâtrie des coups dont elle ne se releva pas. Après avoir visité et renouvelé son diocèse, l'homme de Dieu se sentit pressé d'étendre au dehors ses courses et ses travaux. Vêtu d'une pauvre tunique et d'un grossier manteau, assis sur un âne, accompagné de quelques religieux, le voilà qui part en pauvre missionnaire pour évangéliser les campagnes. Il parcourt presque toutes les provinces gauloises: ni les montagnes, ni les fleuves, ni les dangers d'aucune sorte ne l'arrêtent; partout sa marche est victorieuse, et il mérite par excellence le nom de Lumière et d'Apôtre des Gaules.
Sainte Marine d’Antioche que les latins appellent Sainte Marguerite, doit sa célébrité à une légende très populaire dont la valeur historique peut être fort contestée.
Sa vie a été placée la scène sous le règne de Dioclétien (284-305), dit que Marine ou Marguerite, fille d’Aedésius, prêtre païen d’Antioche, se convertit au christianisme. Chassée par son père, elle retourne chez sa nourrice où elle garde les troupeaux.
Elle a quinze ans quand elle est remarquée par le préfet Olybrius qui lui propose de l’épouser, ce qu’elle refuse en se proclamant chrétienne. Le préfet la fait emprisonner et la convoque deux jours plus tard devant son tribunal. Après de longues discussions, Olybrius ordonne qu’on la fouette et qu’on lui déchire les flancs avec des ongles de fer, puis la fait reconduire en prison. Le diable lui apparaît alors sous la forme d’un dragon qu’elle le chasse par un signe de croix. Satan revient sous l’aspect d’un homme tout velu, mais n’a pas plus de succès. Dans une lumière divine, lui apparaît alors une croix sur laquelle une colombe vient se poser ; cette vision lui donne la force de soutenir de nouveaux combats. Le lendemain, après une série de discours, on lui applique des torches ardentes qui ne lui font aucun mal, puis on la jette dans une chaudière d’huile bouillante d’où elle sort indemne. Par une exhortation, elle convertit une multitude d’assistants qui sont aussitôt décapités. La décapitation met fin aux longs supplices de Marguerite.
Saint Clair: Prêtre bénédictin et martyr né en 845 à Olchestria (Angleterre) qui deviendra ROCHESTER (Kent), Guillaume (William) dont le père Edouard (Edward) tenait à la cour le second rang après le roi d'Angleterre et la mère (dont on ignore le nom) lui inculqua une éducation religieuse qui fut à la base de se consacrer à Dieu, fit d'excellentes études où il connu comme compagnon Alford (Saint Cyrin).Fils unique, jeune, beau et riche, il devint rapidement un excellent parti pour les seigneurs anglais, qui le désiraient comme gendre. Une jeune fille noble et très vertueuse fut promise à Guillaume sans que celui ci ne le sache. Edouard organisa donc des fiançailles sans en parler à son fils ( La "fiancée" de Guillaume continuera de le poursuivre de ses instances jusqu'en France et lui enverra des émissaires pour l'assassiner). Mais Dieu fit entendre à son serviteur une voix qui lui disait "William, William, sors de ton pays et va en Neustrie pour y être tout à moi" . William (qui ne voulait pas se marier) s'enfuit avec Alford sans prévenir leurs familles. Ils débarquèrent à Cherbourg en 866 ou 867. Pour échapper la poursuite de sa famille, de ses proches et de sa "fiancée", William changea son nom en celui de Clair, de même Alford se renomma Cyrin (noms plus conforme à leur pays de refuge). S'enfonçant dans la forêt, les deux compagnons s'établirent à Nacqueville. Un serviteur des deux ermites s'étant blessé en coupant du bois, Clair le guérit par ses prières. Craignant alors une trop grande notoriété par ce miracle accomplit il partit avec Cyrin en l'abbaye de Malduin (Maudin) sous la protection de l'abbé Odobert. Le vénérable abbé admirant la sainteté de son disciple, le décida à recevoir les Saints Ordres. L'humble ermite y consentit par obéissance et fut ordonné prêtre à Coutances par l'évêque Séginand.Un jour un seigneur présenta au moine un de ses fils possédé par le démon, Clair se mit en prière et chassa le démon du corps du jeune homme. Peu de temps après, une veuve sans ressources perdit un fils que Saint Clair ramena à la vie. Un jour une femme riche et puissante, dont on ne connaît pas le nom, a jeté son dévolu sur ce beau jeune moine mais Saint Clair qui avait deviné ses intentions le lui reprocha et en référa à l'abbé Odobert qui lui conseilla la fuite. Après une longue errance de plus de 12 ans en Neustrie Clair arrive à Vulcassum (Saint Clair sur Epte) où il édifie son ermitage, il y rencontre moult gens qui viennent même de très loin pour le voir. Seulement l'implacable dame, frustrée dans ses désirs, ne l'avait pas oublié. Les deux hommes envoyés en Neustrie le poursuivaient inlassablement. En passant à Vulcassum, voyant un homme en prières, ils lui demandèrent: "Toi, connais tu un nommé Clair", "Non" répondit il dans un premier mouvement de frayeur. Ils continuèrent donc leur chemin, mais Clair s'étant ressaisi et croyant avoir commis une grosse faute en cachant la vérité les appela : "Clair, c'est moi". Alors, se mettant à genoux et leur présentant sa tête il ajouta: "Périsse ce corps qui peut être l'objet d'un amour criminel"...Puis l'un de ses bourreaux lui trancha la tête. C'était le 4 novembre 884 Clair était âgé de 39 ans. S'accomplit alors un miracle qui mit les meurtriers en fuite, Clair prenant sa tête à deux mains alla la plonger dans l'eau de la fontaine, puis il se rendit à son oratoire. De là il alla à l'église et se couchant à gauche de l'autel y marqua ainsi le lieu de sa sépulture. Saint cyrin aurait subit le même sort que son maître.
Le camp de Vaussieux vu dans un document du XVIIIe siècle.
Aux archives Départementales du Calvados, un ouvrage sur l’histoire
du diocèse de Bayeux
Dit « Manuscrit P.Gassion » date du XVIIIe
siècle.
Ce manuscrit établit la chronologie des évêques, hauts doyens, ducs et
personnalités du diocèse.
En feuilletant cet ouvrage, j’ai trouvé une page sur le camp
de Vaussieux (Vaux sur Seulles).
Aux ordres de M. le Duc de Broglie les grandes manœuvres qu'on y a exécutées pour l'Instruction des troupes ont commencé dans les premiers jours de septembre et fini dans les premiers jours d'octobre 1778.
Aux ordres de M. le Duc de Broglie les grandes manœuvres qu'on y a exécutées pour l'Instruction des troupes ont commencé dans les premiers jours de septembre et fini dans les premiers jours d'octobre 1778.
Je vous présente ce document que vous pouvez agrandir en
cliquant dessus.
Creully ( Creully sur Seulles ) - Au fil du bief du fleuve "La Seulles", de la tannerie aux pompiers.
Nous remarquons le lavoir municipal et le garage de M Marais.
Actuellement |
1957 |
1962 |
1962 |
1965 |
Un compositeur parisien invité au château de Creully (Creully sur Seulles). Un conte de 1910
Conte paru dans la presse en 1910.
La
revanche imprévue.
Lucien
Chevaillier, le compositeur mondain, le musicien délicat dont les menuets
anciens et les précieuses mélodies portent toujours, sur leurs couvertures
mauve pâle ou vert tendre, les dédicaces à des noms armoriés — « Hommage à Mme la vicomtesse de X » « A la
princesse B., ma chère élève » — avait été invité, un été, au château de
Creully, pour un séjour de six semaines.
Les
châtelains, en le conviant chez eux, avaient pensé : Chevaillier est un homme
charmant et distingué, aussi agréable que sa musique : nous aurons un convive
délicieux. Son nom fera bien dans les feuilles locales, aux « Déplacements et
villégiatures ». Il distraira nos hôtes en jouant du piano, car il ne se fait
pas prier ; ce sera un soulagement pour nous : la vie de château est si
monotone avant l’époque de la chasse !... Et puis, nos voisins seront furieux
d’apprendre que nous recevons cette année un artiste aussi connu !
Lucien
avait accepté de venir à Creully pour des raisons plus sentimentales : il espérait
y rencontrer la sœur de Mme de Creully, Yvonne de Chantelieu, une jeune femme
dont on admirait dans tous les salons la voix superbe de soprano, et qui avait
perfectionné son talent de cantatrice, grâce aux leçons du musicien.
Chevaillier
rêvait d’épouser son élève, Yvonne était veuve, riche et influente ; le monde
la recherchait pour sa beauté et son talent, auxquels se joignaient la
naissance, la fortune. Bref, elle réalisait la femme idéale, aux yeux d’un artiste,
dont l’ambition se fût fort accommodé de l’assistance féminine, si utile pour
un homme, lorsqu’elle est exercée par une collaboratrice intelligente et
discrète. Il avait coutume de dire : « Le plus beau rôle de la femme est celui
qu’elle joue dans la coulisse. » Il pensait aussi : « L’homme est à la femme
ce que l’or est au cuivre : c’est l’alliage qui fait sa force. »
L’intimité
des séances musicales, l’admiration de la jeune femme pour son professeur, et
le léger flirt qui les unissait, permettaient à Chevaillier de risquer, sans
appréhension, une démarche décisive.
La
façon dont on le reçut à Creully flatta sa vanité d’artiste. La comtesse de
Creully eut pour lui des attentions exquises, l’accueillant tel son hôte
éminent. En lui désignant, dans un angle du salon, un piano drapé d’étoffes
soyeuses, elle lui dit : « Voici un ami qui aura plaisir à faire votre
connaissance. »
Intérieurement, elle songeait : « Grâce à mon
invitation, j’obtiendrai, à l'œil des auditions musicales pour lesquelles on
lui donnerait vingt-cinq louis de cachet dans un concert symphonique. »
Car,
une bonne maîtresse de maison, même fastueuse, ne néglige pas les petites économies.
Lucien
savourait ces hommages avec la jouissance d’un gourmet qui sent fondre, dans sa
bouche, la saveur d’une pastille vanillée.
Le
lendemain de son arrivée, Chevaillier, qui avait des habitudes matinales, se
leva dès huit heures, et circula dans les salles désertes, ne croisant que des
domestiques, car les invités s’octroyaient du repos en attendant la période des
chasses. Après avoir flâné à travers le parc, Lucien, oisif, ennuyé, rentra au
salon, et, d’instinct, se dirigea vers le piano. Une envie de jouer le gagnait,
dans l'ambiance de la solitude propice et du calme endormi. « Ma foi,
pensa-t-il, je peux bien prendre la liberté de faire de la musique : il n’est
pas une heure indue, que diable ! Et ces gens m’agaceront assez quand je
jouerai devant eux, pour que je me dédommage un peu pendant que je me trouve
seul. C’est d’ailleurs le matin que je fournis le meilleur travail. »
Des chuchotements étouffés, des bruissements
soyeux, un murmure de voix réprimé. derrière lui, soudain, lui firent tourner
la tête, d'un geste las ; mais, il s’arrêta... charmé : formant une procession
burlesque et déshabillée, évoquant une vieille estampe, de jolies femmes, dans
la grâce chiffonnée du réveil, leur frimousse poudrée à la hâte, les cheveux
embroussaillés au-dessus des paupières encore lourdes, s'échelonnaient sur les
marches de l’escalier et s’encadraient dans les portières, serrant sur leurs
corps les plis du peignoir mal rattaché, courantes, surprises, laissant deviner
à travers une transparence de choses blanches, les entredeux des lingeries, les
rubans moirés des chemises, la courbe rose d'une cheville nue. Çà et là, la silhouette d’une grosse dame en
robe de chambre, le pyjama ridicule d’un monsieur au caleçon azur, gâtaient la
poésie du tableau en y jetant une note de gaieté comique. Et Chevaillier
goûtait délicieusement la douceur de subjuguer
ses jolies admiratrices accourues au saut du lit pour écouter. Il humait le parfum
d’eau de lavande et la fraîcheur émanant des ablutions récentes : Mme de Creully
s’exclamait : « Ah ! maître ! quelle divine surprise ! Nous annoncer ainsi
l’aurore par les accents mêmes de vos œuvres vous avez des idées charmantes !
— Mon Dieu, madame... Tant de virtuoses endorment leurs auditeurs : n est-il
pas de doute, justice que, pour une fois, du moins, je réveille les miens ? »
répliquait le musicien. Le soir, il se décidait à demander la main d’Yvonne,
sous le couvert d’un badinage galant. Avec une diplomatie adroite, il flairait
l’instant favorable, sentant la supériorité que lui procuraient les
circonstances : seul artiste au milieu de ces mondains inoccupés et
bienveillants.
La
jeune femme l’écoutait souriante, dans une attitude de coquetterie attentive,
inclinant sa tête blonde sur son cou rond et musclé de chanteuse, en clignant
ses jolis yeux d’un bleu indécis. Lorsqu’elle eut compris qu’il ne s’agissait
plus d’un flirt sans conséquence, mais d’une déclaration formelle, succédant au
marivaudage habituel, elle quitta instantanément son masque apprêté de
mondaine, pour exprimer une stupéfaction intense et sincère. Fixant sur le
musicien ses yeux moqueurs aux reflets d'ardoise, elle s’écria, avec une commisération
ironique : « Mais vous êtes fou, mon pauvre ami ! Voyons, avez-vous songé
réellement, sérieusement, que je pourrais vous épouser ?... Votre interprète,
votre élève, certes ; mais votre femme, jamais de la vie ! Comment
pourriez-vous croire que moi la marquise de Chantelieu, née Béherville, j’accepterais
de m’appeler Mme Chevaillier ? Mais je serais honteuse en entendant annoncer
mon nom quelque part. L’art ennoblit les âmes, mais n’ennoblit pas les noms.
Réfléchissez que vous êtes Lucien Chevaillier, et non point le chevaillier
Lucien. Je supporterais tous les sacrifices, plutôt qu'une mésalliance.
Allons, n’est-ce pas, c’est bien entendu : Vous avez rêvé ce que vous m’avez
dit, et nous n’y penserons plus à partir de cet instant. »
Lucien
s’inclinait, froid et correct, cachant l’exaspération où l’avaient jeté ces petites
phrases perfides et dédaigneuses, mais jurait de s’en venger, de prendre une revanche
de galant homme, sans drame, ni ridicule. Il passa une nuit blanche, ressassant
la rage de sa déconvenue, souffrant d’une de ces
blessures d’amour-propre qui sont presque aussi douloureuses qu’une crise
hépatique ; englobant tous les hôtes du château dans une même rancune d’homme
humilié. Vers cinq heures du matin, il sortit de sa chambre, éprouvant le
besoin de calmer sa migraine à l’air frais du jardin. II maugréait tout bas, en
traversant le salon : « Ainsi ! on lui avait fait sentir durement la distance
qui le séparait — lui, l’artiste cultivé, à l’esprit délié — de ces inutiles,
de cervelle obtuse et frivole pour la plupart. On le traitait avec un peu plus
de considération qu’un musico salarié, parce qu’il divertissait gratuitement
l’ennui de ces oisifs blasés ; son nom connu et apprécié imposait au snobisme
de leur monde, sans pourtant le faire considérer de pair avec eux. Ah ! les
stupides orgueilleux : tels les épis de l’Evangile, ils portent haut la tête
parce qu'elle est vide ... » Tout-à-coup, en regardant le décor qui
l'entourait, il se rappela la scène de la veille : cette grappe de jolies
femmes à l’éveil charmé ; se penchant sur l’escalier, pour écouter...
Il
éclata d’un rire énervé : « Ah ! puisqu’ils aiment les aubades, je vais leur en
servir une... » Ouvrant brutalement le piano dont les cordes gémirent, ii
plaqua ses mains sur les touches : ce fut une dégringolade de notes discordantes,
une cascade trépidante d’arpèges irritants : do mi sol do, sol mi do... les
gammes chromatiques précipitaient leur course ascensionnelle et descendante ;
les bémols rattrapaient les dièzes ; et le piano hurlait comme une meute de
chiens sauvages... L’horloge marquait cinq heures et quart.
Sur le palier, des gens abasourdis sortaient
avec précipitation, croyant à un accident, dans l’hébètement du sommeil interrompu.
On accourut au salon, pêle-mêle, pour savoir ce qu’il y avait.
Et,
à Mme de Creully qui, ahurie, le croyait frappé de folie, Lucien Chevaillier
annonça tranquillement : « Je me livre à mes exercices quotidiens, chère madame
: la clarté et la rapidité de mon jeu en dépendent. Dès que je me lève, de 5 à
7, je fais deux heures de gammes tous les matins ». Tandis que, perplexes, les
assistants se regardaient, en pensant : « Et il a encore 45 jours à passer ici
!»
Jeanne
Marais
Un document sur l'exécution de Gabriel James, résistant, habitant de Creully (Creully sur Seulles) - Juin 1944.
Lors de mes recherches pour alimenter mon blog, j'ai pu consulter un document aux Archives Départementales concernant un fait survenu à la prison de Caen le 6 juin 1944 pendant que les troupes alliées débarquaient sur nos plages; un creullois et 86 autres résistants furent fusillés par les allemands.
J'emprunte à un autre site (dont vous trouverez l'adresse ci-dessous) cet article.
JAMES Gabriel, Alphonse, Augustin [connu aussi sous son nom d’emprunt de
Georges JOUVAIN]
Né le
29 avril 1921 à Creully (Calvados), exécuté sommairement le 6 juin
1944 à Caen (Calvados) ; réfractaire au STO ; résistant OCM réseau du
Dr Derrien.
Gabriel James était le fils de Constant Augustin Victor Émile, ouvrier
d’usine et de Marie
Claire Louise Le Hérissier, sans profession. Il obtint le
titre de Pupille de la Nation par jugement du Tribunal de Caen le 25 avril
1932. Il était célibataire.
Réfractaire au S.T.O. et passé dans la clandestinité, il devint membre du
réseau du Dr Paul Derrien, chef local de l’O.C.M. Il se cachait
à la ferme Hamon, à Ouilly-le-Tesson et fut arrêté par la Gestapo le
2 juin 1944 sous son nom d’emprunt, Georges Jouvain. Il fut incarcéré à la
maison d’arrêt de Caen. - Figure aussi sur les listes de fusillés sous
l’identité de Guy Jouvain sous laquelle il a été incarcéré -
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au
bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida
d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les
troupes alliées. Gabriel James fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86
autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut
abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés
provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les
britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant
l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour
les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en
camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières
de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen,
dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire
des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée
et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas
été
retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions
et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait
une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des
fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il figure sur les listes de fusillés sous l’identité de Georges Jouvain sous
laquelle il a été incarcéré.
Il obtint la mention « Mort pour la France » transcrite sur son acte
de naissance le 16 mars 1962.
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à
Caen (Calvados) sous ses deux noms et sur les monuments aux morts de Creuilly
et Ouilly-le-Tesson (Calvados).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription
suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands
le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a
immortalisés ».
Et si nous étions cousins........
Quittant mes recherches sur Creully, je me suis penché sur l'histoire généalogique de ma famille; une étude sur son passé.
Recherches souvent fructueuses, en particulier aux archives de la Manche et du Calvados, mais aussi avec l'aide de sites spécialisés sur internet.
Pour l'ensemble des branches, à partir de mes parents Lucien BARETTE et Madeleine FAFIN, je suis remonté au minimum à la fin du XVIIIème siècle.
Pour la branche paternelle "Barette", je suis remonté à 1674 (pour l'instant).
56 branches et autant de noms de famille.
Sommes nous de la même famille? Pourquoi pas!
Ci-dessous, vous trouverez les noms de famille cités dans mon arbre ainsi que les localités où ils ont demeurés.
BARETTE, Arsène, Matelot, Lepetit, Lefèvre, Letourneur, Motée, Foucault, Coeuret, Mauger, Marie, Thomasse, Tabesse, Distigny, Goulet, Artu, La Croix, Lequesne, Béhue, Laze, Hamelet, Maizeret, Leprince, Gallier, Pastey, Denis....
Villes: Creully, Douvres la Délivrande, Huppain, Bernières sur mer, Verson, Juaye-Mondaye, Carneville (50), Osmanville, Courseulles, Epinay sur Odon, Fontaine Etoupefour, La Lande-Patry (61), Clairfougères (61), Clécy, Bretteville sur Odon, Saint Clément, Rllon, Barbeville...
FAFIN, Longuet, Poisson, Féral, Hamelin, Ruel, Lecomte (Leconte), Bahelet, Scholastique, Plancon, Marie, Thouroude, Cabourg, Poignant, Le Carpentier, Pasquier, Fosset (Fossey),Taisson, Bourdon, Magdeleine (Madeleine), Le Guelinel, Desrues, Beuville, Delaunay, Lefèvre, Dubreuil.
Villes: Creully, Flottemanville (50), Vaux sur Seulles, Bayeux, Videcoville (50), Huberville (50), Octeville l'Avenel, Estry, Caen, Sommervieux, Cerisy le Forêt, Saint Germain de la Lieue, Brix...
Recherches souvent fructueuses, en particulier aux archives de la Manche et du Calvados, mais aussi avec l'aide de sites spécialisés sur internet.
Pour l'ensemble des branches, à partir de mes parents Lucien BARETTE et Madeleine FAFIN, je suis remonté au minimum à la fin du XVIIIème siècle.
Pour la branche paternelle "Barette", je suis remonté à 1674 (pour l'instant).
56 branches et autant de noms de famille.
Sommes nous de la même famille? Pourquoi pas!
Ci-dessous, vous trouverez les noms de famille cités dans mon arbre ainsi que les localités où ils ont demeurés.
BARETTE, Arsène, Matelot, Lepetit, Lefèvre, Letourneur, Motée, Foucault, Coeuret, Mauger, Marie, Thomasse, Tabesse, Distigny, Goulet, Artu, La Croix, Lequesne, Béhue, Laze, Hamelet, Maizeret, Leprince, Gallier, Pastey, Denis....
Villes: Creully, Douvres la Délivrande, Huppain, Bernières sur mer, Verson, Juaye-Mondaye, Carneville (50), Osmanville, Courseulles, Epinay sur Odon, Fontaine Etoupefour, La Lande-Patry (61), Clairfougères (61), Clécy, Bretteville sur Odon, Saint Clément, Rllon, Barbeville...
FAFIN, Longuet, Poisson, Féral, Hamelin, Ruel, Lecomte (Leconte), Bahelet, Scholastique, Plancon, Marie, Thouroude, Cabourg, Poignant, Le Carpentier, Pasquier, Fosset (Fossey),Taisson, Bourdon, Magdeleine (Madeleine), Le Guelinel, Desrues, Beuville, Delaunay, Lefèvre, Dubreuil.
Villes: Creully, Flottemanville (50), Vaux sur Seulles, Bayeux, Videcoville (50), Huberville (50), Octeville l'Avenel, Estry, Caen, Sommervieux, Cerisy le Forêt, Saint Germain de la Lieue, Brix...
J'ai retrouvé un des tableaux stockés à Saint Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles) pendant la dernière guerre.
Pendant la dernière guerre, la chapelle du prieuré de Saint Gabriel-Brécy a été, comme l'abbaye de Juaye-Mondaye, un lieu de sauvegarde des précieux documents et tableaux du musée des Beaux-Arts de Caen.
Lors de mes recherches aux Archives départementales du département j'ai trouvé des documents sur cet événement.Je vous présente un des tableaux qui fut sauvegardé à Saint Gabriel-Brécy : la Vierge et l'enfant de Roger de la Pasture.
Rogier Van der Weyden (Roger de la Pasture) (1399 ou 1400-1464) était un peintre flamand. En 1432, il devint maître de la guilde de Tournai et, en 1435, il fut nommé peintre de la ville de Bruxelles. Il devint alors rapidement célèbre et reçut d'importantes commandes, notamment du chancelier N. Rolin.
Une oeuvre classée monument historique de Douvres la Délivrande (la pharmacie) réalisée à Creully en 1901 'Creully sur Seulles)
Rue de Caen (actuellement une épicerie) |
Toutes les parties de serrurerie furent réalisées dans l'atelier d' Adolphe Marie à Creully.
La pharmacie est une maison baroque de trois étages, dans le style composite du début du siècle : lucarnes de style Louis XIII, console de fenêtre Louis XIV, fenêtre romane, tour d'escalier de la façade arrière d'inspiration médiévale, tout cela allié au style contourné propre aux années 1900 dont Hector Guimard fut chef de file. Les ferronneries en particulier ainsi que la forme des fenêtres sont très représentatives de cet esprit.
Le portail d'entrée est l'élément le plus pittoresque de cette construction, avec sa grille florale, sa vitrine dont le cintre est en forme de pétale, sa porte démesurément haute et étroite
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