Creully ( Creully sur Seulles ) - Les vitraux du chevet de l'église.


La fenêtre ogivale du chevet de l'église avait été murée afin de permettre la construction d'un immense autel en bois avec un rétable garni de modillons et surmonté d'une gloire dorée.
A partir de 1865, sous la direction de M. Cottun, commença la restauration de l'église. Ainsi, grâce à des dons de particuliers, un autel allant très bien avec le choeur fut construit à la place de l'immense construction en bois. Il fallut réouvrir la fenêtre de chevet et retrouver les ammorces de meneaux supprimés.
Les vitraux du chevet furent commandés à un maître verrier de Toulouse: Louis Victor Gesta.
Louis Victor Gesta

Trois Saints sont représentés:
Saint Martin (Sanctus Martinus), seul Saint de l'église avant la révolution.
Sainte Marguerite ( Sancta Margarita); la chapelle du château de Creullet était sous l'invocation de cette Sainte.
et Saint Clair (Sanctus Clarus) Saint patron de la localité qui était fêté en juillet.

Saint Martin, (316-397) né en Pannonie, suivit en Italie son père, qui était tribun militaire au service de Rome. Bien qu'élevé dans le paganisme, il en méprisait le culte, et comme s'il eût été naturellement chrétien, il ne se plaisait que dans l'assemblée des fidèles, où il se rendait souvent malgré l'opposition de sa famille.

Dès l'âge de quinze ans, il fut enrôlé de force dans les armées romaines, et alla servir dans les Gaules, pays prédestiné qu'il devait évangéliser un jour. Que deviendra cet enfant dans la licence des camps? Sa foi n'y va-t-elle pas sombrer? Non, car Dieu veille sur ce vase d'élection.
Le fait le plus célèbre de cette époque de sa vie, c'est la rencontre d'un pauvre grelottant de froid, presque nu, par un hiver rigoureux. Martin n'a pas une obole; mais il se rappelle la parole de l'Évangile: J'étais nu, et vous M'avez couvert. "Mon ami, dit-il, je n'ai que mes armes et mes vêtements." Et en même temps, taillant avec son épée son manteau en deux parts, il en donna une au mendiant. La nuit suivante il vit en songe Jésus-Christ vêtu de cette moitié de manteau et disant à Ses Anges: "C'est Martin, encore simple catéchumène, qui M'a ainsi couvert." Peu de temps après il recevait le Baptême. Charité, désintéressement, pureté, bravoure, telle fut, en peu de mots, la vie de Martin sous les drapeaux. Il obtint son congé à l'âge d'environ vingt ans.
La Providence le conduisit bientôt près de
saint Hilaire, évêque de Poitiers. Après avoir converti sa mère et donné des preuves éclatantes de son attachement à la foi de Nicée, il fonda près de Poitiers, le célèbre monastère de Ligugé, le premier des Gaules. L'éclat de sa sainteté et de ses miracles le fit élever sur le siège de Tours, malgré sa vive résistance. Sa vie ne fut plus qu'une suite de prodiges et de travaux apostoliques.
Sa puissance sur les démons était extraordinaire. Il porta à l'idolâtrie des coups dont elle ne se releva pas. Après avoir visité et renouvelé son diocèse, l'homme de Dieu se sentit pressé d'étendre au dehors ses courses et ses travaux. Vêtu d'une pauvre tunique et d'un grossier manteau, assis sur un âne, accompagné de quelques religieux, le voilà qui part en pauvre missionnaire pour évangéliser les campagnes. Il parcourt presque toutes les provinces gauloises: ni les montagnes, ni les fleuves, ni les dangers d'aucune sorte ne l'arrêtent; partout sa marche est victorieuse, et il mérite par excellence le nom de Lumière et d'Apôtre des Gaules.


Sainte Marine d’Antioche que les latins appellent Sainte Marguerite, doit sa célébrité à une légende très populaire dont la valeur historique peut être fort contestée.
Sa vie a été placée la scène sous le règne de Dioclétien (284-305), dit que Marine ou Marguerite, fille d’Aedésius, prêtre païen d’Antioche, se convertit au christianisme. Chassée par son père, elle retourne chez sa nourrice où elle garde les troupeaux.
Elle a quinze ans quand elle est remarquée par le préfet Olybrius qui lui propose de l’épouser, ce qu’elle refuse en se proclamant chrétienne. Le préfet la fait emprisonner et la convoque deux jours plus tard devant son tribunal. Après de longues discussions, Olybrius ordonne qu’on la fouette et qu’on lui déchire les flancs avec des ongles de fer, puis la fait reconduire en prison. Le diable lui apparaît alors sous la forme d’un dragon qu’elle le chasse par un signe de croix. Satan revient sous l’aspect d’un homme tout velu, mais n’a pas plus de succès. Dans une lumière divine, lui apparaît alors une croix sur laquelle une colombe vient se poser ; cette vision lui donne la force de soutenir de nouveaux combats. Le lendemain, après une série de discours, on lui applique des torches ardentes qui ne lui font aucun mal, puis on la jette dans une chaudière d’huile bouillante d’où elle sort indemne. Par une exhortation, elle convertit une multitude d’assistants qui sont aussitôt décapités. La décapitation met fin aux longs supplices de Marguerite.

Saint Clair: Prêtre bénédictin et martyr né en 845 à Olchestria (Angleterre) qui deviendra ROCHESTER (Kent), Guillaume (William) dont le père Edouard (Edward) tenait à la cour le second rang après le roi d'Angleterre et la mère (dont on ignore le nom) lui inculqua une éducation religieuse qui fut à la base de se consacrer à Dieu, fit d'excellentes études où il connu comme compagnon Alford (Saint Cyrin).Fils unique, jeune, beau et riche, il devint rapidement un excellent parti pour les seigneurs anglais, qui le désiraient comme gendre. Une jeune fille noble et très vertueuse fut promise à Guillaume sans que celui ci ne le sache. Edouard organisa donc des fiançailles sans en parler à son fils ( La "fiancée" de Guillaume continuera de le poursuivre de ses instances jusqu'en France et lui enverra des émissaires pour l'assassiner). Mais Dieu fit entendre à son serviteur une voix qui lui disait "William, William, sors de ton pays et va en Neustrie pour y être tout à moi" . William (qui ne voulait pas se marier) s'enfuit avec Alford sans prévenir leurs familles. Ils débarquèrent à Cherbourg en 866 ou 867. Pour échapper la poursuite de sa famille, de ses proches et de sa "fiancée", William changea son nom en celui de Clair, de même Alford se renomma Cyrin (noms plus conforme à leur pays de refuge). S'enfonçant dans la forêt, les deux compagnons s'établirent à Nacqueville. Un serviteur des deux ermites s'étant blessé en coupant du bois, Clair le guérit par ses prières. Craignant alors une trop grande notoriété par ce miracle accomplit il partit avec Cyrin en l'abbaye de Malduin (Maudin) sous la protection de l'abbé Odobert. Le vénérable abbé admirant la sainteté de son disciple, le décida à recevoir les Saints Ordres. L'humble ermite y consentit par obéissance et fut ordonné prêtre à Coutances par l'évêque Séginand.Un jour un seigneur présenta au moine un de ses fils possédé par le démon, Clair se mit en prière et chassa le démon du corps du jeune homme. Peu de temps après, une veuve sans ressources perdit un fils que Saint Clair ramena à la vie. Un jour une femme riche et puissante, dont on ne connaît pas le nom, a jeté son dévolu sur ce beau jeune moine mais Saint Clair qui avait deviné ses intentions le lui reprocha et en référa à l'abbé Odobert qui lui conseilla la fuite. Après une longue errance de plus de 12 ans en Neustrie Clair arrive à Vulcassum (Saint Clair sur Epte) où il édifie son ermitage, il y rencontre moult gens qui viennent même de très loin pour le voir. Seulement l'implacable dame, frustrée dans ses désirs, ne l'avait pas oublié. Les deux hommes envoyés en Neustrie le poursuivaient inlassablement. En passant à Vulcassum, voyant un homme en prières, ils lui demandèrent: "Toi, connais tu un nommé Clair", "Non" répondit il dans un premier mouvement de frayeur. Ils continuèrent donc leur chemin, mais Clair s'étant ressaisi et croyant avoir commis une grosse faute en cachant la vérité les appela : "Clair, c'est moi". Alors, se mettant à genoux et leur présentant sa tête il ajouta: "Périsse ce corps qui peut être l'objet d'un amour criminel"...Puis l'un de ses bourreaux lui trancha la tête. C'était le 4 novembre 884 Clair était âgé de 39 ans. S'accomplit alors un miracle qui mit les meurtriers en fuite, Clair prenant sa tête à deux mains alla la plonger dans l'eau de la fontaine, puis il se rendit à son oratoire. De là il alla à l'église et se couchant à gauche de l'autel y marqua ainsi le lieu de sa sépulture. Saint cyrin aurait subit le même sort que son maître.

Le camp de Vaussieux vu dans un document du XVIIIe siècle.


Aux archives Départementales du Calvados, un ouvrage sur l’histoire du diocèse de Bayeux
Dit « Manuscrit P.Gassion » date du XVIIIe siècle. 
Ce manuscrit établit la chronologie des évêques, hauts doyens, ducs et personnalités du diocèse.
En feuilletant cet ouvrage, j’ai trouvé une page sur le camp de Vaussieux (Vaux sur Seulles).


Aux ordres de M. le Duc de Broglie les grandes manœuvres qu'on y a exécutées pour l'Instruction des troupes ont commencé dans les premiers jours de septembre et fini dans les premiers jours d'octobre 1778. 

Je vous présente ce document que vous pouvez agrandir en cliquant dessus.






Creully ( Creully sur Seulles ) - Au fil du bief du fleuve "La Seulles", de la tannerie aux pompiers.

En bas du château de Creully, le bief du  fleuve "La Seulles" coule permettant des activités multiples comme la meunerie et la tannerie. En  prenant comme repère (cercle rouge) l'habitation du dernier meunier, je vous présente les bâtiments qui furent tannerie, porcherie et maintenant bâtiment communal et caserne de nos pompiers.
Nous remarquons le lavoir municipal et le garage de M Marais.
Actuellement
1957
1962
1962
1965

Un compositeur parisien invité au château de Creully (Creully sur Seulles). Un conte de 1910

Conte paru dans la presse en 1910.
La revanche imprévue.
Lucien Chevaillier, le compositeur mon­dain, le musicien délicat dont les menuets anciens et les précieuses mélodies portent toujours, sur leurs couvertures mauve pâ­le ou vert tendre, les dédicaces à des noms armoriés —  « Hommage à Mme la vicom­tesse de X » « A la princesse B., ma chère élève » — avait été invité, un été, au châ­teau de Creully, pour un séjour de six se­maines.
Les châtelains, en le conviant chez eux, avaient pensé : Chevaillier est un homme charmant et distingué, aussi agréable que sa musique : nous aurons un convive déli­cieux. Son nom fera bien dans les feuilles locales, aux « Déplacements et villégiatu­res ». Il distraira nos hôtes en jouant du piano, car il ne se fait pas prier ; ce sera un soulagement pour nous : la vie de châ­teau est si monotone avant l’époque de la chasse !... Et puis, nos voisins seront fu­rieux d’apprendre que nous recevons cette année un artiste aussi connu !


Lucien avait accepté de venir à Creully pour des raisons plus sentimentales : il es­pérait y rencontrer la sœur de Mme de Creully, Yvonne de Chantelieu, une jeune femme dont on admirait dans tous les sa­lons la voix superbe de soprano, et qui avait perfectionné son talent de cantatrice, grâce aux leçons du musicien.
Chevaillier rêvait d’épouser son élève, Yvonne était veuve, riche et influente ; le monde la recherchait pour sa beauté et son talent, auxquels se joignaient la naissance, la fortune. Bref, elle réalisait la femme idéale, aux yeux d’un artiste, dont l’am­bition se fût fort accommodé de l’assistance féminine, si utile pour un homme, lors­qu’elle est exercée par une collaboratrice intelligente et discrète. Il avait coutume de dire : « Le plus beau rôle de la femme est celui qu’elle joue dans la coulisse. » Il pensait aussi : « L’homme est à la fem­me ce que l’or est au cuivre : c’est l’alliage qui fait sa force. »
L’intimité des séances musicales, l’admi­ration de la jeune femme pour son pro­fesseur, et le léger flirt qui les unissait, per­mettaient à Chevaillier de risquer, sans ap­préhension, une démarche décisive.
La façon dont on le reçut à Creully flat­ta sa vanité d’artiste. La comtesse de Creul­ly eut pour lui des attentions exquises, l’ac­cueillant tel son hôte éminent. En lui dési­gnant, dans un angle du salon, un piano drapé d’étoffes soyeuses, elle lui dit : « Voici un ami qui aura plaisir à faire votre connaissance. »
Intérieurement, elle songeait : « Grâce à mon invitation, j’obtiendrai, à l'œil des auditions musicales pour lesquelles on lui donnerait vingt-cinq louis de cachet dans un concert symphonique. »             
Car, une bonne maîtresse de maison, mê­me fastueuse, ne néglige pas les petites éco­nomies.
Lucien savourait ces hommages avec la jouissance d’un gourmet qui sent fondre, dans sa bouche, la saveur d’une pastille vanillée.
Le lendemain de son arrivée, Chevaillier, qui avait des habitudes matinales, se leva dès huit heures, et circula dans les salles désertes, ne croisant que des domestiques, car les invités s’octroyaient du repos en attendant la période des chasses. Après avoir flâné à travers le parc, Lucien, oisif, ennuyé, rentra au salon, et, d’instinct, se dirigea vers le piano. Une envie de jouer le gagnait, dans l'ambiance de la solitude propice et du calme endormi. « Ma foi, pensa-t-il, je peux bien prendre la liberté de faire de la musique : il n’est pas une heure indue, que diable ! Et ces gens m’a­gaceront assez quand je jouerai devant eux, pour que je me dédommage un peu pendant que je me trouve seul. C’est d’ail­leurs le matin que je fournis le meilleur travail. »
 Et, délibérément, Lucien s’assit devant le piano, après l’avoir débarrassé des housses somptueuses qui étouffaient les sonorités de l’instrument. Le musicien égrena d’a­bord l’un de ces pizzicati dont il aimait la légèreté bondissante, s’alanguit au rythme nostalgique d’une rêverie orientale ; puis peu à peu, bercé par la magie des sons, cette griserie qui s’exhale des ondes vi­brantes, il se laissa entraîner au gré de son inspiration, et composa — possédé tout entier par la Musique : ce verbe du mys­tère. »
Des chuchotements étouffés, des bruisse­ments soyeux, un murmure de voix répri­mé. derrière lui, soudain, lui firent tour­ner la tête, d'un geste las ; mais, il s’ar­rêta... charmé : formant une procession burlesque et déshabillée, évoquant une vieille estampe, de jolies femmes, dans la grâce chiffonnée du réveil, leur frimousse poudrée à la hâte, les cheveux embroussaillés au-dessus des paupières encore lourdes, s'échelonnaient sur les marches de l’esca­lier et s’encadraient dans les portières, ser­rant sur leurs corps les plis du peignoir mal rattaché, courantes, surprises, laissant devi­ner à travers une transparence de choses blanches, les entredeux des lingeries, les ru­bans moirés des chemises, la courbe rose d'une cheville nue.  Çà et là, la silhouette d’une grosse dame en robe de chambre, le pyjama ridicule d’un monsieur au caleçon azur, gâtaient la poésie du tableau en y jetant une note de gaieté comique. Et Chevaillier goûtait délicieusement la douceur de sub­juguer ses jolies admiratrices accourues au saut du lit pour écouter. Il humait le par­fum d’eau de lavande et la fraîcheur éma­nant des ablutions récentes : Mme de Creul­ly s’exclamait : « Ah ! maître ! quelle di­vine surprise ! Nous annoncer ainsi l’auro­re par les accents mêmes de vos œuvres vous avez des idées charmantes ! — Mon Dieu, madame... Tant de virtuoses endor­ment leurs auditeurs : n est-il pas de doute, justice que, pour une fois, du moins, je réveille les miens ? » répliquait le musi­cien. Le soir, il se décidait à demander la main d’Yvonne, sous le couvert d’un badinage galant. Avec une diplomatie adroite, il flai­rait l’instant favorable, sentant la supério­rité que lui procuraient les circonstances : seul artiste au milieu de ces mondains inoccupés et bienveillants.
La jeune femme l’écoutait souriante, dans une attitude de coquetterie attentive, incli­nant sa tête blonde sur son cou rond et musclé de chanteuse, en clignant ses jolis yeux d’un bleu indécis. Lorsqu’elle eut compris qu’il ne s’agissait plus d’un flirt sans conséquence, mais d’une déclaration formelle, succédant au marivaudage habi­tuel, elle quitta instantanément son masque apprêté de mondaine, pour exprimer une stupéfaction intense et sincère. Fixant sur le musicien ses yeux moqueurs aux reflets d'ardoise, elle s’écria, avec une com­misération ironique : « Mais vous êtes fou, mon pauvre ami ! Voyons, avez-vous son­gé réellement, sérieusement, que je pour­rais vous épouser ?... Votre interprète, vo­tre élève, certes ; mais votre femme, ja­mais de la vie ! Comment pourriez-vous croire que moi la marquise de Chantelieu, née Béherville, j’accepterais de m’appeler Mme Chevaillier ? Mais je serais honteuse en entendant annoncer mon nom quelque part. L’art ennoblit les âmes, mais n’enno­blit pas les noms. Réfléchissez que vous êtes Lucien Chevaillier, et non point le che­vaillier Lucien. Je supporterais tous les sa­crifices, plutôt qu'une mésalliance. Allons, n’est-ce pas, c’est bien entendu : Vous avez rêvé ce que vous m’avez dit, et nous n’y penserons plus à partir de cet instant. »
Lucien s’inclinait, froid et correct, cachant l’exaspération où l’avaient jeté ces pe­tites phrases perfides et dédaigneuses, mais jurait de s’en venger, de prendre une re­vanche de galant homme, sans drame, ni ridicule. Il passa une nuit blanche, ressassant la rage de sa déconvenue, souffrant d’une de ces blessures d’amour-propre qui sont presque aussi douloureuses qu’une cri­se hépatique ; englobant tous les hôtes du château dans une même rancune d’homme humilié. Vers cinq heures du matin, il sor­tit de sa chambre, éprouvant le besoin de calmer sa migraine à l’air frais du jardin. II maugréait tout bas, en traversant le sa­lon : « Ainsi ! on lui avait fait sentir dure­ment la distance qui le séparait — lui, l’ar­tiste cultivé, à l’esprit délié — de ces inu­tiles, de cervelle obtuse et frivole pour la plupart. On le traitait avec un peu plus de considération qu’un musico salarié, parce qu’il divertissait gratuitement l’ennui de ces oisifs blasés ; son nom connu et appré­cié imposait au snobisme de leur monde, sans pourtant le faire considérer de pair avec eux. Ah ! les stupides orgueilleux : tels les épis de l’Evangile, ils portent haut la tête parce qu'elle est vide ... » Tout-à-coup, en regardant le décor qui l'entourait, il se rappela la scène de la veille : cette grappe de jolies femmes à l’éveil charmé ; se penchant sur l’escalier, pour écouter...
Il éclata d’un rire énervé : « Ah ! puisqu’ils aiment les aubades, je vais leur en servir une... » Ouvrant brutalement le piano dont les cordes gémirent, ii plaqua ses mains sur les touches : ce fut une dégrin­golade de notes discordantes, une cascade trépidante d’arpèges irritants : do mi sol do, sol mi do... les gammes chromatiques précipitaient leur course ascensionnelle et descendante ; les bémols rattrapaient les dièzes ; et le piano hurlait comme une meu­te de chiens sauvages... L’horloge marquait cinq heures et quart.  
Sur le palier, des gens abasourdis sor­taient avec précipitation, croyant à un acci­dent, dans l’hébètement du sommeil inter­rompu. On accourut au salon, pêle-mêle, pour savoir ce qu’il y avait.
Et, à Mme de Creully qui, ahurie, le croyait frappé de folie, Lucien Chevaillier annonça tranquillement : « Je me livre à mes exercices quotidiens, chère madame : la clarté et la rapidité de mon jeu en dé­pendent. Dès que je me lève, de 5 à 7, je fais deux heures de gammes tous les matins ». Tandis que, perplexes, les assistants se regardaient, en pensant : « Et il a en­core 45 jours à passer ici !»
Jeanne Marais

Mais où était donc le premier lavoir de Creully (Creully sur seulles) ?

 Le premier lavoir de Creully était en bas du château (flèche rouge).
La flèche jaune indique le lavoir actuel.




Un document sur l'exécution de Gabriel James, résistant, habitant de Creully (Creully sur Seulles) - Juin 1944.


Lors de mes recherches  pour alimenter mon blog, j'ai pu consulter un document aux Archives Départementales concernant un fait survenu à la prison de Caen le 6 juin 1944 pendant que les troupes alliées débarquaient sur nos plages; un creullois et 86 autres résistants furent fusillés par les allemands.


J'emprunte à un autre site (dont vous trouverez l'adresse ci-dessous)  cet article.

JAMES Gabriel, Alphonse, Augustin [connu aussi sous son nom d’emprunt de Georges JOUVAIN]
Né le 29 avril 1921 à Creully (Calvados), exécuté sommairement le 6 juin 1944 à Caen (Calvados) ; réfractaire au STO ; résistant OCM réseau du Dr Derrien.
Gabriel James était le fils de Constant Augustin Victor Émile, ouvrier d’usine et de Marie

Claire Louise Le Hérissier, sans profession. Il obtint le titre de Pupille de la Nation par jugement du Tribunal de Caen le 25 avril 1932. Il était célibataire.
Réfractaire au S.T.O. et passé dans la clandestinité, il devint membre du réseau du Dr Paul Derrien, chef local de l’O.C.M. Il se cachait à la ferme Hamon, à Ouilly-le-Tesson et fut arrêté par la Gestapo le 2 juin 1944 sous son nom d’emprunt, Georges Jouvain. Il fut incarcéré à la maison d’arrêt de Caen. - Figure aussi sur les listes de fusillés sous l’identité de Guy Jouvain sous laquelle il a été incarcéré -
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Gabriel James fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas
été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il figure sur les listes de fusillés sous l’identité de Georges Jouvain sous laquelle il a été incarcéré.
Il obtint la mention « Mort pour la France » transcrite sur son acte de naissance le 16 mars 1962.
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen (Calvados) sous ses deux noms et sur les monuments aux morts de Creuilly et Ouilly-le-Tesson (Calvados).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».


Et si nous étions cousins........

Quittant mes recherches sur Creully, je me suis penché sur l'histoire généalogique de ma famille; une étude sur son passé.
Recherches souvent fructueuses, en particulier aux archives de la Manche et du Calvados, mais aussi avec l'aide de sites spécialisés sur internet.
Pour l'ensemble des branches, à partir de mes parents Lucien BARETTE et Madeleine FAFIN, je suis remonté au minimum à la fin du XVIIIème siècle.
Pour la branche paternelle "Barette", je suis remonté à 1674 (pour l'instant).
56 branches et autant de noms de famille.
Sommes nous de la même famille? Pourquoi pas!
Ci-dessous, vous trouverez les noms de famille cités dans mon arbre ainsi que les localités où ils ont demeurés.
BARETTE, Arsène, Matelot, Lepetit, Lefèvre, Letourneur, Motée, Foucault, Coeuret, Mauger, Marie, Thomasse, Tabesse, Distigny, Goulet, Artu, La Croix, Lequesne, Béhue, Laze, Hamelet, Maizeret, Leprince, Gallier, Pastey, Denis....
Villes: Creully, Douvres la Délivrande, Huppain, Bernières sur mer, Verson, Juaye-Mondaye, Carneville (50), Osmanville, Courseulles, Epinay sur Odon, Fontaine Etoupefour, La Lande-Patry (61), Clairfougères (61), Clécy, Bretteville sur Odon, Saint Clément, Rllon, Barbeville...
FAFIN, Longuet, Poisson, Féral, Hamelin, Ruel, Lecomte (Leconte), Bahelet, Scholastique, Plancon, Marie, Thouroude, Cabourg, Poignant, Le Carpentier, Pasquier, Fosset (Fossey),Taisson, Bourdon, Magdeleine (Madeleine), Le Guelinel, Desrues, Beuville, Delaunay, Lefèvre, Dubreuil.
Villes: Creully, Flottemanville (50), Vaux sur Seulles, Bayeux, Videcoville (50), Huberville (50), Octeville l'Avenel, Estry, Caen, Sommervieux, Cerisy le Forêt, Saint Germain de la Lieue, Brix...

J'ai retrouvé un des tableaux stockés à Saint Gabriel-Brécy (Creully sur Seulles) pendant la dernière guerre.

Pendant la dernière guerre, la chapelle du prieuré de Saint Gabriel-Brécy a été, comme l'abbaye de Juaye-Mondaye, un lieu de sauvegarde des précieux documents et tableaux du musée des Beaux-Arts de Caen.
Lors de mes recherches aux Archives départementales du département j'ai trouvé des documents sur cet événement.



Je vous présente un des tableaux qui fut sauvegardé à Saint Gabriel-Brécy : la Vierge et l'enfant de Roger de la Pasture.
Rogier Van der Weyden (Roger de la Pasture) (1399 ou 1400-1464)  était un peintre flamand. En 1432, il devint maître de la guilde  de Tournai et, en 1435, il fut nommé peintre de la ville de Bruxelles. Il devint alors rapidement célèbre et reçut d'importantes commandes, notamment du chancelier N. Rolin.


Une pénurie de papier à Creully en 1745 ?

Bien remplir les pages du registre d'état civil, une façon d'économiser les papiers communaux

Une oeuvre classée monument historique de Douvres la Délivrande (la pharmacie) réalisée à Creully en 1901 'Creully sur Seulles)



Rue de Caen (actuellement une épicerie)
La pharmacie de Douvres-la-Délivrande a été inscrite sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le 7 avril 1975. Elle fut construite en 1901, par M. Georges Lesage, sur les plans de l'architecte caennais Rouvray, émule d'Hector Guimard.
Toutes les parties de serrurerie furent réalisées dans l'atelier d' Adolphe Marie à Creully.
La pharmacie est une maison baroque de trois étages, dans le style composite du début du siècle : lucarnes de style Louis XIII, console de fenêtre Louis XIV, fenêtre romane, tour d'escalier de la façade arrière d'inspiration médiévale, tout cela allié au style contourné propre aux années 1900 dont Hector Guimard fut chef de file. Les ferronneries en particulier ainsi que la forme des fenêtres sont très représentatives de cet esprit.
Le portail d'entrée est l'élément le plus pittoresque de cette construction, avec sa grille florale, sa vitrine dont le cintre est en forme de pétale, sa porte démesurément haute et étroite