Juillet 1944, la vie reprend à Creully (Creully sur Seulles)


  Dans la presse anglaise du 22 juillet 1944

Retour à la normale : vue de la rue principale du village de Creully, montrant des habitants en route pour assister à la messe dominicale.

Quoique la Normandie ait en partie retrouvé la liberté, de multiples problèmes subsistent, problèmes que les alliés sont en train d'essayer de résoudre.

Le plus urgent est de loger des milliers de réfugiés, dont beaucoup ont fui à travers les lignes allemandes pour retrouver leur liberté.

Des familles ont été séparées et les réunir est une tâche très difficile. Cette tâche, comme beaucoup d'autres, a été entreprise par les autorités locales, le Service des Affaires Civiles Allié, le Service Médical Allié et la population elle-même.

Procurer de la nourriture aux réfugiés n'est pas actuellement un problème, la Normandie étant l'une des régions les plus riches de France..De plus,  la nourriture et les produits laitiers, n'étant plus envoyés en Allemagne ou à Paris, sont maintenant disponibles pour la population locale.

En dépit de l'existence de nombreux problèmes difficiles à surmonter et de dures épreuves, la population continue à aller de l'avant pendant que toute solution suggérée  est rapidement examinée et mise en place dès son approbation.

Dans un de ses ouvrages, M. René Lemars précise les noms des creullois et creulloises présents sur la photo: messieurs Chartrain et Picard, mesdames Louise Marie et Céline Lehérissier.
Merci à Catherine

Creully sur Seulles - La carte postale représente bien le château de Creullet.



On m'avait signalé une erreur faite par l'éditeur de la carte postale présentant le château de Creullet à Creully sur Seulles. j'ai confirmé que ce n'était pas le bon château.
ERREUR……   
Façade du château de Creullet

Monsieur Augustin de Canchy nous précise:
" Selon toute vraisemblance, il s'agirait bien du Château de Creullet sur la carte postale initiale. En effet, Monsieur de DRUVAL avait entrepris début 1900 de remodeler Creullet qui ne ressemblait pas à ce qu'il est aujourd'hui. 

Pour commencer, la grille d'entrée a été faite sur mesure. Il y avait avant un bâtiment à cet endroit (comme en témoignent les plans cadastraux de 1800). 

L'entrée se faisait avant face à l'aile gauche du bâtiment sur la carte postale (soit au niveau de la route Villiers le Sec --> Tierceville) que l'on retrouve avec son allée de pins (ou retrouve y d'ailleurs les piliers d'entrée initiaux quand on se dirige vers Tierceville en regardant sur la gauche après Villiers le Sec.)

 Sur certaines photos anciennes du village, on peut apercevoir les mêmes pilastres qu'à l'entrée de Creullet entourant un portail blanc au niveau de l'entrée de la laiterie Paillaud. Sachant que le terrain à cet endroit est rattaché à Creullet, s'agit il d'une autre entrée de Creullet ? Ces pilastres ont été détruits. On t-ils été remontés autour de la nouvelle entrée de Creullet ? 

 La porte d'entrée qui se trouve à la gauche du bâtiment correspond à celle qui est maintenant au centre de la façade. Toute la partie qui a été ajoutée présente un matériel bien plus moderne (utilisation de ciment et de parquets alors que la partie ancienne est dallée. On retrouve les murs extérieurs (plus de 1m de large) au niveau de la jonction avec la partie nouvelle.

 Lors de la modification de Creullet, Monsieur de Druval a aussi fait créer la partie arrondie du jardin qui fait face au château de Creully. Initialement, les douves continuaient tout droit avant de faire un coude sur la droite pour terminer dans la Seulles (on retrouve ce tracé sur les plans de 1800). "

Pour illustrer ses propos,  M. de Canchy a réalisé une vidéo explicative des travaux dans laquelle on voit bien qu'il s'agit bien de Creullet.




16 juillet 1944, le typhon ne peut pas décoller de l'aérodrome de Creully / Lantheuil - 3 canadiens périssent.

    
Sur la route qui nous mène à Lantheuil en venant du sud de Creully, nous pouvons voir deux stèles côte à côte. L'une rappelle la présence de l'aérodrome B9 (Advanced Landing Ground B9) construit par les anglais et opérationnel du 27 juin au 30 août 1944.

Aujourd'hui, c'est sur la raison de la deuxième stèle que je vais mener mon enquête.
Nous sommes le 16 juillet 1944, trois typhons vont décoller ; l'un d'eux, commence à virer à gauche puis il a dévié à droite de la piste. il a rebondi sur un sol rugueux avant de pénétrer dans la terre et d'exploser comme l'indique le rapport du 19 juillet 44 ci-dessous.
L’avion a quitté la piste, mais la cause de l’explosion n’est pas connue.
Je considère ce pilote comme "un bon pilote moyen" ayant une expérience, et je ne comprends pas pourquoi il a dévié de la piste. Il n'était certainement pas encombré par deux autres avions qui décollaient.
D'après les traces de roues sur le suivi du fil, il semble que l'avion ait commencé à pivoter vers la gauche juste après le début de la course au décollage.
En essayant de corriger cela, l'avion est probablement devenu ingérable et le basculement vers la droite (aidé par les deux bombes de 1 000 lb - 454kg) l'a entraîné hors de la piste dans l'herbe longue.
A mon avis, c'était une "erreur de jugement" de la part du pilote. Tous les pilotes ont été avertis de fermer les gaz …

Le pilote, Carl Joseph Convey a été tué.



Il combattait au sein du 440th Squadron, 143rd Wing, 83rd Group de la 2nd Tactical Air Force. John Holmes et Richard Wilman, deux techniciens au sol, furent également tués par la déflagration.

John Holmes





Richard Wilman

Vous trouverez ci-dessous la lettre envoyée aux parents de Carl Convey pour l'informer de son décès.
Extrait:


25 juillet 1944.
Carl s'est écrasé alors qu'il décollait dans son avion et la mort a été instantanée.


L’aumônier catholique a dit la messe de Requiem à l’église paroissiale de Lantheuil ; des honneurs de service ont été attribués et les porteurs étaient des frères pilotes  de l’escadron. Carl repose dans le cimetière canadien à Bény Sur Mer. Une dernière sonnerie sonna à la fin. La présence nombreuse de membres du personnel aux funérailles de votre fils témoigne de la popularité qu’il avait acquise en peu de temps, au sein de l’escadron.
Depuis l'aube du jour de l'invasion, notre escadron apporte un soutien direct à nos troupes ici en Normandie, et votre fils a certainement contribué à cette grande cause. J'aimerais seulement que vous puissiez entendre personnellement les troupes en France, leur admiration pour le type d'appareil de mon escadron, pour les pilotes qui les pilotent et pour le travail que nous sommes appelés à faire. Ils pensent que nous sommes tous des héros. Pour le Canada et pour Sa Majesté le Roi, Carl a consenti le plus grand sacrifice possible.
Carl était tenu en haute estime par les pilotes et le personnel au sol. On peut toujours compter sur son sourire et sa gaieté, et tous les membres de l’escadron seront profondément attristés par son absence.


Le moteur du typhon ?




Le Gosse de Creully - Normandie ou Hollande ?

Etiquette de boite de lait concentré "Le Gosse" fabriqué par la laiterie Paillaud de Creully.
 A voir le dessin, on se demande si Creully est en Normandie ou en Hollande  (moulin et costumes)

Bénédiction et rebénédiction de la Croix du cimetiére du Creully (Creully sur Seulles)

     Le 2 novembre 1875, le service de la commémoration des fidèles trépassés, auquel assistaient plusieurs prêtres du canton, fut célébré par M. l’abbé Ducellier, vicaire général et doyen du chapitre. 

Immédiatement après, le clergé et les fidèles se rendirent processionnellement au cimetière pour la bé­nédiction de la Croix, en chantant le Véni, Creator. Arrivé au pied du monument, M. l’abbé Ducellier procéda à la bénédiction du monument ; puis, le R. P. Granger, du haut du piédestal, exposa en quelques mots, la vertu de la Croix, à l’om­bre de laquelle reposent les cendres des chers défunts, et développa ces paroles de l’épître du jour : O mort, où est ton aiguillon ? O mort, où est ta victoire ?... 
La procession rentra à l’église au chant du Te Deum.


Un samedi de 1876 vers trois heures de l'après-midi, une procession se dirigeai vers

 le cimetière au chant du Vexilla Regis. Les membres du Conseil de fabrique suivaient le dais. Après les prières liturgiques, l'abbé Ducellier procéda à la bénédiction de la Croix du cimetière. Sa Grandeur avait remis jusqu’à ce moment le Libera que l’on a l’habitude de chanter après les cérémonies de la confirmation qui eurent lieu avant cette cérémonie. 

La procession rentra à l’église au chant du Te Deum.

Pourquoi deux bénédictions pour cette Croix du cimetière de Creully ?
     Neuf jours après la première cérémonie, un terrible ouragan  renversa la Croix et elle a dû être remplacée.

Villiers le Sec (Creully sur Seulles) - Quand ceux de 14-18 regardent passer ceux de 44..



2018 : c'était le centenaire de la fin de la guerre de 14-18.
2019 : c'est le 75e anniversaire du débarquement de 1944.
Pour ce premier article de 2019, je vais réunir les deux faits à travers un article de Maurice Desjardins, correspondant de guerre des journaux de langue française canadiens.


VILLIERS-LE-SEC, en Norman­die, le 7 Juillet 1944
 L'infinie variété des véhicules de guerre qui débarquent sur les pla­ges normandes et passent avec fra­cas dans l'unique rue de ce petit village demeure, après un mois, une source d'émerveillement pour "les cent vieux Poilus" qui achèvent paisiblement leurs jours au "foyer des Invalides et des anciens soldats".
On les voit assis sur des bancs devant la grille de l'Immeuble et ouvrant des yeux plein d’admiration et de curiosité sur l’intermina­ble caravane motorisée se dirigeant vers les points de rassem­blement en soulevant des nuages de poussière. Ces anciens de "quatorze-dlx-huit" ont revu avec atten­drissement les Tommies et les Ca­nadiens.
Les pères de ces solides gaillards étaient peut-être leurs frères d’ar­mes dans les batailles de la Som­me, de l'Argonne et de la Marne. "Quelle solide jeunesse, quel superbe matériel !" disent-ils en culottant leurs pipes tout en songeant à leur passé.
Avec quelle émotion ces vétérans ont-ils dû assister, le six, aux scè­nes qui suivirent nos débarque­ments. Le concierge, un grand vieillard tout droit qui habite un petit "cagibi" près de la grille d’entrée a "fait" Verdun et d'autres grandes batailles mais n’a jamais assisté à un bombardement comparable à ce­lui du 6 juin dernier. C’était une débâcle de flammes et de fumée, dit-il.  "De la porte de ma bicoque j'ai assisté à tout le spectacle. C'était un roulement et une lueur ininterrompus. Je n’ai jamais vu un barrage de cette violence”. Il ajouta fièrement : "Vous savez. Je suis resté dehors tout le temps et Je n'ai pas eu peur. D'ailleurs nous, les vieux, on n’a jamais peur".
Il y a des "vieux poilus" de Pa­ris, de Reims, de Lille, du Pays Basque et du Midi. Le doyen par­mi ces vieux, un Orléanais de 70 ans, en est à sa troisième guerre.
"Il y a des choses qui frappent l'imagination d'un bambin de sept ans et qu'il n'oublie jamais, me dit- il. Je me souviens clairement des Uhlans à casques pointus faisant résonner leurs bottes sur les pavés d'Orléans."
La vue de tant de machines de guerre a rallumé la flamme belliqueuse dans plusieurs de ces vieux cœurs et au moins deux d’entre eux ont tenté inutilement des démarches auprès des autorités alliées afin de s'engager volontairement dans nos armées en se disant jeune et plein de santé. L’un à cinquante ans et l'autre cinquante-quatre ans.
"Nous en avons assez pour vi­vre dans un foyer à rien faire ; nous voulons participer aussi à la libération de notre pays."
Un vieux chauve, à la mousta­che de Clemenceau, s'approche en brandissant sa canne pour nous dé­clarer : "Vous savez, mes gars, il était grandement temps que vous arriviez. Les boches nous ren­daient la vie de plus en plus mi­sérable et ils faisaient main basse sur les deux-tiers de nos vivres. Franchement nous en étions à nous demander comment nous passe­rions l’hiver."
"Quand les boches étaient ici", continu a-t-il, "nous nous estimions chanceux d'avoir deux repas de viande par semaine mais mainte­nant que vous êtes ici nous en avons presque tous les jours."
Il y a un cantonnement de sol­dats britanniques tout près et les "vieux poilus" font très bon ménage avec les Tommies qui les traitent avec beaucoup de respect et se montrent généreux dans la distri­bution des cigarettes.
Mais parmi les "vieux poilus" il n’y a pas de plus fier que Victor Lelong, un "vrai des vrais" de la Marne qui reçut un éclat d’obus à l'épaule gauche durant le court combat qui se déroula devant le foyer le jour de l'invasion.
Il se trouve maintenant à avoir été blessé dans les deux guerres, ayant reçu une balle dans l'épaule droite en 1918. Ses camarades ne font pas erreur lorsqu'ils disent : "Ah ce Victor, il a bien gagné ces épaulettes".

Formulette du canton de Creully

Une formulette est un petit couplet en forme de ritournelle, de comptine, que l'on trouve dans certains rituels enfantins

1926 - Creully (Creully sur Seulles) - Monsieur le maréchal de la place.

Le conseil municipal de Creully s'adresse au maréchal-ferrant qui a son atelier sur la place.

NOEL NORMAND



Charles Frémine, né le 3 à Villedieu-les-Poêles et mort le juin 1906 à Paris, est un journaliste, poète et écrivain français



Villiers le Sec (Creully sur Seulles) - Photos aériennes du 6 juin 1944.


1968 - Les anciens combattants de Creully recoivent un livre...

A l'occasion du 50ème anniversaire de l'armistice de 1918, le conseil municipal de Creully vote la remise aux anciens combattants d'un livre sur la guerre à laquelle ils participèrent. 

Précision sur le film du barrage de la Seulles fait par les allemands à Creully.

Avec le morphing ci-dessous, Augustin de Canchy nous situe les prises de vues faites par les anglais en juin 1944 entre Creully et Creullet présentées dans un précédent article.

 

21 juillet 1932 - Creully (Creully sur Seulles) - Fête Saint-Clair, cavalcade historique et Accordailles.

Place de l'église Saint-Martin de Creully


 Les accordailles étaient les fiançailles.
Dans l'entrée du château.

Creully - Concours agricole de 1854


Conformément aux décisions de la Société, son concours agricole annuel a eu lieu, cette année, dans le canton de Creully, le 27 août.
Le président et un certain nombre de membres de la Compagnie, en venant se réunir à un grand nombre de propriétaires et de cultivateurs des environs, témoignaient, par leur présence, du vif intérêt qu'ils prenaient à cette fête. De son côté l'administration municipale de Creully n'avait rien négligé pour que la parfaite convenance des dispositions et l'ordre sagement maintenu prêtassent à la solennité ce caractère propre à laisser un souvenir durable dans l'esprit des populations. Après la grand'Messe, le cortège se forma sur la place du bourg ; puis il défila, non sans dignité, sous l'escorte de la compagnie de pompiers, dont l'excellente tenue témoignait assez du zèle de son chef et de la sympathie des habitants pour cette utile institution. Le champ d'épreuves pour le concours de labourage, était disposé à droite de la route de Caen, au-delà du calvaire. Une tente avait été dressée pour le jury, et les concurrents pouvaient s'exercer librement et tracer leurs sillons à l'envi, sous l'œil attentif d'un nombre immense de spectateurs. Les épreuves terminées, le cortège se reforma dans le même ordre, et vint prendre place sur les estrades qui s'appuyaient en profil sur l'hôtel de la mairie, tandis que, parallèlement à cet édifice, de fortes balustrades formaient une vaste enceinte pour l'appel des lauréats, et maintenait libre la circulation. Plus loin, une autre enceinte était destinée aux jeux qui devaient terminer la journée. Quand la foule se fut groupée autour de l'estrade.
M. Bertrand, président de la Société d'Agriculture, prit la parole et se fit, avec autant de chaleur que de goût et d'à-propos, l'interprète de la Société qu'il représente si dignement. Il exprima sa satisfaction d'avoir à remplir sa mission dans un canton où la routine s'efface , où le mieux se cherche et s'obtient, et où l'industrie agricole arrive tout naturellement à son plus haut développement, secondée par la richesse du sol et l'esprit intelligent des populations qui l'exploitent.
M. le président se félicite, en particulier, de se retrouver, dans cette solennité agricole, entouré des membres honorables de la Société d'Agriculture, qui, dans le canton, de Creully, joignent l'exemple au précepte, et impriment au progrès une marche si rapide et si sûre, par l'introduction de toutes les bonnes méthodes, et les résultats qu'ils offrent aux yeux des populations. Après ce discours, dont nous regrettons de ne pouvoir reproduire que quelques pensées , M. Caillieux , secrétaire de la Commission des concours , a rendu compte des opérations de cette Commission, et a lu le rapport qui suit :


Messieurs,
La Société d’Agriculture et de Commerce de Caen, vient, pour la troisième fois de dresser sa tente dans le canton de Creully et décerner des récompenses aux cultivateurs les plus méritants; aux hommes de progrès, dont les travaux intelligents contribuent à augmenter la richesse du pays. Ces hommes, nous nous empressons de le proclamer hautement, sont nombreux dans le canton de Creully, et la Société d'Agriculture regrette de ne pouvoir accorder des récompenses à tous ceux chez lesquels la Commission des concours a constaté de sérieuses et utiles améliorations. Qu'il nous soit permis, tout d'abord, d'adresser des remercîments bien sincères à MM. les membres des Sous -commissions, qui ont bien voulu nous seconder, en visitant à l'avance les exploitations rurales du canton, et en simplifiant ainsi notre travail , par leurs rapports consciencieux. L'Agriculture est à -coup sûr, en progrès chez le plus grand nombre des cultivateurs du canton de Creully, et si, chez quelques-uns, la Commission n'a pas été complètement satisfaite de la tenue des cours et des habitations, elle a reconnu, cependant, que les cultures sont, généralement, bien faites , et judicieusement ordonnées. Nous devons cependant exprimer un regret, c'est que nos intentions n'aient pas été partout bien comprises, et qu'un certain nombre de cultivateurs aient manifesté le désir de n'être pas portés au nombre des concurrents pour les médailles que décerne la Société. Ce refus , Messieurs, nous a paru d'autant plus regrettable, que la plupart de ces cultivateurs n'avaient aucun motif sérieux pour se retirer du concours. Dans le nombre des exploitations visitées, nous devons signaler particulièrement celles de MM. Nicolle, à Coulomb ; Arsène Lecoq, à Creully; Lebaron, à St. -Gabriel; Pierre Bastard, à Than ; Alexandre Viel, à Rucqueville ; Léon Viel, à Lantheuil ; Baptiste Gost, à Courseulles; Hamelin, à Cairon, chez lesquels nous avons rencontré des animaux du meilleur choix et dans des conditions parfaites ; des habitations propres et saines ; des laiteries plus ou moins spacieuses et d'une excessive propreté ; des cours bien tenues, des fumières abondantes et convenablement entretenues ; des jardins bien cultivés et suffisamment pourvus de légumes ; des récoltes sur pied annonçant devoir être abondantes et de bonne qualité. Partout nous avons trouvé les greniers remplis de graines da colza.
Dans plusieurs fermes la Commission a remarqué des constructions, des innovations d’une grande importance, faites par les propriétaires, et entre autre des écuries et des granges neuves parfaitement établies ; des hangars pour abriter les voitures chargées qui viennent du dehors par les mauvais temps; des fosses ou réservoirs à purin , d'une si grande utilité pour augmenter et bonifier les engrais, etc. ; bien que ces travaux soient l'œuvre des propriétaires, il ne faut pas se dissimuler que le cultivateur intelligent, laborieux et instruit les obtiendra toujours plus facilement que le fermier insouciant et routinier. La Commission est heureuse de pouvoir citer ici un honorable membre de la Société d'Agriculture de Caen, M. Delacour, de St Gabriel, comme, l'un des propriétaires qui ont le plus fait pour améliorer la position de leurs fermiers. Dans l'une de ses fermes, nous avons vu un réservoir à purin construit dans le fond même de la fumière, et destiné à recevoir, au moyen de divers conduits, les urines de tous les animaux de l'exploitation. Une pompe placée au centre de la fumière sert à enlever le purin qu'on emploie, au besoin, pour arroser les fumiers eux- mêmes, ou les herbages. La Commission des Concours avait à s'occuper encore du choix des domestiques et des servantes qui, par leur bonne conduite et l'ancienneté de leurs services, méritaient les récompenses offertes par la Société d'Agriculture. Le nombre des serviteurs des deux sexes qui s'étaient fait inscrire, étant trop considérable pour qu'il fût possible d'accorder des récompenses à tous, la Commission, tout en regrettant de ne pouvoir signaler ces personnes recommandables, a dû faire donner la préférence à celles qui ont servi le plus longtemps les mêmes maîtres, et qui réunissent, d'ailleurs, toutes les conditions de probité et de moralité exigées. M. Abel Vautier , président de la Chambre de commerce de Caen, qui saisit toujours avec empressement les occasions de se rendre utile au pays, ayant déclaré à la Société d'Agriculture que la Chambre de commerce met à sa disposition plusieurs médailles pour être distribuées au concours de Creully, M. le président de la Société, sur les propositions de la Commission, a cru devoir en faire la répartition entre les lauréats duConcours agricole, et les serviteurs les plus méritants par l'ancienneté de leurs services. Voici, Messieurs, les noms des personnes que la Société d'Agriculture et de Commerce a désignées comme devant obtenir des récompenses :
BONNE CULTURE ET BONNE TENUE DE FERME
1er prix. —Une médaille en argent pour M. Nicolle, cultivateur à Coulomb ; une médaille en argent est ajoutée à ce prix par la Chambre de commerce ;

2e Prix. — Une médaille en argent et une seconde médaille en argent donnée par la Chambre de Commerce, à M. Arsène Lecoq, cultivateur à Creully ;

3e Prix. — Une médaille de bronze et une seconde médaille de bronze de la Chambre de commerce, à M. Pierre Bastard, cultivateur à Thaon;

4' Prix. — Une médaille de bronze et une seconde médaille en bronze de la Chambre de commerce, à M. Alexandre Viel, cultivateur à Rucqueville ;

5° Prix. — Une médaille de bronze et une seconde médaille en bronze de la Chambre de commerce, à M. Léon Viel, cultivateur à Lantheuil ; Prix exceptionnel. — Une médaille en argent, à M. Lebaron, de St.-Gabriel, pour son industrie beurrière et une seconde médaille en argent de la Chambre de commerce est ajoutée à ce prix. Des mentions honorables sont accordées : A MM. Baptiste Gost, de Courseulles, et Ha- melin, de Cairon.
RÉCOMPENSES POUR LES BONS SERVICES ET LA MORALITÉ.

Servantes :

1er Prix, 30 fr., une médaille en argent et une seconde médaille en argent de la Chambre de commerce, à Louise Etasse, domestique chez madame veuve Morel, à Than, 27 ans de services ;

2" Prix, 25 fr. , une médaille en bronze et une seconde médaille en bronze de la Chambre de commerce, à Joséphine Tostain, domestique chez M. Duval, à Bény, 26 ans de services ;

3e Prix, 20 fr. et une médaille de bronze de la Chambre de commerce, à Marie Elisabeth, chez M. Marie, à St.- Gabriel, 25 ans de services ;

4e Prix, 20 fr, et une médaille en bronze de la Chambre de commerce, à Agathe Lehéricy, chez madame la marquise de Canisy, à Fontaine- Henry, 23 ans de services ;
Serviteurs :

1er Prix, 40 fr., une médaille en argent et une seconde médaille en argent de la Chambre de commerce, à François Millet, chez M. Etienne Adeline, au Fresne-Camilly , 41 ans de services ;

2e Prix, 30 fr., une médaille de bronze et une seconde médaille de bronze de la Chambre de commerce, à Jean-Baptiste Fauvel, chez madame veuve Morel. à Than, 37 ans de services ;

3e Prix;, 25 fr. et une médaille en bronze de la Chambre du commerce, à Gabriel Mancel, chez madame veuve Lébaudy, à Secqueville-en-Bessin, 56 ans de services ;

4e Prix, 20 fr. et une médaille en bronze de la Chambre de commerce, à Laurent-Pierre Romain, chez M Fouchaux père, à Amblie, 36 ans de services ;

5e Prix, \5 fr. et une médaille en bronze de la Chambre de commerce, à Jean-François-Arsène Bazin, chez M. Bâton, à Reviers, 35 ans de services ;
Mentions honorables à François Lemonnier, chez M. Jacques Adeline, au Fresne-Camilly, 51 ans de services, et à Exupère Vaudry, chez M. Hamelin, à Cairon, 50 ans de services. Une médaille en bronze de la Chambre de commerce est ajoutée à chacune de ces dernières récompenses.
CONCOURS DE LABOURAGE.

Avant de proclamer les noms des lauréats du concours de labourage, nous devons signaler l'excellent choix des chevaux qui ont paru sur le champ du concours, et féliciter, au nom de la Commission, les propriétaires qui ont bien voulu les mettre à la disposition de leurs domestiques. Le jury croit aussi devoir complimenter ces derniers sur la bonne exécution de leur travail.
1erPrix, 70 fr. — A Jean Hépienne, domestique chez M. Poirier, à Grouchy;

2e Prix, 60 fr. —A Jules Marie, chez M. Gadbled, à Lasson;

3e Prix, 40 fr. — A Honoré Lecanu, chez M. Lebaron à St. -Gabriel ;

4e Prix, 30 fr. — A Joseph-Prosper Cussy, chez M. Léon Viel, à Lantheuil ;

5e Prix;, 20 fr. — A Lemaréchal, chez M. Besognet, à Vaux-sur- Seulles ; Mention honorable. — A Eugène Monnier, chez M. Adolphe Lecoq, au Fresne-Camilly.

Après la distribution des récompenses l’on se rendit à la salle du banquet. Les halles avaient reçu cette destination, et les piliers, contre lesquels le blé s'entassait la veille, s'enorgueillissaient des trophées de drapeaux qui semblaient au signe du travail faire succéder le signe du triomphe. Les lauréats auxquels revenaient de droit les honneurs de la journée , venaient mêler leurs rangs à ceux des membres de la Société d'Agriculture et des autres invités parmi lesquels on remarquait M. Abel Vautier, membre du corps législatif, M. Delacour, ancien député, à droite et à gauche de M. de Druval, maire de Creully, ayant pour vis-à-vis, M. Bertrand, président de la Société d'Agriculture et de commerce, M. le vicomted'Osseville, membre du conseil d'arrondissement et M. Lepelletier, juge de paix. A la fin du banquet, M. le président se leva et porta le toast suivant, qui fut accueilli par des applaudissements unanimes : «A M. le maire de Creully, dont l'administration intelligente et ferme est un bienfait cotinuel pour ses 'administrés, qui reconnaissent ses soins par l'estime et l'affection dont ils l'entourent ! Aux habitants de Creully, en retour de la sympathie avec laquelle ils ont accueilli les représentants de la Société d'Agriculture et de Commerce!»M. de Druval répondit: « à la Société d'Agriculture de Caen, toujours si pleine de zèle, pour son utile mission, à son honorable président dont le bienveillant concours ne sortira pas de la mémoire des habitants de Creully ! »


M. Morière, rappelant que la Société d'Agriculture est aussi Société de Commerce, et qu'à ce titre toutes les utiles industries sont de son ressort, proclama le canton de Creully comme l'un de ceux où la fabrication de la dentelle est le plus en honneur, où l'on compte un plus grand nombre d'habiles ouvrières. C'est au nom de cette florissante industrie qu'il proposa de porter un toast à M. Violard, dont la fabrique, l'une des plus importantes du département, a son siège à Courseulles ; à M. Violard qui, aux expositions précédentes, a mis sous le jour qui leur appartient les dentelles de Caen ; à ses succès passés, à ses succès futurs ! L'idée était heureuse, elle fut chaleureusement accueillie, et l'on peut dire que dans cette fête rien ne fut oublié. Après les jeux organisés par l’organisation municipale de Creully, une splendide illumination prolongea le jour.Comme pour prêter un charme nouveau à la réunion cantonale, M. Paysant ouvrit son parc à la circulation empressée de la foule. Là nous attendait le château du moyen-âge rajeuni par l'éclat d'une fête moderne. La Société d'Agriculture s'estime heureuse d'avoir été l'occasion et le témoin d'une de ces manifestations où l'esprit public se retrempe, où les rangs sociaux se confondent en une grande famille rapprochée et unie par un immense intérêt commun.