Jeu sur le thème du château de Creully

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Quand les seigneurs de Creully ressemblaient à ceux de Rouvres

 Rouvres (commune de l'arrondissement de Falaise)

La race des seigneurs de Rouvres  était inhumaine, tyrannique, forcenée, entre toutes ces familles féodales dont le bon plaisir faisait loi souveraine, dans le rayon, plus ou moins étendu de leurs domaines particuliers. Un des seigneurs de Rouvres, revenant de la chasse, s'avisa, pour se venger sans doute de n'avoir pas découvert la piste d'un plus noble gibier, de décharger son fusil sur un couvreur qui était monté sur un toit. Un autre membre de la même famille battait de la fausse monnaie, se maintenait en guerre contre les gens du roi qu'il se plaisait à braver insolemment, et, infâme sorti­lège, tous les chevaux de son écurie, il les faisait ferrer à l'envers. Un troisième voulut acheter la chaumière d'un pauvre homme, nommé Madoux. Celui-ci, comme le meunier de Sans-Souci, refusa les offres de son seigneur; mais le châte­lain de Rouvres n'était pas un Frédéric-le-Grand. Pendant que Madoux, pour recourir à la protection de Notre-Dame-de-la-Délivrande, accom- plissait un pélerinage, accompagné de sa famille, par un ordre inhumain sa chaumière fut rasée, ses arbres abattus, ses champs dévastés, ses plantations détruites, et la charrue promenée de toutes parts, effaça jusqu'aux moindres vestiges de la modeste habitation du pauvre meunier. Quel triste spectacle au retour! Pourtant ce n'était là, à vrai dire, qu'un avertissement plein de nouvelles menaces : Madoux du moins le comprit ainsi ; et ne trouvant point à qui en appeler de la cruelle vengeance de son seigneur, il fut contraint de déserter le pays.

Les châtelains de Rouvres organisaient, comme on voit, l'exaction et la violence sur une assez grande échelle; une dame, de la même seigneurie, qui ne trouvait à mettre à profit que des confiscations de médiocre importance, ne laissait pas de les combiner avec un raffinement non moins injuste que cruel. L'avarice était la passion dominante de cette méchante châtelaine, et l'on raconte que, pour se ménager un honteux bénéfice, elle donnait du lin à filer aux pauvres femmes des environs, en ayant soin de toujours peser à faux poids les lots de fil qu'elle leur préparait. Tant qu'elle vécut, nul n'osa protester contre sa fraude, mais, à sa mort, le châ­timent céleste se réservait d'accomplir toutes les malédictions secrètes prononcées contre elle. En effet, un habitant de la commune, qui avait passé trois jours en enfer pour avoir lu imprudemment dans le Grimoire, déclara, à son retour de cette périlleuse excursion, avoir vu Madame de Rouvres con­damnée à tenir une énorme balance dont un des bassins pen­chait toujours du même côté, de sorte que, obligée de réta­blir l'équilibre par le seul effort de sa main, la malheureuse suppliciée en ressentait une fatigue insupportable. Or, ce qui prouve bien la véracité du brave homme qui rapportait ce fait miraculeux, c'est que l'ombre tourmentée de Madame de Rouvres fait des apparitions tous les ans à la veille de Noël, dans la grande salle du château.
Les seigneurs de Creully et ceux de Villiers sont regardés comme coupables des mêmes méfaits que l'on attribue aux seigneurs de Rouvres. De plus, on leur reproche d'avoir em­ployé la ruse et la violence pour triompher des jeunes filles dont la vertu avait résisté à leurs tentatives de séduction. Eux aussi se donnaient le cruel passe-temps de tirer sur les cou­vreurs qu'ils apercevaient sur les toits. Au reste, ce bizarre incident de la tradition a été reproduit, à propos de plusieurs grands personnages qui, à tort ou à raison, s'étaient attiré l’animadversion publique. Nous avons entendu, maintes fois, des vieillards, qui avaient retenu des préjugés de la révolu­tion cette accusation calomnieuse, nous affirmer que dans sa jeunesse, le comte d'Artois, depuis Charles X, ne se faisait pas faute de cette licence féodale. Il faut avouer que si ce vieux conte ne tire pas son origine de quelque fait réel de date fort ancienne, le peuple s'est encore montré, cette fois, bien habilement ingénieux dans ses inventions, et qu'il eût été difficile d'imaginer quelque chose de plus expressif pour dépeindre l'impitoyable légèreté et la cruauté dédaigneuse avec laquelle ses maîtres disposaient jadis de son sort.

VERDUN Souvenir d'un poilu - Hommage à mon grand-père Fafin de Creully

Ce porte-monnaie tâché de sang a appartenu à un soldat de 1914-18 de Creully.
A l'intérieur des pierres à briquet et une médaille en tissu avec une inscription "Agnuis Dei".
Ce soldat qui se nommait Louis Fafin a passé des mois  dans les tranchées près de Verdun. Il fut bléssé.
Ci-dessus une photo d'un terrain aux traces d'impactes de bombes et des tranchées.
 

Voisin de Creully, le moulin de Saint-Gabriel-Brécy

La découverte de  ce document du moulin d'Eugène Roussel me permet de vous présenter l'association qui s'est attachée à sa restauration.
 l'Association du Moulin de Saint Gabriel
L'association veut :
- contribuer à la restauration, la conservation et l'entretien du moulin.
- organiser des manifestations d'intérêt culturel, artistique, historique, économique ou touristique.
http://association-du-moulin-de-saint-gabriel.e-monsite.com

Creully - Juillet 1853 - Il perdit pied et disparut dans les eaux de la Seulles

Un dimanche de juillet 1853, trois jeunes gens de Creully eurent l’imprudence de se baigner dans la Seulles, sans qu’aucun d'eux ne sut nager. L’un d’eux, le nommé Emile Laplanche, s’étant avan­cé vers une partie de la rivière qui sert d’abreuvoir, perdit pied et disparut sous l'eau. Ses camarades, dans l’impuissance de lui porter secours, coururent au bourg appeler du secours. Plu­sieurs nageurs se jetèrent dans la rivière mais, ce ne fut qu’au bout d’une heure, qu’ils parvinrent à découvrir le malheureux jeune homme pour ne ramener sur le rivage qu’un cadavre. L’asphyxie était complète.
A cette époque de l’année, de tels accidents ne sont ordinai­rement que trop communs. Puisse l’imprudence des baigneurs ne pas nous en réserver bon nombre d’autres à signaler !

En août 1853, une femme de Creully jugée pour meurtre.

Cour d’Assises du Calvados  - Audience du 4 août 1853
Une affaire capitale était soumise au jury.  Un assassinat avait été commis à Creully, le 3 mai dernier, par une  mère sur sa petite fille de 4 ans. L'accusée est la nommée
Marie-Alphonsine Rivoire, âgée de 26 ans, femme du sieur Josso, épicier à Creully. On sait que, profitant de l'absence de son mari, qui était ce jour-là parti à cinq heures pour Caen, la femme Josso s'était enfermée dans sa maison, et que. vers six heures du matin, elle avait
allumé un réchaud  rempli de charbon, dans la chambre où elle avait passé la nuit avec sa petite fille. L’enfant, qui dormait encore profondément à cette heure, éprouva à plusieurs reprises, des convulsions et expira vers trois heures de l’après-midi. Il parait que cette- femme, d'un caractère impérieux et irritable, vivait en mauvaise intelligence avec son mari, homme doux et paisible. Voulant exercer une horrible vengeance contre son mari, dont elle croyait avoir à se plaindre, elle avait, avec un affreux sang-froid, ménagé au sieur Josso, pour son retour, au moment où il irait embrasser sa fille, la terrible surprise de ne trouver qu'un cadavre. Ce qui eut lieu, en effet, pour ce malheureux père, qui entourait son enfant de l’amour et des soins les plus tendres.

L’accusée a paru à l’audience vêtue de noir et coiffée d’un bonnet brodé. Sa physionomie est assez régulière et intelligente, mais étrangement déparée par un air de-méchanceté. Son attitude devant le jury était réservée, mais on remarquait avec peine que ses réponses étaient faites sans émotion aucune et avec une grande sécheresse d’accent.
Les charges déjà si graves de l'information ont été augmentées au débat; les témoins ont confirmé en tous points les bases de l’accusation. La déposition du sieur Josso, époux de l’accusée, père de la victime, faite avec l’accent de la douleur, a produit sur l’auditoire la plus vive impression. Il est, en outre, ressorti des débats de graves présomptions, que ce  malheureux père aurait été, à plusieurs reprises, l'objet de tentatives d’empoisonnement de la part de sa femme. Le jury, après une courte délibération, a rapporté une déclaration de culpabilité, mais infligée par des circonstances atténuantes. La femme Josso a été condamnée aux travaux forcés à perpétuité.
Cette malheureuse a entendu son arrêt avec l’impassibilité la plus complète.
Au mois de juin 1885, Marie Rivoire fut retrouvée noyée dans la Seulles. Depuis la veille, elle avait disparue de son domicile, laissant sur la table de la cuisine un billet à l'adresse de sa fille qui était allée chercher du pain, disant qu'elle ne rentrerait pas. Graciée en 1867, elle était sous surveillance et se conduisait bien. Elle laisse seule sa fille de 16 ans.
(Le nom des personnes a été changé.)

Bernard Geoffre avait peint Creully


Permettez moi de rendre hommage à Bernard Geoffre, peintre et ami qui nous a quitté la semaine dernière. Il avait posé son chevalet à Creully.
Le château vu de la Seulles
Les remparts de la rue d'Arromanches
Partie de la façade

RARE - Les "pas de portes " de la rue de Creully qui mène à la Seulles.

C'est la première fois que nous pouvons deviner comment étaient les "pas de portes" des maisons de la rue qui va vers la Seulles.

Un détail d'une photo que je vous présenterai plus tard.

A Creully on savait reconnaître les ennemis de la Basse-cour.

Chaque espèce d'animaux et d’oiseaux a sa manière de tuer les poulets: ils ne mangent pas tous les mêmes parties du corps. Si vos poussins sont saignés au cou, c’est une belette, un putois, qui est l’au­teur des ravages. Si au contraire, vous ne trouvez que les ailes et les pattes, c'est un chat : quant à la pie et au corbeau, ils ne mangent que la tête. Vous pouvez donc, selon les espèces, prendre vos précautions et tâcher de détruire celui qui vient dé­vaster votre poulailler. Pour attraper les fouines, les belettes et les putois, em­ployez le traquenard à dents amorcé avec un morceau de volaille rôtie, ou bien les assommoirs, ou encore le lacet de laiton dont les braconniers se servent pour s’em­parer du lièvre. Enfin, pour les pies et les corbeaux, oiseaux très craintifs et très méchants, vous ne les détruirez qu’avec un fusil.

Le château de Creully inspire une Mangaka: Kaori Yuki


 Une mangaka que l’on connait sous le nom de plume Kaori Yuki (由貴香織里) est née un 18 décembre à Tokyo, mais elle n'a jamais divulgué l'année de sa naissance, qui peut être estimée dans les années 1960. Elle s'est inspirée de monuments français dans ses ouvrages.

 

Les boules ogivales de l'église de Creully ont retrouvé leur forme de quilles.


Merci à Philippe et Fabrice de l'entreprise Levèvre d'avoir facilité les prises de vues.
Merci à Franck

Creully - 14 ,juillet 1881 - Mystère et cléricalisme !

La rédaction du journal "La Semaine Normande" reçut cette missive.
Creully
Monsieur le rédacteur,
Notre localité a célébré cette année la Fête nationale avec beaucoup d'entrain, et cependant les circonstances étaient défavorables, car la population est obligée de se réserver pour la fête patronale, qui aura lieu le dimanche 24 courant. Néanmoins, Creully a

tenu à manifester son patriotisme. Un grand nombre d’habitations étaient pavoisées et décorées avec beaucoup de goût. 
De son côté, la municipalité avait bien fait les choses : tous les édifices communaux, mairie, justice de paix, halles, maisons d'école, etc., étaient couverts de drapeaux et d’écussons. La mairie surtout présentait un coup d’œil ravissant.
Un magnifique buste de la République, orné de trophées et de drapeaux, avait été installé sur le balcon.
Le soir, l'illumination était vraiment féerique. Aussi une population joyeuse et sympathique n'a-t-elle cessé de circuler dans les rues jusqu’à une heure assez avancée de la nuit.
On commentait vivement dans les groupes l’abstention de certains personnages dont la position et les antécédents rendent cette attitude inexplicable.
Mystère et cléricalisme !
Un bal par souscription a terminé cette belle fête. Pendant toute sa durée, une aimable gaieté, pleine de décence et de cordialité, comme il convient à toute réunion vraiment démocratique, n'a cessé de régner.
Les dames, aussi bonnes patriotes qu’intrépides danseuses, avaient arboré, pour la circonstance, les couleurs nationales.
En résumé, bonne journée pour la République.

Jolicoeur et le maire de Creully

Grand émoi cette semaine de juin 1875 chez un fermier de Creully. A deux heures du matin, ayant eu la singulière fantaisie de faire une ronde dans ses bâtiments, il a découvert dans un grenier un beau gars de la commune que nous appellerons François Jolicoeur.
Ce malheureux, interdit, ne savait que répondre pour expliquer sa présence en pareil endroit et à une heure aussi indue.
Le fermier de la rue menant à Saint Gabriel, le prenant pour un voleur, envoya chercher le maire et le garde-champêtre. Le maire arriva le premier et séance tenante se mit à interroger le malheureux garçon qui se troubla, balbutia et ne sut que répondre.
Heureusement à ce moment-là la grosse Jeanne, la servante, est arrivée et voyant le maire dans le grenier elle a poussé un cri de joie.
- Ah ! François, c’est ben gentil d’être venu au rendez-vous et d’avoir amené M. le maire pour le mariage. Ous’ qu’est donc son écharpe ?
On a relâché François et d’ici à un mois le mariage sera consommé…. Légalement.
Quant au reste…….  Mais cela ne vous regarde pas.

En feuilletant un album photos de Creully...

Cela me permet de penser à mes copains et copines de mon village natal.

Photos prises du clocher de l'église de Creully


L'entrée du château
Le hameau de Creullet
La place
La rue de Bayeux
Merci à Franck Isidor

Creully - Lantheuil - L'aérodrome 1944

L'aérodrome de Lantheuil-Creully fut achevé le 21 juin 1944. Il s'étend sur 190 hectares répartis sur les communes de Lantheuil, Creully et St Gabriel-Brécy. La piste qui s'étend sur 1200 mètres de long et 80 mètres de large accueillera le 143e Wing. Les aviateurs Canadiens du 143e Wing de la Royal Canadian Air Force ont élus domicile sur cette base baptisée « base B9 de la R.A.F ».

Le 27 juin 1944, les Escadrilles 438, 439 et 440 sont affectées à la base improvisée à Lantheuil, équipés d'avions de chasse et de bombardement de marque Typhoon. Après un séjour de deux mois à Lantheuil, les escadrilles procèdent de l'avant pour finalement aboutir, à la fin de septembre, à Eindhoven, dans les Pays-Bas.
Ci-dessous (en rouge) la piste.

Un office religieux sur l'aérodrome.

La plaque commémorative.

04/06/1858 - L'Indicateur de Bayeux- Vache qui vole non loin de Creully

Avant-hier mercredi, vers cinq heures du soir, un orage épouvantable a éclaté sur la ville de Bayeux et sur une partie du Bessin. Depuis le matin, l'atmosphère était d'unechaleur écrasante, lorsque tout-à-coup une pluie torrentielle, mêlée de tonnerre et d’éclairs, vint à fondre avec violence ; en quelques minutes, les rues inondées n'offrirent  plus que de larges ruisseaux, interceptant les communications.

Puis une véritabletrombe d'énormes grêlons el de morceaux de glace vint compliquer le désastreux effet de cette bourrasque, et causer de grands dégâts dans tous les quartiers. Des toitures en verre, des serres, des cloches à melons ont été complètement brisées ; des jardins ont été ravagés, des planches entières de légumes et de fleurs ont été littéralement bâchées. Une hirondelle a été ramassée morte, tuée par la grêle. Enfin, dans la plupart des habitations, ce n’était que débris d'ardoises, de carreaux et de plâtre. Personne n'a souvenir, à Bayeux, d'un pareil désastre.


Cecataclysme  s'est étendu sur toute la contrée. Il s’est fait sentir surtout sur une partie des cantons de Balleroy, de Tilly, de Ryes et de Creully. Sur le territoire d'une commune non loin  de Creully, une femme âgée, conduisant une vache, a été tuée par la foudre. La vache, qui a été portée à plus de vingt mètres, qui se trouvait à quelques pas de la premiere, est restée paralysée. On nous a montré un glaçon apporté de Creully, d'une largeur de quinze centimètres. On s’accorde heureusement jusqu’à présent à constater que les désastres sur les récoltes ne sont pas aussi considérables qu'on eût pu le craindre. Partout où l'orage a sévi, beaucoup de pommiers ont été dépouillés de leurs fleurs.

Le meurtrier de Creully en Cour d'assises. Audience du 11 février 1881

Cour d’assises du Calvados
Ministère public : M. Chassaigne, substitut
C'est vendredi dernier qu'ont eu lieu, à la Cour d'assises. Les débats de l'affaire Victor Bâton, l'assassin de Creully,
Ce crime remonte au 22 novembre 1881.
Dans un accès de fureur causé par la jalou­sie, Bâton, couvreur en ardoises, tua la fille Victorine Bourget âgée d'une trentaine d'années, avec laquelle il vivait maritalement depuis six ans.
A la suite de propos tenus sur cette fille dans un café, l'accusé, accompagné de son  chien, alla sur le territoire de Cully, distant de 5 kilomètres, trouver la fille Bourgetqui travaillait aux champs en compagnie de trois hommes.
Arrivé à 300 mètres environ de l'atelier dont faisait partie cette fille, Bâton coupa avec son couteau une branche de pommier qu'il brisa sur la tête de sa victime.
Celle-ci tomba dans les bras d'un de ses compagnons, le sieur Morin, en s'écriant : « Oh ! Père Morin ! »
Pas de père Morin, répondit Bâton, le pre­mier qui approche est mort.
Effrayés par cette menace et par l'attitude furieuse de l'accusé les 3 témoins, au lieu de porter secours à la malheureuse fille Bour­get et de l'arracher des mains de l'assassin, s'enfuirent lâchement. Deux allèrent chercher le brigadier de gendarmerie et le troisième, caché à 200 mètres environ, vit Bâton s'a­charner sur sa victime.
Lorsque la branche de pommier fut brisée, il la frappa à coups de pied et de poing, puis tira son couteau de sa poche et le tenant dans sa main, sans l'ouvrir, il continua à frap­per; enfin il ouvrit son couteau et lui en por­ta deux coups dont un au-dessous de la cla­vicule droite qui perfora le poumon ; ce coup de couteau, porté avec une telle force qu'il pénétra de 7 centimètres, détermina la mort.
Ces divers incidents laissent croire que l'assassin n'avait pas eu d'abord l'intention de donner la mort et constituent l'absence de préméditation.
Arrêté par le brigadier Martin, qui sachant avoir affaire à un homme dangereux, le menaça de son revolver en cas de résistance, Bâton, sur l'observation que lui fit Martinque la fille Bourget ne mourrait peut-être pas de ses blessures, répondit: si je savais cela, je ne me laisserais pas arrêter : j'irais l'ache­ver.
M. l'avocat général Chassaigne a soutenu l'accusation et sans insister sur la question de préméditation il a demandé au jury de pro­noncer purement et simplement un verdict affirmatif.
Dans une très-chaleureuse plaidoirie, Milliard, après avoir demandé à la Cour de poser au jury la question subsidiaire de coups et blessures, sans intention de donner la mort, a soutenu que les témoignages prouvaient bien que Bâton n'était pas parti de Creully avec l'intention de tuer sa maîtresse, mais seule­ment, comme il le dit, de lui infliger une verte correction ; qu'en effet, s'il eût eu l'intention de la tuer, ayant dans sa poche un couteau, il n'eût pas, d'abord, coupé une branche de pommier ; qu'il ne l'eut pas frappée pendant une demi-heure, à coups de pied et de poing, et que ce n'est qu'à la fin qu'exaspéré par le refus de la fille Bourget d'abandonner l'ate­lier où travaillait avec elle celui qu'il suppo­sait être son rival, il lui porta le coup de cou­teau qui occasionna la mort.
Que, par conséquent, il n'y a pas eu pré­méditation, et qu'il était impossible d'affirmer que Bâtonn’eût jamais eu l'intention de tuer.
Le jury, sans se préoccuper de la question subsidiaire de coups et blessures sans intention de donner la mort, a rapporté un verdict affirmatif mitigé par l'admission de circonstances atténuantes.
La Cour a prononcé contre Victor Bâton la peine de 20 ans de travaux forcés et 10 ans de surveillance.
(Le nom des personnes a été modifié)

A Creully, c'est Noël ....

 
J'ouïs les belles clioches du Jour dé Noué
sonner l'vièr chant du temps pâssé.
Ches bouôns vièrs mots èrsonnent acouo:
Une des cloches de Creully

"Paix sus la tèrre, bonheu ès gens".

Et j'pensis coumme, à sinne dé jeu,
touos les cliochièrs du monde d'achteu
sonnent lus doux m'sage d'avaû les âges:
"Paix sus la tèrre, bonheu ès gens".

Et l'tou du monde, n'y'a rein d'nouvé
ichîn souos l'touannement du solé -
chu vièr cantique janmais n'èrsique:
"Paix sus la tèrre, bonheu ès gens".

Mais au m'sespé, j'fis un soupi.
"Sus la tèrre n'y'a pon d'paix," qué j'dis.
"Lé ma pitchit au pilôsi
'Paix sus la tèrre, bonheu ès gens'".

 
Épis les clioches sonnîdrent pus hautes:
"Dgieu n'est pon mort, nitout I' n'haûte.
L'Malîn pèrdra; lé Bouôn l'saitha:
'Paix sus la tèrre, bonheu ès gens'".
 
Merci à l'association " Jeune Normandie".
 
 
A Creully comme dans toute la Normandie, on disait que...
- les Normands étaient persuadés qu’un morceau de pain qui a été béni durant les fêtes de Noël, préserve des chiens enragés ; mais si l’on donne de ce pain à ceux qui ne le sont pas, ils le deviennent aussitôt.
-  tous les animaux se mettent à genoux pendant la célébration de la messe de minuit; mais il serait bien dangereux d’aller dans l’étable pour le vérifier, parce que ces animaux ne manqueraient pas de se ruer sur vous et de vous mettre en piteux état.

Le 14 avril 1883, le facteur de Creully est condamné à 2 mois de prison.


Creully - Novembre 1840 - L'enfant du régiment des pompiers de Caen

On se rappelle que le 17 novembre 1840  un incendie détruisit environ 80% des maisons de Creully. A la suite des sapeurs-pompiers partis en toute hâte de Caen pour porter secours, aux malheureuses victimes de ce grand sinistre, était un jeune enfant nommé Denier ; le courageux petit bonhomme se fit remarquer par son intelligence et son sang-froid sur les lieux du désastre ; et la compagnie, qui l'avait compté au nombre des
travailleurs, lui fit  prendre part aux rafraîchissements qui furent servis quand le danger fut passé. Depuis ce temps, Denier était devenu comme l'enfant du régiment, son père étant mort dernièrement par suite de sesefforts à éteindre l'incendie de Beaulieu à Caen. Les liens qui l'unissaient à notre bonne et brave compagnie se sont encore res­serrés: dimanche, à la revue, M. le capitaine Jobert, ayant fait former le cercle, rappela aux pompiers la touchante histoire de leur protégé, et leur demanda s'il ne se trouverait pas parmi eux quelque maître ouvrier qui voulût élever le pauvre orphelin et lui apprendre un métier ; vingt voix s'élevèrent aussitôt ; M. Becquémié, serrurier, rueSaint-Martin, plus diligent, sortit desrangs, prit l'enfant par la main et réclama, comme premier intervenant, le noble privilège de faire un honnête homme et un bonouvrier du petit Denier. L'enfant pleurait à chaudes larmes en embrassant son bienfaiteur, et l'émotion avait gagné plus d'un spectateur de cette scène attendrissante. Les journaux de l’époque furent  heureux de raconter ce bel acte à la population du Calvados.

 

Un habitant de Creully tue par jalousie - 1880


Le Causeur Normand - Décembre 1880

Nous recevons la nouvelle d'un crime commis lundi, dans des circonstances particuliè­rement odieuses, en ce qui concerne la lâcheté
 des témoins qui l'ont vu perpétrer sous leurs yeux, sans qu'un seul ait cher­ché à s'interposer entre l'assassin et sa victime.
 
Voici, brièvement résumés, les détails que nous avons pu recueillir. Le nommé Victor Bâton, ouvrier couvreur à Creully, âgé d'une trentaine d'années, vivait, de­puis plusieurs années, en compagnie d'une femme ou fille Bourget, journalière, à peu près du même âge que lui. De fréquentes scènes de jalousie avaient lieu dans ce faux ménage, Bâton se plaignant, à tort ou à raison, que la femme Bourget eût des relations avec un autre homme, un jour­nalier dont nous n'avons pu recueillir le nom. Lundi matin, notamment, Bâton lui aurait fait défense d'aller travailler dans l'atelier de piqueurs de colza, où elle de­vait se trouver avec cet individu. On dit même qu'ayant rencontré une femme de sa connaissance, Bâton lui aurait parlé de sa jalousie et fait entendre des paroles de menace.
Il paraissait en proie à une surexcita­tion à laquelle l'alcool ne semblait pas tout-à-fait étranger. Bref, dans l'après-midi, il se présenta dans le champ où tra­vaillait la femme Bourget, qui n'avait pas tenu compte de sa défense. Il se rua sur elle et la frappa violemment avec son bâ­ton ; puis, l'ayant terrassée, il lui porta un coup de couteau au côté droit.
Comme nous l'avons dit, les témoins de cette scène, intimidés, sans doute, par l'attitude du meurtrier eurent la lâcheté de ne pas intervenir, malgré les appels désespérés de la malheureuse. On ne sau­rait trop flétrir leur ignoble conduite. Cependant l'un d'entre eux était allé pré­venir la gendarmerie, et le brigadier ac­courut sur les lieux pour s'emparer du coupable.
Pendant ce temps, la femme Bourget rendait le dernier soupir, tandis qu'on s'occupait de la transporter à son domi­cile. L'arme avait pénétré assez profondé­ment dans le poumon, et le médecin n'a pu que constater le décès.
Le lendemain, la justice a commencé son enquête, et le coupable, arrêté sur le champ par le courageux brigadier, a été amené à Caen et écroué à la maison d'ar­rêt.
Je reparlerai de ce crime quand Bâton sera jugé.
(Le nom des personnes a été modifié)