Creully sur Seulles - 31 mai 1769 - Visite de chantier en l'église paroissiale de Saint-Gabriel Brécy
Le 31 mai 1769, « Pierre Fontaine, architecte, demeurant à Pontoise » et « François de Cussy, architecte, demeurant en la paroisse de Sainte-Croix-sur- Mer », chargés par l’abbaye de Fécamp de dresser un devis estimatif des réparations qui lui incombaient dans les édifices dépendant du prieuré de Saint-Gabriel, procédèrent à une visite du chœur de l’église paroissiale de Saint Gabriel.
« Nous avons visité le chœur de ladite église, lequel contient 34 pieds de longueur, compris le sanctuaire, sur 23 pieds de largeur dans œuvre, et 16 pieds de hauteur de costière sous égouts, couvert en grosse ardoise, avec un pignon nu levant. Cedit chœur est éclairé de deux croisées avec panneaux de vitres au Midi et trois au Nord. Le sanctuaire séparé par trois marches en pierre de taille, avec une balustrade en bois sur la dernière manche, ledit sanctuaire de 10 pieds et demi de longueur, l’autel et contre table en pierre de taille, décoré de deux colonnes torses de chaque côté, d'architecture d’ordre composite, avec piédestaux, base, chapiteaux et fronton dans le milieu le tabernacle et les gradins en menuiserie, au-dessus duquel est un tableau peint sur toile représentant Notre Seigneur sur la Croix. Cedit chœur et sanctuaire pavé en pavé de pierre de plusieurs échantillons et huit tombes en pierre, voûté et lambrissé en plein cintre avec planches de sapin et tringle sur les joints. Le tout est fermé sous le milieu de l’arcade séparant la nef par un mur d’appui en pierre, au-dessus duquel est une balustrade en bois, avec porte d’entrée dans le milieu à deux vantaux, dont le bas est à panneaux et le haut garni de balustre; au-dessus de ladite porte et dans le milieu est un Christ ; au-devant de la balustre est un banc pour le clergé fort ancien ; mais comme M. le Curé nous a déclaré avoir fait un marché avec un menuisier à Bayeux pour faire un autel en menuiserie et des stalles, et aussi un tableau pour mettre dans le milieu dudit autel, le tout aux dépends du trésor, que ledit autel, tabernacle, tableau et stalles sont faits et prêt à poser, pourquoi nous n’avons pas fait état de celui actuel
«
Ensuite nous avons fait la visite du clocher, lequel est situé sur le mur de
l’arcade séparant la nef d’avec le chœur, et que (sic) le chœur ne comprend que
la moitié de l’épaisseur dudit mur, lequel est supporté par dessous par trois
arcs en pierre de taille, et sous celui du milieu est placé le Christ, pourquoi
nous estimons que ledit clocher doit être à la charge dudit sieur prieur pour
moitié avec les habitants, et pourquoi nous en avons fait la visite, ainsi que
de la tour, dans laquelle est pratiqué l'escalier servant à y monter, ainsi qu’à la charpente sur le chœur
et contient 5 pieds 6 pouces carrés dans
œuvre, construit en pierre de taille, terminé en pyramide par le haut d’environ
10 pieds de hauteur avec quatre croisées en face du beffroi... »
Départ de l'escalier |
Arrivée de l'escalier |
Creully sur Seulles - Eté 1970 - Un chantier de jeunes au prieuré de Saint Gabriel-Brécy.
Le prieuré de Saint-Gabriel-Brécy est le cadre d'une entreprise particulièrement intéressante : reconstruire un bâtiment dans le style du Prieuré.
150 jeunes passent leurs vacances dans la
commune Bas- Normande grâce à l’Association Cotravaux (études et chantiers).
Cette Association placée sous l’égide du premier ministre est la plus récente
et. la plus importante des organisations de ce genre. Elle regroupe 200 chantiers
comme celui de Saint-Gabriel et plus de 400 jeunes.
Ce chantier entre dans le cadre de l’expansion du Centre horticole. Il abritait 30 élèves en 1930 et à la rentrée prochaine, ils seront près de 140. Si le nombre des élèves a augmenté sans que les aménagements suivent cette progression, on a donné, cette année, le départ d’un programme important : création de dortoirs, salles de classes, sanitaires, salles d’eau et réfectoire. Réalisations coûteuses : 12 000 de nos francs actuels. La première tranche en cours s’élève à 3 000 F. Elle est réalisée en collaboration avec l’Entreprise Jeanne et Henin qui trouve en ces jeunes des « ouvriers » n’ayant aucune connaissance sur les méthodes de construction mais faisant preuve d’une grande volonté.
Ils sont conseillés par M. J.J. Deseze,
architecte, qui dirige la construction d’un bâtiment de 20 mètres sur 8 où sera
aménagé le réfectoire.
Outre le travail, on a mis sur pied diverses
activités de loisirs : atelier-photo, sports, visites dans la région. Deux
soirées de chansons courtoises avec Jean Belliard ont été organisées au mois de
juillet.
Le dernier groupe arrive cette semaine et
participera à une journée amicale avec les jeunes de Creully, dimanche 30 août. Au nombre de ces 150 garçons et filles
qui travaillent bénévolement mais sont logés par le centre horticole, se
trouvent Alain et Hervé Fauchier-Delavigne, vice-président et trésorier du
centre.
Ces maçons vacanciers travaillent pendant leurs vacances pour
offrir aux élèves du Prieuré la rentrée.
Creully sur Seulles - Comment était l'église Saint Rémy de Fresnay le Crotteur...
Emplacement de l'édifice |
L'église de Carcagny |
&Lien avec d'autres articles sur le même thème
Creully sur Seulles - Les travaux de la tour de St Thomas de Saint-Gabriel-Brécy.
Voisin de Creully, le moulin de Saint-Gabriel-Brécy
L'association veut :
- contribuer à la restauration, la conservation et l'entretien du moulin.
- organiser des manifestations d'intérêt culturel, artistique, historique, économique ou touristique.
http://association-du-moulin-de-saint-gabriel.e-monsite.com
Creully sur Seulles - Découverte aux Archives Départementales... regards sur nos monuments vers 1902.
Allez aux Archives Départementales du Calvados est toujours pour moi l'occasion de découvertes imprévues lors de mes recherches pour mon blog "creully.net".
Lors d'une de mes dernières visites j'ai trouvé des photographies de Creully (Creullet), Saint-Gabriel-Brécy et Secqueville en Bessin. Photos de Marie Brault datant de 1902 - 1904.
Le prieuré de Saint-Gabriel |
Détail du parc du château de Creullet à Creully. |
Eglise de Secqueville en Bessin |
Creully, saint Gabriel-Brécy et Villiers le Sec se sont regroupés autour de la Seulles. (Creully sur Seulles)
Cette commune, comme celle de Saint-Pierre-du-Fresne qui est contiguë, présente des coteaux, des vallons, un sol accidenté, et le tout très pittoresque.
Un de ses bois renferme une pierre énorme, appelée la pierre de Dialan, on suppose qu'elle servait aux druides pour leurs sacrifices.
Elle arrive ainsi à Juvigny, où elle traverse les routes départementales de Bayeux à Villers-Bocage, et de Caen à Caumont, sous un beau pont en granit, de construction récente. Juvigny doit à cette jonction des routes une certaine importance. Tout près de cette localité, à Fontenay-le-Pesnel, on exploite avec activité des fours à chaux et des carrières calcaires qui fournissent des pavés résistants.
La Seulles apporte à Juvigny un certain volume d'eau qu'elle doit à plusieurs affluents. Se sont, à gauche, le Calichon et le ruisseau de Candon ou de Cliquet, qu'elle reçoit, celui-ci à Sermentot, celui-là à Anctoville. Le Calichon alimente deux moulins à blé, l'un à Briquessart, hameau de la commune de Livry, et autrefois un gros bourg. La mesure de Briquessart était, paraît-il, une des plus anciennes du royaume. On cite le baron de ce bourg parmi les seigneurs qui se liguèrent, en 1047, contre Guillaume. Il avait un château important sur le bord de la vallée du Calichon. Les affluents de la Seulles, rive droite, sont d'abord La Seuline, une rivière assez importante, qui sort des bois de Saint-Georges-d'Aunay, arrose Maisoncelles-Pelvey, Tracy-Bocage, Villers-Bocage, Saint-Louet-sur-Seulles, Villy-Bocage, où elle se jette dans la Seulles, après avoir fait marcher deux moulins à blé. Le second affluent est le ruisseau du Coisel, dans la commune de Saint-Vaast.
Les communes traversées par la Seulles et par ses affluents produisent des céréales et des pommes à cidre; dans les vallées se trouvent des prés qui ne sont pas classés parmi les terres les meilleures des environs; l'herbe y est molle, peu nourrissante. Il serait souvent difficile de les drainer, le sol étant, en beaucoup d'endroits, au-dessous des cours d'eau. Cependant, vers Saint-Vaast, le terrain s'améliore.
Cette commune paraît avoir eu jadis une certaine importance. Des fouilles, pratiquées pour le défrichement des bois et l'extraction du galet roulé, y ont mis à jour les fondements d'anciennes murailles qui passent pour avoir fait partie d'un camp romain.
Des souvenirs religieux se rattachent aussi à Saint-Vaast. Vers 865, les habitants de Macé, près d'Alençon, vinrent y déposer les reliques de Saint Raven et de Saint Rasiphe. En 1047, Hugues, évêque de Bayeux, averti par la révélation d'un religieux, alla processionnellement lever leurs corps, qu'il trouva à 20 pieds de profondeur, enveloppés dans une peau de cerf.
Les populations implorent encore l'intercession de ces deux saints en faveur des fruits de la terre, surtout contre les ravages des mans ou vers blancs.
Saint-Vaast avait un château fort. Il en reste des vestiges près de l'église, dont quelques parties seulement appartiennent au style roman, et d'autres peut-être au XIIIe siècle. Le seigneur du lieu été nommé à la cure de Saint-Vaast. Quand l'évêque de Bayeux venait prendre possession de son siège, les châtelains de Saint-Vaast et de Beaumont, devaient le conduire depuis le prieuré de Saint Vigor-le-Grand jusqu'à la cathédrale. Le premier tenait, la gauche, le second, la droite du prélat.
En 1356, les Anglais s'emparèrent du château fort de Saint-Vaast. Nos pères eurent alors à subir toutes les horreurs de l'invasion; les moulins et les maisons furent brûlés. On fuyait ; dans plusieurs communes, il ne resta que les vieillards; les morts étaient sans sépulture ; pendant plusieurs années, les terres demeureront incultes. Au milieu de cette désolation, il y eut comme un élan de patriotisme qui porta les habitants des communes voisines à se réunir pour racheter le château de Saint-Vaast et délivrer ainsi le pays de la garnison ennemie.
Dans cette contrée, comme le patriotisme, la charité se manifestait, et, en 1374, elle inspirait la création, à Juvigny, d'un petit Hôtel-Dieu ou prieuré hospitalier, sous le titre de Sainte-Apolline. Il n'existe plus. Mais le pays ne cesse, de trouver des bienfaiteurs dans la famille qui possède le château de Juvigny. Il y a là une construction considérable, à laquelle conduisent de longues avenues, et qu'entourent une belle terre, des promenades et de vastes allées.
De Juvigny, la Seulles descend à Tilly, en prenant, sur son passage, le ruisseau du Bordel. Récemment encore, tout près de notre rivière et du bourg, s'élevait, au milieu de riches prairies, un des châteaux les plus considérables de la Basse-Normandie. Il a disparu, comme tout ce qui se rattachait à l'antique seigneurie de Tilly-sur-Seulles.
Elle eut surtout à souffrir de l'invasion anglaise, pendant la guerre de cent ans. En 1418, le château et le domaine de Tilly qui appartenaient à Philippe d'Harcourt, furent confisqués et donnés à Jean Gray, chevalier. En 1422, Henri V prescrivit, au Bailly de Caen de raser le château.
Après l'expulsion de l'étranger, la terre et la châtellenie de Tilly passèrent en diverses mains. Le château démoli, il y a quelques années, avait été reconstruit, avant la révolution, par M. de Fontette, intendant de la généralité de Caen.
Des transformations successives ont été également apportées à l'église actuelle dont la nef, ou la partie la plus ancienne, date au moins du XIe siècle. Elle était sur la paroisse Saint-Pierre, que la Seulles séparait autrefois de celle de Saint-François.
En quittant Tilly pour s'engager d'abord dans l'arrondissement de Bayeux, cette rivière laisse sur sa rive gauche Bucéels, Chouain, Condé-sur-Seulles et Nonant; sur sa rive droite, Audrieu, Ducy-Sainte-Marguerile et Carcagny. Elle traverse ensuite les communes de Vaux-sur-Seulles, Esquay-sur-Seulles, Vienne, et elle va délimiter les deux communes de Villiers-le-Sec et de Saint-Gabriel.
Là, un moulin assez important lui emprunte ses eaux, qui coulent tout près de l'antique prieuré de Saint-Gabriel. Ce n'est plus qu'une ruine, mais « une des plus belles du département » a dit M. de Caumont. Il avait été fondé au XIe siècle, en faveur de l'abbaye de Fécamp, par Richard, fils de Tursting, seigneur de Creully.
Ce bourg, aujourd'hui chef-lieu de canton, possédait autrefois un doyenné, une baronnie et une sergenterie. Son église est assez intéressante, et son château passe pour avoir été « une des anciennes forteresses les plus remarquables du Calvados.»
Il y eut souvent chez les seigneurs de Creully, autant de patriotisme que de bravoure. En 1047, Hamon, l'un d'eux, combattit vaillamment et fut tué au Val-des-Dunes. Guillaume-le-Conquérant et Guillaume-le-Roux eurent en grande estime Robert Hamon, son fils. Aussi, pour reconnaître ses services, lui donnèrent-ils les comtés et seigneuries de Glocester et de Bristol en Angleterre. Un Philippe, baron de Creully, fut renommé parmi les chevaliers bannerets, qui vivaient du temps de Philippe-Auguste, en 1210.
A l'époque de la première invasion anglaise, le château de Creully, comme toutes les places fortes des bords de la Seulles, excita la convoitise de l'ennemi. Trop faible pour l'arrêter, Richard n'hésita pas à démanteler sa demeure. Conduits par Philippe de Navarre les anglais s'y établirent. C'était en mars 1357. Ils ne restèrent pas longtemps. Au mois d'août, Richard fils et quantité de gens d'armes vinrent les pourchasser. Tous ceux qu'ils trouvèrent furent tués ou faits prisonniers, et le vainqueur rentra dans son château.
De nouveaux malheurs désolèrent bientôt la France. Le 1er août 1417, Henri V débarquait à l'embouchure de la Touques. Honfleur, Lisieux, Caen, Bayeux, Coutances, Falaise, Argentan, Alençon tombèrent en son pouvoir. Creully eut à subir le même sort. Il fallut le triomphe de Formigny pour le délivrer entièrement de l'envahisseur.
Ces assauts successifs et des constructions postérieures ont fait perdre à cette antique forteresse une partie de son aspect primitif. Cependant on peut reconnaître encore des vestiges du monument et suivre le développement des remparts, si l'on se place au delà du moulin, sur le pont de la Seulles. L'effet produit est des plus pittoresques.
Un autre, côté du tableau, toujours plein de vie, c'est le cours de la rivière et le volume d'eau considérable qu'elle charrie à travers les prairies. Elle se précipite à côté de Tierceville, vers Amblie, Colombiers-sur-Seulles et Reviers.
Depuis Vaux-sur-Seulles, près des lieux où elle arrive sous le canton de Ryes, au pied du plateau qui borde le littoral de l'arrondissement de Bayeux et sert de contrefort à ses hautes falaises, elle cesse de marcher vers la mer pour se porter du côté de l'Est. A partir de Reviers, elle reprend sa direction première, contourne l'extrémité du plateau dont nous venons de parler, et se divise, en deux branches bientôt réunies, lorsque les collines qui ferment la vallée se rejoignent sous Banville. Elle va se jeter enfin dans la mer, à Courseulles, en face des rochers du Calvados.
Jadis elle avait son embouchure sur la limite de la commune de Bernières, au lieu nommé la Cassine, et où Graye se terminait. Courseulles n'allait pas alors jusqu'à la mer. Mais les marais traversés par la rivière se desséchant peu à peu, l'agriculture, l'industrie huîtrière et les besoins de la navigation ont fini par porter l'embouchure de la Seulles en face de cette commune. Puis, en 1835, furent entrepris les travaux du port. Le vieux lit de la rivière, une partie des parcs à huîtres durent alors céder leur place à un avant-port; des jetées élevées pour en protéger l’entrée, un bassin à flot récemment achevé ont fixé dans cet avant-port l'embouchure de la Seulles.
Des plans de 1770 de communes voisines de Creully sur Seulles
Les Archives du Calvados renferment des joyaux. Comme ces plans de communes voisines de Creully datant de 1770 que j'ai découvert lors de recherches pour fournir ce blog.
Ci-dessous, les communes et leur plans.
AMBLIE |
LE CAINET (Le Fresne Camilly) |
COULOMBS |
CREULLY |
CULLY |
FRESNE LE CROTTEUR (St Gabriel-Brécy) |
LANTHEUIL |
PIERREPONT |
SAINT GABRIEL |
Creully sur Seulles - le Blason du porche du prieuré de Saint Gabriel
- Lambert Edouard (1794-1870), conservateur de la bibliothèque publique de Bayeux et directeur de la Société des antiquaires de Normandie, a édité de nombreux travaux sur les localités de notre contrée comme des carnets de croquis et de notes sur des monuments de Normandie. Aux Archives Départementales du Calvados, j'ai retrouvé un de ses écrits sur le prieuré de saint Gabriel où il propose une explication sur le blason présent dans le porche d'entrée.