Creully ( Creully sur Seulles) - Histoires de moulins.

Au pied de la forteresse médiévale de Creully se trouve  l'ancien moulin.
C'est pour moi l'occasion de vous présenter différents plans des lieux établis lors d'anciennes études.
A partir des liens en fin d'article, vous pouvez retrouver d'autres textes et images  sur les moulins de Creully.


1873
1895
1870
1861
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Eglise de Coulombs - un morceau du patrimoine est au sol...

 Triste information dans la presse en ce début d'octobre : une partie du plafond de la nef de
l'église de Coulombs (près de Creully) s'est éffondrée.

Il est toujours navrant de vour notre patrimoine qui part en "morceaux".

C'est pour moi l'occasion de donner la parole à M. Fauvel, instituteur de Coulombs, qui, le 5 janvier 1887, présentait l'église de sa localité.

"La commune de Coulombs possède une église sous le vocable de St Vigor.

Cette église se compose d'une nef et d'un chœur à chevet droit, avec une tour pyramidale en pierre, appliquée contre le mur septentrional, et une petite chapelle accolée au chœur du même temps (nord). Le chœur appartient au roman de transition ; il est voûté en pierre ; les arceaux de la voûte offrent des ogives surhaussées comme on en rencontre parfois à l'époque de transition.

Le grand arc, entre le chœur et la nef, est orné de festons imitant de grosses feuilles qui garnissent également l'archivolte d’une porte bouchée à colonnes, existant dans le mur latéral du chœur. Cette moulure se trouve dans quelques autres églises de transition notamment à Rost, Canton de Tilly, et à l'église de Tierceville.

La nef a des fenêtres refaites, la façade en est moderne ; on y voit sous la corniche, des dents de scie qui annoncent le XIIIe siècle. Le petit porche méridional date du XVIe. La tour d’une date incertaine, doit-être postérieure au XIIIe. La chapelle accolée au chœur parait peu ancienne.

L'Abbé d'Ardennes nommait à la cure et était en possession du patronage depuis l'an 1207. En 1292, le lundi après la fête St Aubin, Robert de Percy, chevalier et l’abbé du couvent d'Ardennes, eurent un pourparler en l'assise de Caen ; le seigneur abandonna tous les droits qu'il pouvait avoir au patronage de Coulombs. En 1229, Raoul de Percy et son épouse avaient aussi en l'assise de Caen abandonné le même patronage à l'Abbaye d'Ardennes et en avaient reçu 25 livres.

Cette abbaye possédait les deux tiers de la dîme, l'autre tiers appartenait au prieur de St Vigor près Bayeux.

Il y a dans l'église de Coulombs une pierre tombale d'un des derniers prieurs de cette localité de l'Abbaye de Mondaye, avec cette inscription : Ci-gît M. Desmarets, prieur de ce lieu. Ce digne et zélé pasteur rendit son âme à Dieu en 1766.

Presque tout l'intérieur de l'église, chaire, autel et le tableau représentant la descente de croix, tout cela est l’œuvre du neveu du fameux peintre Jouvenet qui était moine de Mondaye, où il établit des écoles remarquables de peinture, sculpture et d'architecture."

 

Le neveu du fameux peintre Jean Jouvenet (1644–1717) était Jean Restout (1692–1768).

 

Le jeu de noix de Creully (Creully sur Seulles)

Dans un essai sur le patois normand du Bessin de C. Joret, dans une définition de "Poje", il est préciser un lieu du Bessin: Creully. De quoi me lancer dans une recherche sur ce jeu de noix. 


 L
e jeu consiste à faire entrer les noix dans un petit trou creusé dans le sol.

Il y avait plusieurs jeux de noix. D’une certaine distance, les enfants jetaient une à une des noix dans une pot à col très étroit ou un trou fait dans le sol. Cet exercice ressemblait à ce qu’on appelle parfois le jeu du tonneau  dans d'autres provinces. Ou bien il fallait, d’un but déterminé, abattre avec une noix un petit tas composé de trois noix posées par terre et surmontées d’une quatrième. Il est a noté que cette dernière façon de jouer a été remplacée dans notre contrée par celui de la "galloche" avec des plombs et un morceau de manche à balais ( J'y jouais avec mon grand-père Barette).
Une autre  règle se rapproche du jeu de billes où il fallait dans une rangée ou dans un triangle de noix en atteindre une, et quelquefois avec cette condition qu’on n’en dérangerait pas d’autres.

Jeu de noix avec le triangle tracé.






Retour aux XVIIe et XVIIIe siècles à Saint Gabriel (Creully sur Seulles)

 C’est tout un pan du passé qui s’offre à nous dans les archives départementales du Calvados. La semaine dernière, je me suis immergé dans les siècles écoulés à Saint-Gabriel-Brécy. J’y ai consulté des liasses de documents datant des XVIIe et XVIIIe siècles, notamment des états du domaine du prieuré et des bénéfices des cures. C’est là que j’ai découvert des plans, que je vous présente aujourd’hui.

Plan issu d'une liasse de documents datée du XVIIIe siècle.
Pour vous faciliter la lecture, voyez ci-dessous des repères.

Deux autres plans sont très intéressants par leurs représentations de détails.

Plan issu d'une liasse de documents datée :1547-1772.
Plan où apparaît le site du futur château dit de "le Martinique".

Détails situés sur un plan cadastral
Détails:
Le prieuré
Moulin du prieuré sur la Seulles
Moulin sur le bief (emplacement du moulin actuel)
Déversoir entre la Seulles et le bief 
Ferme (emplacement du futur château)
Le moine, auteur du document, y dessina quelques détails:
Déversoir
La chapelle du prieuré
Roues de moulin
Sources: Archives du 14 - Prieuré de St gabriel

Le puit Saint Jacques du château de Creully (Creully sur Seulles).

Le 7 mai 1808, les conseillers municipaux de Creully votèrent la construction d'une tonnelle sur le puit du château qui porte le nom de "puit St Jacques" dans la délibération. Pourquoi ce nom ? Un mystère.




Seule la base en pierre du puit est visible comme "pot de fleurs".



L’Ombre d’une Discorde à Saint-Gabriel (Creully sur Seulles)

         Au cœur de la région de Bayeux, là où les pommiers courbent l’échine sous le poids des saisons et où les murs de pierre gardent les secrets des hommes, vivait Jean-Jacques Bilheux. Cet homme de quarante et un hivers, né sous le ciel gris de Fresnay-le-Crotteur, avait fait de la terre son royaume et de ses mains calleuses son seul langage. Sa demeure, modeste et fière, se dressait à Saint-Gabriel, presque collée à celle de son voisin, le sieur Blanlot, propriétaire terrien dont les terres jouxtaient les siennes.

Saint Gabriel

Autrefois, une entente parfaite unissait ces deux hommes. Leurs pas, familiers, évitaient la grand-route pour emprunter une brèche discrète, creusée dans le mur mitoyen qui séparait la cour de Bilheux du jardin de Blanlot. Un passage informel, symbole d’une amitié sans nuages, où les mots se partageaient aussi naturellement que les fruits de la saison. Mais le temps, ce sculpteur impitoyable des destins, avait peu à peu transformé leur camaraderie en une inimitié sourde, puis en une haine tenace. Désormais, leurs regards se croisaient comme des lames, et leurs propriétés, jadis reliées par la confiance, étaient devenues des forteresses interdites l’une à l’autre.

Ce 11 mars 1846, vers deux heures de l’après-midi, alors que le soleil déclinant dorait à peine les toits de Saint-Gabriel, le sieur Blanlot franchit d’un pas décidé la limite invisible qui séparait désormais les deux hommes. Il pénétra dans la cour de Bilheux, le visage rouge de colère, les poings serrés. Des poules, disait-il, avaient disparu de son poulailler, et des pigeons, abattus sans pitié. Ses accusations jaillirent comme des coups de fouet : « Bilheux, si vous persistez à voler mes volailles, sachez que je prendrai les mesures qui s’imposent pour y mettre un terme ! »

Bilheux, debout sur le seuil de sa maison, ne broncha pas. Son regard, sombre comme un ciel d’orage, se posa sur l’intrus. D’une voix rauque, il lui intima l’ordre de quitter sa propriété sur-le-champ, ajoutant, menaçant : « Partez, ou je vous loge un coup de pistolet ! »

Blanlot ricana, les lèvres tordues par un sourire de défi. « Vous n’oseriez pas, Bilheux. On ne tire pas sur un homme comme on chasse le gibier. »

À peine ces mots eurent-ils franchi ses lèvres que la porte de Bilheux s’entrouvrit dans un grincement sinistre. Un coup de feu claqua, sec, déchirant le silence de l’après-midi. La balle siffla, mais Blanlot, par quelque miracle, en réchappa. Rien ne prouvait, il est vrai, que Bilheux eût visé son cœur. Peut-être n’avait-il voulu que l’effrayer, lui rappeler que la peur, elle aussi, peut être une arme.

« Ah ! Scélérat ! s’écria Blanlot, la voix tremblante d’indignation. Tu as donc tenté de m’assassiner ! »

« Non, rétorqua Bilheux, impassible. Je n’ai fait que vous glacer le sang. »

Mais Blanlot, d’abord saisi par l’envie de fuir, s’était rapproché malgré lui de la maison, comme attiré par une force invisible. Il n’était plus qu’à deux pas du seuil lorsque Bilheux l’aperçut de nouveau. Alors, d’un geste vif, il saisit son fusil, chargé de plomb mêlé, et rugit : « Te voilà encore ! Si tu avances d’un seul pas, je te réduis en cendres ! Recule, ou je tire ! »

Blanlot hésita, puis fit un mouvement en avant. Un éclair traversa l’air. Le fusil gronda, crachant sa mortelle colombe. La décharge frappa Blanlot en plein ventre, mais par un caprice du sort, les blessures, bien que redoutables en apparence, se révélèrent moins graves qu’on ne l’eût craint. Les vêtements épais, peut-être, avaient amorti le choc, ou bien l’arme, mal chargée, avait trahi son maître.

Quand vint l’heure du jugement, le jury dut trancher : Bilheux avait-il délibérément tiré sur Blanlot ? Lui avait-il infligé ces blessures ? Avait-il, enfin, cherché à lui ôter la vie ? Les jurés écartèrent cette dernière accusation, mais reconnurent les faits, tout en y voyant des circonstances atténuantes. Bilheux fut condamné à deux années de prison, un châtiment qui scella pour longtemps le sort de ces deux hommes, liés à jamais par une discorde sanglante et un destin brisé.

 

En 1900, un illustrateur Américain Joseph Pennel a croqué Creully (Creully sur Seulles).

Joseph Pennell, né le 4 juillet 1857 à Philadelphie et mort le 4 avril 1926 (à 68 ans) à Brooklyn, est un illustrateur, graveur lithographe et écrivain américain. Il est principalement connu pour ses lithographies de Londres et New York ainsi que ses ouvrages sur l'illustration et la lithographie. J’ai trouvé les deux dessins ci-dessous dans un ouvrage intitulé : Sur les routes et les chemins de Normandie.



La rue de Caen




Le château de Brécy dans un carnet de dessins conservé à INHA

 François de Marliave, né le 10 octobre 1874 à Toulon et mort le 11 janvier 1953 à Draguignan, était un peintre voyageur et illustrateur français d'Aix-en-Provence qui fit un voyage dans notre région dont à Brécy (Creully sur Seulles).
Lors de cette visite, il réalisa sur un carnet des dessins du château de Brécy. Ce dernier est conservé par l'Institut National de l'Histoire de l'Art (INHA).
En voici quelques uns.


Source: INHA Paris