Creully sur Seulles - Septembre 1880 - Les jurés du concours agricole face au taureau.
Il y a 60 ans : Saint-Gabriel et Brécy, une union d’âmes en terres normandes
Avant de s’unir tendrement à Creully et Villiers-le-Sec pour former l’harmonieux
mariage de Creully sur Seulles, Saint-Gabriel connut d'autres belles alliances. En 1827, il accueillit dans ses bras Fresnay-le-Crotteur, scellant un premier serment d’amour. Puis, en 1965, ce fut au tour de Brécy de rejoindre cette douce étreinte, enrichissant encore le cœur de cette union de terroirs et d’histoires partagées.
Revenons sur cette union entre Saint-Gabriel et Brécy.
L’année 1965 ne
s’ouvrit pas seulement sur un nouveau calendrier, mais sur une promesse — celle
d’une union. Au cœur du canton de Creully, deux villages voisins, Saint-Gabriel
et Brécy, ont scellé un pacte doux comme un serment d’amour. Ainsi naquit la commune
de Saint-Gabriel-Brécy, enfant de l’attachement, de la sagesse, et d’une
tendre complicité tissée au fil des générations.Monsieur Durocher et madame Roussel
Brécy, la plus
discrète du Calvados — à peine une trentaine d’âmes — a choisi de quitter son
isolement pour se blottir contre sa voisine, Saint-Gabriel, plus vaste, mais
tout aussi aimante. Ce ne fut point un abandon, mais une fusion, dans le plus
noble sens du terme : celle de deux entités dont les cœurs battaient déjà à
l’unisson depuis longtemps.
Jeudi soir, alors que l’année 1964 s’éteignait doucement, la mairie de Saint-Gabriel s’illumina de regards bienveillants et de paroles chargées d’émotion. Mme Roussel, maire de Saint-Gabriel, accueillait en ses murs le maire de Brécy, M. Durocher, pour ce qui serait l’un de ses derniers actes en tant que tel. L’ambiance était feutrée, comme le serait celle d’un mariage discret mais sincère. Les adjoints, les notables, le curé-doyen, le gendarme, la secrétaire de mairie… tous étaient là pour témoigner, pour bénir à leur manière cette alliance des cœurs et des terres.
Mme Roussel parla
la première, et ses mots, empreints d’affection, résonnèrent comme une
déclaration :
« C’est avec
beaucoup d’émotion que j’accueille aujourd’hui nos amis de Brécy. Nous
n’unissons pas deux misères, mais deux amies. »
Elle évoqua les
liens d’enfance, les bancs d’école partagés, les messes communes, les morts
reposant côte à côte… Deux villages dont les destins s’étaient déjà enlacés
bien avant que l’administration ne le reconnaisse.
Et d’ajouter, dans
un souffle :
« L’amitié a guidé
nos démarches. Elle nous assurera la bonne entente et nous fait espérer en
l’avenir de notre nouvelle commune. »
M. Durocher
répondit avec la même chaleur, mêlant pudeur et sincérité :
« Certes, notre
petite Brécy nous est chère. Elle avait sa notoriété, son château, son
originalité. Mais à l’heure des grands défis, le sentiment a cédé la place à la
raison. Et quelle joie que ce soit pour rejoindre une amie fidèle. »
Il remercia tous
ceux qui, dans l’ombre, avaient tissé cette union. Un mot tendre fut réservé à
M. Salmon, fidèle secrétaire de mairie depuis 1953, témoin discret de tant de
saisons passées.
M. Fortier,
conseiller général, conclut avec des mots choisis, empruntés à Mme Roussel :
« Nous n’unissons
pas deux misères mais deux amies… Et cette amitié portera, j’en suis certain,
des fruits savoureux. »
Et quels trésors
désormais rassemblés sous un même nom ! L’église et le prieuré de
Saint-Gabriel, le château de Brécy, les chemins creux bordés de haies, les
souvenirs partagés et ceux à venir.
Le préfet, dans sa
sagesse, avait confirmé cette fusion par arrêté. Mais c’est la tendresse des
villageois, les poignées de main chaleureuses, les regards émus, qui lui ont
donné toute sa force et sa beauté.
Ce soir-là, les vœux échangés furent plus qu’une tradition : ils étaient promesse. Celle d’un avenir commun, dans cette nouvelle commune au nom double, mais au cœur unique : Saint-Gabriel-Brécy.
Source: AD14
Creully sur Seulles - Guerre de 14-18 - Quand les mairies étaient informées de la mort d'un soldat de la commune.
Creully sur Seulles - La promesse des paroissiens de Villiers le Sec
Le Chemin de Croix de l’église Saint Laurent
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Paru dans la presse locale |
Vers la fin de
l’occupation, il passa dans toutes les maisons et fit promettre aux habitants
de chacune de ses paroisses, d’ériger un monument religieux, si leur commune
était épargnée par la guerre. Ce fut :
- Une
grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes, pour Bazenville;
-
Une
petite grotte, pour Le Manoir;
-
Un
calvaire, pour Crépon;
-
Un
Chemin de la Croix dans l’église, pour Villiers-le-Sec.
Leurs vœux furent exhaussés, il n’y eut aucune victime civile sur les trois paroisses..
Ainsi le Chemin de Croix de l'église de Villiers-le-Sec fut érigé comme le prouve le document sous cadre, qui est le procès-verbal autorisant l’érection des stations du Chemin de la Croix dans l’église Saint Laurent de Villiers-le-Sec.
Deux exemplaires furent été signés. Le second exemplaire ci-dessous), fut déposé aux archives diocésaines.
Chaque station du Chemin de la Croix est un simple moulage en plâtre renforcé de filasse, surmonté d’une croix. Aucune inscription atteste de son origine.
Merci à Françoise Khedine et Jean-Marc Le Marois pour leurs infos.
Creully sur Seulles - 31 mai 1769 - Visite de chantier en l'église paroissiale de Saint-Gabriel Brécy
Le 31 mai 1769, « Pierre
Fontaine, architecte, demeurant à Pontoise » et « François de Cussy, architecte, demeurant en la paroisse de Sainte-Croix-sur- Mer », chargés par l’abbaye de Fécamp de dresser un devis estimatif des réparations qui lui incombaient dans les édifices dépendant du prieuré de Saint-Gabriel, procédèrent à une visite du chœur de l’église paroissiale de Saint Gabriel.
« Nous avons visité le chœur de ladite église, lequel contient 34 pieds de longueur, compris le sanctuaire, sur 23 pieds de largeur dans œuvre, et 16 pieds de hauteur de costière sous égouts, couvert en grosse ardoise, avec un pignon nu levant. Cedit chœur est éclairé de deux croisées avec panneaux de vitres au Midi et trois au Nord. Le sanctuaire séparé par trois marches en pierre de taille, avec une balustrade en bois sur la dernière manche, ledit sanctuaire de 10 pieds et demi de longueur, l’autel et contre table en pierre de taille, décoré de deux colonnes torses de chaque côté, d'architecture d’ordre composite, avec piédestaux, base, chapiteaux et fronton dans le milieu le tabernacle et les gradins en menuiserie, au-dessus duquel est un tableau peint sur toile représentant Notre Seigneur sur la Croix. Cedit chœur et sanctuaire pavé en pavé de pierre de plusieurs échantillons et huit tombes en pierre, voûté et lambrissé en plein cintre avec planches de sapin et tringle sur les joints. Le tout est fermé sous le milieu de l’arcade séparant la nef par un mur d’appui en pierre, au-dessus duquel est une balustrade en bois, avec porte d’entrée dans le milieu à deux vantaux, dont le bas est à panneaux et le haut garni de balustre; au-dessus de ladite porte et dans le milieu est un Christ ; au-devant de la balustre est un banc pour le clergé fort ancien ; mais comme M. le Curé nous a déclaré avoir fait un marché avec un menuisier à Bayeux pour faire un autel en menuiserie et des stalles, et aussi un tableau pour mettre dans le milieu dudit autel, le tout aux dépends du trésor, que ledit autel, tabernacle, tableau et stalles sont faits et prêt à poser, pourquoi nous n’avons pas fait état de celui actuel
«
Ensuite nous avons fait la visite du clocher, lequel est situé sur le mur de
l’arcade séparant la nef d’avec le chœur, et que (sic) le chœur ne comprend que
la moitié de l’épaisseur dudit mur, lequel est supporté par dessous par trois
arcs en pierre de taille, et sous celui du milieu est placé le Christ, pourquoi
nous estimons que ledit clocher doit être à la charge dudit sieur prieur pour
moitié avec les habitants, et pourquoi nous en avons fait la visite, ainsi que
de la tour, dans laquelle est pratiqué l'escalier servant à y monter, ainsi qu’à la charpente sur le chœur
et contient 5 pieds 6 pouces carrés dans
œuvre, construit en pierre de taille, terminé en pyramide par le haut d’environ
10 pieds de hauteur avec quatre croisées en face du beffroi... »
![]() |
Départ de l'escalier |
![]() |
Arrivée de l'escalier |
Creully sur Seulles - Les trous de boulins de l'église St Martin

Le boulin porte souvent le plancher de l'échafaudage.


Creully sur Seulles - Le curé de Villiers le Sec et les paroissiens récalcitrants.

De Villiers
le Sec le 20 de janvier 1804.
Monsieur,
Je
n’entrerai point dans de trop longs détails sur le fait que je suis obligé de
vous raconter par la présente lettre : vendredi six janvier il a plu à plusieurs
habitants de Villiers le Sec de sonner la cloche après dîner et de chanter des
psaumes comme s’il eut été fête. Je les avais prévenus au prône(1)
le dimanche précédent que l’épiphanie était transférée au dimanche, et je leur
avais lu deux fois le mandement de monsieur l’Evêque et l’indult(2)
du pape. J’ai été leur défendre d’agir lorsque j’ai entendu sonner la cloche,
et par trois fois ils m’ont résisté et désobéi en entreprenant de faire
l’office sans prêtre et de disposer de la cloche à leur gré.
Je vous prie
de commander au maire de la paroisse de s’opposer comme il le doit à de
pareilles scènes dans la suite. Je leur pardonne le passé ; mais vous
voyez le juste désir que j’ai de n’être pas troublé par eux par des entreprises
contraires à la religion. J’ai l’honneur d’être avec un vrai respect.
Monsieur,
Votre très
humble serviteur, F. le Boucher, desservant de la succursale de Villiers le Sec.
(1) Prône : Instruction chrétienne que le curé ou un vicaire fait tous les dimanches en chaire, à la messe paroissiale.
(2) Indult : Privilège accordé par le Pape
à une personne ou à une communauté de personnes, et dérogeant à la règle
générale.
Creully sur Seulles - La poste de Creully d'antan et Pierre Barette l'un des facteurs.
Creully sur Seulles - Thomas Becket, le Saint Patron de l'église paroissiale de Saint Gabriel.
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L'autel de l'église dédièe à Saint Thomas Becket. |
La deuxième partie est : La dédicace eu lieu
durant l'abbatiat de Guillaume, par la grâce de Dieu, onzième abbé de Fécamp. Il s'agirait de Guillaume IV de Putot.
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L'église de Saint Gabriel-Brécy |
Thomas Becket fut assassiné le 29 décembre 1170. Sa canonisation populaire fut immédiate. On sait qu'elle fut officiellement proclamée par Rome dès le 21 février 1173. On sait aussi que l'instigateur du meurtre, le duc-roi Henri II, réconcilié avec l'Église à la cathédrale d'Avranches en 1 172, accomplit son pèlerinage pénitentiel au tombeau de sa victime le 12 juillet 1174. Les miracles s'étaient alors multipliés. Ils furent recueillis par deux moines de l'abbaye cantorbérienne de Christchurch, Benoît et Guillaume, dont les textes, analysés par Raymonde Foreville, font état d'un certain nombre de pèlerins venus de Normandie et favorisés de la guérison d'infirmités, de maladies ou de séquelles traumatiques graves. Parmi eux il y eut notamment, dès 1171, un chevalier prénommé Eudes venu de Falaise. Vint ensuite et fut guéri à Cantorbéry le lépreux Gautier, originaire de Lisors, paroisse voisine de l'abbaye de Mortemer (Eure). Cette guérison mérite d'autant plus d'être rapportée que l'on vit plusieurs léproseries normandes se mettre sous le patronage de saint Thomas le Martyr. Sont encore mentionnés : un adolescent de Villedieu (les-Poèles), une femme aveugle du diocèse de Bayeux, un pèlerin d'Eu, un autre de Valognes, pour ne citer que des miraculés.
L'attachement de la Normandie à saint Thomas Becket s'explique d'autant mieux qu'il était lui-même normand d'origine. Raymonde Foreville assure que son père, Gilbert, appartenait à la bourgeoisie de Rouen et sa mère à celle de Caen.
Source: Les lieux de culte de Saint Thomas Becket en Normandie - Jean Fournée
Creully sur Seulles - Suivons une lettre envoyée de Creully à Langrune sur Mer en 1857.
La Poste aux lettres se trouvait dans la rue de Creully qui mène au pied du château. |